THÈSE En vue de l’obtention du DOCTORAT DE L’UNIVERSITÉ DE TOULOUSE Délivré par L’Université Paul Sabatier (Toulouse III) Discipline : Microbiologie Présentée et soutenue par Pouneh KHALILZADEH Le 22 septembre 2009 Titre : Formation de Biofilm à Pseudomonas aeruginosa: évaluation d’inhibiteurs potentiels du Quorum Sensing Jury Mme BELLON-FONTAINE M.N., Pr. INRA (Massy), Président, Rapporteur Mme BADET C., MCU-PH, UFR D’Odontologie (Bordeaux 2), Examinateur Mme MERCIER-BONIN M., CR INRA, INSA (Toulouse), Membre invité Mme BAZIARD G., Pr. d’Université (Toulouse), Directrice de thèse Mme ROQUES Ch., Pr. d’Université (Toulouse), Directrice de thèse Ecole doctorale : SEVAB (Sciences Ecologiques Vétérinaires Agronomiques Bioingénieries) Unité de recherche : LU 49, UFR des sciences Pharmaceutiques Directrices de Thèse : Mme Christine ROQUES, Mme Geneviève BAZIARD Rapporteur : M. Jean FRENEY, Pr. d’Université (Lyon 1) 2 Remerciements Remerciements 3 Remerciements 4 Remerciements Remerciements Tout d’abord mes remerciements s’adressent à mes deux directrices de thèse, Madame le Professeur Christine ROQUES, de l’Université Paul Sabatier, et Madame le Professeur Geneviève BAZIARD, de l’Université Paul Sabatier, pour m’avoir offert l’opportunité d’entamer ce travail de recherche dans un domaine aussi passionnant que porteur d’espoir. Les multiples discussions et échanges dont elles m’ont fait bénéficier, m’ont permis de mener à bien ces travaux de recherche et développement. Leurs longues et irremplaçables expériences gracieusement mises à ma disposition, m’ont guidée judicieusement tout au long de ce travail de thèse. Je tenais, une fois encore, à leur exprimer toute ma reconnaissance pour m’avoir permis de me confirmer dans cette voie scientifique. Je tiens à exprimer ma sincère gratitude à Madame le Professeur Marie-Nôelle BELLONFONTAINE, de l’unité de Bioadhésion et d’Hygiène des Matériaux (INRA) à Massy, pour l’intérêt qu’elle a porté à ce travail en acceptant d’en être l’un des rapporteurs et de présider ce jury. J’adresse mes remerciements à Monsieur le Professeur Jean FRENEY, de la faculté pharmacie de l’Université de Claude Bernard Lyon 1 et praticien hospitalier de Lyon, pour avoir accepté d’en être l’un des rapporteurs de cette thèse. J’adresse mes plus vifs remerciements à Madame le Docteur Cécile BADET, MCU-PH, UFR d’Odontologie de l’Université Bordeaux 2, qui m’a fait l’honneur de participer au jury. Je tiens remercier à Madame Muriel MERCIER-BONIN, chargée de recherche à INRA de INSA de Toulouse, qui m’a fait l’honneur d’être un membre l’invité. Je suis très reconnaissante à Monsieur le Professeur Jean BARBEAU, de la faculté de médecine dentaire et de la faculté de médecine de l’Université de Montréal à Québec, pour l’intérêt porté à ce travail, qu’il veuille bien trouver ici l’expression de ma profonde gratitude. Je voudrais également remercier Madame Salomé EL HAGE, Maître de Conférences de l’Université Paul Sabatier et Madame Barbora LAJOIE, Maître de Conférences de l’Université Paul Sabatier, pour leur aide continuelle et leurs expertises incontournables en chimie. 5 Remerciements Je tiens remercier à Madame Laïla HADDIOUI, responsable d’études du secteur culture cellulaireimmunologie à la Fonderephar, et Mademoiselle Haouaria BELKHELFA, technicienne supérieure du secteur culture cellulaire-immunologie à la Fonderephar, qui m’ont formée sur les essais réalisés sur les cellules eucaryotes. Je voudrais aussi remercier Monsieur Alain JAUNEAU, Ingénieur de Recherches au CNRS et Madame Cécile POUZET, Ingénieur d'Etudes au CNRS, dont l’assistance technique en microscopie confocal a été déterminante. Un grand merci à Monsieur Mathieu BERGE, Maître de Conférences de l’Université Paul Sabatier, pour m’avoir offert sa grande disponibilité jamais démentie. Je ne peux oublier Monsieur Saïd MIRDAMADI, chef du département de microbiologie de l’institut de biotechnologie de Téhéran, pour avoir su me donner l’impulsion scientifique déterminante qui m’a guidée tout au long de mes études supérieures. Merci à mon ami Monsieur Christian HEDAYAT, chef de département R&D à l’Institut Fraunhofer, pour ses conseils et pour le soutien qu’il m’a apporté pour la mise en forme de ce manuscrit. Un grand merci aussi à Mademoiselle Christel PIGASSE, assistante à la recherche à l’Université Paul Sabatier, pour bien avoir voulu m’aider dans la mise en forme de ce manuscrit, ainsi que dans l’amélioration du style d’écriture. Comment ne pas remercier Monsieur Cédric PANIZZUTTI, technicien à la Fonderephar, pour son soutien continu et sans failles tout au long de ces 5 années dans le délicat domaine de l’informatique. Un grand merci à toutes les personnes que j’ai côtoyées au laboratoire durant cette thèse et qui m’ont apporté leur soutien individuel et commun : Hélène RESSAULT, Cathy FEUILLOLAY, Sophie PECASTAINGS, Julien GRIMOUD, Amandine COURNET, Laurence TELLIER, Jecelyne BACARIA, Nathalie GORRET, Sabine BROUSSE, Sylvie BECKER, Sandra HUC, Laurence VAUGIEN, Carole MICHEL, Elisabeth GIACOMEL, Delphine LALANDE, Paméla DAUBOEUF, Aurélie FURIGA, Audrey BAYLAC, Alain SIGNOLES et Martine MAITRE. Ce fût pour moi très intéressant de vous côtoyer jour après jour dans une ambiance sympathique et détendue. 6 Remerciements Enfin, mes chers parents, Maryam et Tarivérdi pour leur soutien inestimable et ainsi que mon frère Péyman pour sa présence et ses encouragements sans faille. Je vous suis grandement reconnaissante d’avoir cru en moi, en mes choix de vie et d’orientation scientifique et professionnelle. Supportée par vous tous, j’ai pu achever ce travail de thèse. 7 Remerciements 8 Liste des communications Liste des communications 9 Liste des communications 10 Liste des communications Liste des communications Posters: 1) “Validation of an in vitro model for selecting inhibitors of Pseudomonas aeruginosa biofilm formation”, ISME, Vienna, Austria (2006) 2) “Criblage of potent inhibitors of Pseudomonas aeruginosa biofilm formation”, 4th ASM conference on biofilms (2007) 3) “New potent inhibitors of Pseudomonas aeruginosa quorum sensing and biofilm formation”, XXIV ième journée Chimie Biologie, Toulouse, France (2008) 4) “New potent inhibitors of Pseudomonas aeruginosa quorum sensing and biofilm formation, 44èmes Chimie thérapeutiques, Angers, France (2008) 5) “Synthetic analogs of N-acyl-homoserine lactone as inhibitors of Pseudomonas aeruginosa biofilm formation”, Journée Grand Sud-Ouest (SFC), Pau, France (2008) 6) “Attenuation of Pseudomonas aeruginosa biofilm by a N-Acyl-Homoserine Lactone analogs”, 49th ICAAC, San Francisco, USA (2009) Publication: “Attenuation of Pseudomonas aeruginosa biofilm by a N-butanoyl-Homoserine Lactone analog”. Pouneh Khalilzadeh, Barbora Lajoie, Salomé El Hage, Geneviève Baziard, Mathieu Berge, and Christine Roques, Canadian Journal of Microbiology, (en cours de correction). 11 Liste des communications 12 Table des Matières Table des Matières 13 Table des Matières 14 Table des Matières Table des Matières Remerciements…………………………………………………………………………………3 Liste des communications……………………………………………………………………...9 Tables des matières…………………………………………………………………………...13 Abréviation…………………………………………………………………………….……..17 Résumé ……………………………………………………………………………………….21 Introduction ………………………………………………………………………………......25 chapitre I: Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing………………………29 Sommaire des titres……………………………………………………………………..….....31 Sommaire des tableaux et figures………………………………………………………….....33 chapitre II: Matériels et méthodes généraux……………………………………………....91 Sommaire des titres…………………………………………………………………………..93 Sommaire des tableaux et schémas…………………………………………………………..95 chapitre III: Révision/modification du modèle en flux continu: études préliminaires...105 Sommaire des titres………………………………………………………………………….107 Sommaire des tableaux et figures………………………………………………………...…109 chapitre IV: Mise au point du modèle en microplaque……………………………….....121 Sommaire des titres………………………………………………………………………….123 Sommaire des tableaux et figures…………………………………………………………...125 chapitre V: Criblage de l’activité anti-biofilm des analogues du QS en microplaque...161 Sommaire des titres…………………………………………………………………………163 Sommaire des tableaux et figures…………………………………………………………...165 chapitre VI: Cytotoxicité et inhibition d’adhésion aux cellules eucaryotes……….…...181 Sommaire des titres……………………………………………………………………….…183 Sommaire des tableaux……………………………………………………………………...185 Discussion…………………………………………………………………………………..201 Sommaire des tableaux et figures…………………………………………………………...203 Références bibliographiques……………………………………………………………...235 Annexe……………………………………………………………………………………...299 Publication………………………………………………………………………………….301 Titre et résumé en anglais…………………………………………………………………328 15 Table des Matières 16 Abréviations Abréviations 17 Abréviations 18 Abréviations Abréviations AHLs: Acyl Homosérine Lactones AI: Auto Indcuteur ATCC: American Type Culture Collection BB: Bouillon Biofilm BBM: Bouillon Biofilm Modifié CASFM: Comité de l'Antibiogramme de la Société Française de Microbiologie CFTR: Cystic Fibrosis Transmembrane Conductance Regulator CMB: Concentration Minimale Bactéricide CMI: Concentration Minimale Inhibitrice CPM: Coups Par Minute DCC: N, N-DiCyclohexylCarbodiimide DCM: DiChloroMéthane DMEM: Dulbecco’s Modified Eagle’s Medium DMSO: Di-Méthyl Sulfoxide DO: Densité Optique EDS: Eau Distillée Stérile EDTA: Ethylenediaminetetraacetic acid EPPI: Eau pour Préparation Injectable EPS: Extra Polymeric Substance HSL: Homo Sérine Lactone IP: Iodure de propidium IPTG: Isopropyl-beta-thio-galactoside (C9H18O5S) LPS: Lipo Poly Saccharide LRP: protéine régulatrice à leucines M: Molaire mL: Millilitre mM: milliMolaire nm: Nanomètre PBS: « Phosphate Buffer Saline», tampon phosphate salin PCR: « Polymerase Chain Reaction », réaction de polymérisation en chaine PQS: Pseudomonas Quinolone Signal QS: Quorum Sensing 19 Abréviations rpm: Rotation Par Minute SDS: Sodium dodecyl sulfate SVF: Sérum de Veau Fœtal TSA-B: Bouillon Trypcase-Soja TSA-D: Gélose Trypcase-Soja UFC: Unité Formant Colonie XTT:Tétrazolium-3,3-[1-[(phénylamino) carbonyl]-3,4-trétrazolium] bis (4-méthoxy-6-nitro)] benzène sulfonique hydraté µL: Microlitre °C: Degré Centigrade 3O-C12-HSL: N-(homosérine lactone-3-yl) 3-oxo-dodécanamide C4-L-HSL: N-L-(homosérine lactone-3-yl)-butanamide 20 Résumé Résumé 21 Résumé 22 Résumé Résumé La découverte des systèmes de communication de type Quorum Sensing (QS) régulant la virulence bactérienne a fourni une nouvelle opportunité pour contrôler les bactéries infectieuses autrement qu’en interférant avec la croissance sous forme planctonique. Pseudomonas aeruginosa est fréquemment impliqué dans la formation de biofilms (milieux industriels et hospitaliers).La résistance de ces biofilms aux protocoles de nettoyage ont conduit au développement de nouvelles approches en relation avec le contrôle du biofilm, en particulier l’inhibition du système du QS. Les furanones ont été précédemment décrites comme des inhibiteurs potentiels de la formation de biofilms à Pseudomonas aeruginosa de part leur analogie avec les N-Acyl Homo Serine Lactones (AHLs), autoinducteurs du QS. Notre objectif a été de cribler des analogues des AHLs pour leur capacité à inhiber la formation des biofilms. Dans ce but, nous avons tout d’abord mis au point une méthode originale de criblage. Des essais en microplaques ont été choisis et les conditions optimisées afin de promovoir l’adhésion et la structuration du biofilm à Pseudomonas aeruginosa. Dans ces conditions, la 4-bromo-5-(bromométhylène)-2-(5H)-furanone considérée ici comme contrôle positif, présente un effet dose dépendant sur la formation du biofilm. Dans un deuxième temps, 11 nouveaux analogues ont été criblés pour leur capacité à perturber la formation du biofilm dans le but d’étudier la relation entre la structure des analogues des HSL et leur activité. Ces dérivés sont caractérisés par des modifications du cycle lactone, qui a été remplacé par différents carbocycles et hétérocycles qui modulent l’encombrement stérique et les effets électroniques. Tous les composés sont caractérisés par une absence d’activité antimicrobienne sur les cellules planctoniques [détermination des Concentrations Minimales Inhibitrices (CMI) et des Concentrations Minimales Bactéricides (CMB)]. En utilisant notre modèle, un composé a été capable de modifier la cinétique de formation du biofilm et de réduire le nombre de cellules adhérées. Une étude des relations structure-activité a été réalisée pour le produit sélectionné. 23 Résumé 24 Introduction Introduction 25 Introduction 26 Introduction Dans l’environnement naturel, les micro-organismes sont attachés à une surface, organisés en communautés structurées, et englobés dans une matrice d’exopolymères. Ce mode de développement, appelé biofilm, a pris une importance toute particulière lorsqu’il a été établi qu’il était impliqué dans un grand nombre d’infections bactériennes. Pseudomonas aeruginosa est une bactérie opportuniste responsable d’infections parfois incurables et mortelles, notamment chez les malades souffrant de mucoviscidose. Le processus infectieux est caractérisé par une colonisation progressive de la muqueuse pulmonaire ; au stade de l’infection, un biofilm est constitué avec mise en jeu de nombreux facteurs de virulence. Parallèlement, le mode de croissance sous forme sessile conduit à une diminution de la sensibilité bactérienne que ce soit aux défenses de l’hôte ou aux agents antimicrobiens. Ces modifications phénotypiques (formation de biofilm et résistance) importantes sont corrélées, entre autres, à un « shift » au niveau génomique, impliquant des systèmes senseurs et un mode de régulation avec communication entre bactéries ou « Quorum Sensing ». Celui-ci est actuellement considéré comme un mécanisme de régulation clé dans l’adaptation écologique et la pathogénie, notamment chez P. aeruginosa. Au cours de ces dernières années, un intérêt particulier a été porté à la caractérisation de nouvelles cibles potentielles, spécifiques des bactéries attachées aux surfaces. Le choix du système du Quorum Sensing comme cible est validé par sa position en amont de l’expression des facteurs de virulence et de la synthèse d’exopolymères. Le présent travail a pour objectif initial de développer une recherche de nouveaux inhibiteurs du QS. Les premières approches concernent la synthèse et l’évaluation de molécules analogues des auto-inducteurs impliqués dans le Quorum Sensing chez P. aeruginosa, les HomoSérine Lactones. L’objectif est ici de sélectionner des molécules originales, ne présentant pas d’activité antimicrobienne classique intrinsèque (absence d’activité inhibitrice de croissance et/ou bactéricide), mais capable de modifier ou du moins d’intervenir sur certaines séquences de la formation de biofilm à P. aeruginosa. Notre choix s’est porté sur des analogues de l’homosérine lactone en C4, considérée antérieurement comme secondaire dans le processus (formation de biofilm,…), mais dont des travaux récents ont démontré l’importance in vivo, dans les poumons de patients atteints de mucoviscidose. 