Le métier de médecin généraliste - Pratiques, les cahiers de la

PRATIQUES
Les cahiers de la médecine utopique
24
DOSSIER
Le métier de médecin généraliste
Éditorial
3
Dossier
Le métier de médecin généraliste 5
UN MÉTIER FORMIDABLE !
Bonheur et colères du médecin généraliste
6
Francis Blanc, Christian Bonnaud…
…et du patient
7
Françoise Ducos, Sylvie Lagabrielle
Au fil de la vie
8
Anne-Marie Pabois
Continuité des soins
11
Martine Devries
Monsieur Mangeterre
12
Julien Bezolles
J'arrête… moi non plus
14
Isabelle Charent
Lettre à « mon » médecin
15
Françoise Tran
Gérer les risques
17
Anne-Marie Pabois
Les médecins sont aussi des êtres humains
19
Eric Galam
Fin de matinée
21
Mady Denantes
Le médecin, l'Autre et les autres
22
Georges Conne
Témoin muet des inégalités sociales
25
Patrick Florès
Lutte contre le saturnisme
28
Mady Denantes
Exercer le temps des référentiels
31
Henri Partouche
Bilan de compétences
34
Catherine Jung
Enseigner hors les murs
35
Catherine Jung
Comment travailler avec les autres
37
Elisabeth Pénide
De la plasticité
40
Christiane Vollaire
Je n'ai pas de médecin « traitant »
44
Anne Perraut Soliveres
RÉSISTER À DE TERRIBLES PRESSIONS
Certificats parapluie…
45
Christian Bonnaud
…Certificats de n'importe quoi
46
Evelyne Malaterre
La formation initiale
47
David Faria
Résister à Big Pharma
48
Martine Devries
Mélasse de rentabilité
49
Jean-Louis Gross
CLIC ! Pardon si ça dérange
50
Estelle Gouret, Emmanuelle Simon
La prévention
51
Julien Bezolles
Évolution de la médecine générale
52
Martine Bungener
La santé publique, un pilier du métier
55
Patrice Muller
Rubriques
Images du corps : Regards sur la radiologie
56
Monique Sicard
Actualité politico-médicale : Manifeste
61
Réseau européen de santé
Éthique et permanence des soins
62
Sandrine Buscail
Soins aux étrangers
63
Médecins sans frontières
Les médicaments : Législation européenne sur le médicament
64
Marie Kayser
J'en ai marre !
65
Elisabeth Pénide
La pilule « magique »
65
Coup de gueule : Le malade, le médecin, la mère et le président
66
Denis Labayle
Chronique du GEL : Alimentation : qui dicte nos désirs ?
68
Laurent Dianoux
Résister : La santé par la désobéissance
72
Mario Pedretti
Santé au travail : Le temps est un voleur de vie
76
Marie Pezé, Paul Bouaziz
Cancers professionnels : réparer, faire reconnaître
83
Henri Pézerat
Environnement : Pesticides
87
Dominique Prime
Histoire de la médecine : Consoler l'homme souffrant
89
Françoise Salaün
Du côté des amis : « Manière de voir »
93
SOMMAIRE
EDITO
CURATIF OU PALLIATIF ?
Non, les conditions de vie individuelle des médecins ne sont pas aussi misérabilistes que certains
syndicats médicaux corporatistes voudraient le faire croire ; les moments de bonheur dans notre
métier ne manquent pas.
Les raisons d’être en colère sont, elles, par contre, nombreuses. Elles dépassent les revendications
catégorielles des médecins. Comment revendiquer de meilleures conditions de rémunération,
d’horaires, d’organisation, sans tenir compte de l’état ultra-libéral de la société ? L’accès aux soins
est de plus en plus difficile pour les personnes les plus démunies ou avec des revenus modestes :
remise en cause à nouveau du dispositif de l’Aide Médicale d’Etat dans les dernières propositions
de ce gouvernement, augmentation massive des cotisations par les assurances complémentaires
santé, projet de démantèlement de l’hôpital public au profit du privé dans le Plan Hôpital 2007. Il
est intolérable de voir, de plus en plus souvent, dans nos cabinets, des patients avec des
pathologies directement liées à la dégradation de leur conditions de vie ou de travail. La seule
réponse que nous avons est une prescription de médicaments et d’arrêts de travail.
