1ère Partie : Le Grand 19ème siècle : Libéral et industriel.
Chapitre I : Essor industrielle et le libéralisme.
Section I : Révolution industrielle et naissance du capitalisme moderne.
Le premier qui va employer le terme de « Révolution industrielle » est Adolphe Blanqui, économiste français, qui va
utiliser pour la première fois ce terme dans son cours d’économie industrielle de 1838. Il désigne ainsi le passage
d’une société à dominante agraire et artisanale à une société commerciale et industrielle. Un peu plus tard, d’autres
historiens et notamment Fernand Braudel, pensent que le changement brutal qu’exprime le mot « Révolution » n’est
pas adapté à la France et correspond beaucoup plus à la situation du Royaume-Uni. C’est un essor qui va bouleverser
notre économie, notre environnement, la société et la politique.
I Les grandes étapes de cette industrialisation.
Les historiens ont l’habitude de désigner pour la France, une période de pré-industrialisation de 1750 à 1840 à
laquelle succède une période d’industrialisation de 1840 à 1914. On constate que malgré des progrès dans le textile,
dans la métallurgie dès le milieu du 18ème siècle, la poussée industrielle en France n’a pas été décisive en raison de la
crise qui a marquée la fin de la Révolution française et la stagnation du 1er Empire (MAI 1804 AVRIL 1814). C’est dans
la période de 1780-1800 que la Grande-Bretagne va connaître sa Révolution industrielle. Elle va surpasser tous les
autres pays. La France était la première puissance européenne y compris sur le plan économique. Deux points
peuvent être retenus :
Les industries apparues ou développées à l’abri du protectionnisme se révèlent fragiles et menacées dès le
retour à des conditions plus normales sous la restauration.
L’industrialisation de la France se caractérise par un dynamisme des branches industrielles qui sont nettement
concurrencées et distancées par l’Angleterre. Ce qui fait que l’industrie française devra compter sur son
marché intérieur, et c’est une opposition majeure, non seulement avec l’industrie majeure mais également
avec les conditions du 18ème siècle où nos industries étaient encore exportatrices.
La révolution française et le 1er Empire marquent une inflexion durable des orientations de la croissance. Cette
industrie va reposer sur trois piliers :
Le charbon.
La fonte.
La vapeur.
On voit que l’innovation répond à des exigences de la production.
La seconde grande poussée s’appuie sur deux piliers :
L’électricité en 1886. Cette révolution va s’opérer entre 1886 et 1914.
Le moteur à explosion.
L’évolution industrielle va être assez lente entre 1820 et 1840 mais c’est dans cette période que va se préparer le
grand essor du 19ème siècle.
II Le capitalisme.
Dès le 15ème siècle, ce capitalisme prend racine, mais s’il prend racine au 15ème siècle, la formation du système
capitalisme n’a véritablement eu lieu qu’au cours du 19ème siècle grâce au libéralisme ( : Le libéralisme
économique est une école de pensée, dont la dénomination est associée au siècle des Lumières, qui estime que les
libertés économiques (libre-échange, liberté d'entreprendre, libre choix de consommation, de travail, etc.) sont
nécessaires en matière économique et que l’intervention de l’État doit y être aussi limitée que possible. Ces idées
fondatrices furent formulées antérieurement notamment à l'Ecole de Salamanque aux XVe et XVIe siècles, sur la base
de considérations morales accordant à la personne humaine des droits fondamentaux, notamment en matière
économique.)
L’économie capitaliste permet à l’industrie de trouver les ressources considérables dont elle a besoin pour se
moderniser car il faut constituer des stocks importants. De même, il y a également l’appel à une MAIn d’œuvre de plus
en plus nombreuse.
Le but de l’économie n’est plus de satisfaire les besoins du consommateur, de réaliser un travail légitime, d’arriver à
une justice sociale, l’objectif est de réaliser un profit exprimé en argent. On voit se développer au 19ème siècle, une
volonté de profit. Le gain est donc réinvestit dans le circuit économique pour être producteur à son tour de richesses.
Alors ce capitalisme moderne se tourne naturellement vers le progrès technique pour en tirer tous les fruits. Le
moyen essentiel de l’économie n’est plus le travail et les facteurs naturels, cest désormais le capital. Les moyens de
travail et le travail s’obtiennent par le capital et donc dépendent de lui. Le rôle des investisseurs privés vont jouer un
rôle essentiel.
D’autre part, l’économie capitaliste est une économie de marché, en d’autres termes, l’entrepreneur travaille pour
lancer sa marchandise sur le marché et le besoin du consommateur est cen régler la production. L’économie
capitaliste est une économie d’entreprise. L’entreprise est une entité indépendante qui combine les différents
facteurs de production. Il s’agit enfin d’une économie concurrentielle à savoir que les entreprises qui créent des
profits survivent à la concurrence. En d’autres termes, la vie économique exige adaptation et élimination pour arriver
à l’utilisation la plus efficace du capital.
Le système capitalisme à donc 4 grandes conséquences :
La vie économique n’est plus soumise à la direction politique et à la régulation morale.
L’efficience dans toutes les activités conduit notamment à la spécialisation des entreprises.