27 Introduction L’étude de l’impact de ce type de molécule sur la formation de biofilm nécessite des outils adaptés que ce soit en terme de criblage ou d’évaluation des mécanismes impliqués. Ainsi, une première phase de notre travail a consisté à ré-évaluer les conditions d’obtention de biofilms à P. aeruginosa dans un modèle en flux continu mis au point et validé antérieurement au Laboratoire. Les essais de modifications ont notamment porté sur la composition du milieu de culture et la surface à coloniser. La synthèse d’analogues de la C4-HSL nous a amené dans un second temps à évaluer les méthodes de criblage en microplaque présentées dans la littérature. Les difficultés d’obtention d’un biofilm structuré et de suivi de la cinétique de formation de biofilm nous ont conduits à proposer un modèle original caractérisé par l’utilisation d’un milieu synthétique avec des apports limités et C et N, un inoculum faible, un renouvellement régulier du milieu permettant la limitation de la phase planctonique, l’élimination des métabolites et l’apport de nouveaux nutriments de manière séquentielle. Au final, ce modèle a été validé avec la furanone, composé naturel « anti-biofilm » reconnu. L’évaluation des composés synthétisés nous a alors permis de démontrer l’intérêt d’une molécule caractérisée par l’absence d’activité antibactérienne sur bactéries planctoniques, et un effet « anti-biofilm » significatif. Enfin, une évaluation de la cytotoxicité du composé sélectionné et de la furanone, ainsi que de l’impact de ces molécules sur l’adhésion de P. aeruginosa aux cellules de la muqueuse pulmonaire. L’originalité de ce travail repose sur le choix de molécules en C4, non halogénées afin de limiter la toxicité in vivo, et la validation d’un modèle de criblage permettant une première évaluation phénotypique de l’impact des molécules sur les différentes phases de formation du biofilm. 28 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing Chapitre I Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing 29 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing 30 Sommaire du chapitre I: Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing Sommaire du chapitre I: Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing I-1-Pseudomonas aeruginosa..................................................................................................39 I-1-1-Description et identification…………………………………………………...39 I-1-2-Pathogénicité…………………………………………………………..40 I-1-2-1-Facteurs de virulence cellulaires……………………………………..41 I-1-2-1-1-Flagelle et pili……………………………………………...42 I-1-2-1-2-Lipopolysaccharide (LPS)…………………………………43 I-1-2-1-3-EPS (Extra Polymeric Substances).......................................44 I-1-2-2-Facteurs de virulence sécrétés………………………………………..45 I-1-2-2-1-Les lectines solubles……………………………………….45 I-1-2-2-2-Exotoxine A………………………………………………..46 I-1-2-2-3-Les élastases………………………………………………..46 I-1-2-2-4-Les phospholipases C……………………………………...47 I-1-2-2-5-La pyocyanine……………………………………………...47 I-1-2-2-6-La pyoverdine……………………………………………...47 I-1-2-2-7-Les toxines sécrétées via le système de sécrétion de type III…………………………………………………..48 I-1-2-3-Régulation de l’expression des facteurs de virulence………………...49 I-2-Biofilm……………………………………………………………………………………50 I-2-1-Description des biofilms bactériens………………………………………….…51 I-2-1-1-Définition………………………………………………………….…51 I-2-1-2-Formation des biofilms…………………………………………….…51 I-2-1-2-1-Transfert des bactéries vers le support………………….….52 I-2-1-2-2-Etape d’adhésion initiale…………………………………...53 I-2-1-2-2-1-Adhésion initiale réversible……………………....54 I-2-1-2-2-2-Adhésion initiale irréversible…………………….58 I-2-1-2-3-Colonisation de la surface………………………….59 I-2-1-2-4-Maturation du biofilm……………………………....61 31 Sommaire du chapitre I: Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing I-2-2-Evolution et plasticité du biofilm……………………………………………....62 I-2-3-Détachement et mort cellulaire………………………………………………...63 I-3-Communication intercellulaire………………………………………………………...64 I-3-1-Le Quorum Sensing chez les bactéries à Gram négatif………………………...69 I-3-1-1-Les auto-inducteurs de type 1: acyl-homosérines lactones (AHLs)….70 I-3-1-2-Les synthases………………………………………………………....71 1-3-1-3-Les régulateurs R…………………………………………………….72 I-3-2-Communication inter-espèces: signal AI-2 et synthèse LuxS………………….72 I-3-3-Quorum Sensing chez Pseudomonas aeruginosa……………………………....73 I-3-4-Quorum Sensing, biofilm et infections à P. aeruginosa………………………..78 I-3-5-Quorum Sensing: cible potentielle dans le traitement des infections à P. aeruginosa………………………………………………………………...82 I-3-5-1-Echecs thérapeutiques et résistance…………………………………..82 I-3-5-2- Quorum Sensing: nouvelle cible thérapeutique……………………...85 32 Sommaire des tableaux et figures du chapitre I: Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing Sommaire des tableaux et figures du chapitre I: Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing • Figure 1. Pseudomonas aeruginosa: (a) colonies sur agar, (b) coloration de Gram (x1000) (Salton & Kim, 1996),(c) Observation au microscope électronique à balayage d’un biofilm à Pseudomonas aeruginosa CIP A 22 après 72 heures de formation (Campanac et al. 2002) • Figure 2. Facteurs de virulence de Pseudomonas aeruginosa: a) liés à la cellule : flagelle, pili, autres adhésines, alginate/constitution d’un biofilm, lipopolysaccharide [LPS]; b) excrétés : protéases, hémolysines, exotoxine A, exoenzyme S, pyocyanine (Van Delden & Iglewski, 1998) • Figure 3. Représentation schématique de la formation d’un biofilm par Pseudomonas aeruginosa présentant les différentes phases (Filloux & Vallet, 2003) • Figure 4. Structures cellulaires conditionnant les premières étapes de l’adhésion (Flemming & Wingender, 2001) • Figure 5. Biofilm constitué d’une souche de P. aeruginosa mobile (blanc) et d’une souche mutante ayant perdu sa mobilité (noir), Barre: 20µm (Klausen et al. 2003) • Figure 6. Les trois principaux groupes de quorum sensing: LuxI/R, Oligopeptides et systèmes hybrides. Les pentagones représentent les acyl homosérines lactones (AHLs) ; les lignes les oligopeptides et les triangles l’autoinducteur 2 (AI-2). Les principaux autoinducteurs et systèmes ou contrôlés par le quorum sensing, les plus étudiés sont exposés sous chaque groupe. HPt, histidine phosphotransférase; P, phosphate ; Rr, régulateur de réponse; SHK, senseur histidine kinase (Henke & Bassler, 2004) • Figure 7. Biosynthèse des homosérines lactones et des auto-inducteurs de type 2 (Xavier & Bassler, 2003) • Figure 8. Structures des AHLs et de PQS chez P. aeruginosa (Juhas et al. 2005) 33 Sommaire des tableaux et figures du chapitre I: Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing • Figure 9. Mécanisme moléculaire du Quorum sensing chez P. aeruginosa. Deux systèmes de Quorum sensing ont été identifiés chez P. aeuginosa : le système las et rhl. Le système est constitué d’un gène régulateur lasR codant pour la protéine LasR, d’un gène lasI codant pour une synthase auto-inductrice LasI participant à la synthèse d’une petite molécule de la famille des homosérines lactones : 3-oxo-C12-HSL. Le complexe LasR/3-oxo-C12-HSL est activateur transcriptionnel de gènes de virulence (indiqué en bas de la figure) et de lasI. Selon le même modèle, le système rhl est constitué de gènes rhlR, rhlI et d’une autre HSL : C4HSL. Ce système active des gènes en commun avec le système las et propre comme le rhamnolipide. Le système las contrôle le système rhl. Le système las est contrôlé négativement par le produit du gène rsaL et positivement par GacA et Vfr. Récemment, 97 gènes dont la majorité ont une fonction hypothétique viennent d’être impliqués dans le QS (Ruimy & Andremont, 2004) • Figure 10. Réseaux de régulation contrôlant les facteurs de virulence de P. aeruginosa (Lazdunski, 2003) • Figure 11. Représentation schématique des stratégies de défens au niveau pulmonaire: a) La surface de l’épithélium est « surveillée » par des PMNs et des macrophages, qui phagocyter les bactéries planctoniques rapidement et facilement. b) Les phagocytes alvéolaires sont incapables de phagocytée les bactéries présentes sous forme de biofilm, même si celles-ci sont marqués par des anticorps spécifiques. c) Les fragments de biofilm croissent et bourgeonnent dans le poumon colonisé et libèrent occasionnellement des cellules planctoniques qui réagissent avec des anticorps et sont phagocytées. d) Le biofilm mature atteint un équilibre avec le système immunitaire; des parties de la communauté bactérienne se « calcifient » pour former un « réservoir » à long terme. (Costerton et al. 2003) ♦ Tableau 1. Homologues LuxR/Luxl, Al-1 synthétisés et phénotype régulé chez un certain nombre d’espèces bactériennes (De Kievit & Iglewski, 2000) ♦ Tableau 2. Phénotypes et gènes régulés par LuxS (Al-2) chez un certain nombre d’espèces bactériennes (Xavier & Bassler, 2003) 34 Sommaire des tableaux et figures du chapitre I: Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing ♦ Tableau 3. Structure des auto-inducteurs (McClean et al. 1997) ♦ Tableau 4. Fonctions régulées par le quorum sensing chez P. aeruginosa (Juhas et al. 2005) ♦ Tableau 5. Structure des composés envisagés 35 Sommaire des tableaux et figures du chapitre I: Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing 36 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing Pseudomonas aeruginosa, autrement connue sous le nom de bacille pyocyanique, est une bactérie à Gram négatif, opportuniste, vivant à l’état naturel dans l’eau, les sols humides et sur les végétaux. Dans son habitat naturel, P. aeruginosa peut être trouvé sous forme planctonique, mobile ou en biofilm, attaché à une surface inerte ou un substrat, ainsi qu’ aux tissus vivants. P. aeruginosa peut être responsable de nombreux processus néfastes liés à sa capacité à coloniser les surfaces sous forme de biofilm. Ainsi, cette bactérie est impliquée dans les phénomènes de corrosions microbiennes, de contamination et dégradation de différents hydrocarbures (Dagher et al. 1997), créant des masses gélatineuses sombres parfois appelées à tort "algues". C’est par ailleurs un pathogène opportuniste capable d’infecter un large spectre d’hôtes : hommes, animaux, plantes (D’Argenio et al. 2001; Pukatzki et al. 2002). Chez les plantes, P. aeruginosa induit des symptômes de pourriture molle (soft rot) chez Arabidopsis thaliana et la laitue (Letuca sativa) (Rahme et al. 1995; Rahme et al. 1997). C'est un agent pathogène puissant chez Arabidopsis (Walker et al. 2004) et chez certains animaux: Caenorhabditis elegans (Mahajan-Miklos et al.1999; Martinez et al. 2004), Drosophila (D'Argenio et al. 2001) et Galleria mellonella[ (Miyata et al. 2003)]. Les associations de facteurs de virulence paraissent les mêmes pour les infections végétales et animales (Rahme et al. 2000; Rahme et al. 1995). Chez les animaux supérieurs, P. aeruginosa est une bactérie commensale de la peau et du système digestif notamment des mammifères. Inoffensive pour les individus dits « sains », elle peut être à l’origine de différentes infections chez les personnes souffrant de déficiences immunitaires ou présentant des pathologies favorisant le développement d’une infection (diabète, grands brûlés,…). Elle est fréquemment impliquée dans les infections nosocomiales du fait de la colonisation de l’environnement hospitalier (robinets, réseaux de distribution d’eau,..), de sa résistance à de nombreux antiseptiques et aux antibiotiques (Livermore, 2002), entraînant la sélection de véritables souches hospitalières. Les formes de pathologie qu'elle engendre sont diverses (Rolston et al. 1999), en liaison avec sa capacité à coloniser de nombreux tissus : infections de l'œil, des plaies, surtout brûlures et plaies opératoires, infections urinaires (surtout après sondages), pneumonies (par exemple après bronchoscopie) (Brewer et al. 1996; Dunn & Wunderink 1995), méningites d'inoculation, voire septicémies (Edmond et al. 1999) comme stade terminal d'infections 37 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing graves ou complication chez des malades soumis à un traitement immunodépresseur ou leucémiques (Bodey et al. 1993). Dans de nombreux processus infectieux liés à cette bactérie opportuniste, une étape clé est constituée par la phase de colonisation, permettant à la bactérie de développer une biomasse dense à la surface des muqueuses et secondairement de mettre en place différents facteurs impliqués dans la pathogénicité de P. aeruginosa. L’exemple typique est représenté par la mucoviscidose, maladie génétique liée à une mutation de la protéine CFTR (Cystic Fibrosis Transmembrane Conductance Regulator). Cette protéine localisée sur les membranes des cellules épithéliales des voies respiratoires, intestinales, reproductrices, ainsi qu’au niveau des glandes de sécrétion externe (sudorales, pancréatiques et salivaires) est un canal de régulation du passage des ions chlorures à travers les membranes (Quinton, 1983). Elle module également de nombreux autres canaux ioniques et protéines de transport (Briel et al. 1998; Schreiber et al. 1999; Sugita et al. 1998). Dans les poumons, le défaut de fonctionnement de la protéine CFTR et donc du transport des ions chlorure s’accompagnent d’une absorption accrue de sodium et au final d’une déshydratation du mucus. L’épaississement du mucus va conduire à un défaut de fonctionnement de l’ascenseur muco-ciliaire et de l’activité antimicrobienne exercée par différents composants de surface (Smith et al. 1996; Tager et al. 1998), théoriquement capables d’éliminer les bactéries présentes au niveau pulmonaire. Chez les patients atteints de mucoviscidose, le battement des cils est bloqué par la viscosité élevée du mucus et les bactéries peuvent persister (Lyxczak et al. 2002). P. aeruginosa transmis par le matériel médical, l’environnement ou par d’autres patients va pouvoir coloniser la surface des muqueuses très tôt (vers l’âge de 10 ans) et ce, de façon définitive (Aebi et al. 1995). Le stade infectieux n’apparaît que secondairement en liaison avec le développement de la bactérie sous forme de biofilm, l’expression de divers facteurs de virulence et de systèmes de sécrétion qui y sont associés, conduisant à une infection chronique (Govan & Deretic, 1996). L’échec des thérapeutiques anti-pyocaniques classiques (Wood & Smyth, 2006) conduit au développement de nouvelles approches ayant pour cible le biofilm et l’expression des facteurs de virulence. Le séquençage complet du génome de P. aeruginosa (Stover et al. 2000) indique qu’il s’agit du plus grand génome bactérien connu à ce jour, codant pour 5570 cadres de lecture. De nombreux gènes sont impliqués dans des systèmes de régulation et des fonctions métaboliques expliquant le caractère ubiquitaire de cette bactérie et sa capacité à se développer dans des systèmes pauvres en nutriments. 