Microbiote cutané et santé de la peau

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Lettre N°16
Microbiote cutané et
santé de la peau
Éditorial
Il y a plus d’un milliard d’années, les animaux ont commencé à domestiquer les microbes en les laissant
résider de façon permanente à la surface de la peau. Bien que nous puissions nous demander qui a
domestiqué qui, nous réalisons aujourd’hui combien la présence de ces micro-organismes résidents est
importante pour la survie de leur hôte1. Les liens fonctionnels qui unissent l’homme et son microbiote
microbien sont le fruit d’une longue évolution2. Le complexe microbiote humain comprend 1014 cellules,
soit plus que le nombre total de cellules que comprend le corps humain, et peut exprimer 100 fois plus de gènes que le
génome humain3. De nombreuses recherches sont menées actuellement pour mieux cerner le rôle joué par les différents
microbiotes avec lesquels nous cohabitons. Le microbiote intestinal notamment a été largement étudié. On sait aujourd’hui
qu’il contribue à la biotransformation des aliments que nous ingérons et à réduire le développement de la flore pathogène.
Il participe aussi à la production de vitamines essentielles et à l’extraction de nutriments non digérables afin de permettre
une détoxication des composés toxiques.
Les dernières avancées en microbiologie et en immunologie ont permis d’étudier le microbiote cutané humain ainsi que
son rôle qui n’est toutefois que partiellement établi aujourd’hui. Ses nombreux effets positifs pour notre santé, que ce
soit via le développement de notre système immunitaire ou en tant que barrière contre les agents pathogènes, commencent
néanmoins à émerger. Quels sont les constituants de ce microbiote ? Comment la multitude des microbes vivants dans et
sur notre peau interagissent-ils avec leur hôte, et les uns avec les autres ? Comment contribuent-ils au travers de ces
interactions au maintien quotidien de la santé de notre peau ? Comment l’environnement peut-il perturber notre flore cutanée
et quelles peuvent en être les conséquences ? Enfin comment préserver ce fragile équilibre ? Telles sont les questions que
propose de traiter le Collège de Dermocosmétologie d’Unilever dans le nouveau numéro de sa Lettre. Un focus dédié à
la technologie Hydra Nutrium™, hautement respectueuse des différents constituants de la peau même sous la douche,
vous est ici également proposé.
Dr Annick Pons-Guiraud - Dermatologue allergologue - Paris
Sommaire
• Le microbiote cutané : définition, caractéristiques
• Microbiote cutané et santé de la peau
• Focus : la technologie Hydra Nutrium™,
garante du soin de la peau sous la douche
1. Blaser MJ. Harnessing the power of the human microbiome. Proc Natl Acad Sci USA 2010; 107(14):6125-6.
2. Corthier G et al. Diversité du microbiote et de ses fonctions. Obes 2007; 2(3):215-20. 3. Solt I et al. The human microbiome. Harefuah 2011; 150(5):484-8.
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Le microbiote cutané
Qu’est-ce que le microbiote cutané ?
La peau, plus grand organe humain, est colonisée par des trillions de microorganismes - bactéries, levures, champignons, virus, archées, petits arthropodes collectivement appelés microbiote 1-4. Le terme « microbiome cutané » désigne, quant
à lui, l’ensemble de ces micro-organismes, leur génome et leurs interactions avec leur
environnement.
Figure 1 : Schéma de coupe transversale de la peau avec
les micro-organismes et les phanères. Les micro-organismes
(virus, bactéries, champignons et acariens) recouvrent la
surface de la peau et résident en profondeur au niveau
des cheveux et des glandes.
La composition de la flore cutanée humaine n’est aujourd’hui que partiellement connue.
Seule la composition bactérienne de la peau a été largement étudiée. L’ensemble des
bactéries du corps humain s’élève à près de 1 000 milliards pour un individu adulte,
soit environ 10 fois plus que ses propres cellules 5. Le nombre de bactéries présentes
sur la peau 1, que ce soit à sa surface, sur les phanères ou au niveau des glandes, peut
atteindre près d’un million par cm2. La densité microbienne est plus importante au niveau
des aisselles, du crâne, de la plante des pieds et du front 6. Celle des bactéries aérobies
est de 10 7 bactéries/cm2 dans les zones humides, telles les aisselles, et de 10 2 bactéries
ou moins/cm2 dans les zones sèches, telles le tronc. Enfin, les bactéries anaérobies, dont
la densité varie entre 10 4 et 10 6 bactéries/cm2, sont essentiellement présentes au niveau
des régions sébacées 7.
