2012 | L’accès à l’éducation thérapeutique : le cas du diabète de type 2
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Les maladies chroniques sont des pathologies
qui demandent un suivi et un accompagnement
sur le long terme, nécessitent souvent un
traitement complexe, modifient les habitudes
du patient et ont un impact sur sa vie sociale,
familiale, professionnelle ainsi que personnelle.
Le diabète de type 2, lorsqu’il est diagnostiqué
et pris en charge rapidement, est une maladie
chronique dont la progression peut être ralentie
voire stabilisée grâce à des interventions peu
coûteuses : de l’information, l’apprentissage
d’un savoir-faire dans la gestion quotidienne et
des mesures hygiéno-diététiques,
principalement des conseils en matière
d’alimentation et d’activité physique. Une
meilleure compréhension de la maladie et des
traitements par le patient et son entourage
facilite sa collaboration. Une participation active
aux soins peut améliorer considérablement
l’évolution de la maladie et ralentir l’apparition
des complications. Cette aide apportée aux
patients est ce que l’on appelle l’éducation
thérapeutique, qui a pour objectif d’améliorer
et/ou de conserver la qualité de vie du patient
(ETP).
Pour reprendre la définition de l’OMS-Europe
(1996), « l’éducation thérapeutique du patient
vise à aider les patients à acquérir ou maintenir
les compétences dont ils ont besoin pour gérer
au mieux leur vie avec une maladie chronique ».
Son but principal est de produire un effet
thérapeutique complémentaire à ceux de toutes
les autres interventions. Ce processus par
étapes « fait partie intégrante et de façon
permanente de la prise en charge du patient »
et donc de la pratique de tous les prestataires
de soins, qu’ils soient médicaux, paramédicaux
ou sociaux. Toutefois, réaliser une éducation
efficace nécessite du temps et des compétences
spécifiques : on ne s’improvise pas éducateur.
Le médecin généraliste intègre l’éducation dans
sa pratique quotidienne. Il n’a toutefois pas
toujours le temps ni les compétences
suffisantes pour assurer une ETP approfondie
dans le cadre d’une pathologie complexe telle
que le diabète. L’accompagnement éducatif par
un prestataire spécialisé qui y consacre
l’entièreté de la consultation constitue souvent
un complément utile et un gain de temps
considérable. Ceci s’avère d’autant plus
important dans le contexte actuel qui nécessite
d’améliorer les conditions de travail des
médecins généralistes.
En Région bruxelloise, il existe de nombreux
projets dont la finalité est l’éducation
thérapeutique des patients : activités à
l’initiative d’associations, projets organisés par
des structures de soins, etc. Mais l’AMI ne
prévoit une intervention que dans le cadre de
deux systèmes de prise en charge : la
convention-type de rééducation fonctionnelle
pour l’autogestion du diabète sucré chez les
adultes (ci-après dénommée « convention
diabète ») et le trajet de soins - diabète type 2.
La convention diabète
La convention diabète, système de soins centré
à l’hôpital, existe depuis 1986. Les bénéficiaires
sont des patients traités par au moins deux
administrations d'insuline par jour1. Les soins
sont dispensés par l’équipe du centre agréé, en
collaboration avec le médecin généraliste.
L’éducation thérapeutique est assurée par les
infirmiers de la convention. Ils n’ont pas
l’obligation d’obtenir un agrément spécifique
pour ce faire, mais s’ils suivent une formation
en diabétologie et assurent une pratique d’un
nombre d’heures minimum (1500 heures/4
ans), ils peuvent obtenir la qualification
professionnelle particulière d’infirmier ayant une
expertise particulière en diabétologie (Arrêté
Ministériel du 20 février 2012). Ce titre permet
une valorisation de leur travail par le paiement
d’une prime annuelle, qui n’a par ailleurs
aucune conséquence au niveau de la
nomenclature et des remboursements pour les
patients. Le financement de la convention
diabète est un forfait annuel par patient
comprenant la prise en charge éducative, le
suivi diététique et la délivrance du matériel
d’autocontrôle.
1 La formation nécessaire, l’intensité du suivi et le
matériel spécialisé permettent de déterminer
plusieurs groupes de bénéficiaires : groupe 1a,
groupe 1b, groupe 2, groupe 3a et groupe 3b.