38 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing La sécrétion des facteurs de virulence est également sous le contrôle de mécanismes de régulation complexes tel que le « Quorum Sensing » permettant à la bactérie d’adapter son phénotype au milieu dans lequel elle se trouve, notamment en fonction de la densité bactérienne. Nous aborderons donc dans ce chapitre bibliographique la présentation de P. aeruginosa, la génèse des biofilms et le rôle particulier du QS, afin de positionner clairement nos objectifs. I-1-Pseudomonas aeruginosa I-1-1-Description et identification Pseudomonas aeruginosa, bactérie à Gram négatif, se présente sous forme de bacilles fins, droits et très mobiles grâce à un flagelle polaire (ciliature monotriche), dépourvus de spores et de capsule. Ils apparaissent la plupart du temps isolés ou en diplobacilles. (a) (b) (c) Figure 1. Pseudomonas aeruginosa: (a) colonies sur gélose ordinaire, (b) coloration de Gram (x1000) (Salton & Kim , 1996), (c) Observation au microscope électronique à balayage d’un biofilm à Pseudomonas aeruginosa CIP A 22 Après 72 heures de formation (Campanac et al. 2002) 39 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing La température optimale est de 37°C avec croissance à 41-42°C, mais aucune culture n'est obtenue à 4 C ou à 46°C. La température optimale de croissance est comprise entre 30°C et 37 C. Cette bactérie présente un métabolisme aérobie, mais peut utiliser les nitrates comme accepteurs d’électrons en conditions anaérobies. Comme d'autres Pseudomonas, P. aeruginosa sécrète un certain nombre de pigments, entre autres la pyocyanine (bleu-vert), la fluorescéine (jaune vert fluorescent) et la pyorubine (brun-rouge). C'est une bactérie dépourvue d'enzymes dégradant le lactose et dégageant une odeur de raisin ou seringa in vitro. L’identification repose, après observation macroscopique et microscopique (figure 1), sur la présence des enzymes de type oxydase, élastase et protéase notamment, que cette bactérie sécrète. La production des deux pigments pyocyanine et fluorescéine, et la température de croissance optimale de 42°C confirme l'identification. P. aeruginosa utilise son flagelle pour la mobilité, des systèmes introduisant des protéines effectrices dans les cellules hôtes, et un lipopolysaccharide qui supprime les réponses immunitaires des hôtes en plus d'intervenir directement dans l'établissement d'infections persistantes (Cryz et al. 1984). Parmi les molécules sécrétées par P. aeruginosa on trouve des protéines (élastase et protéase) qui détruisent l'intégrité des tissus de l'hôte en dégradant les protéines constitutives telles que l'élastine, le collagène et les transferrines (Aumercier et al. 1990; Kawaharajo et al. 1975). On trouve aussi des toxines de faible poids moléculaire comme la pyocyanine, affectant différents sites dans la cellule hôte (Lau et al. 2004a; Ran et al. 2003). I-1-2-Pathogénicité La virulence de P. aeruginosa dépend des facteurs dits cellulaires, c’est-à-dire associés à la bactérie et principalement impliqués dans l’adhérence et la motilité et ceux dits extracellulaires, correspondant aux toxines et protéases sécrétées (figure 2). Pseudomonas aeruginosa utilise ainsi plusieurs systèmes de sécrétion pour mettre en contact les toxines produites et les cellules. Les quatre systèmes de sécrétion, ubiquitaires chez les bactéries à Gram négatif, ont été décrits chez P. aeruginosa. Deux de ces systèmes sont particulièrement impliqués dans la pathogénicité de la bactérie. Le système de sécrétion de type II secrète des exo-produits (toxines et enzymes) dans l’environnement proche des cellules. Les protéines concernées sont des ATPases, des protéines chaperones et des peptidases. Parmi celles-ci, l’élastase, la phosphatase alcaline, 40 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing l’exotoxine A et la phospholipase C participent à la cytotoxicité et à l’invasion tissulaire par destruction du mucus protecteur recouvrant l’épithélium bronchique. Le système de sécrétion de type III, activé lors du contact cellulaire, permet une injection des toxines directement dans le cytoplasme de la cellule hôte (Kipnis et al. 2006). La translocation des toxines depuis la bactérie s’effectue par le biais d’un appendice traversant la membrane bactérienne et capable de percer la membrane de la cellule eucaryote. Pili LPS Flagelle alginate/constitution d’un biofilm Autres adhésions Produits excrétés: -protéase -Hémolysines -exotoxine A -exoenzyme S -pyocyanine Figure 2. Facteurs de virulence de Pseudomonas aeruginosa: a) liés à la cellule : flagelle, pili, autres adhésines, alginate/constitution d’un biofilm, lipopolysaccharide [LPS]; b) excrétés : protéases, hémolysines, exotoxine A, exoenzyme S, pyocyanine (Van Delden & Iglewski, 1998) I-1-2-1-Facteurs de virulence cellulaires Les membranes cellulaires présentent de nombreux glycoconjugués, marqueurs et récepteurs potentiels de la cellule considérée. Ces molécules sont capables d’interagir de manière plus ou moins spécifique avec des protéines ou des glycoprotéines de type lectine. Ces lectines peuvent être bactériennes, virales, végétales ou animales. L’adhésion bactérienne aux cellules de l’hôte est généralement la première étape du processus infectieux. Les adhésines participant à cette phase sont ainsi capables d’interférer avec le système immunitaire, de participer à l’introduction de molécules toxiques dans la cellule hôte, de favoriser l’invasion bactérienne et sont donc considérées comme des facteurs de virulence. Elles peuvent être associées aux fimbriae, aux toxines ou être libres en solution. 41 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing I-1-2-1-1-Flagelle et pili La mobilité en liaison avec les variations de l’environnement est un phénomène primordial dans le processus de colonisation et d’infection. Les bactéries sont ainsi dotées d’appendices cellulaires, flagelles et pili (ou fimbriae), leur permettant de « sonder » les surfaces et de se déplacer dans le milieu. Le flagelle polaire confère à la bactérie la capacité de se déplacer non seulement en milieu aqueux, mais également sur des surfaces semi-solides (swarming) (Kohler et al. 2000). Il présente une forte homologie structurale avec le système de sécrétion de type III et se compose d’une partie enchâssée dans la membrane assurant la rotation par transport de protons et une partie libre. Celle-ci est constituée en partie de monomères de flagelline (FlicC) (Bardy & Jarrell, 2003). Le flagelle est impliqué dans la reconnaissance et l’adhérence aux surfaces épithéliales (Simpson et al. 1992) et abiotiques, ainsi qu’à la formation de microcolonies et au développement « normal » d’un biofilm (O’Toole & Kolter, 1998). La flagelline est ainsi capable d’interagir avec les glycolipides GM1, les asialo-GM1 (Feldman et al. 1998) et les mucines (Lillehoj et al. 2002) présentes à la surface de l’épithélium bronchique. Le flagelle participe également à la virulence en induisant une réponse inflammatoire dépendante de NFκB via les récepteurs Toll, TLR5 et TLR2, et une production d’IL-8 (Adamo et al. 2004, Di Mango et al. 1995). Des mutants dépourvus de flagelle ont ainsi une virulence atténuée (Feldman et al. 1998; Tang et al. 1996) et l’utilisation d’anticorps antiflagellaires permet de réduire la symptomatologie lors de pneumonies à P. aeruginosa chez le rat (Landsperger et al. 1994). La nature antigénique du flagelle est impliquée dans les réponses de l’hôte. Cependant, lors d’infections chroniques, et notamment au cours de la formation du biofilm, P. aeruginosa est capable de sélectionner des mutants non-flagellés pour échapper aux défenses de l’hôte (Mahenthiralingam et al. 1994). La mobilité implique également les pili de type IV. Constitués essentiellement de monomères de piline (PilA), leur capacité de rétraction permet une mobilité de type « twiching » et « swarming », permettant une dispersion sur les surfaces humides (Mattick, 2002). Ils sont également connus pour jouer un rôle crucial dans l'adhérence aux surfaces muqueuses et leur colonisation (Hahn et al. 1997b). Une altération de ces pili conduit à une diminution de l’adhérence aux cellules épithéliales in vitro (Comolli et al. 1999; Hahn et al. 42 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing 1997a). Leurs sites de liaison correspondent aux asialo-GM1 et asialo-GM2 des membranes cellulaires épithéliales (Gupta et al. 1994). Ces constituants bactériens cellulaires sont nécessaires pour l’expression de la virulence de P. aeruginosa dans un certain nombre de modèles infectieux (Cryz et al. 1983, Feldman et al. 1998; Holder, 1985; Pier et al. 1992; Tang et al. 1995; Tang et al. 1996). De nouveaux appendices de surface de la famille des pili de type IVb ont été récemment mis en évidence (De Bentzman et al. 2006). D’autres types de pili récemment mis en évidence chez P. aeruginosa sont impliqués dans l’adhérence aux surfaces inertes et dans la formation du biofilm. Il s’agit notamment des pili de type I dépendant d’une protéine chaperone CUP (Vallet et al. 2001; Ruer et al. 2007). Les domaines terminaux présentent des homologies avec des adhésines de souches uropathogènes d’E. coli. I-1-2-1-2-Lipopolysaccharide (LPS) Le LPS est le constituant lipidique majeur situé à la face externe de la membrane. Il est constitué de trois parties : une partie hydrophobe, le lipide A, inséré dans la bi-couche phospholipidique membranaire, un noyau oligosaccharidique et un polysaccharide antigène-O caractéristique de la bactérie. Le lipide A ou endotoxine est impliqué dans la stimulation excessive du système immunitaire et peut ainsi être à l’origine de chocs septiques (Ernst et al. 2003). La région polysaccharidique ramifiée (antigène O) présente sur toute la surface de la bactérie, est en contact direct avec les tissus de l’hôte, jouant ainsi un rôle clé dans la réponse inflammatoire. Son expression est variable (phénotypes « lisse » ou « rugeux ») permettant à certaines souches d’échapper à la phagocytose médiée par le complément (Goldberg & Pier, 1996). Le LPS est également impliqué dans l’adhésion aux cellules via les asialo-GM1 (Gupta et al. 1994) et la reconnaissance par le complexe TLR4/CD14 ou TLR4/MD-2 (Backhed et al. 2003; Hajjar et al. 2002). La protéine CFTR pourrait également jouer le rôle de récepteur, induisant l’internalisation de la bactérie par les cellules épithéliales pulmonaires et activant ainsi la réponse inflammatoire. L’absence ou le dysfonctionnement de la CFTR chez les patients atteints de mucoviscidose, ainsi que les modifications de l’antigène O 43 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing pourraient retarder ainsi la réponse immunitaire et l’élimination des bactéries, conduisant secondairement à leur installation (Goldberg & Pier 1996; Pier, 2002; Schroeder et al. 2002). Dans la mucoviscidose, des mutants de P. aeruginosa présentant des modifications du lipide A ont pu être observés, conduisant à une résistance aux peptides antimicrobiens et à une activation TLR4 (Ernst et al. 2003). I-1-2-1-3-EPS (Extra Polymeric Substances) De nombreux composés, dont essentiellement des oses, font partie de l’environnement immédiat de la bactérie et interviennent dans la formation et la structure du biofilm que nous développerons dans le chapitre suivant. Ils participent ainsi au processus infectieux. La matrice extracellulaire retrouvée dans le biofilm contient des protéines, des sels et des exopolysaccharides représentant 50 à 90% de la matière organique totale (Wingender et al. 1999). L’importance de P. aeruginosa en tant qu’opportuniste et agent responsable d’infections nosocomiales explique que le biofilm et, notamment, la composition des EPS de ce microorganisme, soient parmi les plus étudiées. Chez P. aeruginosa, les EPS sont caractérisés par la présence d’alginate, polysaccharide linéaire également produit par certaines algues brunes. Il est constitué d’acides L-guluronique et D-mannuronique liés par des liaisons β-1,4 (Evans & Linker, 1973). Durant son transfert périsplasmique, l’alginate subit une acétylation et une épimérisation pour conduire à trois types d’organisation, homopolymères de chaque acide ou des hétéropolymères (Remminghorst & Rehm, 2006). L’alginate, comme le LPS, joue un rôle d’adhésine. Une surproduction d’alginate est observée chez les souches issues de patients atteints de mucoviscidose, certainement en liaison avec les conditions inflammatoires rencontrées dans les poumons de ces patients. Ceci conduit à une différenciation en souches dites « mucoïdes » (Mathee et al. 1999). L’alginate participerait à la structuration du biofilm (Hentzer et al. 2001; Boyd & Chakrabarty, 1995), mais son importance réelle est encore controversée (Wozniak et al. 2003). Cette surexpression protège P. aeruginosa de la phagocytose, des agents antimicrobiens et des réponses de l’hôte. D’autres composés matriciels riches en glucose et mannose ont été récemment mis en évidence (Friedman & Kolter, 2004a, 2004b). Le système Pel a été décrit beaucoup plus récemment (Vasseur et al. 2005; Vasseur et al. 2007). Il s’agit d’un système de synthèse et d’exportation d’une matrice exopolysaccharidique participant à la structuration du biofilm. D’autres systèmes 44 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing indépendants du système Alg (responsable de la synthèse d’alginate) ont été mis en évidence, dont le système Ps1 (Friedman & Kolter, 2004a, 2004b; Branda et al. 2005). I-1-2-2-Facteurs de virulence sécrétés Ils interviennent dans la dissémination de la bactérie au niveau des tissus et dans l’atténuation des défenses de l’hôte. I-1-2-2-1-Les lectines solubles Parmi les facteurs de virulence sécrétés par la bactérie, deux lectines solubles ont été identifiées, dont l’activité est dépendante du calcium. Elles peuvent être détectées au niveau du cytoplasme ainsi qu’au niveau de la membrane externe de la bactérie. La lectine PA-IL (galactophilic LecA), protéine de 12,7 kDa, interagit spécifiquement avec le D-galactose (Garber et al. 1992). Ainsi, elle fixe un grand nombre de glycoprotéines et de glycosphingolipides. L’expression de PA-IL est régulée directement par le système RhlR/C4-HSL du QS et sa production dépend de la phase de croissance (Winzer et al. 2000). L'étude de Boteva et al. (2004) prouve que PA-IL a deux modes de fonctionnement (basé sur sa capacité de carbonenuissance), peut adapter à AHLS. D’autres systèmes de contrôle seraient également impliqués (Diggle et al. 2003). Le rôle de cette lectine durant le processus infectieux serait multiple. Elle pourrait faciliter la formation d’agrégats ou de colonies bactériennes par l’intermédiaire des dérivés de galactose présents sur les LPS (Sadovskaya et al. 1998), protégeant ainsi les bactéries des défenses immunitaires. De la même manière, elle serait impliquée dans la formation et la stabilisation du biofilm, comme le montre les expériences réalisées après délétion du gène lecA ou après addition d’IPTG (Isopropyl-beta-thio-galactoside) (Diggle et al. 2006). PA-IL intervient également dans l’adhérence de P. aeruginosa aux cellules épithéliales ou à la fibronectine. Elle est capable de modifier la perméabilité des cellules intestinales de souris aux exoproduits toxiques (Laughlin et al. 2000). Elle est également directement cytotoxique pour les cellules épithéliales respiratoires (Bajolet-Laudinat et al. 1994). 