Politique de santé France L’union sacrée DR Toulouse JEAN-PIERRE SAINTOUIL (CANCER BIO SANTÉ) : « CE CLUB D’INVESTISSEURS PRIVÉS PERMETTRA DE COMPLÉTER LES FONDS PUBLICS RECUEILLIS ET D’ACCÉLÉRER LE DÉVELOPPEMENT DES PROJETS » Réunir des investisseurs privés dans un club commun pour mutualiser le risque de financement et profiter de l’expertise du pôle de compétitivité en labellisation de projets. C’est l’idée du directeur du pôle Cancer Bio Santé, Jean-Pierre Saintouil, qui a réuni des financeurs à qui seront présentées des entreprises triées sur le volet. L ’idée de la création de ce club d’investisseurs privés est de réunir des acteurs aux profils complémentaires, susceptibles d’intervenir à différentes étapes du développement d’une entreprise, soit très en amont, soit dans une phase de renforcement en capital au moment d’une commercialisation à l’international par exemple. Selon Jean-Pierre Saintouil, directeur du pôle Cancer Bio Santé, il s’agit d’une première parmi les pôles de compétitivité. Une réunion de cadrage s’est tenue fin janvier, avec présentation de trois entreprises aux investisseurs présents, parmi lesquels BNP Paribas, AGF Private Equity, des capitaux-risqueurs, mais aussi Oseo ou la Région Midi-Pyrénées. Ces derniers apportent les fonds publics qui complètent les financements du Fonds unique interministériel (FUI). Fin janvier, le pôle Cancer Bio Santé a déjà permis à 35 projets de se partager 16 millions d’euros de fonds publics, dont un tiers est apporté par le FUI, un autre tiers par les régions Midi-Pyrénées et Limousin et un dernier tiers par Oseo et l’Agence nationale de la recherche (ANR). 25 autres projets ont été labellisés mais 20 PHARMACEUTIQUES - MARS 2009 ne sont pas encore financés. Pour faire émerger des dossiers de qualité « nous avons décidé d’apporter du vrai fioul aux entreprises en constituant ce club d’investisseurs privés, explique JeanPierre Saintouil. Il va permettre de compléter les fonds publics recueillis et d’accélérer le développement des projets, la commercialisation des produits et services. » Les investisseurs du club n’interviendront pas en financement de projets, mais en fonds propres dans les entreprises. Des objectifs ambitieux Il n’y a aucune obligation de financement et chaque investisseur conserve ses propres critères pour décider ou non d’entrer dans la danse. L’idée est que les entreprises présentées, cinq par trimestre en vitesse de croisière, ont déjà des projets labellisés par le pôle, le plus souvent financés par les acteurs publics, ce qui permet aux investisseurs privés de se déterminer à partir d’un premier tri effectué par le pôle. « Notre rôle est en effet de qualifier les entreprises en ayant labellisé leurs projets », confirme Jean-Pierre Saintouil. Pour le représentant de BNP Paribas, présent à cette première réunion, « le travail du pôle est indispensable car il permet de discriminer entre les projets trop précoces pour nos critères et les projets plus avancés dans lesquels nous pouvons intervenir. » Son collègue d’AGF Private Equity acquiesce : « Il est important de voir que des dossiers de qualité sortent du pôle et de faire partager notre expérience du financement de différents projets à différents stades. » Une des entreprises présentées aux membres du club, Vectalys, commercialise déjà des modèles animaux (souris transgéniques) et génère donc un chiffre d’affaires rassurant pour les investisseurs, d’autant qu’elle est également financée par la Région et Oseo sur un projet. Mais Vectalys vise la commercialisation de produits thérapeutiques, un processus plus long et plus aléatoire, qui nécessite d’être accompagné par des investisseurs solides. Objectif affiché par le pôle CBS avec ce club : faire au moins aussi bien que les 16 millions de fonds publics et si possible tendre vers les 50 millions de financement initialement évalué pour le développement des entreprises de la région. ■ Jocelin Morisson