La participation du tri de lignée incomplet, de l’hybridation et des mutations de novo dans l’évolution
convergente : Etude appliquée au clade des oiseaux
Figure 1 : Représentation schématique de l'évolution convergente (schéma du haut) et de l'évolution parallèle (schéma
du bas). Lorsque deux espèces (S2 et S5) ont le même caractère dérivé (A), mais que les caractères ancestraux sont
différents (B et C), il s’agit de l’évolution convergente. Dans le cas de l’évolution parallèle, le même caractère dérivé
(A) pour les espèces S2 et S5 est issus du même caractère ancestral (B).
La figure 1 présente de façon schématique la différence au niveau phénotypique de l’évolution
convergente et de l’évolution parallèle.
Dans la présente étude, le terme d’évolution convergente sera employé dans son sens le plus global
par soucis de simplicité pour désigner l’apparition répétée du même caractère dérivé.
Ainsi, dans la littérature scientifique, de nombreux exemples d’évolution convergente ont été décrits
(Niemi, 1985 ; Landmann et Winding, 1995 ; Mcghee, 2011) et recensés (Fain et Houde, 2004 ;
Map of life, 2007). Cependant, ces cas n’ont pas été clairement démontrés et étaient très souvent
mal définit, voir assez confus. Dans d’autres cas, l’évolution convergente était relativement bien
testé mais seulement pour de petits groupes monophylétiques, sans que soit pris en compte l’histoire
évolutive de l’ensemble du clade (Dumbacher et Fleischer, 2001; Fleischer et al., 2008 ;Hara et
al., 2010 ; Buckley et al., 2009).
Pour tester les cas d’évolution convergente au niveau phénotypique, la reconstruction ancestrale est
la technique utilisée. Cette reconstruction de l’histoire évolutive des caractères nécessite des
algorithmes mathématiques dont la performance sera fonction du jeu de données (Royer-Carenzi et
al., 2012). Plusieurs approches modélisatrices peuvent être employées telle que la Parcimonie (Ree
et al., 1998 ; Didier, 2011), le Maximum de vraisemblance (Lewis, 2001) ou l’approche bayésienne
(Pagel et al., 2004 ; Delsuc et Douzery, 2004 ; Ronquist, 2004). Ce n’est qu’une fois l’état des
nœuds révélé, qu’il sera possible de mettre clairement en évidence l’évolution convergente au
niveau phénotypique en recherchant les cas d’apomorphie répétée.
Cependant, au niveau génétique, il existe plusieurs phénomènes qui peuvent conduire à l’apparition
répétée du même état dérivé pour un caractère donné.
Les phénomènes en cause peuvent être des mutations de novo, de l’hybridations et du tri de lignée
incomplet (Yu et al., 2012 ; Hernandez-Lopez et al., 2013 ; Martin et Orgozozo, 2013).