La flore cutanée humaine peut être subdivisée en deux groupes 1 :
•La flore transitoire est composée de champignons, virus et bactéries pour la plupart
inoffensives, dites saprophytes, c’est-à-dire qui se nourrissent de matières organiques
en décomposition provenant de l’environnement. Cette flore peut aussi être constituée
de bactéries pathogènes opportunistes pouvant entraîner des maladies chez l’hôte.
Elle ne s’établit pas de façon permanente à la surface de la peau, variant dans la
journée, selon les activités réalisées et les variations des conditions environnantes.
Elle peut néanmoins persister des heures voire des jours. Sa densité est faible sur
les zones sèches et particulièrement élevée sur les zones poilues, des plis et sujettes
à la transpiration 5. Les espèces transitoires les plus communes sont Staphylococcus
aureus, Escherichia coli, Pseudomonas aeruginosa et des espèces de Bacillus 8.
•La flore résidente est composée de germes dits commensaux c’est-à-dire vivant aux
dépens de leur hôte sans leur causer de dommage. La composition de cette flore est
fixe. Après perturbation, ses mêmes composants se reforment spontanément. La flore
résidente humaine est dominée par les Proteobacteria 8. Elle est constituée d’une
dizaine de types de bactéries aérobies à Gram positif telles S. epidermidis et
S. hominis, composants les plus fréquemment isolés au niveau des aisselles, de la
tête, des narines, des jambes et des bras 7,9. S. epidermidis constitue plus de 90 %
de la flore résidente aérobie présente sur le stratum corneum 3,10-12. Parmi les autres
types de bactéries aérobies à Gram positif se trouvent S. aureus présent au niveau
des fosses nasales 7,13, ainsi que certains staphylocoques à coagulase négative 14. Ces
bactéries sont retrouvées préférentiellement au niveau des zones humides ou des zones
sébacées (front, partie supérieure du dos, abdomen, région lombaire)6. La flore
résidente est aussi composée de bactéries anaérobies à Gram positif appartenant
à la division des actinobactéries (Propionibacterium, Corynebacterium, Dermabacter
et Brevibacterium), de bactéries du genre Micrococcus et de quelques rares bactéries
aérobies à Gram négatif15 dont P. aeruginosa. Parmi, les micro-organismes des autres
règnes, Pityrosporum ou Malassezia est l’espèce fongique la plus fréquemment
retrouvée sur la peau, en particulier au niveau des zones sébacées (tronc, dos,
visage et cuir chevelu), en raison de la présence de lipides indispensables pour sa
survie16. Malassezia est présent chez plus de 90 % des adultes 17, avec une présence
plus marquée l’été vs l’hiver ainsi que chez l’homme vs la femme 18. Enfin, les
acariens Demodex folliculorum et Demodex brevis, ou « acariens des cils », sont aussi
considérés comme des membres de la flore résidente humaine 14. Naturellement
présents au niveau de la peau, ces microscopiques arthropodes vivent dans ou à
proximité des follicules pileux, se nourrissent de résidus de peau et de sébum, et
colonisent les parties sébacées du visage, près du nez, des cils et des sourcils.
Ces micro-organismes, dont près de 25 % sont présents dans les follicules pileux et
les glandes sudoripares (Fig. 1), sont étroitement associés à l’hôte au point de former
une empreinte microbienne individuelle 19. La grande diversité intra-individuelle des
communautés bactériennes cutanées est associée à un degré élevé de variabilité
interindividuelle. Ces diversités semblent indépendantes des saisons, chaque individu
semblant présenter une flore bactérienne cutanée stable dans le temps qui lui est
propre 20-22.
Le microbiote cutané au fil des âges
La période post-natale constitue une période importante de
transformation de la peau du nourrisson. La naissance est en effet
soumise au passage d’un environnement utérin aqueux stérile à
un environnement gazeux dans lequel sont présents différents microbes issus de
sources variées. Dès la naissance et tout au long de la première année de vie, une
colonisation bactérienne et fongique rapide de la surface de la peau, par un large
éventail de micro-organismes, coïncide avec des changements fonctionnels et
structuraux cutanés significatifs. La réduction de la perte insensible en eau, du pH
et de la sécrétion sébacée, ainsi qu’une augmentation de la teneur en eau sont autant
de variations impliquées dans la création d’un environnement propice à une colonisation
de la peau par certaines espèces bactériennes et défavorable pour d’autres 23,24.
Pendant cette période de développement, la peau du nourrisson est quelque peu
différente de celle de l’adulte en termes de structure, fonction et composition. Étant
donné ces différences, son microbiote cutané est également différent de celui des adultes.
La peau du nourrisson est colonisée au plus jeune âge principalement par des
Firmicutes ( Staphylococcus et Streptococcus ), suivi par des Actinobacteria
(Propionibacterium et Corynebacterium), des Proteobacteria et des Bacteroidetes.
Cette répartition contraste avec le microbiote adulte où les Proteobacteria dominent,
suivis des Actinobacteria et des Firmicutes. Le microbiote de la peau du nourrisson
est très similaire au microbiote cutané de l’adulte présent au niveau des régions
les plus humides, favorisant un stratum corneum mieux hydraté en comparaison de
celui des adultes. En ce qui concerne le règne fongique, la colonisation de la peau
par Malassezia se déclare dès la période néonatale. Malassezia est en effet présent
chez 100 % des nouveau-nés dès le 1er jour de vie. Le niveau de colonisation par
Malassezia augmente ensuite avec le temps. Sa diversité chez l’enfant s’apparente
à celle de l’adulte à partir du 30ème jour de vie 24. En revanche, d’un point de vue
quantitatif, une forte augmentation est observée chez le garçon de 16 à 18 ans et
chez la fille de 10 à 12 ans. Le nombre de Malassezia diminue ensuite jusqu’à la
sénescence 25. Il est à noter que certains nouveaux-nés développent une pustulose
lors de la colonisation par Malassezia.
L’évolution du microbiote du nourrisson au cours de la 1ère année montre que les
communautés microbiennes cutanées deviennent plus diversifiée et plus abondantes
avec l’âge 23 et varient en fonction de la production de sébum qui débute à la puberté,
avec un pic chez les jeunes adultes, puis qui décline lors du vieillissement 7. En ce qui
concerne le développement immédiatement après la naissance et quelles que soient
les régions corporelles, les communautés bactériennes cutanées du nourrisson ne
sont en revanche pas différenciées 13,26. Lors des 3 premiers mois de la vie, elles sont
soumises à une évolution qui se fait de façon spécifique à chaque région corporelle 23.
Cela diffère considérablement avec le microbiote de l’adulte qui est établi et se
maintient au cours du temps 27. Les différences anatomiques et l’augmentation de la
diversité microbiotique avec l’âge, indiquent que le microbiote cutané chez le
nourrisson est instable. Cette instabilité peut être propice à un développement
anormal de la peau et de sa fonction immunitaire dans le cas où l’installation normale
du microbiote commensal est interrompue. La composition et la stabilité du microbiote
à l’âge adulte peuvent en être affectées. L’établissement d’un microbiote cutané sain
joue un rôle central dans la prévention de la colonisation de la peau
par des microbes potentiellement infectieux. Les communautés microbiennes
contribuent à la mise en place de l’homéostasie cutanée et modulent les réponses
inflammatoires 12,23,24.
Les micro-organismes cutanés sont également étroitement liés au mode
d’accouchement 26. En effet, le microbiote cutané des enfants, âgés de moins de
24 heures, nés par les voies naturelles est très similaire à celui du vagin de leur mère
(Lactobacillus, Prevotella ou Sneathia spp.), alors que celui des enfants nés par
césarienne se rapproche de celui de la peau maternelle ( Staphylococcus,
Corynebacterium et Propionibacterium spp.). Cela pourrait en partie expliquer
pourquoi les enfants nés par césarienne sont souvent plus susceptibles à certains agents
tels S. aureus. Le contact à la naissance avec la flore vaginale maternelle peut jouer
un rôle défensif et réduire la colonisation par ces agents. Cette distinction due au mode
d’accouchement n’est plus retrouvée chez les nourrissons âgés entre 1 et 3 mois 23.
