Le but de ce m´emoire est de pr´esenter quelques r´esultats importants de th´eorie analytique des
nombres. Il s’agit d’utiliser des outils d’analyse complexe (estimation de sommes `a l’aide d’int´egrales
sur des contours bien choisis, th´eor`eme des r´esidus, r´esultats sur les z´eros fonctions des holomorphes
d’ordre fini...) et d’arithm´etique (nombre premiers, caract`eres de Dirichlet et fonctions L...) pour mon-
trer des r´esultats sur la r´epartition des nombres premiers.
Un des objectfis de ce m´emoire est la d´emonstration du th´eor`eme des nombres premiers : en notant
π(x) le nombre de nombres premiers inf´erieurs ou ´egaux `a xil s’agit de montrer que π(x)∼x
lnx lorsque
xtend vers l’infini. Ce th´eor`eme a ´et´e d´emontr´e simultan´ement par Hadamard et de la Vall´ee Poussin
en 1896 en se servant de l’analyse complexe, avec notamment la fonction ζet sa non-annulation au
voisinage de la droite Re(s) = 1. Dans ce m´emoire, on trouvera une d´emonstration de ce type du
th´eor`eme des nombres premiers. Mais on montrera des r´esultats plus g´en´eraux sur la r´epartition des
nombres premiers congrus `a amodulo qavec le th´eor`eme de la progression arithm´etique et le th´eor`eme
des nombres premiers en progression arithm´etique. Le th´eor`eme des nombres premiers est en fait un
corollaire de ce dernier r´esultat, mais il sera d´emontr´e s´epar´ement, de mani`ere un peu diff´erente. Nous
verrons enfin le lien entre le th´eor`eme des nombres premiers et la c´el`ebre conjecture de Riemann
Le lien que nous ferons entre l’arithm´etique et l’analyse complexe passe tout d’abord par les s´eries
de Dirichlet, auxquelles nous allons nous int´eresser dans la premi`ere partie. La somme d’une s´erie as-
soci´ee `a une fonction arithm´etique donn´ee peut en effet ˆetre vue comme une fonction complexe dont on
peut ´etudier les propri´et´es. La fonction ζest l’exemple le plus simple d’une s´erie de Dirichlet, et nous
nous int´eresserons aussi `a la fonction de Von Mangoldt qui intervient dans la d´eriv´ee logarithmique de
ζ. Si le th´eor`eme des nombres premiers a un lien avec la seule fonction ζ, pour ´etudier la r´epartition des
nombres premiers congrus `a amodulo q, il faut s’int´eresser aux fonctions Lde Dirichlet, ce que nous
ferrons dans la seconde partie. Nous verrons en effet comment transformer des sommes ne prenant en
compte que des termes congrus `a amodulo qen faisant intervenir des caract`eres de Dirichlet.
Nous ´etudierons ensuite les propri´et´es des fonctions sommatoires, qui apparaissent intuitivement
lorsqu’on ´etudie des fonctions du type π(x), qui peuvent se voir comme des sommes de fonctions
arithm´etiques. Certaines fonctions sommatoires, ψ(x) ou ψ(x;q, a) sont tr`es importantes car l’´etude
de leur comportement asymptotique suffit `a montrer les th´eor`emes des nombres premiers. Nous intro-
duirons ´egalement les fonctions sommatoires liss´ees, que nous utiliserons pour d´emontrer le th´eor`eme
des nombres premiers en progression arithm´etique et `a la fin de la 3`eme partie nous obtiendrons une
formule int´egrale exprimant une fonction sommatoire liss´ee comme une tranform´ee de Mellin inverse.
En l’appliquant aux fonctions ψ(x) et ψ(x;q, a), on obtient des formules int´egrales faisant intervenir
les fonctions −L0(χ,s)
L(χ,s)et −ζ0(s)
ζ(s)pour le th´eor`eme des nombres premiers.
Comme la d´eriv´ee logarithmique des fonctions Lintervient, nous devrons prolonger ces fonctions de
mani`ere m´eromorphe sur C(ce que nous ferons dans la cinqui`eme partie) mais aussi ´etudier leurs z´eros
(sixi`eme partie). Nous verrons qu’il existe une autre fa¸con de prolonger ces fonctions, sur Re(s)>0,
que nous mettrons en oeuvre dans la cinqui`eme partie. Pour donner une premi`ere application `a ce pro-
longement, nous d´emontrerons ´egalement dans cette partie le th´eor`eme de la progression arithm´etique :
il existe une infinit´e de nombres premiers congrus `a amodulo q.
La septi`eme partie est consacr´ee aux d´emonstrations des deux th´eor`emes des nombres premiers, qui
se basent surtout sur la transformation des formules int´egrales pr´ec´edemment obtenues. Enfin, nous
´etudierons dans la derni`ere partie plusieurs formulations ´equivalentes de la conjecture de Riemann et
montrerons en particulier en quoi elle donne un bon terme d’erreur dans le th´eor`eme des nombres
premiers.
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