45 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing PA-IIL (fucophilic LecB) présente une forte affinité pour le L-fucose (Garber et al. 1987) et de manière moindre pour le L-galactose, le D-arabinose et le D-fructose. La production de cette lectine est également sous le contrôle du QS (Schuster et al. 2003, Wagner et al. 2003; Winzer et al. 2000). In vitro, elle inhibe le battement ciliaire des cellules pulmonaires (Adam et al. 1997) et participe également à la formation du biofilm (Tielker et al. 2005). En s’associant aux glycoconjugués présents à la surface de la bactérie, elle participerait aux interactions bactérie-hôte ou bactérie-bactérie (Tielker et al. 2005). I-1-2-2-2-Exotoxine A C’est la protéine la plus cytotoxique produite par P. aeruginosa jouant un rôle majeur dans la virulence de la bactérie (Miyazaki et al. 1995). Un mutant déficient en ExoA est 20 fois moins virulent chez la souris que la souche sauvage (Miyazaki et al. 1995). Il s’agit d’une toxine de type AB contenant un domaine A catalytique et un domaine B interagissant spécifiquement avec la cellule hôte. Sécrétée sous forme de pro-toxine inactive dans l’espace intercellulaire via le système de sécrétion de type II, sa liaison au LRP (LDL related protein) induit son clivage et l’internalisation de la partie active dont la cible est le facteur d’élongation E2, perturbant ainsi la synthèse protéique et entraînant la mort cellulaire par nécrose (Wick et al. 1990). Elle diminue également la réponse de l’hôte (Schultz et al. 2001). I-1-2-2-3-Les élastases L’élastase (lasB) est une métalloprotéinase à zinc sécrétée par P. aeruginosa à l’intérieur de l’espace cellulaire via le système de sécrétion de type II. Cette protéine exerce son rôle toxique par dégradation de l’élastine, composant majeur de l’épithélium respiratoire. Ceci conduit à une perméabilisation de l’épithélium facilitant l’action d’autres facteurs (Azghani et al. 2000). LasA est également impliquée dans la dégradation de l’élastine. LasB modifierait également la réponse immune en détruisant les surfactants A et D (Mariencheck et al. 2003), en augmentant la production d’IL-8 (Kon et al. 1999) et en inactivant d’autres protéines comme les IgA, les IgG et des composés du complément (Heck et al. 1990; Hong & Ghebrehiwet 1992). 46 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing I-1-2-2-4-Les phospholipases C Egalement sécrétées par le système de sécrétion de type II, elles présentent différentes spécificités de substrats (Stonehouse et al. 2002) et ont particulièrement pour cible la partie lipidique de la membrane des cellules eucaryotes. L’action des phospholipases est facilitée par les rhamnolipides bactériens. Les rhamnolipides sont des biosurfactants de type amphiphile, capables d’agir sur les phospholipides des membranes eucaryotes facilitant ainsi l’accès aux phospholipases. Ces rhamnolipides participent également à la structuration du biofilm, notamment dans l’évolution des microcolonies et le détachement des bactéries du biofilm (Boles et al. 2005; Caiazza & O’Toole, 2003). Les phospholipases C participent (Konig et al. 1996) à l’inflammation s’en attaquant aux phosphatidylcholines (Holm et al. 1991). Par ailleurs, certaines présentent une activité hémolytique (PlcN et PlcH) et jouent un rôle dans la mobilité de type « twiching » (PlcB: Barker et al. 2004). Elles sont capables de supprimer la réponse oxydative des neutrophiles (Terada et al. 1999). I-1-2-2-5-La pyocyanine La pyocyanine est un pigment bleu sécrété par la bactérie et impliqué dans de nombreux mécanismes de pathogénicité (Lau et al. 2004a). Elle réprime la réponse immunitaire de la cellule hôte, induit l’apoptose des neutrophiles (Allen et al. 2005) et induit la production d’IL-8 (Denning et al. 1998). Son importance dans la virulence de P. aeruginosa a été démontrée lors d’infections sur modèle animal (Lau et al. 2004b). Ses propriétés oxydoréductrices lui permettent d’oxyder la glutathione, d’inactiver la catalase des cellules épithéliales bronchiques et ainsi de participer aux lésions liées au stress oxydatif (O’Malley et al. 2004). I-1-2-2-6-La pyoverdine La pyoverdine est un sidérophore jouant également un rôle important dans la virulence de P. aeruginosa (Takase et al. 2000), notamment par régulation de l’expression d’autres facteurs de virulence comme l’exotoxine A (Lamont et al. 2002). 47 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing I-1-2-2-7-Les toxines sécrétées via le système de sécrétion de type III Le système de sécrétion de type III induit la nécrose des cellules de l’immunité innée (polynucléaires neutrophiles et macrophages) et permet ainsi à la bactérie d’échapper au système immunitaire. Par ailleurs, il provoque une destructuration du cytosquelette des cellules épithéliales. Il joue donc un rôle primordial dans la phase de colonisation et probablement dans la progression de l’infection pulmonaire chez les patients atteints de mucoviscidose (Corech et al. 2005; Dacheux et al. 1999; Jaine et al. 2004). Le système de sécrétion de type III existerait, selon les souches, sous deux états, inductible ou non inductible (Dacheux et al. 2001; Feltman et al. 2001; Jaine et al. 2004). Plusieurs toxines sont maintenant connues pour être sécrétées via le système III: ExoY, ExoS, exoT et exoU. Toutes les souches de P. aeruginosa n’expriment pas l’ensemble de ces toxines (Feltman et al. 2001). Il semble notamment que les gènes exoS et exoU soient rarement retrouvés chez une même souche. - ExoS et exoT sont des cytotoxines présentant 76% d’homologie de séquence et comprenant deux domaines actifs : une ADP-ribosyltransférase en C-terminal et un domaine activateur de la Rho GTPase (GAP, GTPase activating protein) en Nterminal. Les protéines Rho étant impliquées dans le maintien du cytosquelette d’actine, ces toxines engendrent un dérèglement de son organisation. La partie Cterminale est quant à elle impliquée dans l’inhibition de l’internalisation de P. aeruginosa par les cellules épithéliales et les macrophages (Shaver & Hauser, 2004; Barbieri & Sun, 2004). - ExoY est une adénylate cyclase directement injectée dans le cytoplasme de la cellule hôte. Via l’intervention de cofacteurs eucaryotes, elle augmente le niveau d’AMPc intracellulaire et conduit à la formation de pores membranaires et à la détérioration des cellules endothéliales pulmonaires (Sayner et al. 2004). En perturbant le cytosquelette d’actine, elle interviendrait en début d’infection en modifiant l’invasion des cellules épithéliales par - P. aeruginosa (Cowell et al. 2005). ExoU possède une activité phospholipase/lysophospholipase de type PLA2 (Sato et al. 2005), dégradant la membrane cellulaire une fois injectée dans le cytoplasme et activée par des cofacteurs eucaryotes. ExoU possède une cytotoxicité 48 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing 100 fois supérieure à celle d’exoS (Lee et al. 2005) et est associé à une forte pathogénicité sur modèle animal (Hauser et al. 1998; Sawa et al. 1998). Ces facteurs de virulence extracellulaires ou sécrétés, se sont également avérés nécessaires pour l’expression de la virulence de P. aeruginosa dans des modèles animaux (Blackwood et al. 1983; Hauser et al. 1998; Holder 1985; Nicas & Iglewski, 1985; Sawa et al. 1998). I-1-2-3-Régulation de l’expression des facteurs de virulence La synthèse et la sécrétion de la plupart des facteurs de virulence décrits sont modulées en fonction du stade de croissance de la bactérie (phase exponentielle ou stationnaire), du mode de développement (planctonique ou biofilm) et des conditions environnementales dans lesquelles se trouve la bactérie, facteurs étroitement liés. Les systèmes senseurs permettant à P. aeruginosa d’adapter son expression protéique aux changements d’état et d’environnement sont principalement les systèmes à deux composants, dont le Quorum Sensing (QS). Les systèmes de régulation à deux composants permettent, grâce à la détection et la transduction de signaux extérieurs, une réponse rapide de la bactérie face à des modifications de l’environnement. Ils sont classiquement constitués de deux protéines liées par un transfert de phosphate pour la transduction du signal: - une protéine kinase, généralement située dans une des membranes, appelée senseur. En réponse à un signal, cette protéine s’autophosphoryle. - un régulateur de réponse sur lequel est transféré le groupement phosphate à partir du senseur. Il possède un domaine de fixation à l’ADN et régule la transcription. P. aeruginosa possède de nombreux systèmes de régulation à deux composants. Parmi ceux-ci le QS permet une adaptation à l’environnement (stress nutritionnel, …) particulière (formation de biofilm) et l’expression coordonnée de nombreux facteurs de virulence en fonction notamment de la densité cellulaire. Ce système sera particulièrement détaillé dans le chapitre I-3. 49 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing I-2-Biofilm La capacité des microorganismes à coloniser les surfaces biotiques et abiotiques est un processus universel. Ce processus conduit à la formation de dépôts plus ou moins structurés, regroupés sous le terme générique de « biofilm ». Ce comportement des bactéries apparaît comme une réponse adaptative à un environnement plus ou moins hostile, ou du moins peu favorable à une croissance sous forme planctonique. Cette « différenciation » bactérienne conduit à des modifications drastiques du comportement cellulaire, avec modification des fonctions métaboliques et de l’expression des facteurs de virulence, ainsi qu’une sensibilité diminuée aux moyens de défense naturels ou non de l’hôte, confèrant ainsi aux bactéries de nombreux avantages (Davey & O'Toole, 2000): - protection vis-à-vis des conditions environnementales grâce à la matrice d’exopolymères qui structure le biofilm, assurant une homéostasie du milieu, - nutrition et coopération métabolique : des canaux aqueux sont présents dans toute la structure du biofilm, permettant l’échange de nutriments et de métabolites entre les espèces du biofilm et avec l’extérieur, - échange de matériel génétique : la proximité des cellules favorise ces échanges, tendant vers une stabilisation de la structure du biofilm. Dans le cadre des infections opportunistes, et notamment pour P. aeruginosa, l’adhésion et secondairement la colonisation constituent des étapes clés précédant l’infection. P. aeruginosa, comme certaines autres bactéries à Gram négatif, produit des agrégats structurés ou biofilms (O'Toole et al. 2000), constitués d’une matrice essentiellement composée de polysaccharides complexes dans laquelle sont insèrées les bactéries. Ces biofilms forment une barrière physique contre l'entrée d'agents antimicrobiens (Costerton 2001; O'Toole et al. 1999), et sont considérés comme pathognomiques des infections pulmonaires chroniques chez les patients atteints de mucoviscidose (Costerton 2001; HallStoodley et al. 2004; Singh et al. 2000). 50 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing I-2-1-Description des biofilms bactériens I-2-1-1-Définition Le biofilm est constitué d’une communauté de micro-organismes fixés à une surface et généralement inclus dans une matrice extracellulaire (Carpentier & Cerf, 1993). Plus généralement, est considérée comme biofilm toute association de micro-organismes adhérant entre eux ou à une surface (Costerton, 1995). Cette définition regroupe des situations très différentes, depuis quelques bactéries adhérentes à une surface, à des biofilms épais présentant une diversité écologique importante, en passant par la flore commensale de la peau. On admet généralement que dans un écosystème donné le nombre de bactéries attachées aux surfaces est 1000 à 10 000 fois plus important que le nombre de bactéries planctoniques (Watkins & Costerton, 1984). La matrice extracellulaire est constituée d’exopolymères bactériens, de matière organique et non organique, ainsi que de macromolécules du milieu environnant. Ces biofilms, de par leurs caractéristiques physiologiques et génomiques, ainsi que de par leur importance quantitative dans les écosystèmes, constituent une interface primordiale physiologiquement active (Campanac et al. 2002a). I-2-1-2-Formation des biofilms Ce chapitre présente les étapes clés du processus de formation du biofilm. Quatre grandes étapes peuvent être distinguées, une étape de transport ou transfert des bactéries vers le support, l’adhésion initiale aux surfaces, une étape de prolifération aboutissant à la formation de microcolonies et une étape de structuration du biofilm (figure 3). A partir du biofilm, des bactéries ou plutôt des agrégats bactériens vont pouvoir se détacher et secondairement coloniser des surfaces adjacentes. 