Le microbiote cutané semble assez dynamique pour que toutes les différences initiales
observées dans les 24 heures qui suivent l’accouchement et qui en découlent,
disparaissent au bout du 1er mois. Seule une sélection des micro-organismes,
auxquels le nouveau-né est exposé, colonisent de façon permanente et contribuent
aux microbiotes cutanés hébergés par les différentes parties corporelles de l’adulte.
Pr. Ludovic Martin - Dermatopédiatre - Angers
Le microbiote selon les types de peau
Les micro-organismes commensaux habitent l’épiderme et se retrouvent principalement
dans les couches supérieures du stratum corneum ainsi que dans les conduits des glandes
sudoripares et des follicules pilo-sébacés. Différents types d’habitats « microbiotiques »
peuvent être distingués selon l’épaisseur de la peau, la présence de plis et la densité
des follicules pileux et des diverses glandes 1. Les différents facteurs, qui affectent leur
composition et leur diversité, comprennent la disponibilité en eau et en nutriments,
le volume total de sébum et de sueur produits, la densité et le type de cheveu, le statut
hormonal, ainsi que la distribution des glandes sudoripares eccrines 11,14. Les aisselles,
poilues et humides, se trouvent à une courte distance de nos avant-bras qui eux sont
lisses et secs. Pourtant ces deux parties corporelles sont aussi « écologiquement »
différentes que le sont les forêts tropicales et les déserts 7,27. La flore résidente qui les
habite l’est également. Le microbiote cutané varie donc, chez un même individu, selon
les différentes parties que couvrent les 1,8 m2 de surface moyenne cutanée que
compte notre corps à l’âge adulte 1,28. Certaines structures telles que les glandes
sudoripares et sébacées et les follicules pileux peuvent être associés à un microbiote
unique qui leur est propre. Par exemple, bien que le sébum serve généralement de
film antibactérien, P. acnes hydrolyse les triglycérides qui y sont présents, libère des
acides gras libres qui facilitent son adhérence et ensuite colonise ces unités sébacées.
Aussi les localisations anatomiques principales où l’on retrouve P. acnes sont le
front, le menton, le nez et le dos, en particulier au niveau des follicules pileux et des
glandes sébacées. Toutes ces régions sont d’ailleurs connues pour leur tendance
acnéique. Propionibacterium est, quant à lui, prédominant au niveau des régions
sébacées du visage, du cuir chevelu, de la poitrine et du dos. D’autres espèces,
comme S. aureus et Corynebacterium, sont prédominantes sur les zones humides telles
les narines ou les aisselles, et moins nombreuses sur les régions plus sèches telles le
dos, la poitrine, les avant-bras, les chevilles ou les pieds 13,16,27. Le microbiote des zones
sèches comprend plutôt, quant à lui, des bactéries à Gram négatif. La variabilité
temporelle du microbiote cutané est toutefois dépendante du site corporel considéré.
Chez les adultes sains, les sites tels les narines, la glabelle et le conduit auditif
externe montrent une relative stabilité par rapport aux régions sèches telles la partie
interne de l’avant-bras et le talon.
La distribution spatiale et temporelle des composants du microbiote cutané ainsi
que leur densité varient également en fonction du sexe 29. En effet, les hommes
présentent une densité microbienne plus importante comparée aux femmes 6. D’un
point de vue composition, les communautés bactériennes présentes sur les mains des
femmes et des hommes semblent également varier de façon significative. Parmi les
micro-organismes présents à la fois chez les hommes et les femmes sont trouvés en
quantité plus importante chez les hommes Proprionibacterium et Corynebacterium,
et chez les femmes Enterobacteriaceae, Moraxellaceae, Lactobacillaceae et
Pseudomonadaceae. En outre, il semblerait que les femmes aient un microbiote
cutané considérablement plus varié que les hommes au niveau de leurs mains. Les
raisons de cette diversité ne sont pas bien établies à ce jour. Les variations du pH
de la peau pourraient avoir une influence sur cette diversité, les hommes ayant
généralement une peau plus acide. La différence de production de sueur et de sébum,
la fréquence d’application de produits hydratants et/ou cosmétiques, l’épaisseur de
la peau ou la production d’hormone pourraient également être mis en cause.
