Volume 24, numéro 2 – Février 2014 www.sante-abitibi-temiscamingue.gouv.qc.ca Épidémie saisonnière de grippe – Fin de la campagne de vaccination La saison grippale montre enfin des signes d’essoufflement. Elle a été marquée par la prédominance du virus de type A(H1N1) : la caractérisation d’un échantillonnage de virus (plus de 200 au Québec) a montré qu’il s’agissait bien de la souche pandémique, couverte par le vaccin saisonnier. Les autres virus identifiés, de type B, sont aussi visés par le vaccin de l’année. La saison semble vouloir s’étirer aux dépens du virus de type B qui effectue une légère remontée. terminée : il n’est plus justifié d’offrir systématiquement le vaccin à toutes les personnes visées pour la présente saison. Toutefois, afin de prévenir des complications de l’influenza de type B, il faut donner le vaccin aux personnes nouvellement admises dans un CHSLD qui ne l’auraient pas reçu cette saison. Des doses de vaccins demeurent disponibles pour répondre à ces besoins, ainsi que pour contrôler des éclosions de grippe dans un milieu de soins, le cas échéant. Le pic d’influenza de type A étant passé, la campagne de vaccination contre la grippe est Liens utiles : données épidémiologiques, MSSS. Bulletin Flash grippe du 21 février 2014, MSSS. Chikungunya dans les Caraïbes Pour la première fois, le chikungunya a été contracté dans les Amériques en 2013. Le virus causant l’infection était déjà connu en Afrique, en Asie et dans le sous-continent indien. Les infections sont survenues dans les Caraïbes, destination populaire où 2,5 millions de voyageurs canadiens se sont rendus en 2012. De la transmission locale a aussi été confirmée en Guyane française. Il faut conseiller aux voyageurs la protection contre les piqûres de moustiques, seul moyen de prévenir l’infection. Il n’existe ni vaccin ni traitement spécifique contre ce virus. Le virus infecté. pendant le matin est transmis par la piqûre d’un moustique Les vecteurs sont susceptibles de piquer la journée, bien qu’ils soient plus actifs tôt et en fin d’après-midi. La période d’incubation est généralement de 3 à 7 jours, avec une étendue possible de 1 à 12 jours. Les symptômes sont : apparition soudaine de fièvre et polyarthralgie intense touchant particulièrement les articulations distales (poignets, mains, chevilles et pieds). Les arthralgies sont invalidantes, mais elles disparaissent généralement au bout de quelques jours ou de quelques semaines. Rarement, elles persistent plusieurs mois, voire des années. Les autres symptômes observés sont la fatigue, les céphalées, les myalgies, les nausées et l’éruption cutanée. Cette dernière peut apparaître plusieurs jours après le début des symptômes et se termine par une desquamation qui peut durer de 1 à 7 jours. Le plus souvent, les symptômes disparaissent spontanément après quelques jours. Les complications graves sont rares, mais l’infection peut contribuer au décès chez les personnes âgées. Le diagnostic se fait par sérologie. Il faut contacter son laboratoire de microbiologie. Il est indiqué de rechercher à la fois le chikungunya et la dengue : ces deux virus infectent les mêmes moustiques et leurs manifestations cliniques sont parfois semblables. Une co-infection a même été signalée ! Syphilis infectieuse en Abitibi-Témiscamingue et au Québec Les activités de dépistage de la syphilis donnent des résultats : de nouveaux cas sont trouvés en région. La syphilis infectieuse a été déclarée chez de jeunes hommes ainsi que chez une jeune femme en fin de grossesse (à son bilan prénatal effectué à plus de 35 semaines). L’accouchement ayant eu lieu récemment, il n’y a pas encore d’information sur l’état de santé du nouveau-né. Force est de constater que plusieurs cas demeurent non détectés. Les enquêtes réalisées à la suite de chaque déclaration révèlent que, bien souvent, l’infection est passée inaperçue. du potentiel de transmission aux femmes en âge de procréer, avec le risque de survenue de syphilis congénitale; du potentiel d’introduction de l’infection par le VIH dans une population peu touchée jusqu’à maintenant; il est documenté que la syphilis infectieuse, surtout au stade primaire, augmente le risque de contracter ou de transmettre le VIH. Les questionnaires d’enquête épidémiologique remplis pendant la vigie rehaussée ont été compilés et analysés. Parmi les constats qui s’en dégagent, on trouve que : Cette situation constitue l’occasion d’informer sur la vigie rehaussée de la syphilis infectieuse chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans, exercée au Québec de février 2012 au 30 juin 2013. Elle visait à comprendre la dynamique de la transmission de cette ITSS chez les jeunes afin d’en limiter la propagation. la syphilis infectieuse touche plus particulièrement les HARSAH chez les jeunes âgés de 20 à 24 ans; Les données épidémiologiques alors disponibles (résurgence de la syphilis infectieuse chez les jeunes, incluant les femmes) justifiaient une intervention, compte tenu : Les efforts consacrés à l’intervention préventive auprès des partenaires portent des fruits, puisqu’entre 2011 et 2013, l’incidence de la syphilis infectieuse a diminué de 50 % chez les jeunes âgés de 15 à 19 ans, et de 3 % chez ceux âgés de 20 à 24 ans. Toutefois, il faut continuer de rechercher l’infection chez toute personne ayant un comportement à risque. du potentiel d’expansion de l’infection chez les jeunes, sans égard à leur orientation sexuelle, les interventions de prévention ciblant surtout les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HARSAH) et les personnes vivant avec le VIH; chez les jeunes âgés de 15 à 19 ans, des HARSAH non exclusifs assurent la transmission aux femmes. Lien utile : renseignements cliniques sur la syphilis, avec les indications du dépistage. Rougeole – suite Le cas de rougeole chez la jeune femme à son retour de séjour aux Philippines a été infirmé. Toutefois, il convient de maintenir l’état de vigilance à l’égard des maladies éruptives. La rougeole a été confirmée chez des voyageurs de retour des Philippines en Ontario, en Colombie-Britannique et en Saskatchewan. La rougeole est sous le seuil d’élimination dans les Amériques, mais elle est endémique ou épidémique dans la plupart des pays des autres continents. Des cas importés sont à l’origine d’éclosions au Canada. Il faut maintenir une MODULE MALADIES INFECTIEUSES Nicole Bouchard Chantal Boulé Nathalie Deshaies Danielle Gélinas Isabelle Kirouac Éric Lampron-Goulet couverture vaccinale élevée, notamment chez les voyageurs, afin de prévenir la transmission soutenue au pays. À la salle d’urgence et au sans rendez-vous, il faut isoler sans tarder toute personne qui présente des symptômes suggérant la rougeole. Les tests spécifiques confirmeront le diagnostic clinique. La rougeole est une maladie à déclaration obligatoire qui entraîne des mesures immédiates auprès des contacts. GARDE EN SANTÉ PUBLIQUE Du lundi au vendredi, de 8 h 30 à 16 h 30, téléphone : 819 764-3264 ou sans frais : 1 855 764-5161 En dehors des heures ouvrables (demander la personne de garde en santé publique), CSSS de Rouyn-Noranda : 819 764-5131 Un télécopieur, À L’USAGE EXCLUSIF DES MEMBRES DU MODULE MALADIES INFECTIEUSES, permet la déclaration des maladies à déclaration obligatoire en toute sécurité : 819 764-4537