51 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing Figure 3. Représentation schématique de la formation d’un biofilm par Pseudomonas aeruginosa présentant les différentes phases (Filloux & Vallet, 2003) I-2-1-2-1-Transfert des bactéries vers le support Depuis les observations de Zobell (1943), la préférence des bactéries pour une croissance en mode sessile plutôt qu’en suspension dans des milieux aqueux est un phénomène reconnu. Cependant, les bactéries ne peuvent pas orienter leur déplacement vers les surfaces à coloniser sur de longues distances. Elles peuvent par contre reconnaître des changements dans leur environnement chimique, notamment à proximité d’une surface ou interface (Costerton, 1999). L’interaction bactérie-surface est influencée par une étape préalable de transfert vers la surface cible (Rijnaarts et al. 1993; Van Loosdrecht et al. 1990). Les bactéries peuvent entrer en contact avec le support grâce à différents moyens : diffusion passive résultant des mouvements Browniens, transport passif via le fluide circulant, ou mouvements actifs grâce à des structures telles que les flagelles (Van Loosdrecht et al. 1990). - Le transport par diffusion met en jeu les mouvements browniens qui permettent à la bactérie d’atteindre une surface en conditions statiques « au hasard ». Ces mouvements sont négligeables par rapport aux autres types de transfert excepté à proximité d’un support où ils prédominent. - Le transport par convection, plus rapide, est en relation avec le flux dynamique de la solution aqueuse (agitation du milieu et forces d’écoulement). - Enfin le rôle de la mobilité spécifique de la bactérie lors de cette étape de transfert doit être envisagé. Théoriquement, les bactéries possédant des flagelles et pili vont pouvoir 52 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing se déplacer et se rapprocher plus facilement des surfaces, notamment par chimiotactisme. Cette capacité à orienter son déplacement ne peut intervenir pour de longues distances mais peut être mise à profit sur de courtes distances, notamment à proximité d’une surface, lorsqu’il existe un gradient de concentration des nutriments. Ceci a été démontré pour des bactéries flagellées telles que Altermonas sp., Alcaligenes sp. ou Vibrio alginolyticus, avec une augmentation du taux d’adhésion corrélée à la vitesse de déplacement des bactéries (Morisaki et al. 1999). Cependant, ce concept n’est pas généralisable et lors de la même étude, la souche de P. aeruginosa testée ne montrait pas de variation de taux d’adhésion en fonction de la vitesse de déplacement. Dans ce cas, la faible affinité de P. aeruginosa pour une surface en verre était prédominante par rapport au facteur mobilité. Un phénomène important pour l’étape d’adhésion des bactéries est le conditionnement des surfaces. En effet l’immersion d’un support vierge de toute contamination dans un liquide est immédiatement suivie par une adsorption de sels, de protéines, de glycoprotéines,… Cette adsorption peut être en partie conditionnée par les propriétés physico-chimiques de la surface et des molécules. La formation rapide d’un film contenant des matières organiques entraîne une modification des propriétés de surface, et éventuellement une modification de l’affinité des bactéries pour cette surface (Carpentier & Cerf, 1993). Ces dépôts organiques ou non organiques n’étant pas répartis de manière homogène sur la surface immergée, la colonisation bactérienne sera plus ou moins influencée. La résultante des différentes forces décrite est un rapprochement plus ou moins aléatoire de la bactérie de la surface. I-2-1-2-2-Etape d’adhésion initiale Les bactéries sont capables de se fixer à de nombreux supports de natures différentes (inerte ou vivant) (Singh et al. 2000). Les premières espèces colonisatrices seraient des bactéries possédant des mécanismes extrêmement efficaces d’acquisition des nutriments, capables de se multiplier dans des milieux très pauvres (Szewzyk et al. 2000). Ainsi, l’adhésion bactérienne va mettre en jeu différents mécanismes physico-chimiques et biologiques. 53 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing I-2-1-2-2-1-Adhésion initiale réversible Les premières étapes de l’interaction des cellules avec la surface constituent l’adhésion réversible. Une simple agitation du milieu ou une variation de sa composition ou une modification de la température peut éloigner la bactérie du support. Cette étape est très rapide et n’impose pas que la particule soit « vivante ». Ainsi, tout matériau en contact avec un fluide véhiculant des bactéries inactivées les verra quand même se déposer à sa surface. L’adhésion initiale est la résultante de différents types de forces opérant entre la surface inerte et la surface de la bactérie elle-même: (1) les forces d’attraction de Van der Waals, (2) les forces électrostatiques (souvent répulsives car la plupart des bactéries et des surfaces inertes sont chargées négativement), (3) les interactions hydrophobes pouvant conduire à une attraction ou à une répulsion, (4) les interactions stériques toujours répulsives. La faible énergie de ces liaisons explique la notion de « réversibilité » par simples mouvements Browniens des bactéries. Trois théories ont été proposées pour décrire ce phénomène: - La théorie de Derjaguin, Landau, Verwey et Overbeek (DLVO) ne prend en compte que les forces électrostatiques de Coulomb, généralement répulsives, et les forces de London-Van der Waals, attractives (Marshall et al. 1971). La résultante de ces interactions conduit à l’attraction ou à la répulsion. Lorsqu’il s’approche à 10nm du substrat, le micro-organisme adhère de manière réversible. A 5nm, la résultante des forces devient positive, ce qui correspond au passage de la barrière de répulsion. Les filaments d’expolymères synthétisés par la bactérie franchissent cette zone, ce qui permet au microorganisme d’atteindre le minimum secondaire à environ 2nm, et d’adhérer irréversiblement. Cependant, la théorie DLVO ne permet pas d’expliquer les adhésions observées sur des surfaces non chargées négativement ou dans des solutions très électrolytiques. - La théorie du mouillage, basée sur la thermodynamique des surfaces (Morra & Cassinelli, 1997), prend en compte les forces de Van der Waals, les forces électrostatiques et dipôle-dipôle en les considérant globalement sous le terme d’enthalpie. Il y aurait adhésion des micro-organismes aux surfaces si la variation d’énergie libre du système est négative. Cette théorie est essentiellement applicable aux systèmes clos à énergie constante (sans apport extérieur et sans consommation interne), ce qui n’est pas le cas dans un système comportant une phase biotique. 54 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing - La théorie DLVO étendue (Jucker et al. 1998; Hermansson 1999) complète les modèles précédents en prenant en compte d’autres interactions, notamment les interactions acide-base de Lewis, les interactions stériques et les interactions hydrophiles/hydrophobes (Van Oss, 1996; Grasso et al. 2002). Bien que plus rigoureuse, cette théorie ne constitue qu’une ébauche d’explication du processus complexe d’adhésion. Après quelques heures de mise en contact du fluide véhiculant les bactéries et de la surface, il est possible de montrer qu’une fraction des microorganismes est adsorbée et en équilibre avec ceux présents dans la phase aqueuse (une modélisation de type Freundlich est alors possible). Ces microorganismes ne sont pas stricto sensus en contact immédiat avec la surface du matériau mais immobilisés à une dizaine de nanomètres (pour un milieu aqueux de force ionique moyenne) et peuvent être libérés dans le milieu ambiant par une agitation mécanique modérée, lors d’une variation de pH, de force ionique (Van Loosdrecht et al. 1987), ou de température. A cet égard l’adhésion est dite réversible. Les propriétés physico-chimiques des surfaces en présence vont jouer un rôle clé lors de la phase d’adhésion initiale. Les propriétés généralement impliquées sont la balance hydrophile/hydrophobe, la densité de charge, la perméabilité hydrodynamique. Les matériaux ainsi que les enveloppes cellulaires possèdent des domaines hydrophiles et des domaines hydrophobes ce qui explique la notion de balance hydrophile/hydrophobe plutôt que de caractère hydrophobe. La mesure de ce paramètre peut se faire grâce à différentes techniques, dont la méthode MATH (Test d’Adhésion Microbienne aux Hydrocarbures) (Rosenberg et al. 1980) ou la méthode MATS (Microbial Adhesion Test to Solvents) (Bellon-Fontaine et al. 1996), applicables aux cellules bactériennes. Dans ce dernier cas, l’adhésion bactérienne est considérée comme la résultante d’interactions électrostatiques, de van der Waals et donneuraccepteur d’électrons. En ce qui concerne la densité de charge, la notion de surface portant des charges est difficilement applicable à une bactérie du fait des EPS et LPS conduisant à une répartition des charges non homogène que ce soit sur le plan bi ou tri-dimensionnel. Cependant, ce paramètre est considéré comme très important dans le processus d’adhésion (Hayashi et al. 2001; Lytle et al. 2004; Van der Mei et al. 1993) du fait des charges globales négatives des deux structures en présence (cellule bactérienne et cellule eucaryote). Classiquement, l’évaluation de cette caractéristique repose sur la mesure des mobilités électrophorétiques. 55 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing L’hydrophobicité des bactéries varie en fonction des espèces considérées, elle est attribuée à différents composés (Figure 4): • Des protéines présentant des régions hydrophobes : ainsi, l’hydrophobicité de surface de Streptococcus pyogenes est due à la présence de protéines de surface ou de glycolipides complexés et orientés par ces protéines de surface (Ofek et al. 1983) • L’acide lipotéichoique (LTA) est impliqué dans les interactions hydrophobes des bactéries à Gram + : le LTA libéré dans la paroi, à partir de son site initial à la surface de la membrane cytoplasmique, peut adopter une conformation dans laquelle les interactions ioniques entre sa chaîne polyglycérophosphate et des composants de la paroi orientent la portion lipidique du LTA vers la surface externe, conférant des propriétés hydrophobes à la bactérie (Ofek et al. 1983). • La présence de quantités importantes de lipides à la surface des cellules d’Actinomycetaceae, rendant cette surface hydrophobe. Figure 4. Structures cellulaires conditionnant les premières étapes de l’adhésion (Flemming & Wingender, 2001) Par ailleurs cette hydrophobicité varie aussi en fonction des souches étudiées. Ainsi les souches de Klebsiella pneumoniae exprimant le cluster de gènes mrk codant pour la synthèse de pili de type 3 sont plus hydrophobes, plus adhérentes aux surfaces inertes (verre, 56 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing polypropylène) et plus à même de former des biofilms que les souches n’exprimant pas ce cluster mrk (Di Martino et al. 2003). Une même souche peut présenter un polymorphisme intraclonal : Pseudomonas sp. CM 10 cultivée sur gélose forme d’abord des colonies mucoïdes qui génèrent ensuite une forme secondaire non mucoïde plus hydrophobe et plus mobile (Matz et al. 2002). Différents facteurs peuvent modifier les charges de surface des microorganismes et donc les interactions électrostatiques: • La phase de croissance dans laquelle se trouvent les microorganismes: Echerichia coli porte une charge négative plus faible en phase exponentielle, alors que Klebsiella aerogenes a une charge plus importante dans cette phase (James & Djavan, 1982). • La production d’appendices cellulaire tels que les fimbriae: E.coli cultivée sur gélose nutritive et produisant des fimbriae a une charge plus importante que la même bactérie n’en produisant pas (James & List, 1966). Les propriétés décrites sont la conséquence de la composition physico-chimique de chaque interface, mais aussi du liquide environnant. Les facteurs environnementaux: pH, température, composition en nutriments, force ionique du milieu, présence de biocides, … ont une répercussion importante sur les propriétés de surface et / ou sur l’expression de structures extra cellulaires des bactéries, donc sur l’adhésion aux supports. Le pH du milieu conditionne la densité de charge des surfaces. La plupart des bactéries ont un point isoélectrique inférieur à 7 ce qui conduit à une charge globale négative à des pH neutres (Lytle et al. 2004; Van Loosdrecht et al. 1987). Les travaux de Gaboriaud et al. (2006) ont permis de mettre en évidence que l’accroissement du pH du milieu entraîne une augmentation des forces de répulsion associée à une augmentation de l’hydratation de l’enveloppe bactérienne (modification de la balance hydrophile/hydrophobe), ce qui conduit au final à une forte diminution de l’adhésion bactérienne aux surfaces hydrophobes. En plus de modifier l’hydrophobicité et la charge des bactéries, les organites extracellulaires ont un rôle majeur dans deux processus essentiels lors de l’adhésion : la mobilité des bactéries et l’attachement aux surfaces. Les flagelles leur permettent de se déplacer en milieu liquide ou semi-solide et ils augmentent la probabilité d’accéder au support (Pratt & Kolter, 1998). Les pili sont des adhésines majeures chez de nombreuses espèces bactériennes, leur petite taille leur permet de passer facilement la barrière de répulsion et d’assurer la liaison de la bactérie au support. Certains présentent une spécificité pour des ligands eucaryotes et deviennent alors caractéristiques de souches pathogènes (ex: E. coli uropathogènes,…). Ils 57 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing sont aussi impliqués dans certaines formes de mobilité des bactéries à la surface des supports solides « twitching mobility », qui sont sans doute plus importantes dans les étapes de maturation du biofilm (Chiang et al. 2003). I-2-1-2-2-2-Adhésion initiale irréversible Le rapprochement de la bactérie du support va conduire au franchissement du minimum secondaire avec mise en place d’autres types d’interactions conduisant à une adhésion irréversible de la bactérie. La notion d’ « irréversibilité » est ici liée aux