Dr Catherine Laverdet - Dermatologue - Paris
Rôle du microbiote cutané pour
la santé de la peau
Les dernières avancées en microbiologie et en immunologie ont considérablement
changé la compréhension des mécanismes moléculaires de la virulence microbiotique
et des événements spécifiques qui ont lieu durant les interactions hôte-microbe. Les
divers et très nombreux micro-organismes commensaux vivants dans ou sur la peau
sont indispensables à la vie. Outre leur rôle dans l’apparition des odeurs corporelles,
ils sont en effet étroitement liés au maintien d’un bon état de santé de la peau 1. Les
microbes résidents et transitoires ne causent ni maladie, ni dysfonctionnement,
dans les conditions normales, lorsque qu’une hygiène adéquate est assurée et
lorsque la flore résidente, les réponses immunitaires et la fonction barrière sont
intactes. La peau et sa microflore cutanée commensale permettent de prévenir un
certain nombre de colonisations et infections, par une large variété de pathogènes
microbiens14. Directement bénéfique, le microbiote cutané est capable de jouer un
rôle de barrière et de protéger son hôte.
L’hôte et son microbiote cutané peuvent coopérer pour lutter ensemble contre
l’invasion d’agents pathogènes et favoriser les guérisons 11,14,30,31 :
•En effet, le stratum corneum fournit une formidable barrière protectrice empêchant
l’entrée des micro-organismes au niveau des tissus. Les bactéries transitoires sont
par ailleurs continuellement éliminées de la surface de la peau par desquamation.
La faible humidité cutanée des membres et du torse limite la croissance des microorganismes, en particulier des bactéries à Gram négatif, sur une peau intacte. La
température cutanée, plus basse que la température corporelle, ainsi que le pH acide
de la peau permettent également de prévenir la croissance bactérienne. L’épiderme
génère des lipides antimicrobiens, des peptides tels les β-défensines et la cathélicidine,
des récepteurs dédiés à la reconnaissance des pathogènes qui tous ensemble forment
l’immunité innée cutanée. Les kératinocytes sont ainsi capables de produire des lipides
permettant d’inhiber S. aureus, Candida albicans et les dermatophytes. De même,
la sueur apocrine et eccrine contient des protéines inhibitrices telles le lysozyme,
une enzyme capable d’hydrolyser les parois cellulaires des bactéries à Gram positif
et négatif (…)
•La microflore résidente permet de protéger l’hôte contre les infections tout
simplement par sa présence. Par un phénomène de saturation des sites corporels
et de compétition vis-à-vis des nutriments essentiels dérivés du sébum et de la
sueur 7,8 les « envahisseurs » ne peuvent alors pas croître. Or, les micro-organismes
doivent être en mesure, pour devenir pathogènes, de contourner les systèmes de
défense de l’hôte, d’adhérer, de se multiplier et de l’envahir 11. En se développant
et en se multipliant, les bactéries résidentes produisent par ailleurs des métabolites
toxiques permettant d’inhiber les autres micro-organismes et d’éviter l’oxydation
de la peau 32. Le microbiote cutané est aussi capable de contribuer à la défense
de la peau en produisant des bactériocines actives contre les bactéries et/ou
levures pathogènes,10,11. Pour exemple, en se fixant aux récepteurs des kératinocytes,
S. epidermidis inhibe l’adhésion de la forme virulente de S. aureus en empêchant
non seulement sa colonisation nasale mais aussi la formation du biofilm essentiel
pour protéger les bactéries pathogènes en division en facilitant leur adhésion et en
favorisant leur résistance vis-à-vis des agents antimicrobiens et des anticorps 9,32,33.
En parallèle, S. epidermidis produit des peptides antimicrobiens ou « lantibiotics »
tout en amplifiant la réponse immunitaire des kératinocytes face à l’agent pathogène,
permettant ainsi d’interférer avec la colonisation de S. aureus et d’augmenter les
défenses cutanées contre l’infection 1,10,34. Enfin, les bactéries commensales cutanées
contribuent indirectement à l’amélioration par l’hôte de sa production d’anticorps,
à la stimulation de la phagocytose et des mécanismes de clairance, et à
l’augmentation de sa production d’interféron et de cytokines, jouant ainsi un rôle
dans le processus de guérison 31. Par exemple, P. acnes, en libérant des acides
gras par dégradation lipidique du film hydrolipidique, acidifie le milieu et inhibe
la croissance de Streptococcus pyogenes,11.
