Épidémie saisonnière de grippe Fin de la campagne de vaccination
La saison grippale montre enfin des signes
d’essoufflement. Elle a été marquée par la
prédominance du virus de type A(H1N1) : la
caractérisation d’un échantillonnage de virus (plus
de 200 au Québec) a montré qu’il s’agissait bien de
la souche pandémique, couverte par le vaccin
saisonnier. Les autres virus identifiés, de type B,
sont aussi visés par le vaccin de l’année. La saison
semble vouloir s’étirer aux dépens du virus de
type B qui effectue une légère remontée.
Le pic d’influenza de type A étant passé, la
campagne de vaccination contre la grippe est
terminée : il n’est plus justifié d’offrir
systématiquement le vaccin à toutes les personnes
visées pour la présente saison. Toutefois, afin de
prévenir des complications de l’influenza de type B, il
faut donner le vaccin aux personnes nouvellement
admises dans un CHSLD qui ne lauraient pas reçu
cette saison. Des doses de vaccins demeurent
disponibles pour répondre à ces besoins, ainsi que
pour contrôler des éclosions de grippe dans un
milieu de soins, le cas échéant.
Liens utiles : données épidémiologiques, MSSS.
Bulletin Flash grippe du 21 février 2014, MSSS.
Chikungunya dans les Caraïbes
Pour la première fois, le chikungunya a été
contracté dans les Amériques en 2013. Le virus
causant l’infection était déjà connu en Afrique, en
Asie et dans le sous-continent indien.
Les infections sont survenues dans les Caraïbes,
destination populaire 2,5 millions de voyageurs
canadiens se sont rendus en 2012. De la
transmission locale a aussi été confirmée en Guyane
française. Il faut conseiller aux voyageurs la
protection contre les piqûres de moustiques, seul
moyen de prévenir l’infection. Il n’existe ni vaccin ni
traitement spécifique contre ce virus.
Le virus est transmis par la piqûre d’un moustique
infecté. Les vecteurs sont susceptibles de piquer
pendant la journée, bien qu’ils soient plus actifs tôt
le matin et en fin d’après-midi.
La période d’incubation est généralement de 3 à
7 jours, avec une étendue possible de 1 à 12 jours.
Les symptômes sont : apparition soudaine de fièvre
et polyarthralgie intense touchant particulièrement
les articulations distales (poignets, mains, chevilles
et pieds). Les arthralgies sont invalidantes, mais
elles disparaissent généralement au bout de
quelques jours ou de quelques semaines. Rarement,
elles persistent plusieurs mois, voire des années.
Les autres symptômes observés sont la fatigue, les
céphalées, les myalgies, les nausées et l’éruption
cutanée. Cette dernière peut apparaître plusieurs
jours après le début des symptômes et se termine
par une desquamation qui peut durer de 1 à 7 jours.
Le plus souvent, les symptômes disparaissent
spontanément après quelques jours. Les
complications graves sont rares, mais l’infection
peut contribuer au décès chez les personnes âgées.
Le diagnostic se fait par sérologie. Il faut contacter
son laboratoire de microbiologie. Il est indiqué de
rechercher à la fois le chikungunya et la dengue :
ces deux virus infectent les mêmes moustiques et
leurs manifestations cliniques sont parfois
semblables. Une co-infection a même été signalée!
Volume 24, numéro 2 Février 2014
www.sante-abitibi-temiscamingue.gouv.qc.ca
GARDE EN SANTÉ PUBLIQUE
Du lundi au vendredi, de 8 h 30 à 16 h 30, téléphone : 819 764-3264
ou sans frais : 1 855 764-5161
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santé publique), CSSS de Rouyn-Noranda : 819 764-5131
Un télécopieur, À L’USAGE EXCLUSIF DES MEMBRES DU MODULE
MALADIES INFECTIEUSES, permet la déclaration des maladies à
déclaration obligatoire en toute sécurité : 819 764-4537
MODULE MALADIES INFECTIEUSES
Nicole Bouchard
Chantal Boulé
Nathalie Deshaies
Danielle Gélinas
Isabelle Kirouac
Éric Lampron-Goulet
Syphilis infectieuse en Abitibi-Témiscamingue et au Québec
Les activités de dépistage de la syphilis donnent des
résultats : de nouveaux cas sont trouvés en région.