multiples points d’interaction créés à ce stade conduisant à une liaison de forte énergie. L’adhésion irréversible des bactéries implique le fait que les organismes immobilisés soient vivants (ce qui n’était pas une condition clé dans l’étape réversible), capables de reconnaître leur position proche d’une surface, sans doute à l’aide d’osmorécepteurs comme le système EnvZ-OmpR (Vidal et al. 1998), d’exprimer un certain nombre de gènes et de synthétiser en particulier une grande quantité d’exopolymères organiques impliqués dans « l’ancrage irréversible » des bactéries à leur support (Davies et al. 1993; Stoodley et al. 1994). Le terme « irréversible » implique que l’arrachage des bactéries de la surface nécessite alors une force capable de rompre ces exopolymères ou de les dégager de leurs multiples points d’interaction avec le matériau. Cette étape est dépendante du temps et nécessite que les microorganismes soient capables d’exprimer un certain nombre de gènes conduisant à l’acquisition de nouvelles structures adhésives. Ces éléments sont également importants dans la mise en place des interactions entre bactéries et dans la structuration du biofilm. Les gènes impliqués dans la synthèse de ces structures ont été caractérisés chez de nombreuses espèces bactériennes incluant des bactéries à Gram positif: Staphylococcus epidermidis (McKenney et al. 1998), des bacilles à Gram négatif: E. coli, Pseudomonas aeruginosa (Davies et al. 1993), Vibrio cholerae (Wai et al. 1998) et des mycobactéries. Flagelle, pili et LPS constituent des éléments clés dans la mise en place de la phase d’adhésion irréversible de P. aeruginosa aux cellules épithéliales, étape initiale indispensable à la colonisation de l’épithélium respiratoire. Parmi ces structures, les exopolymères synthétisés de novo par la bactérie jouent également un rôle clé. L’immobilisation de la bactérie sur une surface (matériau ou cellule) 58 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing détermine l’expression de gènes spécifiques, laf chez Vibrio parahaemolyticus (McCarter et al. 1992), ica chez Staphylococcus epidermidis (McKenney et al. 1998), algC chez Pseudomonas aeruginosa (Davies et al. 1993). Vidal et al. (1998) ont pu observer une hyperproduction de curli (un type particulier de pili) par un mutant d’Escherichia coli présentant une capacité accrue d’adhésion aux surfaces inertes régulée par le système EnvZ-OmpR. De la même manière, May et al. (1991) ont démontré que des modifications microenvironnementales telles que les fortes concentrations en NaCl et la déshydratation au niveau des poumons mucoviscidosiques pouvaient activer la synthèse d’alginate par P. aeruginosa. Parallèlement, certains travaux indiquent une différence entre les polymères impliqués au cours de la phase d’adhésion initiale et ceux constituant la matrice du biofilm, hypothèse initialement soutenue par Crisp en 1972. Ainsi, McKenney et al. (2000) démontrent la synthèse par S. epidermidis d’un polysaccharide (PS/A) impliqué dans l’adhésion aux matériaux et d’un polysaccharide (PIA) impliqué dans les liaisons intercellulaires. Ces polymères organiques jouent sans doute un grand rôle dans la stabilité des activités des bactéries fixées et de l’écosystème biofilm en confinant les activités exoenzymatiques, en retenant l’eau, en protégeant contre les agressions toxiques et biologiques, mais aussi en participant à la virulence exprimée par le microorganisme. Ainsi le phénotype mucoïde de certaines souches de P. aeruginosa est classiquement associé aux infections respiratoires de patients atteints de mucoviscidose et surtout à leur degré de sévérité (Lyczak et al. 2002). I-2-1-2-3-Colonisation de la surface L’adhésion irréversible va conduire à la présence de cellules isolées, voire d’agrégats, à la surface du matériau ou de la muqueuse. L’étape de colonisation consiste en une accumulation plus ou moins intense et rapide par division cellulaire des bactéries adhérées, mais aussi par recrutement continu de bactéries planctoniques. La colonisation peut être divisée en 5 phases, caractéristiques d’une croissance de biomasse (Capdeville & Nguyen, 1990): - Phase de latence qui inclut la phase d’adhésion initiale avec adaptation des cellules bactériennes à leurs nouvelles conditions de vie, 59 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing - Phase d’accélération caractérisée par une forte augmentation de la biomasse fixée et par une consommation élevée des nutriments (azote et oses) en liaison avec les réponses adaptatives, - Phase d’accumulation linéaire qui correspond aux vitesses et taux maximaux de production de biomasse, de protéines et de polysaccharides au sein de la structure, - Phase de ralentissement conditionnée par la nature et la disponibilité en substrats au sein de la phase liquide, mais également au sein de la structure (Samrakandi et al. 1997), par la surface disponible (Belkhadir et al. 1988), l’hydrodynamique du système, - Enfin, la phase de stabilisation apparente caractérisée par un équilibre dynamique entre la perte de biomasse (mortalité bactérienne et détachement) et la persistance d’une multiplication bactérienne. Ce processus correspond donc à une occupation progressive de la surface disponible (colonisation horizontale) et à un développement en épaisseur, conduisant à la formation typique de microcolonies. Parmi les polysaccharides, les acides uroniques et les acides hexuroniques peuvent être retrouvés en proportions variables. Par ailleurs ces polysaccharides peuvent être porteurs de différents groupements organiques (acétyle, succinyle, pyruvyle) ou inorganiques (sulfate) qui modifieront leurs propriétés physico-chimiques. D’autres types de macromolécules sont retrouvés dans cette matrice extra-cellulaire: lipides, protéines, acides nucléiques, en quantités et en proportions variables suivant les biofilms étudiés (Flemming & Wingender, 2001). Les protéines peuvent être substituées par des acides gras ou glycosylées, elles contribuent aux propriétés hydrophobes de la matrice extra-cellulaire en raison de la présence d’acides aminés hydrophobes. Les acides uroniques, les acides aminés acides et les nucléotides porteurs de groupements phosphates sont impliqués dans les interactions électrostatiques avec des cations multivalents (Ca 2+, Mg2+, Fe3+) qui régulent et stabilisent la structure de la matrice (Chen et al. 2002). La quantité d’EPS produite ainsi que la nature et les propriétés de ces EPS varient en fonction des conditions environnementales: quantités de nutriments, présence de biocides, hydrodynamique (Michaud et al. 2003; Olofsson et al. 2003). L’EPS et notamment l’alginate sont considérés comme des facteurs clés dans la structuration du biofilm de P. aeruginosa et dans certaines de ses propriétés. Cependant, la présence d’alginate ne serait pas cruciale pour le développement d’une forme biofilm par P. aeruginosa (Wozniak et al. 2003). 60 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing I-2-1-2-4-Maturation du biofilm La phase de stabilisation apparente, correspond à un équilibre dynamique avec perte de biomasse (mortalité et décrochement) et multiplication concomitante d’une partie de la biomasse fixée. Le point important est la diminution de l’activité métabolique globale. Celleci met en jeu des mécanismes qui peuvent expliquer, au moins en partie, la résistance des biofilms à certains antimicrobiens et son évolution en fonction de l’âge du biofilm. Ainsi, la biomasse adhérée est caractérisée par un taux de croissance faible qui selon certains auteurs (Nguyen et al. 1989; Jacquelin et al. 1994) serait corrélé à l’existence d’une masse active en « surface » du biofilm et d’une masse peu active à l’intérieur du biofilm. Les microcolonies formées, véritables entités structurales et biologiques, pourraient également exprimer une immunogénicité spécifique. Au sein du biofilm, l’activité métabolique globale ralentit et l’architecture se modifie. Des canaux aqueux se créent entre les colonies permettant une circulation des nutriments, enzymes et déchets. Un gradient de nutriments et d’oxygéne se créée, les cellules les plus proches du support étant les moins alimentées, en « dormance » et donc les mieux protégées vis-à-vis des agressions extérieures. Le biofilm va donc acquérir une structure tridimensionnelle caractéristique et très bien décrite dans le cas de P. aeruginosa. Les unités de base ont été décrites comme des structures en forme de « champignons » (Dunne, 2002), au sein desquels les bactéries ne représentent que 10 à 15% associées à 75% à 90% de matrice extracellulaire (Costerton et al. 1999). Tout au long du processus de formation du biofilm, l’expression génomique est modifiée (Costerton et al. 2003). Ceci conduit à des modifications phénotypiques drastiques que ce soit en terme de taille, de profil des protéines membranaires, d’hydrophobicité de surface,… Les échanges avec le milieu environnant persistent, conduisant à un remaniement constant de l’expression des gènes et donc du comportement et de la structure du biofilm. A ce stade, et bien qu’en perpétuelle évolution, le biofilm est caractérisé par une perte de sensibilité aux défenses immunitaires de l’hôte et aux traitements antimicrobiens qu’ils soient de nature physique ou chimique (Gray et al. 1984; Duguid et al. 1992; Costerton, 1984; Campanac et al. 2002). 61 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing I-2-2-Evolution et plasticité du biofilm Le biofilm n’est pas une structure figée: plusieurs études montrent que les bactéries peuvent s’y déplacer. Stoodley et al. (1994) ont observé en microscopie confocale, un biofilm polymicrobien soumis à un régime turbulent (Re>1 400): ils ont démontré que des microcolonies se déplaçaient à une vitesse maximale de 800µm/h à la surface du biofilm. Le même type d’observation a été faite par Rice et al. (2003) sur un biofilm de P. aeruginosa, sous un régime d’écoulement laminaire (Re=5). Certaines cellules métaboliquement plus actives migraient à une vitesse de 1,5µm/h. L’étude de Klausen et al. (2003) a consisté à cultiver des biofilms composés de deux souches de P. aeruginosa: la souche sauvage mobile et un mutant pour les pili de type IV ayant perdu sa motilité. Des structures particulières, de type “champignon”, se sont développées: la base de la structure était constituée de bactéries immobiles tandis que le chapeau était constitué de bactéries mobiles (Figure 5). Figure 5. Biofilm constitué d’une souche de P. aeruginosa mobile (jaune) et d’une souche mutante ayant perdu sa mobilité (bleu), Barre: 20µm (Klausen et al. 2003) L’échange de matériel génétique entre espèces au sein du biofilm est également fréquent. II contribuerait à la stabilisation du biofilm (Molin & Tolker-Nielsen, 2003) et à la diffusion de la résistance aux traitements antibiotiques ou de désinfection (Schwartz et al. 2003a, 2003b). Le transfert conjuguatif de plasmide a été étudié dans plusieurs types de biofilms simples, généralement composés de quelques espèces seulement. Ce type de transfert nécessitant un contact entre les cellules donneuses et réceptrices, son efficacité dépendrait du ratio surface/volume (Molin & Tolker-Nielsen, 2003). II pourrait donc intervenir lors des 62 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing étapes précoces de la formation du biofilm (Licht et al. 1999), tandis que dans le cas de structures matures la conjugaison n’aurait lieu qu’avec les cellules de la couche extérieure du biofilm (Haagensen et al. 2007). L. pneumophila est ainsi capable de transfert conjuguatif d’ADN chromosomique codant notamment pour le système dot/icm impliqué dans l’expression de la virulence (Miyamoto et al. 2003). L’autre mécanisme d’acquisition de matériel génétique (ADN chromosomique ou plasmidique) est la transformation, qui a lieu chez des bactéries compétentes. L’induction de cet état de compétence peut avoir lieu chez la plupart des espèces bactériennes et s’accompagne généralement d’une lyse d’une partie de la population et d’une libération d’ADN (Steinmoen et al. 2002). Dans le cas de Streptococcus mutans, Li et al. (2002) ont démontré que la transformation a lieu essentiellement lors des étapes précoces de la formation du biofilm (8 à 16 heures). Elle peut toucher jusque 1% de la population, soit 10 à 600 fois plus que pour la transformation des bactéries en suspension. Elle est régulée par des signaux cellulaires dépendant de la densité des bactéries présentes et permet le transfert de gènes de résistance aux antibiotiques. Hendrickx et al. (2003) ont mis en évidence une transformation plasmidique très efficace dans les biofilms d’Acinetobacter spp. Le taux de transfert le plus élevé est obtenu avec des biofilms jeunes dans lesquels les cellules se multiplient activement, et avec des concentrations d’ADN transformant élevées. La présence de cellules dans la phase planctonique aurait un impact négatif sur le taux de transfert. Stone & Kwaik (1999) ont démontré que L. pneumophila est naturellement compétente pour la transformation par de l’ADN plasmidique ou de l’ADN chromosomique. Les pili de type IV, impliqués dans l’attachement aux cellules eucaryotes et aux protozoaires, sont également nécessaires à l’expression de cette compétence (Stone & Kwaik, 1999). I-2-3-Détachement et mort cellulaire Le détachement des cellules du biofilm est un phénomène complexe, peu exploré, faisant intervenir de nombreux mécanismes simultanément. Ceux du quorum sensing, déjà cités, sont sans doute impliqués via la régulation de l’expression de gènes, notamment ceux impliqués dans la synthèse du rhamnolipide chez P. aeruginosa (Davey et al. 2003). La diminution de la quantité de nutriments pourrait aussi entraîner un détachement des cellules. Allison et al. (1998) ont montré que dans un biofilm constitué de l’espèce P. fluorescens la 63 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing diminution de la quantité de nutriments entraîne la sécrétion d’une polysaccharide lyase qui dégrade la matrice du biofilm, facilitant ainsi la libération des bactéries. Chez E. coli K-12, la protéine régulatrice CsrA (Carbon storage regulator A) sert d’activateur de la dispersion des biofilms dans des conditions de culture variées (Jackson et al. 2002). Sur-exprimée chez E. coli ou chez d’autres entérobactéries, cette protéine entraîne une inhibition de la formation des biofilms. Chez la souche sauvage, l’expression de la protéine diminue lors du développement du