conseil general de la somme secretariat d`etat - Infoterre

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CONSEIL GENERAL DE LA SOMME
SECRETARIAT D'ETAT
CHARGE DE L'ENVIRONNEMENT
AGENCE DE L'EAU
ARTOIS-PICARDIE
NOTICE DE LA CARTE
DE VULNERABILITE AUX NITRATES
DU DEPARTEMENT DE LA SOMME
DECEMBRE 1989
L. HARB
R-30247
PIC 4S-89
BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIÈRES
SERVICE GÉOLOGIQUE NATIONAL
Service Géologique Régional Picardie
12. rue Lescouvô - 80000 AMIENS - Tél.: 22.89.49.52
NOTICE DE LA CARTE DE VULNERABILITE
AUX NITRATES DU DEPARTEMENT DE LA SOMME
P R E S E N T A T I O N
L'étude de la vulnérabilité aux nitrates de la nappe phréatique
du Département de la Somme a été réalisée
spécialisée, à l'échelle
1/250.000,
sur
par le biais d'une carte
fond
I.G.N.
et
d'une
explicative. Cette carte présente la synthèse des observations
notice
et des
études réalisées dans le département en matière d'eau souterraine et de
pollution par les nitrates. Un choix bibliographique des principaux travaux
consultés est donné en fin de notice.
La réalisation de ces documents a été financée par le Conseil
Général de la Somme, le Secrétariat d'Etat chargé de l'Environnement et
l'Agence de l'Eau Artois-Picardie.
Les cartes de vulnérabilité synthétisent l'ensemble des caractéristiques d'un aquifère déterminant la plus ou moins grande facilité
d'accès à ce réservoir d'une substance considérée comme polluante. Elles
ont pour objectif d'intégrer la protection des eaux souterraines dans le
cadre des grands choix régionaux d'aménagement.
On présentera successivement dans cette notice :
. Les méthodes employées pour réaliser cette carte.
2.
. Une
esquisse
rapide
du
milieu
naturel
et
du
contexte
géologique dans la Somme, dans la mesure où il intervient
fortement dans la vulnérabilité des nappes.
. Un recensement des principales nappes phréatiques du département et les raisons de leur rattachement à l'une ou l'autre
des classes de vulnérabilité.
M E T H O D O L O G I E
ET
R E A L I S A T I O N
1 - CONCEPTS UTILISES
La directive du Conseil des Communautés Européennes sur les
eaux destinées à la consommation humaine, applicable en FRANCE depuis le 31
août 1985} a fixé à 50 mg/l la concentration maximale
admissible
en
nitrates.
Les analyses, régulièrement effectuées sur les eaux distribuées
dans le Département de la Somme, ont montré une tendance à l'augmentation
progressive des concentrations en nitrates depuis 1982. En 1987, seules 2 %
des unités de distribution fournissaient des eaux dépassant la norme en
nitrates. Elles ne desservaient ainsi que 0,8
% de la population du
département.
De plus, 26 % des unités de distribution fournissent une eau
dont
les
teneurs
en
nitrates
fluctuent
entre
la
valeur
recommandée
(25 mg/l) et la valeur maximale (50 mg/l).
Cependant,
l'observation
de
l'augmentation
régulière
des
concentrations sur la plupart des ouvrages traduit un enrichissement des
principales nappes exploitées dans le département.
L'examen plus détaillé de cette situation, au sein d'une même
nappe, montre une très grande diversité dans la répartition des teneurs des
eaux souterraines. Ceci est dû aux nombreux
l'enrichissement des eaux en nitrates :
facteurs
intervenant dans
4-
. Topographie
. Nature du sol et du sous-sol
. Profondeur et écoulement des eaux
. Aménagements de surface et occupation du sol.
En conséquence, la concentration en nitrates en un point est la
résultante de l'influence respective de ces différents facteurs pouvant
jouer positivement ou négativement selon le contexte local.
Ainsi, les paramètres pris en compte dans l'élaboration de la
carte de vulnérabilité des eaux de la nappe phréatique du département de la
Somme, aux risques de pollution par les nitrates sont reportés dans le
tableau ci-après.
Dans la mesure où chaque paramètre peut être cartographie, la
superposition de l'ensemble des documents a fourni une carte qui indique, à
l'échelle départementale retenue, le " risque " local d'enrichissement en
nitrates des eaux souterraines.
L'appréciation de ce " risque " présente plusieurs applications
pratiques relatives, en premier lieu, à la protection des captages exploités ou à l'implantation de nouveaux ouvrages mais aussi en matière d'aménagement
(assainissement, épandage, urbanisation
et industrialisation)
prévoir l'influence sur la qualité des eaux souterraines.
