D-CHTOUCAS DE DRINFELD À MODIFICATIONS SYMÉTRIQUES 199
du résultat. On ne démontrera, dans ce texte, le lemme fondamental que pour les fonctions
sphériques fdont les transformés de Satake sont des fractions symétriques de degré 01.
Passons en revue les différents chapitres de ce texte. On rappelle dans le chapitre 1 la définition
des D-chtoucas à modifications multiples, leur problème de module et son modèle local des
singularités. La notion de chtoucas avec modifications multiples est due à Drinfeld et a été reprise
récemment par Varshavsky. On donnera également un critère nécessaire pour que le morphisme
caractéristique soit propre. Dans ce chapitre, on suit de près le livre de Lafforgue [14].
Sous l’hypothèse que le morphisme caractéristique est propre, les images directes du complexe
d’intersection sont des systèmes locaux. On rappelle dans le chapitre 2 la définition de l’action
des correspondances de Hecke sur ces systèmes locaux. On énonce dans 2.2 la description
conjecturale de la somme alternée de ces systèmes locaux en suivant les conjectures de
Langlands. Nous nous en servons comme un guide heuristique.
On énonce dans le paragraphe 3.3 le théorème principal de l’article, suivi d’un argument
heuristique basé sur la description conjecturale de la somme alternée.
La démonstration de ce théorème est basée sur le comptage qui est le sujet du chapitre 4. On y
présente le comptage des chtoucas à modifications multiples, en suivant le comptage de Kottwitz
des points des variétés de Shimura. Ce chapitre contient quelques innovations techniques et
devrait se généraliser aux G-chtoucas pour un groupe réductif Garbitraire.
On termine la démonstration du théorème 1 de 3.3 en 5.4 en comptant les points au-dessus des
points cycliques et en évoquant le théorème de densité de Chebotarev. Le point un peu subtil de
cette démonstration est la description de ces points cycliques en 5.2.
En spécialisant à la petite diagonale, on obtient une égalité où apparaît l’opérateur de
changement de base b. On déduit de cette égalité le lemme fondamental pour le changement
de base pour les fonctions sphériques de degré 0.
Notation
Soit Xune courbe projective lisse géométriquement connexe sur un corps fini Fq. On note
Fson corps des fonctions rationnelles. Pour tout schéma S, on note |S|l’ensemble des points
fermés de S. En particulier, pour X, l’ensemble |X|est l’ensemble des valuations de F. Pour
tout x∈|X|, on note Fxle complété de F,Oxson anneau des entiers, κ(x)le corps résiduel
de Ox. On note deg(x)le degré de l’extension [κ(x):Fq].
Soient Al’anneau des adèles de Fet OAson anneau des entiers. On a un homomorphisme
degré A×→Zdéfini par
deg(ax)x∈|X|=
x
deg(x)x(ax).
On fixera une idèle a∈A×de degré 1.
On va fixer une clôture algébrique kde Fq.SiSest un schéma sur Fq, on va noter S=S⊗Fqk.
En particulier, on a X=X⊗Fqk.
On fixera Dune algèbre à division centrale sur F, de dimension d2. Soit Dune OX-algèbre
de fibre générique Dtelle que Dxsoit un ordre maximal de Dxpour tout x∈|X|. Soit Xle
plus grand ouvert de Xconstitué des points x∈|X|tels que Dxest isomorphe à gld(Ox).
1On référera à une version précédente de ce papier, disponible sur arXiv, où ce lemme est démontré pour toutes
les fonctions de Hecke. E. Lau nous a informé d’une erreur dans cette ancienne version : le problème de module de
D-chtoucas n’est pas nécessairement compact si on ne suppose pas qu’il y a des places totalement ramifiées en grande
quantité par rapport aux modifications. En augmentant le nombre de places totalement ramifiées, la généralisation à des
fonctions sphériques de degré non nul reste valable. Cette généralisation est abandonnée ici à cause de sa longueur.
ANNALES SCIENTIFIQUES DE L’ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE