AIH - Flore commensale, opportuniste, saprophyte, les réservoirs de microorganismes à l’hôpital, les infections nosocomiales
La gestion du risque infectieux hospitalier consiste à connaître les acteurs, les réservoirs, les modes de
transmission, les facteurs de risque...
Les protagonistes sont les malades, le matériel médical, l'équipe médicale et l'hôpital lui même.
•Les réservoirs des microorganismes : on distingue l'environnement inanimé de l'environnement animé.
L'environnement inanimé comprend :
–Locaux : En pratique peu d'infections nosocomiales sont liées aux locaux eux-mêmes, à un détail près :
le travail sur faux plafond. Les faux plafonds ne sont pas bien entretenus. S'accumule ainsi une
poussière remplie de champignons filamenteux (surtout Aspergillus sp.).
On trouve aussi des bactéries (P. aeruginosa, entérobactéries) ou des virus (rotavirus, calicivirus,
astrovirus, adénovirus, virus respiratoire syncytial). Retenir surtout Aspergillus.
–Matériel médical : On tend à utiliser le plus souvent possible du matériel stérile à usage unique. Le
problème qui persiste est sur le matériel non stérilisable. Il y a des problèmes avec les endoscopes (qui
ne peuvent pas être stérilisés) et nécessitent des protocoles de désinfection très stricts qui ne sont pas
toujours respectés : des problèmes se posent en particulier avec les prions qui causent des maladies
neurodégénératives. Les prions sont très contagieux et des mesures d'isolement sont prises en cas de
suspicion de prion.
–Savon : Le Savodoux (flacon rose) utilisé pendant longtemps n'était pas antiseptique . Il a été à l'origine
d'épidémie d'infection à Serratia sp. (bactérie à Gram-). Ce savon était très sale et contaminé. Par
mesure d'économie, on achetait 10 flacons pour une pompe. Ainsi, une pompe contaminée transmettait
le germe à tous les flacons...
–Blouses : Pour que les choses soient bien faites, on devrait disposer d'une blouse par jour.
Malheureusement c'est impossible (sauf dans quelques services : bloc opératoire ou service de
réanimation). Ces blouses constituent un grand réservoir de micro-organismes.
–Eau : Dans l'eau, les bactéries trouvent un allié inattendu : les amibes qui se comportent un peu comme
des macrophages. Les bactéries associées aux amibes sont multiples : Legionella pneumophilia surtout
et d'autres (moins importantes) La protection se fait par enkystement : la bactérie est à l'intérieur de
l'amibe et la menace thermique ou chimique utilisée habituellement pour purifier l'eau (Chlore ou
réchauffement) ne les atteint pas... Dans l'idéal il faut qu'il y ait peu/pas de Legionella dans l'eau de la
ville. Hors il y en a beaucoup dans le réseau d'eau de l'hôpital : réservoirs, eau chaude, réseau vieux
(tartre, biofilm), réseau mal conçu (bras morts : l'eau ne circule pas et permet le développement
d'amibes et de légionelle), système de décontamination insuffisant (chlore)...
–Air : Réservoir de champignons filamenteux. 2 épisodes malheureux : 2 cas d'infections Aspergillus à
Marseille : une fois dans un bloc de chirurgie cardiaque à cause d'une contamination de la ventilation.
Une autre lors de l'ouverture du pavillon étoile, la ventilation n'était pas correcte et plusieurs cas
d'aspergillose se sont déclarés.
La secousse des draps peut propager des staphylocoques dorés dans l'air.
–Alimentation : La fabrication est standardisée, des contrôles réguliers sont effectués pour éviter les
défauts de préparation ou de conservation. Les pathogènes disponibles dans l’alimentation sont
Salmonella, Shigella, E. coli entéropathogène, S. aureus, des calicivirus, des astrovirus, le virus de
l'hépatite A...
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