à
Poids
CLASSES
DE
VULNERABILITE
global
du
para-
1
|
Lithologie
Argile
2
3
4
Limon
Limon
Alluvions
mètre
1
et/ou limons
| Epaisseur du recouvrement
Importante
Importante
Moyenne
Faible ou nulle
i
|
Topographie
|
Occupation du sol
pente
10 %
forêts, friches
(5
pente
10) %
milieu agricole
(1
pente
5) %
milieu urbain
1%
pente
milieu industriel
0,5
0,5
carrière, décharge
|
Profondeur de la nappe
|
sous le sol
|
Fissuration du
|
réservoir aquifère
30 m
Faible
15
niveau
Moyenne
30 m
5
niveau
Forte
15
5m
Forte
l
0,5
5.
2 - ECHELLE CARTOGRAPHIQUE
L'échelle retenue pour la carte de vulnérabilité des nappes
phréatiques du département de la Somme est le 1/250.000.
A cette échelle 1 cm
2
représente 625 hectares. Cette carte est
donc un outil de planification obligatoirement synthétique et simplifié par
rapport à la complexité du terrain et au nombre de paramètres intervenant
dans cette classification. Aussi, il serait illusoire de vouloir en tirer
des informations détaillées au niveau de la parcelle.
3 - CLASSES DE VULNERABILITE
Pour fournir un outil de réflexion, le plus accessible à cette
échelle, il a été indispensable d'effectuer des choix. Ainsi, cette carte
est le résultat d'un compromis entre
précision
et clarté. Dans cette
optique, le nombre de classes de terrains a été limité
et n'ont
été
représentés que les facteurs naturels de la vulnérabilité aux nitrates.
La définition générale des classes de vulnérabilité est :
. Classe 1 (vert)
Réservoir aquifère constitué de terrains à perméabilité de
fissures moyenne à faible, présentant un niveau d'eau situé à
30
m
ou
plus
de
profondeur
superficiels imperméables.
Très faible vulnérabilité.
et
recouvert
de
terrains
6.
. Classe 2 (jaune)
Même type de réservoir présentant un niveau d'eau fluctuant
entre 15 et 30 m de profondeur et protégé par une épaisseur
importante de terrains superficiels.
Vulnérabilité moyenne.
. Classe 3 (rose)
Réservoir aquifère constitué de terrains à perméabilité de
fissures moyenne à forte
ou à perméabilité
d'interstices
moyenne présentant un niveau de nappe inférieur à 15 m de
profondeur,
recouvert
par
des
terrains
superficiels
peu
épais.
Vulnérabilité importante.
. Classe 4 (orange)
Forte perméabilité du réservoir aquifère présentant un niveau
d'eau inférieur à 5 ni de profondeur, peu ou pas protégé par
des terrains de recouvrement superficiels et souvent occupé
par
des
teneurs
aménagements
en
nitrates
superficiels
producteurs
(industries,
décharges
6tC• • •/ •
Vulnérabilité très importante.
de
fortes
contrôlées,
LE
M I L I E U
N A T U R E L
1 - PHYSIOGRAPHIE
Le Département de la Somme a une superficie de 6.170 km
2
et
correspond à la juxtaposition de plusieurs régions naturelles :
. Au centre : L'Amiénois
. A l'ouest : la Picardie occidentale avec les régions :
- du Ponthieu, au nord de la Somme et
- du Vimeu au sud
Sur le littoral, de part et d'autre de la Baie de Somme, la
plaine maritime picarde comprend :
- Le Marquenterre, au nord
- Les Bas-Champs, au sud
. A l'est : la Picardie orientale avec les régions :
- du Vermandois, à l'est de PERONNE au relief très vallonné
- du Santerre au sud de la Somme
structurale très peu disséquée.
présentant
une entité
8.
Le paysage se présente sour forme de plateaux ou de glacis dont
l'altitude moyenne oscille entre + 90 ou + 110 N.G.F. Les plateaux sont
entaillés de vallonnements et les vallées principales sont encaissées et
présentent des versants aux pentes raides.
La Somme, dont le bassin hydrographique occupe 90 % du territoire de ce département, est un domaine
de vallée
sèche puisque
la
proportion des vallées humides est très faible par rapport au nombre de
vallées sèches. Seules, les vallées principales de la Somme, de l'Authie au
nord, de la Bresle au sud-ouest et de leurs affluents sont occupés par un
cours d'eau permanent. La direction générale des cours d'eau est sud-est nord-ouest.
La végétation se répartie en :
- Prairies naturelles (16 % de la superficie totale) avec les
prairies fraiches des régions occidentales et les prairies
sèches des coteaux.
Ensembles palustres dans la vallée marécageuse de la Somme et
dans les vallées de l'Avre, de l'Ancre et de l'Authie.
