
Chapitre 3. Activité sur document.    1ère L et ES 
 
Pigments, colorants et utilisations à travers l'histoire. 
 
1. Pigments et colorants 
 
On définit le plus souvent une substance colorante par sa capacité à absorber les rayonnements lumineux 
dans le spectre visible de la lumière.  
Les  pigments  sont  des  poudres  colorées  insolubles  qui  se  fixent  à  la  surface  de  l’objet.  Après  les  avoir 
finement broyés, on les mélange généralement à un liant plus ou moins fluide pour obtenir des fards, peintures, 
enduits, encres … 
Au  contraire  des  pigments,  les  colorants  sont  absorbées  par  le  support  et  s’unissent  chimiquement  aux 
molécules qu'ils colorent. Ainsi, elles se mélangent à la couleur initiale. Par exemple, un tissu bleu plongé dans 
un bain de colorant jaune deviendra vert par combinaison du bleu et du jaune. 
La couleur d'un pigment peut varier en fonction de l'environnement. L'ocre jaune et l'ocre rouge sont tous 
deux  des  oxydes  de  fer  mais  le  jaune  est  un  oxyde  de  fer  hydraté  (on  passe  du  jaune  au  rouge  par  simple 
chauffage). 
 
2. Histoire des pigments : 
 
Il existe deux grandes familles de pigments : les pigments minéraux et les pigments organiques (à base de 
carbone,  provenant  de  plantes  ou  animaux).  Certains  de  ces  pigments  peuvent  être  naturels  et  d'autres 
synthétiques. 
 
L’utilisation  des  pigments  remonte  à  la  Préhistoire.  Les  hommes  préhistoriques 
possèdent déjà une très grande technique de l'utilisation des ressources naturelles que la 
nature a mises à leur disposition en employant des pigments colorés tel que des terres 
d'ocres, argiles rouges et jaunes, oxyde de fer, craie. On retrouve également des pigments 
organiques à base de carbone, tels que le noir d'os calcinés, et le noir de charbon de bois 
ainsi que des pigments végétaux associés à de l'eau ou de la graisse. 
 
Dans l'Antiquité, les pigments sont le plus souvent d'origine minérale, par exemple obtenus par broyage des 
pierres  dures.  Les  nuances  sont  obtenues  par  chauffage  et  mélange  des  différentes  teintes.    Les  lapis-lazuli 
(minéraux peu abondant considérés comme des pierres semi-précieuses) servent à faire du bleu. Les peintures 
sont plutôt murales mais de nombreux objets parchemins, vêtements sont teintés. 
Pour les fresques, les pigments sont dilués dans de l'eau et déposés sur un mortier de chaux éteinte, ils sont 
ensuite étendus. Les teintes obtenues sont le résultat de la réaction entre la chaux et les pigments. Le mortier 
absorbe et fixe les couleurs. 
 
Le  Moyen  Âge  voit  se  généraliser  l'utilisation  des  pigments  minéraux.  Fresques, 
peintures religieuses sur bois, enduits, pierres, manuscrits, enluminures… Les pigments se 
diversifient. On broie dans les ateliers des carbonates (calcaires), de l'hématite, du minium 
pour réaliser des rouges, de la limonite, du sulfure d'arsenic (ou orpiment) pour obtenir des 
jaunes et des lapis-lazuli pour faire du bleu. On va parfois les chercher très loin comme les 
terres vertes, le jaune Indien (venu des Indes vers l'Europe par le canal des Perses), l'or et 
l'argent. 
 
A la fin du XVIème siècle, la pratique dominante est la tempera. Il s'agit d'un mélange de colle ou d'eau et 
de pigments. Cette peinture est sensible aux variations de température et d'humidité. L'œuf est rajouté, il donne 
l'éclat aux couleurs et à l'émulsion. Les couleurs de la tempera sont mates.  
Pour des raisons de coût, le bleu  pastel est détrôné par un autre pigment, l'indigo, obtenu par fermentation 
des feuilles de l'indigotier provenant de l'Inde. 
 
Au  XVIIe  siècle  apparaît  le  bleu  de  Prusse,  le  jaune  de  Naples  (antimoine  de  plomb),  le  vert  de  Sheelle 
(arséniate de cuivre). La peinture à l'huile (faisant intervenir l'œuf, l'huile, le vernis) se généralise. 
 
Au XIXe  siècle, l'essor  de l'industrie  chimique entraîne  la création de nouveaux et  nombreux pigments  de 
synthèse  :  mauvéine  (premier  colorant  industriel  est  découvert  par  William  Henry  Perkin  en  1856),  jaune  de 
chrome, vert Véronèse, bleu de cobalt, vert émeraude, bleu outremer, jaune de baryum, bleu céruléum … L'indigo 
est synthétisé en 1880, supplante l'indigo naturel et ruine la filière. 
 
La  nouveauté à notre  époque  vient du  développement  de  la  chimie  organique  (chimie  des  composés  du 
carbone)  qui  a  permis  la  création  de  pigments  organiques  de  synthèse.  La  chimie  du  pétrole  est  la  grande 
responsable  de  l'arrivée  de  fines  nuances  pigmentaires.  De  plus,  l'utilisation  de  matières  plastiques  et  la 
stabilité des couleurs, permettent une popularisation de la peinture et de diversifier encore plus les supports 
picturaux.