Néanmoins, dans un système immunitaire affaibli, les bactéries cutanées peuvent agir
de manière opportuniste et devenir pathogène. Même si ce phénomène reste rare, la
flore transitoire, comme la flore résidente peuvent avoir des effets négatifs sur l’hôte
et être à l’origine d’infections primaires et/ou secondaires 35. L’acné, par exemple, est
associée à une combinaison de P. acnes dominant, S. epidermidis et Corynebacterium.
Les lésions psoriasiques sont, pour leur part, exposées à une plus grande diversité
bactérienne comprenant une quantité accrue de Streptococcus et une quantité
moindre de P. acnes, comparativement à la peau de sujets sains 1,13,36. Les plaies
chroniques, qui affectent les sujets diabétiques, les personnes âgées et les patients
immobiles, peuvent être envahies par les micro-organismes commensaux cutanés
devenus pathogènes suite à la rupture de la barrière cutanée. Bien que ces bactéries
ne soient pas responsables de la plaie initiale, elles contribuent à en freiner la
guérison et à rendre persistante l’inflammation associée aux plaies chroniques.
La barrière cutanée et l’immunité innée permettent le maintien d’une peau en bonne
santé. L’équilibre du microbiote de la peau, ainsi que l’expression des conditions
écologiques du milieu (température, pH, teneurs hormonales, en lipides ou en
protéines, exposition aux UV, absence de lumière, type de muqueuse, teneur en
eau etc.) sont également essentiels à ce maintien. Tout dérèglement de ces équilibres
peut prédisposer l’hôte à un certain nombre d’infections cutanées et d’affections
inflammatoires10.
Impact de l’environnement sur le microbiote
de la peau et sa santé
Le microbiote cutané a su s’adapter aux conditions de rigueurs spécifiques à la vie
présentes au niveau des différentes régions corporelles telles la desquamation, les
défenses antimicrobiennes de l’hôte, l’exposition à des savons et des détergents au
cours du lavage, les rayonnements UV ou encore la faible humidité cutanée 29. La
colonisation persistante découle de la capacité de la flore résidente à adhérer à
l’épithélium, croître sur un milieu relativement sec et acide, et rapidement ré-adhérer
au cours du processus normal de desquamation 11. Néanmoins, la peau est un
écosystème microbien complexe et dynamique, dépendant des interactions microbemicrobe et microbe-hôte 37. Outre les facteurs intrinsèques tels l’âge, le sexe, la
constitution génétique et la réactivité immunitaire, les facteurs extrinsèques tels
le climat (température, humidité ambiante, UV), les traitements médicamenteux
(antibiotique, corticoïde), une hospitalisation, le type de vêtements portés, l’utilisation
de lotions, crèmes, nettoyants, déodorants ou antitranspirants, la fréquence de
lavage, la présence d’un traumatisme (…) peuvent avoir un impact important sur
la composition des communautés microbiennes cutanées 1,13. L’application de fond
de teint, par exemple, peut provoquer une augmentation de la diversité bactérienne38.
La variabilité du microbiote cutané humain peut alors entraîner une altération de
sa structure et avoir des conséquences sur la santé en engendrant la survenue de
pathologies 39 via la colonisation et la prolifération de la flore résidente et transitoire1,3.
S. epidermidis peut ainsi devenir un pathogène opportuniste chez des hôtes
immunodéprimés et S. aureus peut réveiller sa pathogénicité chez des porteurs
asymptomatiques.
Impact de l’hygiène
Suite au lavage, les communautés bactériennes se rétablissent rapidement 29,40.
Néanmoins, une fréquence excessive de lavage peut avoir un effet négatif sur l’état
de la peau (détérioration de ses protéines, délipidation…). La dégradation cutanée
en résultant peut entraîner une diminution de la fonction barrière et une augmentation
de la desquamation. L’irritation cutanée provoquée par ces lavages fréquents peut
aussi être associée à des changements de la flore microbienne, tels une augmentation
de la quantité des micro-organismes et/ou une plus grande présence d’agents
pathogènes 41,42. L’utilisation de façon répétée de savon ordinaire à pH élevé peut ainsi
favoriser la présence de S. epidermidis 43. Toutes ces perturbations peuvent ultimement
augmenter le risque d’infections 44.