Végétation forestière (8 % de la superficie totale) avec des
hêtraies à l'ouest et au nord-ouest et des chênaies à l'est
et au sud-est d'AMIENS.
2 - GEOLOGIE
Le
département
de
la
Somme
est
compris
septentrionale du Crétacé supérieur du Bassin de Paris.
dans
l'auréole
9.
Le socle primaire, atteint par les forages profonds, présente
un pendage général régulier vers le
sud. Les
couches
jurassiques et
crétacées suivent le même pendage.
La géologie de surface permet de distinguer
- Les Marnes
du Turonien
inférieur
et
affleurent dans les vallées de l'Authie
moyen
(Dièves) qui
au nord et de la
Bresle au sud.
Les Craies du Turonien affleurent dans les vallées du nord du
département et celles du Sénonien constituent l'ossature des
vallons de l'Amiénois, du Vermandois et d'une grande partie
du Ponthieu, du Vimeu et du Santerre.
Les
sables
et argiles
tertiaires
ne
se
rencontrent, en
épaisseur notable, que dans le sud-est du Santerre où ils
représentent la limite nord des affleurements tertiaires du
bassin parisien.
Les alluvions fluviatiles sont bien développées
dans les
grandes vallées humides. Les plateaux et fonds de vallées
sèches sont couverts de limons argilo-sableux.
Compte-tenu de la succession lithostratigraphique observée en
affleurement, on peut distinguer, de haut en bas, les principaux aquifères
suivants :
10.
|
AGE
|
AQUIFERES
|
CARACTERISTIQUES
| QUATERNAIRE | Alluvions fluviatiles anciennes|
| PALEOCENE
| Sables
thanétiens
|
|
| Craie sénonienne
|
|
| Craie turonienne supérieure
|Perméabilité de fissures
| CRETACE
| Craie cénomanienne
|
|
| Sables albiens
(Perméabilité d'interstices
| JURASSIQUE
| Calcaire kimméridgien supérieur|Perméabilité de fissures
3 - CLIMAT
Le Département de la Somme est de type tempéré océanique à
caractère légèrement plus continental dans la partie est.
. L'hiver est marqué de périodes de froid vif et sec sous
dominance des vents d'est et de nord-est qui alternent avec
des périodes plus tempérées. C'est la saison la plus sèche.
. Le
printemps
permet
d'observer
un
radoucissement
très
progressif avec augmentation des précipitations. Cependant,
. les conditions sont très variables d'une année sur l'autre.
11.
. L'été, l'influence océanique dominante imposée par les vents
d'ouest
maintient
une
certaine
humidité
et
modère
les
températures.
. En
automne,
les
températures
chutent
rapidement
et
la
pluviométrie est très importante puisque c'est la saison la
plus humide. Les récoltes sont souvent perturbées.
4 - POPULATION ET OCCUPATION DU SOL
Au dernier recensement de 1982, le département de la Somme
2
compte 556.000 habitants. La densité moyenne s'élève à 89 habitants au km ,
et la population est répartie dans 783 communes. Une très forte proportion
est
rurale
(42
% contre
27
%
en
moyenne
nationale).
Cependant,
l'agriculture n'emploie qu'une population active relativement faible (11 %)
et cela malgré son importance.
L'occupation du sol est la suivante :
. 64 % de terres labourées,
8 % de surfaces boisées,
. 16 % de prairies permanentes,
.12/6
de terres non agricoles ou non cultivées.
La superficie des terres agricoles est nettement prépondérante,
82 % contre 60 % en moyenne nationale avec une part importante attribuée
aux céréales
(55 %) puis aux plantes sarclées
fourragères (11 %).
(26 %) et aux cultures
12.
L'élevage tient une place importante dans l'agriculture de la
Somme. De gros troupeaux laitiers et bovins destinés à la viande occupent
le centre et l'ouest du département.
L'industrie agricole est surtout représentée par l'industrie
laitière, l'industrie du sucre, de la pomme de terre et la conserverie de
légumes.
Le potentiel industriel départemental comprend des industries
métallurgiques, du textile-habillement, du bâtiment et travaux publics et
de la chimie-caoutchouc.
RECENSEMENT DES PRINCIPALES NAPPES PHREATIQUES
DU DEPARTEMENT DE LA SOMME EN FONCTION DE LEUR VULNERABILITE
1 - CLASSE 1
La nappe phréatique présentant une très faible vulnérabilité
est localisée sur les plateaux au nord - nord-est et au sud-ouest du
département :
. Le nord de l'Amiénois
. Le Vermandois
. L'est du Vimeu
et occupe respectivement les terrains crayeux peu fissurés du Sénonien et
du Turonien
supérieur
qui
présentent
une
microporosité
d'insterstices
induisant une capillarité importante et favorisant la rétention d'eau.