La syphilis infectieuse a été déclarée chez de jeunes
hommes ainsi que chez une jeune femme en fin de
grossesse son bilan prénatal effectué à plus de
35 semaines). L’accouchement ayant eu lieu
récemment, il n’y a pas encore d’information sur
l’état de santé du nouveau-né.
Force est de constater que plusieurs cas demeurent
non détectés. Les enquêtes réalisées à la suite de
chaque déclaration révèlent que, bien souvent,
l’infection est passée inaperçue.
Cette situation constitue l’occasion d’informer sur la
vigie rehaussée de la syphilis infectieuse chez les
jeunes âgés de 15 à 24 ans, exercée au Québec de
février 2012 au 30 juin 2013. Elle visait à
comprendre la dynamique de la transmission de
cette ITSS chez les jeunes afin d’en limiter la
propagation.
Les données épidémiologiques alors disponibles
(résurgence de la syphilis infectieuse chez les
jeunes, incluant les femmes) justifiaient une
intervention, compte tenu :
du potentiel d’expansion de l’infection chez les
jeunes, sans égard à leur orientation sexuelle,
les interventions de prévention ciblant surtout
les hommes ayant des relations sexuelles avec
des hommes (HARSAH) et les personnes vivant
avec le VIH;
du potentiel de transmission aux femmes en âge
de procréer, avec le risque de survenue de
syphilis congénitale;
du potentiel d’introduction de l’infection par le
VIH dans une population peu touchée jusqu’à
maintenant; il est documenté que la syphilis
infectieuse, surtout au stade primaire, augmente
le risque de contracter ou de transmettre le VIH.
Les questionnaires d’enquête épidémiologique
remplis pendant la vigie rehaussée ont été compilés
et analysés. Parmi les constats qui s’en dégagent,
on trouve que :
la syphilis infectieuse touche plus
particulièrement les HARSAH chez les jeunes
âgés de 20 à 24 ans;
chez les jeunes âgés de 15 à 19 ans, des
HARSAH non exclusifs assurent la transmission
aux femmes.
Les efforts consacrés à lintervention préventive
auprès des partenaires portent des fruits,
puisqu’entre 2011 et 2013, l’incidence de la syphilis
infectieuse a diminué de 50 % chez les jeunes âgés
de 15 à 19 ans, et de 3 % chez ceux âgés de 20 à
24 ans. Toutefois, il faut continuer de rechercher
l’infection chez toute personne ayant un
comportement à risque.
Lien utile : renseignements cliniques sur la syphilis,
avec les indications du dépistage.
Rougeole suite
Le cas de rougeole chez la jeune femme à son retour
de séjour aux Philippines a été infirmé.
Toutefois, il convient de maintenir l’état de vigilance
à l’égard des maladies éruptives. La rougeole a été
confirmée chez des voyageurs de retour des
Philippines en Ontario, en Colombie-Britannique et
en Saskatchewan. La rougeole est sous le seuil
d’élimination dans les Amériques, mais elle est
endémique ou épidémique dans la plupart des pays
des autres continents. Des cas importés sont à
l’origine d’éclosions au Canada. Il faut maintenir une
couverture vaccinale élevée, notamment chez les
voyageurs, afin de prévenir la transmission soutenue
au pays.
À la salle d’urgence et au sans rendez-vous, il faut
isoler sans tarder toute personne qui présente des
symptômes suggérant la rougeole. Les tests
spécifiques confirmeront le diagnostic clinique. La
rougeole est une maladie à déclaration obligatoire
qui entraîne des mesures immédiates auprès des
contacts.
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