Impact des agents antibactériens
Malgré les effets indiscutables sur l’incidence des infections cutanées, l’utilisation
prolongée de savon antibactérien peut entraîner une augmentation de la flore totale,
réduire ou éliminer certains micro-organismes résidents tels les corynébactéries, et
favoriser la présence d’autres espèces qui ne sont pas présentes habituellement sur
la peau telles Acinetobacter calcoaceticus ou Micrococcus luteus 43. L’utilisation
intensive de ce type d’agents peut aussi être associée à une susceptibilité accrue aux
infections cutanées causées par la prolifération de bactéries à Gram négatif ou de
levures, du fait des emplacements laissés vacants suite à l’éradication des bactéries
à Gram positif telles S. epidermidis et à la disparition concomitante des peptides
antimicrobiens endogènes 45,46. Une sur-utilisation de ces agents peut donc perturber
le fragile équilibre de la microflore cutanée et rendre la peau sensible aux agents
pathogènes qui étaient tenus jusqu’alors à distance par le microbiote résident 10.
Impact du pH
Le pH moyen normal cutané est légèrement acide. Celui-ci peut varier entre 4 et 7,
avec par exemple un pH de 4,6 au niveau du front et un pH de 7 entre les orteils 47.
Les régions corporelles les plus humides présentent des densités bactériennes
importantes et sont généralement liées à un pH plus élevé. Outre leurs effets sur la
composition lipidique et le niveau d’hydratation de la peau, les produits nettoyants
tout comme l’eau seule, peuvent faire varier le pH cutané. Une variation trop
importante de pH peut alors avoir un impact sur la flore bactérienne 48. Or le maintien
du pH du stratum corneum est d’une importance capitale pour la défense de la peau
contre les agents pathogènes. Il joue en effet un rôle dans la sélection et le maintien
de la flore cutanée normale 49. L’acidité cutanée protège la peau contre les infections
microbiennes 50. La flore résidente se développe mieux à un pH légèrement acide,
alors que les bactéries pathogènes telles S. aureus ont préférentiellement besoin
d’un pH un peu plus élevé pour se développer.
Impact de la « biodiversité »51
D’autres modifications à plus grande échelle semblent contribuer non seulement à
une modification du microbiote cutané humain mais aussi à l’apparition de l’atopie.
La population mondiale vit de plus en plus en milieu urbain. En parallèle, les
désordres chroniques inflammatoires tels les maladies allergiques et auto-immunes
sont en forte croissance. Selon l’« hypothèse de biodiversité », la réduction des
contacts humains avec l’environnement peut conduire à une stimulation insuffisante
des circuits immuno-régulateurs. Or, la biodiversité environnementale semble
influencer la composition des communautés bactériennes présentes sur notre peau
dont les constituants n’ont pas tous les mêmes propriétés en ce qui concerne leur
capacité à stimuler les circuits régulateurs et donc à empêcher ou éteindre des
réponses inflammatoires inappropriées. Il est observé que la diversité générique des
protéobactéries cutanées est plus importante chez les sujets vivant à proximité des
forêts et terrains agricoles, en comparaison de ceux vivant à proximité des zones
construites et des plans d’eau. Par ailleurs, les individus souffrant d’atopie vivent
généralement dans un environnement moins bio-diversifié et présentent
simultanément une diversité bactérienne cutanée plus réduite notamment en
Gammaproteobacteria, des bactéries présentes dans la nature qui pourraient jouer
un rôle dans le développement et le maintien de l’homéostasie cutanée et de la
fonction barrière, avec un effet de protection vis-à-vis des allergies. Aussi peut-on
penser que la biodiversité environnementale, le microbiote commensal et le système
immunitaire forment un système complexe dont les différents éléments interagissent
les uns avec les autres. Les liens pouvant exister entre biodiversité et atopie
reflètent les réponses immunologiques aux microbiotes environnementaux et aux
allergènes naturels développées par les individus à long terme.