Seule la nappe de la craie est très fortement exploitée dans le
secteur nord de l'Amiénois, cependant sa profondeur toujours supérieure à
30 m et l'importante épaisseur du recouvrement (de l'ordre de 10 m) par les
limons de plateaux la préservent des pollutions nitratées dues.k l'intense
activité agricole.
Dans le Vimeu et le
sud
de l'Amiénois, la nappe dont la
profondeur est toujours supérieure à 20 m est recouverte par une épaisseur
de limons toujours supérieure à 10 m qui la préserve
contamination dus à l'élevage des ovins et des bovins.
des
risques de
14.
2 - CLASSE 2
La nappe phréatique, qui présente une vulnérabilité moyenne
vis-à-vis des pollutions nitratées, est localisée sur les plateaux du
sud-est et de l'ouest du département :
. Le Santerre
. Le sud de l'Amiénois
. Le Ponthieu
. Le nord et l'ouest du Vimeu
Elle s'écoule respectivement dans les formations crayeuses du
Sénonien et du Turonien supérieur (Crétacé supérieur).
La nappe de la craie est relativement fortement exploitée dans
la partie sud de l'Amiénois. Elle est située à une profondeur supérieure ou
égale à 15 m- Elle est protégée en surface par une couverture relativement
importante
(de 5 à 10 m d'épaisseur) de limons l'isolant
des apports
nitrates dûs à la vocation agricole de ces régions.
3 - CLASSE 3
La nappe phréatique à vulnérabilité importante vis-à-vis des
pollutions nitratées
est localisée
dans
toutes les vallées
département et occupe la plaine littorale. Elle
importante dans le département et se répartit dans :
occupe
une
sèches du
superficie
15.
. Le Santerre
. L'Amiénois
. Le Marquenterre
. Les Bas-Champs
Elle se situe dans les terrains crayeux :
A perméabilité de fissures forte à moyenne recouverts par des
limons
peu
épais
(inférieure
à
1
m).
Les
vitesses
d'écoulement des eaux de la nappe peuvent être grandes et la
dispersion
très faible dans les
zones
de
fractures. La
pollution nitratée peut donc se propager rapidement.
. A
perméabilité
d'interstices
moyenne,
non
recouverts
de
terrains superficiels protecteurs car situés sur les pentes
raides des vallons ou recouverts de terrains alluvionnaires
récents à perméabilité très faible, constituant localement
une limitation dans les transferts verticaux des pollutions
nitratées.
4 - CLASSE 4
La
essentiellement
nappe
phréatique
constituée
par
à
les
vulnérabilité
nappes
très
alluviales
importante
des
est
principales
rivières la Somme, l'Authie, la Bresle et de leurs affluents primaires.
16.
Ces alluvions à perméabilité d'interstices
forte contiennent
une nappe exploitable dont le niveau est situé à moins de 5 m de profondeur
qui est en relation avec l'aquifère sous-jacent. De plus, la communication
est souvent étroite avec les cours d'eau, récepteurs
et vecteurs des
pollutions. Si un cours d'eau alimente la nappe alluviale
naturel
ou
pouvant
être
provoqué
par
des
captages
: phénomène
riverains, toute
pollution des eaux superficielles se propage dans la nappe.
Enfin, ces vallées sont le siège d'installations urbaines et
industrielles autour desquelles se développent
des décharges
ménagères et autres, présentant des risques accumulés.
d'ordures
B I B L I O G R A P H I E
Atlas hydrogéologique de la Somme - B.R.G.M. ** mars 1978.
Résultats des analyses de type I + autres éléments effectuées en 1986 D.D.A.S.S. * - mai 1987-
Les picards
et l'eau potable
- Observatoire
Régionale
de Santé de
Picardie - D.R.A.S.S. de Picardie ##* et D.D.A.S.S. de la Somme - 1986.
DOCUMENTS
CARTOGRAPHIQUES
Cartes géologiques de la FRANCE à 1/50.000
. RUE
. AMIENS
. HESDIN
. ALBERT
. SAINT-VALERY-SUR-SOMME
. PERONNE
. ABBEVILLE
. POIX
. DOULLENS
. MOREUIL
. GAMACHES
. ROYE
. HALLENCOURT
. HAM
Carte de la teneur en nitrates des eaux d'alimentation - Bilan 1987
D.D.A.S.S.
**
B.R.G.M.
Bureau de Recherches Géologique et Minières
*
D.D.A.S.S.
Direction
Départementale
des
Affaires
Sanitaires
et
Sociales de la Somme
*-*--* D.R.A.S.S.
Direction Régionale des Affaires Sanitaires et Sociales de
Picardie
R-30247
PIC 4S-89
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