Nous sommes dans le soin palliatif de la société, nous devrions collectivement élaborer des
soins curatifs : les soins curatifs, cela veut dire construire des réseaux s’attaquant aux fondements
de la dégradation de la santé des gens. Cela veut dire mettre l’individu au centre de la finalité de
l’entreprise, du quartier. Cela veut dire que le médecin ne sera plus le pivot du système de
distribution des soins, mais deviendra un acteur parmi d’autres dans des réseaux de santé
pluridisciplinaires.
Cette construction ne peut s’élaborer qu’avec d’autres professionnels de santé et avec les autres
acteurs de la vie sociale. Le Forum Social Européen, en novembre dernier, le Syndicat de la
Médecine Générale a été particulièrement actif, fut l’occasion de conforter un réseau international
de résistance à la marchandisation de la santé. L’enjeu de cette lutte est de développer
suffisamment collectivement et solidairement les aspects positifs de notre métier pour
l’indispensable construction d’un système de santé alternatif.
Jean-Louis GROSS
DOSSIER
Médecin généraliste, c’est un métier d’équilibriste, de sensations fortes. Soigner dans le cadre de l’in-
time de la consultation, utiliser les connaissances cliniques, techniques, s’intéresser à la personne glo-
bale, l’accompagner dans ses rencontres avec la maladie, le vieillissement, mais aussi participer à son
maintien en santé, prévenir certaines pathologies, participer à certaines de ses victoires, ou simplement
à des évènements « normaux » de la vie comme la grossesse. Participer aussi au combat très humain
contre la mort. C’est un métier formidable, varié, à la fois dans la relation, dans le suivi, avec la notion
de déroulement dans le temps et, pourquoi pas, d’accomplissement, dans le plaisir aussi d’une certaine
efficacité. Les difficultés existent : vouloir être tout-puissant, autoritaire, vouloir porter « la misère du
monde ». Le risque est l’épuisement, le burn-out. Le médecin généraliste doit apprendre à être à la bonne
distance pour rester efficient et heureux.
Mais actuellement, faire ce métier, c’est aussi résister en permanence à ceux qui tentent de nous
empêcher de « bien travailler » : les firmes pharmaceutiques, les gestionnaires qui ont une vision du
soin très réductrice, les hyper techniciens que sont les spécialistes hospitaliers et parfois les autres et, ça
aussi, ça nous épuise. Derrière cette lutte, il y a un enjeu, celui du rôle social de la médecine. Nous ne
voulons pas un rôle de contrôle social, une complicité objective avec les pouvoirs économiques,
institutionnels. Nous revendiquons un rôle d’observateurs, d’experts et d’acteurs sur les questions de
santé, qu’elles soient liées au travail, aux conditions de vie, à l’écologie. Nous sommes en position de voir
et de dénoncer, nous voulons agir aussi. Les conditions appropriées existent déjà, ponctuellement, de
manière expérimentale ou restreinte : paiement à la fonction, place pour la formation continue,
coordination entre professionnels et avec les usagers, enseignement et recherche spécifiques, il y a des
réalités probantes. Elles sont actuellement attaquées de différents côtés, que ce soit l’accès aux soins des
plus démunis, l’impasse sont mis les réseaux, par exemple.
Aux citoyens d’exiger avec nous des choix politiques clairs pour que les généralistes puissent faire leur
métier dans tous ces registres et pour que se construisent plus de justice et de solidarité dans l’acs aux
soins et dans les conditions de vie.
Martine Devries
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