La division du travail, la fabrication de masse notamment l’accroissement des rendements. Il faut souligner
que le travail devient une marchandise comme les autres.
Le système juridique est un système individualiste et libéral.
Section II : Le libéralisme et ses critiques.
La bourgeoisie partage une idéologie commune à savoir le libéralisme. Cette volonté d’institutionnaliser la liberté a
été inscrite lors de la révolution bourgeoise et juridique notamment dans la Déclaration des Droits de l’homme et du
citoyen de 1789. Il s’agit d’un libéralisme que l’on pourra qualifier d « intellectuel », « religieux » mais avant tout
« économique ». L’homme doit pouvoir jouir pleinement de la propriété, de ses biens, de travailler librement et sans
contrôle. Cet esprit se retrouve dans le Code civil de 1804 qui affirme notamment la laïcité, l’individualisme, la liberté
et enfin le primat de la propriété. En d’autres termes, celui qui ne possède rien n’a pas sa place dans le Code civil.
Dans ce Code du propriétaire, dans ce code du créancier et du patron. Cette conception disparaîtra en grande partie
dès le milieu du 19ème siècle et surtout dans le début du 20ème siècle. Un grand nombre de libéraux ne distingue pas le
libéralisme économique et le libéralisme politique ( : Le libéralisme politique désigne l'ensemble des
thèses libérales portant sur le doMAIne de la politique, qui ont en commun de fixer des limites à l'action de l'État )
I Le libéralisme économique.
A Le libéralisme optimiste français.
Les libéraux croient en des lois naturelles pour la fixation des prix et les salaires. L’Etat ne doit pas diriger la vie
économique afin de laisser jouer ses lois naturelles et obtenir par là, la forme la plus efficace de l’économie ce qui
n’empêche pas les propriétaires fonciers et les industriels de demander à l’Etat, un certain protectionnisme contre la
concurrence. Cela n’empêche pas ses personnes à faire appel à l’Etat pour garantir l’ordre contre les mouvements
ouvriers. Le libéralisme Anglais est un libéralisme pessimiste notamment celui dAdam Smith, Robert Malthus ou de
David Ricardo.
Le libéralisme français est optimiste notamment avec Jean-Baptiste Say et Frédérique Bastiat.
Théorie de Bastiat.
Bastiat affirme l’existence de ces lois naturelles et la concordance entre les intérêts privés et collectifs. Il y a donc une
« harmonie » des intérêts entre l’individu qui veut travailler pour jouir et toute la société qui profite des richesses
produites par cet individu. Donc si on laisse la liberté totale à ces intérêts privés, c’est donc la source d’accroissement
des richesses pour la société toute entière. C’est donc la baisse des prix et de ce fait, l’amélioration de la vie. Bastiat
nous décrit un monde naturellement bon et sans cesse en progrès. Il faut que le marché devienne mondial.
Théorie de Jean-Baptiste Say.
Il est l'auteur de la distinction tripartite “production répartition consommation”, devenue classique. Celle-ci sert
de plan au Traité d'économie politique, son maître-ouvrage paru en 1803. Il est également connu pour avoir élaboré
la « loi des débouchés », ou loi de Say.
Dans le Traité d’économie politique, Say constate que la révolution industrielle Anglaise est le produit de l’activité
individuelle et du machinisme qui est le vrai créateur de richesse. La machine à la différence de l’homme produit
mieux permet de vendre plus et donc de vendre plus et donc de développer l’économie. A la différence des Anglais,
Say pense que la valeur n’est pas fondée sur les coûts de production mais sur l’utilité. Le chef d’entreprise joue un
rôle essentiel dans l’équilibre entre la production, la consommation et la répartition des richesses. Selon les lois dites
« des débouchés » de Jean-Baptiste Say, les produits s’échangent contre les produits. Cela veut dire qu’il réduit la
monnaie à un simple échange et nie tout risque de surproduction. En d’autres termes en créant un objet, on crée la
possibilité d’en acheter un autre et donc s’il y a plus de marchandise variée sur le marché et moins il y a de risque
d’engorgement.
B Contradictions du libéralisme économique.
Libéralisme individualiste et économique.
L’individu est théoriquement libre, indépendant et égal aux autres. Cette déclaration affirme que la liberté qui permet
à l’individu d’être maître de son propre corps et donc d’être maître de sa force de travail. Ce texte nous montre que
les droits naturels doivent être paradoxalement précisés et donc limités pour pouvoir s’exercer. Le libéralisme
considérant la vie économique et sociale comme un pur fait, l’économie n’est soumise à une aucune loi morale ou
économique. L’économie libérale doit se développer en dehors des lois et règlementations comme on le voit au 19ème
siècle pour la banque et le crédit. De plus, elle subordonne les productions au détenteur de capitaux et les ouvriers au
patron que fait la loi. Elle s’accompagne d’une décadence de la vie sociale et d’une dégradation importante de la
condition ouvrière. Ainsi, l’économie libérale peut ainsi nuire à l’intérêt individuel et contredire l’un des fondements
même du libéralisme.
Concurrence et rôle de l’Etat.
