Service de chirurgie plastique. Hôpital Saint-Louis, Paris.
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CHIRURGIE
PLASTIQUE
Fiche d'information des patients
Mai 2006
Marc REVOL et Jean-Marie SERVANT
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Les méthodes de la chirurgie plastique
La chirurgie plastique est la chirurgie de la peau et des tissus mous. Elle concerne en particulier les
tumeurs, les traumatismes, et les infections de ces tissus.
Lorsqu'il s'agit d'une tumeur, l'intervention a pour but d'enlever la lésion en totalité. Seule l'analyse
histologique du laboratoire permettra de le savoir avec certitude. Les analyses immédiates
("extemporanées") présentant des inconvénients de fiabilité par rapport aux analyses
conventionnelles, ce sont ces dernières que nous privilégions. Les résultats de ces analyses ne sont
toutefois pas immédiats. En attendant ces résultats, pendant plusieurs jours ou plusieurs semaines, si
la perte de substance n'a pas pu être suturée initialement, elle est l'objet de pansements quotidiens,
dits de "cicatrisation dirigée".
Ce n'est que secondairement, après avoir eu la certitude que votre lésion a bien été enlevée en
totalité, que la perte de substance sera réparée. Selon les cas, cette réparation peut faire appel :
o soit à la cicatrisation dirigée,
o soit à une "greffe de peau",
o soit à un "lambeau",
o soit à plusieurs de ces méthodes associées entre elles.
LA CICATRISATION DIRIGÉE
Pourvu que leur fond soit bien vascularisé, bien vivant, toutes les plaies de l'organisme cicatrisent
spontanément. Si leurs dimensions ne sont pas trop grandes, et si leur siège le permet, certaines
plaies peuvent être laissées délibérément et définitivement à leur évolution naturelle vers la
cicatrisation. Pour d'autres plaies, la cicatrisation spontanée est une étape de début qui permet de
préparer le sous-sol à une greffe de peau ultérieure.
Dans tous les cas, il faut savoir que l'évolution de la cicatrisation d'une plaie laissée ouverte est
stéréotypée en 3 étapes :
1. détersion : au début, il semble que rien ne se passe au fond de cette plaie qui se couvre
progressivement de fibrine, de débris blanchâtres, et de pus. Cela ne doit pas inquiéter, ni
faire redouter une "infection". Comme la peau saine, la plaie est couverte de microbes, qui
sont inoffensifs. Il n'y a pas lieu de mettre d'antiseptiques ni d'antibiotiques, qui ne feraient
que sélectionner des germes résistants, potentiellement dangereux. Ce n'est pas la présence
de pus qui doit inquiéter, car elle est naturelle, mais l'existence éventuelle d'une rougeur
douloureuse qui s'étend autour de la plaie, et/ou d'une fièvre (température supérieure à 38°C).
Dans ce cas, qui est rare, il faut traiter par des antibiotiques adaptés à la nature du microbe.
Sinon, il suffit de laver la plaie tous les jours à l'eau et au savon, et de la recouvrir d'un
pansement gras pour voir l'évolution vers le stade suivant.
2. bourgeonnement : une fois détergé, le fond de la plaie se met à bourgeonner. On observe
un tapis rouge qui couvre progressivement et uniformément la surface de la plaie, et qui en