Polyarthrite Rhumatoïde en 100 questions
La prise en charge des
patients souffrant
de polyarthrite rhumatoïde
est en pleine révolution. Cette révolution est
essentiellement due à l’arrivée de nouvelles
modalités thérapeutiques qui sont
bien entendu efficaces sur la symptomatologie
douloureuse (douleur ressentie par les
patients) et fonctionnelle (difficultés
à effectuer les gestes de la vie quotidienne),
mais qui semblent aussi pouvoir ralentir,
stopper, voire faire régresser des lésions
(atteinte du cartilage, dégâts des tendons
et des os) qui, jusqu’à présent, semblaient être
au-delà de toute thérapeutique.
Ainsi, la révolution actuelle est que le principal
rôle du traitement de la polyarthrite rhumatoï-
de n’est plus de SOULAGER, mais de PRÉVENIR.
Ceci sous-entend que l’on puisse (doive) recon-
naître les patients le plus tôt possible et traiter
les patients qui sont à risque de déformations à
un stade précoce. Ceci passe par une meilleure
formation et information du corps médical
(médecins généralistes, rhumatologues), mais
également des patients eux-mêmes qui doivent
connaître les symptômes d’alerte et consulter
un rhumatologue.
De même, ce concept (prévenir versus soulager)
sous-entend que l’indication d’un traitement et
le suivi du traitement (prise quotidienne du
traitement par le patient) ne sont pas en raison
des douleurs que ressent le patient au moment
où il prend le traitement, mais en raison d’un
potentiel futur handicap. Pour atteindre cet
objectif (prise continue d’un médicament alors
que le patient ne ressent pas de symptôme),
celui-ci doit être parfaitement éduqué sur sa
maladie. Rappelons ici que la notion d’“éduca-
tion” est un peu différente de celle d’“informa-
tion” puisque l’éducation sous-entend qu’une
fois informé le patient va modifier son attitude
par rapport à la maladie (ici, par exemple, bien
suivre son traitement même en l’absence de
symptômes).
De même, de nombreux progrès ont été faits
sur la prise en charge des douleurs et de l’in-
flammation, ainsi que sur les programmes
d’exercices physiques.
Ainsi, il a paru tout à fait logique à toute l’équi-
pe de l’Institut de Rhumatologie de l’Hôpital
Cochin de mettre à jour le manuel d’informa-
tion sur la polyarthrite rhumatoïde et de propo-
ser maintenant cette troisième édition qui,
nous l’espérons, devrait permettre aux patients
et aux soignants de mieux prendre en charge
cette maladie chronique qu’est la polyarthrite
rhumatoïde.
Pr Maxime Dougados,
Institut de Rhumatologie,
Groupe hospitalier Cochin, Paris
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ÉDITION
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