biofilm, puis augmente à nouveau dans le biofilm mature, entraînant un détachement des cellules. L’expression de CsrA est liée à la synthèse du glycogène, donc à la quantité de nutriments disponibles pour permettre cette synthèse. Par ailleurs les auteurs ont observé que l’addition de glucose au milieu bloque la dispersion du biofilm via CsrA. L’hydrodynamique a aussi un rôle important: Stoodley et al. (2001) ont montré qu’en cas de régime turbulent de gros amas de cellules peuvent se détacher. La mort des cellules du biofilm fait aussi partie du processus de renouvellement et de dispersion de la biomasse. Un mécanisme original régissant l’autorégulation de la population des biofilms est proposé par Webb et al. (2003). Les auteurs ont observé que dans un biofilm constitué de l’espèce P. aeruginosa la mort d’un grand nombre de cellules intervient régulièrement. Dans les effluents provenant du biofilm ils ont détecté un phage filamenteux capable d’infecter et de lyser une partie de la population du biofilm, tandis que l’autre partie des cellules semble résistante. Ce phage étant présent sous forme de prophage dans le génome de P. aeruginosa, les auteurs formulent l’hypothèse qu’il constituerait un mécanisme de différentiation des cellules à l’intérieur des microcolonies, facilitant la dispersion d’une souspopulation résistant à la lyse (Webb et al. 2003). I-3-Communication intercellulaire Face à une modification de leur environnement, les bactéries ont besoin de coordonner la réponse de l’ensemble de la population présente en modifiant l’expression d’un grand nombre de gènes (Bassler & Waters, 2005). La découverte de signaux de communication extracellulaires sécrétés par de nombreuses espèces bactériennes est récente. Comme dans des organismes supérieurs, l'information fournie par ces molécules est critique pour synchroniser les activités de grands groupes de cellules. Dans les bactéries, la communication chimique implique de produire, libérer, détecter, et répondre à ces signaux. Ce processus, nommé quorum sensing (QS), permet à des bactéries de surveiller l'environnement, notamment la 64 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing présence d'autres bactéries, et de modifier leur comportement à l’échelle de la population en réponse aux changements. La plupart des processus contrôlés par le quorum sensing sont improductifs une fois entrepris par une bactérie individuelle agissant seule, mais deviennent efficients une fois mis en jeu simultanément par un grand nombre de cellules. Ainsi, pour certains auteurs (Bassler & Waters, 2005), la détection du quorum confond la distinction entre les procaryotes et les eucaryotes puisqu'elle permet à des bactéries d'agir en tant qu'organisations multicellulaires. Ce système a un impact très large. Ainsi, les molécules impliquées dans le QS sont capables de moduler l’expression des gènes chez des bactéries de la même espèce mais aussi chez des bactéries appartenant à des espèces différentes (Fong et al. 2001; Riedel et al. 2001), voire même chez des espèces eucaryotes (Mathesius et al. 2003; Sperandio et al. 2003). Les bactéries produisent des molécules de signalisation diffusibles qui s’accumulent dans le milieu au cours de la croissance. Le mécanisme de quorum sensing repose sur l’interaction de ces signaux moléculaires diffusibles avec un régulateur transcriptionnel protéique qui couple l’expression de certains gènes avec la densité de la population bactérienne. Chaque cellule sera alors capable de réagir à ces véritables « phéromones » bactériennes lorsqu’une certaine densité de population est atteinte. Ce mécanisme de régulation global va alors permettre aux bactéries de coordonner rapidement l’expression de certains gènes au sein de l’ensemble de la population. Décrit pour la première fois chez Vibrio fischeri, ce phénomène a été depuis identifié chez des espèces bactériennes à Gram négatif et à Gram positif. Il est impliqué dans des processus d’adaptation physiologique et métabolique (Van Delden et al. 2001), ainsi que dans l’expression des facteurs de virulence et la formation de biofilm (De Kievit & Iglewski, 2000; Withers et al. 2001). Les systèmes mis en jeu peuvent être classés en trois grands groupes : le système LuxI/R chez les bactéries à Gram négatif, utilisant généralement des homosérines lactones comme molécule signal, le système utilisant des oligopeptides modifiés comme autoinducteurs chez les bactéries à Gram positif et enfin, des systèmes hybrides (Henke & Bassler, 2004). La figure 6 présente ces différents systèmes et les acteurs en jeu (Henke & Bassler, 2004). 65 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing Figure 6. Les trois principaux groupes de quorum sensing : LuxI/R, Oligopeptides et systèmes hybrides. Les pentagones représentent les acyl homosérines lactones (AHLs) ; les lignes les oligopeptides et les triangles l’autoinducteur 2 (AI-2). Les principaux autoinducteurs et systèmes ou contrôlés par le quorum sensing, les plus étudiés sont exposés sous chaque groupe. HPt, histidine phosphotransférase; P, phosphate ; Rr, régulateur de réponse; SHK, senseur histidine kinase (Henke & Bassler, 2004) Différentes familles de molécules signal ont donc été identifiées dont deux familles retrouvées fréquemment chez de nombreuses espèces: les auto-inducteurs de type 1(Al-1) et les auto-inducteurs de type 2 (Al-2). Les Al-1 sont essentiellement retrouvés chez des espèces à Gram négatif appartenant aux protéobactéries (De Kievit & Iglewski 2000; Whitehead et al. 2001) (Tableau 1), tandis que les Al-2 semblent plus universels (Tableau 2). 66 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing Homologues LuxR/I AhyR, AhyI AHL majeur Phénotype régulé C4-HSL AsaR, AsaI C4-HSL Protéase extra-cellulaire, formation du biofilm Protéase extra-cellulaire TraR, TraI 3-oxo-C8-HSL Conjuguasion CepR, CepI CvilR, CviI C8-HSL C6-HSL EagR, EagI 3-oxo-C6-HSL Protéase, sidérophore Antibiotiques, violacéine, exoenzymes, cyanure Inconnue CarR, ExpR ExpI (Carl) ExpR, ExpI (EchR, EchI) SdiA 3-oxo-C6-HSL Carbapeneme, exoenzymes 3-oxo-C6-HSL Pectinases Inconnue Division cellulaire Nitrosomas europaea Obesumbacterium prteus Pantoea stewartii Pseudomopnas aeruginosa Unknown OprR, OprI 3-oxo-C6-HSL 3-oxo-C6-HSL Emergance de la phase lag Inconnue EsaR, EsaI LasR,LasI RhIR, RhII (VsmR,Vsml) 3-oxo-C6-HSL 3-oxo-C12-HSL C4-HSL Pseudomopnas aureofaciens RhzR, PhzI C6-HSL Exopolysaccharide Exoenzymes, Xcp, formation du biofilm, RhlR, espaces inter-cellulaires Exoenzymes, cyanure, RpoS, lectines, pyocyanine, rhamnolipide, pili de type 4 Phenazine Pseudomopnas fluorescens Pseudomopnas syringae pv. Tabaci Ralstonia solanacearum Rhizobium etli RhzR,PhzI Inconnue Phenazine PsyR, PsyI Inconnue Inconnue SolR, SolI C8-HSL Inconnue RaiR, Rail Inconnue Restriction du nombre denodules Rhizobium leguminosarum Rhodobacter sphaeroides Serratia liquefaciens RhiR CerR, CerI 3-hyrdoxy-7-C14HSL 7-cis-C14-HSL Nodulation, bacteriocine, suivie en phase statinnaire Echappement SwrR, SwrI C4-HSL Swarming, protéase Vibrio anguillarum Vibrio ficheri Xenorhabdus nematophilus VanR, VanI LuxR, LuxI Unknown Inconnue Bioluminescence Virulence, lipase Yersinia enterocolitica Yersinia pestis Yersinia pseudotuberculosis Yersinia rukeri YenR, YenI 3-oxo-C10-HSL 3-oxo-C6-HSL 3-hyrdoxy-C4HSL or an agonist C6-HSL YpeR, YpeI YpsR, YpsI YtbR, YtbI YukR, YukI Inconnue 3-oxo-C6-HSL C8-HSL Inconnue Inconnue Motilité, clumping Inconnue Inconnue Espèces Aeromonas hydrophila Aeromonas salmonicida Agrobacterium tumefaciens Burkholderia cepacia Chromobacterium violaceum Enterobacter agglomerans Erwinia carotovora subsp carotovora Erwinia chrysanthemi Escherichia coli Inconnue Tableau 1. Homologues LuxR/Luxl, Al-1 synthétisés et phénotype régulé chez un certain nombre d’espèces bactériennes (De Kievit & Iglewski, 2000) 67 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing Espèce Fonctions régulées par luxS Génes régulés par luxS Aggregatibacter (Actinobacillus) actinomycetemcomitans Facteurs de virulence: leucotoxine, acquisition du fer afuA Borrelia burgdorferi Expression de nombreuses protéines sur gels Bidimensionnels : ErpA, -I et –N Motilité Facteurs de virulence: toxines alpha, kappa, theta Division cellulaire, traitement de l’ADN, forme de la cellule et morphologie Facteurs de virulence: sécrétion de type II, toxine Shiga, flagelles, motilité, division cellulaire Motilité (expression du flagelle) Campylobacter jejuni Clostridium perfringens Escherichia coli W3110 Escherichia coli EHEC (O 157:H7) Escherichia coli EPEC (O 127:H6) Neisseria meningitides Photorhabdus luminescens Bactériémie Biosynthèse du carbapénème pfo 242 gènes (puce ADN) Opéron LEE, stx, ptsN, sulA, flhD fliA, fliC, motA, qseA, qseBC, 404 gènes cpm Porphyromonas gingivalis Facteurs de virulence: protéase, hémagglutinine, acquisition de l’hémine Salmonella typhi Biofilms Salmonella typhimurium Système de transport AI-2 ABC Shigella flexneri Facteur de transcription impliqué dans la virulence Facteurs de virulence: hémolysine protéase virB Facteurs de virulence: toxine cholérique, pilus tcpP, tcpA, ctxAB env. 70 gènes de virulence (puce ADN) luxCDABE Streptococcuse pyogenes Vibrio cholerae Vibrio harveyi Production de lumière, morphologie des colonies uvrB, hasF speB, sagA Tableau 2. Phénotypes et gènes régulés par LuxS (Al-2) chez un certain nombre d’espèces bactériennes (Xavier & Bassler, 2003) Les deux types de molécules dérivent de la S-adénosylméthionine (SAM) (Xavier & Bassler, 2003) (figure7). Les enzymes de type Luxl forment les Al-1 à partir de la SAM et de protéines acyl-acyl-transporteurs spécifiques (Acyl-ACPs). Ces réactions produisent aussi la méthylthioadénosine (MTA) qui est ensuite transformée en 5’méthylthioribose (MTR). De nombreuses méthyltransférases agissent sur la SAM et transfèrent un groupe méthyle sur des substrats variés. Ces réactions produisent aussi la S-adénosylhomocystéine (SAH). La Pfs hydrolyse l’adénine de la SAH pour former la S-ribosylhomocystéine (SRH). LuxS agit sur la SRH et produit la 4,5-dihydroxy-2,3-pentanedione (DPD) et l’homocystéine. La DPD se cyclise pour former le pro-A12, auquel est ajouté un atome de bore pour former l’Al-2. Chez 68 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing les bactéries ne possédant pas LuxS, la SAH est détoxifiée grâce à une hydrolase qui la convertit en adénosine et homocyséine. Figure 7. Biosynthèse des homosérines lactones et des auto-inducteurs de type 2 (Xavier & Bassler, 2003) I-3-1-Le Quorum Sensing chez les bactéries à Gram négatif Il s’agit du système LuxI/luxR médié par des acyl-homosérines lactones (AHLs) produites par une synthase (I) et reconnues par un régulateur (R). A faible densité cellulaire, la synthase est également faiblement exprimée. Les AHLs vont s’accumuler dans le milieu extra-cellulaire au cours de la croissance et lorsque leur concentration atteint un seuil, vont interagir avec leur récepteur spécifique. La formation du complexe récepteur/AHL entraîne la modulation de l’expression des gènes cibles dont le gène de la synthase, d’où le nom d’autoinducteurs donné aux AHLs. Cette boucle d’auto-induction conduit à l’activation du système chez les bactéries voisines, expliquant la notion de réponse coordonnée de l’ensemble de la population. 69 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing I-3-1-1-Les auto-inducteurs de type 1: acyl-homosérines lactones (AHLs) Ces auto-inducteurs de type 1 sont composés d’un noyau lactone sur lequel est greffé une chaîne N-acyl dont la longueur varie de 4 à 16 carbones, et qui peut être substituée par un –OH, un –O ou un –H en position 3 (Fuqua & Greenberg, 2002) (Tableau 3). Le mode de transport vers le milieu extra-cellulaire différerait en fonction de la longueur de la chaîne acyl. Les AI-1 ont pour la première fois été mis en évidence chez Vibrio fischeri, espèce symbiotique de nombreux poissons et calmars. Ces bactéries colonisent l’organe lumineux de leur hôte, à l’intérieur duquel elles peuvent se multiplier en grand nombre. Quand la population bactérienne, et donc la quantité de molécule signal est suffisamment importante, il y a activation de la luminescence de V. fischeri. Chez cette espèce l’Al-1 (3-oxo-C6homosérine lactone) est synthétisé grâce au produit du gène luxl, et il diffuse librement à travers les membranes de la cellule. Le récepteur est encodé par luxR, c’est un activateur transcriptionnel cytoplasmique. O X R N H O 70 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing R CH2CH2CH2 X 0 CH3CH2CH2 S CH3COCH2 O PhCH2COCH2 O CH3(CH2)4 O CH3(CH2)4 S CH3(CH2)2COCH2 O CH3(CH2)2COCH2 O CH3(CH2)2COCH2 S CH3(CH2)6 O CH3(CH2)4COCH2 O CH3(CH2)8 O CH3(CH2)6COCH2 O CH3(CH2)10 O CH3(CH2)8COCH2 O CH3(CH2)12 O CH3(CH2)10COCH2 O Nom chimique N-Butanoyl-L-homosérine lactone N-Butanoyl-L-homosérine thiolactone N-(3-Oxobutanoyl)-Lhomosérine lactone N-Benzoylaceryl-Lhomosérine lactone N-Hexanoyl-L-homosérine lactone N-Hexanoyl-L-homosérine thiolactone N-(3-Oxohexanoyl)-Lhomosérine lactone N-(3-Oxohexanoyl)-Dhomosérine lactone N-(3-Oxohexanoyl)-Lhomosérine thiolactone N-Octanoyl-L-homoserine lactone N-(3-Oxo-octanoyl)-Lhomosérine lactone N-Decanoyl-L-homoserine lactone N-(3-Oxo-octanoyl)-Lhomosérine lactone N-Decanoyl-L-homosérine lactone N-(3-Oxododécanoyl)-Lhomosérine lactone N-Tetradecanoyl-Lhomosérine lactone N-(3-Oxotetradécanoyl)-Lhomosérine lactone Abréviation BHL BHL OBHL BAHL HHL HHT OHHL (D)OHHL OHHT OHL OOHL DHL ODHL dDHL OdDHL rDHL OrDHL Tableau 3. Structure des auto-inducteurs (McClean et al. 1997) I-3-1-2-Les synthases Trois familles de synthases d’acyl-HSL ont été décrites en fonction de leur homologie de séquence. La classe I regroupe les enzymes possédant une similarité avec LuxI de V. fischeri (Fuqua & Greenberg, 1998). La classe II regroupe les enzymes LuxM, AinS et VanM (Milton et al. 2001). La classe III est représentée par HdtS, isolé de P. fluorescens (Laue et al. 2000). Quelque soit l’enzyme considérée, le mécanisme de synthèse des AHSL est globalement identique. Ces synthases catalysent la liaison de la S-adénosyl-méthionine avec la chaine d’acide gras d’une acyl-acyl-carrier protein (acyl-ACP). 