Ecole – Etat des lieux / Doc 1f
Le fait de valider, à l’issue de la période de scolarité obligatoire, les connaissances et
les compétences fondamentales n’est certes pas la garantie que tous les élèves qui
sortiront de l’école seront en situation de réussite…
Comme tous les examens, celui qui sanctionnera le « socle
commun » ne risque-t-il pas de laisser croire que les savoirs
exigés sont acquis une fois pour toutes puisqu’ils ont fait
l’objet d’une vérification formelle ? En transformant ainsi des
savoirs opérants en savoirs figés, on irait précisément à
l’encontre des ambitions du « socle commun »…
Comme dans tous les examens, se contentera-t-on de
rechercher « la moyenne » ? Or, une connaissance de base est
acquise ou ne l’est pas. Et on comprendrait mal ce que
signifierait « être à moitié compétent »… Il faudrait exiger
une réussite totale… ce qui n’est pas dans nos traditions
marquées par une logique de sélection progressive…
Comme dans tous les examens, la nécessité de clarifier l’évaluation ne risque-t-elle
pas d’imposer des critères de réussite uniques et soi-disant « universels » ?
« Car le Socle commun relève de l’illusion qu’une même échelle d’évaluation garantit la
possibilité d’un lien social. Si, à un moment de notre histoire, l’on a pu penser qu’il y
avait là un enjeu majeur de l’unification de la nation (mais à quel prix ?), il n’en est plus
rien dans la France du XXIe siècle. Il faut au contraire développer des formes d’excellence
multiples. »
Françoise Clerc « Le socle commun, une idée plus dangereuse qu’utile »- Cahiers pédagogiques
N° 441, mars 2006
Enfin, si l’évaluation finale consiste à vérifier que les élèves sont capables de
réutiliser leurs connaissances dans des réalisations complexes, il s’agit aussi de juger
une démarche. L’élève est-il en mesure de poser les termes d’un problème, d’en saisir
les enjeux, de mener une recherche, de collaborer avec ses camarades et de
s’investir personnellement pour le résoudre ? On entre là dans le domaine des savoir-
être et du respect des règles du travail individuel et collectif. Ce domaine peut-il
réellement être l’objet d’une évaluation formelle ?
Il reste à imaginer des formes de certification qui attesteront de la capacité des
élèves à utiliser des connaissances partagées et mises en œuvre suivant des
approches et avec des sensibilités qui sont propres à chacun. Si on ne veut pas
transformer le « socle commun » en une épreuve normative supplémentaire, il faut en