Conclusion
La peau constitue un des plus grands habitats microbiens associés à l’homme. Celle-ci
abrite un nombre considérable de micro-organismes dont les interactions
hôte-microbe et microbe-microbe sont très complexes. Les réponses immunitaires
cutanées innées et adaptatives peuvent moduler le microbiote de la peau, mais celui-ci
est aussi capable de jouer un rôle dans l’éducation du système immunitaire. Il semble
être admis aujourd’hui que le microbiote cutané normal joue un rôle essentiel dans
le maintien de la santé de l’hôte et de sa peau et qu’il est primordial de savoir le
préserver. Or des activités qui nous semblent tout à fait anodines, telles que prendre
une douche avec un gel douche classique, peuvent être l’équivalent d’un ouragan pour
les microbes vivant sur notre peau, endommageant cet écosystème naturel et
perturbant la composition microbienne résidente. Il est donc essentiel de veiller à choisir
des produits nettoyants respectueux des différents constituants de notre peau et de
son microbiote cutané de façon à pouvoir en préserver la santé, la beauté et le bien-être.
Dr Christine Lafforgue - Dermopharmacologue - Châtenay-Malabry
FOCUS
La technologie Hydra NutriumTM, garante du soin
de la peau sous la douche
Le lavage quotidien est un moment important. Il doit permettre
d’éliminer les impuretés à la surface de la peau sans endommager
ni le film hydrolipidique, ni le stratum corneum, et respecter les
lipides cutanés afin de ne pas augmenter la perte en eau, ni induire
l’apparition d’une peau irritée voire inconfortable. La technologie
Hydra NutriumTM utilisée dans les gels douche Dove permet non
seulement de limiter la perte des lipides indispensables à la fonction barrière de la
peau mais également d’en favoriser leur régénération. En effet, elle aide à restituer
ce que le lavage enlève pour que la peau reste belle grâce à une association unique
d’agents hydratants absorbables naturellement présents dans la peau :
•la glycérine pour hydrater et protéger la peau. Actif humectant, elle préserve la surface
cutanée de la déshydratation et limite la perte en eau de la peau fragilisée au cours
du lavage. Elle l’adoucit et l’assouplit pour laisser sa surface souple et soyeuse.
•et des lipides comme par exemple l’acide stéarique permettant de restaurer la
peau. Grâce à l’incorporation d’agents nettoyants ultra doux, issus des pains de toilette
Dove (Technologie brevetée DEFI - Directly Esterified Fatty Isethionate), ces lipides
sont ensuite déposés, absorbés et incorporés de façon optimale, au sein de la bicouche
lipidique du stratum corneum, afin de le nourrir intensément (Fig. 2 et 3).
Grâce à sa composition, l’Hydra NutriumTM préserve au maximum les différents
constituants de la peau. Elle permet en effet au cours de la douche de protéger le
stratum corneum des dommages causés aux protéines et aux NMF (Natural
Moisturizing Factor), prévenir l’extraction des lipides de la matrice extracellulaire,
et compenser la délipidation cutanée.
Figures 2 et 3 : Déposition (en haut) et absorption (en
bas) de l’acide stéarique au niveau du stratum corneum
après un simple lavage avec le gel douche Dove® à l’Hydra
Nutrium™. Dans le cas de l’évaluation de l’absorption,
l’étude clinique randomisée a été contrôlée et réalisée en
simple aveugle sur 25 sujets. L’analyse des scotchs-tests
a permis de déterminer le niveau d’acide stéarique
absorbé par le stratum corneum suite au lavage corporel.
Fruit de nombreuses années de recherche et développement, la technologie
Hydra Nutrium™ associe les propriétés hydratantes et protectrices de la
glycérine aux propriétés restauratrices des lipides. Tous les produits pour la
douche Dove bénéficient aujourd’hui d’une formule enrichie à l’Hydra NutriumTM
qui permet d’aller plus loin en apportant une nutrition intense en plus de
l’hydratation Dove. Jour après jour, l’Hydra NutriumTM favorise le renouvellement
des couches supérieures de l’épiderme pour une peau mieux nourrie, plus
belle, plus longtemps. Cette formulation neutre pour la peau permet en effet
d’atténuer au maximum les dégâts causés quotidiennement à la barrière
cutanée, et de préserver à la fois les protéines et les lipides de la peau, et par
conséquent aussi son indispensable microbiote.
M. Stéphane Lefort - Responsable scientifique
Produits d’hygiène / beauté - Rueil-Malmaison
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Pour plus d’informations sur le Collège de Dermocosmétologie : www.dermocosmetologie.fr
Edelman - Juin 2012
Bibliographie
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