La libre concurrence entre les entreprises doit permettre d’établir le juste prix du marché. Dans les faits, ce principe
favorise les entreprises les plus puissantes et les mieux placés et fini par réduire la concurrence par la disparition des
plus faibles. A partir de 1870, les grandes entreprises qui restent dans chaque branche de production ont tendance à
s’entendre entre elles et créer de véritables monopoles de fait. Le libéralisme doit théoriquement établir le libre
échange au niveau international. Ces grands propriétaires et industriels s’entendent ensemble malgré leur inimitié
politique pour demander à l’Etat de les protéger. L’Etat boit dans les droits de douanes une ressource et un moyen
d’action. Ses barrières douanières limiteront la diffusion des produits favorisée par le progrès technique. Par ailleurs,
les entreprises qui ont du mal à résister au libre échange peuvent aussi recevoir des aides de l’Etat comme ce fut le
cas sous le second Empire. Le jeu de libre concurrence est donc faussé. Ainsi l’Etat est donc subordonné aux
puissances économiques qui arrivent à lui imposer des mesures économiques non libérales.
Le capitalisme ne peut vivre qu’en se développant. L’entreprise doit toujours produire plus et à meilleur prix. Il faut
sans cesse ouvrir de nouveaux marchés. Le besoin de matière première va pousser à une conquête de l’Afrique et de
l’Asie qui s’accompagnera vite d’une conquête politique et militaire. L’Etat libéral imposera le libre échange à ses pays
pour écouler les produits de la métropole et empêcher ses peuples de développer eux-mêmes leur force de
production. Ainsi, le libéralisme est alors un moyen pour assurer la puissance des forts. Dans ces conditions du
capitalisme conquérant est en contradiction avec les principes du libéralisme.
« Time Hominem unibus tibri » Phrase de Tomas d’Aquin, je « crains l’homme d’un seul libre ».
Le libéralisme est économique mais également politique.
II Le libéralisme politique
A La doctrine du libéralisme politique.
Comme le libéralisme économique, le libéralisme politique veut restreindre autant qu’il est possible, veut restreindre
le poids et l’action de l’Etat. Il y a deux écoles libérales :
L’école de la résistance, notamment au pouvoir qui considère l’Etat comme un ennemi.
L’école de l’organisation du pouvoir. Cette école de l’organisation cherche à trouver les formes
constitutionnelles compatibles avec la liberté.
C’est la deuxième forme qui s’est imposée pendant le « Grand XIXème siècle ».
Dans les grands maîtres du libéralisme : Benjamin Constant ( : est un homme politique et écrivain franco-suisse, aux
positions libérales classiques.). Le libéralisme recommande le rejet de ce qui est imposé à l’individu par l’Etat au delà
de tout ce qui est strictement nécessaire au MAIntient ou à la défense des intérêts de l’individu. Ce libéralisme va
s’employer à démystifier l’Etat, à désacraliser la politique et ce n’est pas un phénomène nouveau, car cette
désacralisation apparaît dès les années 1814. Il y aura toute fois plusieurs exceptions, notamment dans la période
républicaine. L’Etat est conçu comme une société anonyme garantissant des avantages à ses actionnaires. Si l’Etat
peut contraindre des individus c’est uniquement pour sauvegarder ses intérêts. L’individu est donc la fin suprême de
l’Etat et de l’individu. Dans ses conditions, cela signifie que l’individu doit rester maître et l’Etat doit donc être neutre
et respecter les opinions. L’Etat ne doit pas se charger de l’éduction c'est-à-dire de l’éducation des individus,
notamment ne dois pas intervenir dans l’éduction. Mais également au sujet de l’injustice sociale. L’Etat cherche à
régler les conflits en évitant de faire usage de la contrainte autoritaire. Il faut donc que tous les individus partagent les
mêmes valeurs morales mais également les mêmes valeurs sociales. Il faut donc que tous les membres de la société
respectent les mêmes règles. Les règles mystiques de l’Etat ne signifient pas pour autant qu’il rejette tous les
principes antérieurs, notamment les principes de 1789, mais également il défend le principe de constitutionnalité. Les
régimes successifs devront donc intégrer dans les constitutions, les règles du jeu électorales et autant que faire se
peut, les libéraliser progressivement.
B L’affirmation du libéralisme individuel.
L’individualisme libéral est la doctrine successive des droits de l’homme : par exemple, l’impôt librement consentie, la
liberté publique et individuelle, la liberté de la presse, les cultes, la propriété inviolable et sacrée ou encore la vente
des biens nationaux irrévocables. Il est important de souligner que les libéraux font références à la déclaration des
droits de 1789 et non à celle de l’An I de la République c'est-à-dire de 1793. Leur référence est la constitution
bourgeoise de 1791 et non pas celle de la souveraineté populaire de 1793. En 1789, les droits inaliénables et sacrés
sont la liberté, la propriété, la résistance à l’oppression et la sûreté. Mais dans ses droits, on ne parle pas de l’égalité
car l’égalité est un droit inaliénable qui apparaîtra dans la déclaration des droits de 1793. En 1793 est l’abolition de
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