71 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing 1-3-1-3-Les régulateurs R Deux classes de régulateurs ont été décrits: - Classe I ou de la famille LuxR qui agissent sous forme dimérique et sont constitués d’un domaine de liaison à l’AHLs en partie N-terminale et d’un domaine régulateur de la transcription avec un motif de fixation à l’ADN. La liaison AHLs/régulateur rend le domaine régulateur accessible et fonctionnel. - Classe II, actuellement observée chez le genre Vibrio et constituée de protéines homologues aux senseurs-régulateurs hybrides intervenant dans les systèmes de régulation à deux composants. Les systèmes de type LuxI/R paraissent relativement spécifiques d’espèce. Cependant, des mécanismes de communication inter-espèces ont également pu être mis en évidence. I-3-2-Communication inter-espèces: signal AI-2 et synthèse LuxS En 1999, Surette & Bassler ont mis pour la première fois en évidence l’existence d’un système de communication inter-espèces (entre E. coli, S. typhimurium et V. harveyi), différent de celui impliquant les AHLs ou les oligopeptides. Depuis, ce type de signal, dénommé AI-2 a été décrit aussi bien chez des bactéries à Gram + que chez des bactéries à Gram -, avec une voie de synthèse identique et la nécessité de la présence de la protéine LuxS. Ce signal serait impliqué dans la formation de biofilms mixtes et dans la régulation de facteurs de virulence entre espèces (Fong et al. 2001; McNab et al. 2003). Le rôle des auto-inducteurs de type 2 dans les processus de formation et de maturation des biofilms a essentiellement été étudié dans le cadre des biofilms formant la plaque dentaire. De nombreuses espèces isolées à partir de cet écosystème sont capables de sécréter des Al-2 (Fong et al. 2001). Streptococcus mutans est une espèce Gram positif cariogène qui possède un gène luxS codant pour un Al-2 important dans la formation du biofilm. Un mutant luxS - forme des structures granulaires dispersées plutôt qu'un biofilm d'aspect lisse et confluent observé chez la souche sauvage (Merritt et al. 2003). Le cas de Vibrio cholerae est particulier car les deux systèmes Al-1 et Al-2 coexistent de la même façon que chez V. harveyi. Cette co-existence se traduit par l'existence de cascades de régulation faisant intervenir des complexes communs aux deux régulateurs. Le 72 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing complexe LuxO joue un rôle charnière dans ce système. Lorsque la densité cellulaire est faible il y a phosphorylation de LuxO qui en retour active un répresseur X (inconnu) qui réprime l'expression de hapR (homologue de luxR de V. harveyi). V. cholerae exprime alors un phénotype virulent et est à même de former des biofilms (Hammer & Bassler, 2003). Inversement lorsque la densité cellulaire (donc la quantité d'autoinducteurs) est importante, les voies de signalisation entraînent une déphosphorylation de LuxO, hapR est alors activé et V. cholerae exprime un phénotype non virulent et incapable de former des biofilms, mais exprime en revanche une hémagglutinine protéase. Duan et al. (2003) ont observé, lors d’infections pulmonaires par P. aeruginosa chez le rat, des lésions plus importantes en présence de flore oropharyngée. I-3-3-Quorum Sensing chez Pseudomonas aeruginosa Le Quorum Sensing est un système de régulation primordial dans l’expression de la virulence de P. aeruginosa. En effet, son impact a été démontré à différents niveaux, de la phase d’adhésion à la formation du biofilm, dans l’expression des facteurs de virulence et dans la persistance de la bactérie au niveau pulmonaire (Imamura et al. 2005; Smith & Iglewski, 2003). Les auto-inducteurs mis en évidence pour la communication inter-cellulaire chez P. aeruginosa correspondent à des AHLs et des molécules proches des quinolones (Pseudomonas Quinolone Signal : PQS) (Juhas et al. 2005) (Figure 8). Figure 8. Structures des AHLs et de PQS chez P. aeruginosa (Juhas et al. 2005) Chez P. aeruginosa, deux systèmes effecteur/récepteur impliquant les AHLs coexistent et interviennent dans la régulation de l'expression d'un très grand nombre de gènes 73 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing (Figure 9). Le système LasI/R fait intervenir une 3-oxo-C12-homosérine lactone (3O- C12-HSL), le système RhlI/R une C4-homosérine lactone (C4-HSL). C4-HSL diffuse librement à travers la structure pariétale bactérienne, alors que la 3-oxo-C12-HSL fait intervenir un transport actif par pompes d’efflux (Pearson et al. 1999). LasI, appartenant à la famille des synthases de type LuxI, synthétise la 3-oxo-C12HSL (Pseudomonas autoinducer 1: PAI1) qui se lie au régulateur LasR, homologue de LuxR (Gambello & Iglewski, 1991; Pearson et al. 1994). Le couple LasR/PAI1 régule l’expression de nombreux gènes, dont notamment ceux correspondant à des facteurs de virulence comme LasA, LasB et l’exotoxine A. Par ailleurs, il régule positivement certains gènes impliqués dans l’appareil de sécrétion de type II, couplant ainsi l’expression et l’export de certaines toxines (Smith & Iglewski, 2003). La fixation de PAI1 sur LasR induit également une activation de lasI créant une boucle d’auto-induction (Seed et al. 1995). Le second système de régulation est codé par les gènes rhlI et rhlR. RhlI permet la synthèse de PAI2 ou C4-HSL (Ochsner & Reiser, 1995) qui se lie au régulateur RhlR. L’activation de ce dernier permet la régulation de gènes impliqués dans la synthèse des rhamnolipides et la production de métabolites secondaires, tels que la pyocyanine. Ces deux systèmes interagissent, et il existe une hiérarchie dans cette interaction: LasI/R est requis pour l'induction de rhlI/R et certains promoteurs reconnus par RhlR peuvent aussi être reconnus par lasR (Fuqua & Greenberg, 2002). La régulation de ces systèmes fait appel à différents mécanismes; ainsi les synthases produisent d’autres homosérines que PAI1 et PAI2 capables de moduler les interactions autoinducteur-récepteur (Pearson et al. 1994; Winson et al. 1995); de même PAI1 est capable d’entrer en compétition avec PAI2 pour la liaison à RhlR, résultant en un complexe inactif (Pesci & Iglewski, 1997). 74 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing Figure 9. Mécanisme moléculaire du Quorum sensing chez P. aeruginosa. Deux systèmes de Quorum sensing ont été identifiés chez P. aeuginosa : le système las et rhl. Le système est constitué d’un gène régulateur lasR codant pour la protéine LasR, d’un gène lasI codant pour une synthase auto-inductrice LasI participant à la synthèse d’une petite molécule de la famille des homosérines lactones : 3-oxo-C12-HSL. Le complexe LasR/3-oxo-C12-HSL est activateur transcriptionnel de gènes de virulence (indiqué en bas de la figure) et de lasI. Selon le même modèle, le système rhl est constitué de gènes rhlR, rhlI et d’une autre HSL : C4-HSL. Ce système active des gènes en commun avec le système las et propre comme le rhamnolipide. Le système las contrôle le système rhl. Le système las est contrôlé négativement par le produit du gène rsaL et positivement par GacA et Vfr. Récemment, 97 gènes dont la majorité ont une fonction hypothétique viennent d’être impliqués dans le QS (Ruimy & Andremont, 2004) Les travaux de Davies et al. (Davies et al. 1998) sur les biofilms de P. aeruginosa indiquent l’implication de signaux intercellulaires de type « quorum-sensing » (homosérines lactones) dans le développement de cette structure. Une souche sauvage de P. aeruginosa et un mutant lasI sont capables d’adhérer et de proliférer sur une surface de verre. Cependant, le biofilm formé par le mutant présente une architecture très différente, beaucoup plus uniforme et plus fine, indiquant que ces systèmes participent à la différenciation finale. L’hypothèse est donc l’induction d’une différenciation structurale du biofilm en liaison avec une production suffisante du signal «quorum-sensing » par la biomasse. Les homosérines lactones produites sont alors capables d’activer différents gènes de virulence. 75 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing Figure 10. Gènes cibles du QS de P. aeruginosa (Lazdunski, 2003) En fait, la régulation de l’expression des différents gènes est relativement complexe (Figure 10) et ce à deux niveaux: - Certains gènes vont être régulés par un seul des deux AI, d’autres nécessitent les deux AI simultanément pour voir leur expression modifiée, - L’organisation en cascade des deux systèmes du QS se traduit par une expression séquentielle de gènes, à des stades différents de la croissance bactérienne et de l’organisation de la population (Wagner et al. 2003, 2004), conduisant à des activités précoces ou tardives lors de l’infection. Contrairement aux deux systèmes précédents, pour lesquels les concentrations en AHLs sont maximales lors de la transition entre la phase exponentielle et la phase stationnaire de croissance, la concentration en PQS dans le milieu extra-cellulaire est maximale à forte densité cellulaire (McKnight et al. 2000). En fait, la synthèse de PQS est sous la dépendance des systèmes LasI/R (effet positif) et RhlI/R (effet négatif) qui contrôlent l’expression du gène pqsR (Wade et al. 2005). Le régulateur PqsR contrôle l’expression de nombreux gènes impliqués dans la virulence dont ceux des opérons phnAB et pqsABCDE (Déziel et al. 2005; Wade et al. 2005). Les trois systèmes de communication inter-cellulaire décrits sont donc imbriqués et impliqués dans la pathogénicité de P. aeruginosa. 76 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing A ce jour, aucun signal de type AI-2 n’a été mis en évidence chez P. aeruginosa. Cependant, cette espèce est capable de répondre au signal AI-2 par expression de gènes coudant pour certains facteurs de virulence, comme LasB et l’exotoxine T (Duan et al. 2003). Enfin, il faut souligner le rôle du facteur de transcription sigma alternatif RpoS, classiquement mis en jeu à l’entrée en phase stationnaire de croissance et lors de différents stress. RpoS est activé par RhlR couplé à la C4-HSL et stimule en retour la transcription de LasR et de rhlR (Schuster et al. 2004). Un autre facteur sigma alternatif semble être impliqué dans la régulation du QS. Il s’agit de RpoN, responsable de l’adaptation du métabolisme lors d’une carence en azote et qui serait capable de réguler positivement RhlI en fonction de l’environnement nutritionnel (Thompson et al. 2003). Ceci conduirait à une régulation de certains gènes impliqués dans la virulence, dont la formation des pili ou la production d’alginate (Ishimoto & Lory, 1989; Kimbara & Chakrabarty, 1989). D’autres systèmes pourraient être impliqués dans la régulation du QS, comme le système de signalisation impliquant les polyphosphoguanosines synthétisées par la protéine RelA (Van Delden et al. 2001). Les mécanismes régulant positivement le QS comprennent un système à deux composants impliquant les protéines LemA et GacA (Reimmann et al. 1997) et un système utilisant l’AMPc (Vrf) (Albus et al. 1997). GacA est un régulateur de réponse global, appartenant au système à deux composants GasS/GasA. Ce système contrôle l’expression des trois gènes lasR, rhlR et qscR et la production de nombreux facteurs de virulence en fonction des signaux de l’environnement. Le circuit de régulation dépendant de l’AMPc et de Vfr implique parallèlement que la régulation des gènes du QS est également sous la dépendance du statut énergétique et métabolique de la cellule (Bleves et al. 2005). Un autre régulateur, QscR, réprime l’expression des gènes QS dépendant en phase exponentielle de croissance (Chugani et al. 2001) en formant des dimères avec LasR et RhlR (Ledgham et al. 2003). D’autres systèmes de régulation négatifs ont été observés, allant de la production de compétiteurs (protéine RsaL capable de se fixer sur le promoteur de lasI) (De Kievit et al. 1999) à la modification de la perméabilité des membranes bactériennes et à la sécrétion de lactonases capables de dégrader les AHLs (Fagerlind et al. 2003; Aendekerk et al. 2005; Köhler et al. 2001). 77 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing Le QS constitue ainsi un système de régulation de la réponse adaptative bactérienne, dépendant de la densité bactérienne mais également d’autres facteurs, et dont l’impact est très large. Les Al-1 ont un rôle essentiel dans la régulation de la virulence de la bactérie in vivo: chez un modèle animal, des mutants déficients en Acyl Homosérine Lactone (AHL) sont nettement moins virulents lors d'essais d'infections pulmonaires ou d'infections sur brûlures sévères et lors d'infections pulmonaires aiguës (Rumbaugh et al. 2000). Enfin lors de l'infection expérimentale de Dictyostelium discoideum par P. aeruginosa, les mutants rhl présentent aussi une virulence atténuée par rapport à la souche sauvage, tandis que les mutants las restent virulents (Cosson et al. 2002). Les techniques récentes d’étude des protéines (électrophorèse bi-dimensionnelle) ou des gènes exprimés ont permis de mettre en évidence 27 protéines directement régulées (Arevalo-Ferro et al. 2003) et 616 gènes (soit plus de 10% des cadres ouverts de lectures de P.aeruginosa (Wagner et al. 2003) directement ou indirectement régulés via le système de quorum sensing. I-3-4-Quorum Sensing, biofilm et infections à P. aeruginosa La capacité de P. aeruginosa à former des biofilms in vitro et in vivo a conduit à considérer ce mode de vie comme une étape clé dans certains processus infectieux à P. aeruginosa (Ruimy & Andremont, 2004). Ainsi, au niveau pulmonaire, de nombreux patients peuvent présenter une étape de colonisation. Le développement d’une forme biofilm, avec multiplication des bactéries adhérées, correspond au passage au stade infection. Différents travaux ont mis en évidence le lien entre QS et pathologie liée à P. aeruginosa. Ainsi, dans le modèle de pneumopathie à P. aeruginosa chez la souris nouveaunée, la souche PAO1 produit des lésions pulmonaires inflammatoires avec un infiltrat de polynucléaires. Le mutant correspondant lasR est responsable d’une pneumonie moins sévère, avec une mortalité réduite (Pearson et al. 2000; Tang et al. 1996). De manière globale, une réduction de la virulence est observée chez les mutants affectant les gènes du QS. La même implication du QS est notée pour des modèles d’infection cutanée à P. aeruginosa (Rumbaugh et al. 2000). Lors d’une étude récente sur souris C57BL/6 instillées par un inoculum de P. aeruginosa inclut dans des billes d’agarose, Pierre et al. (2008) ont étudié la cinétique d’expression de trois gènes de virulence de P. aeruginosa appartenant à des systèmes de 78 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing régulation différents (exoS, lasI et algD) durant les 7 premiers jours de l’infection. Les auteurs ont observé une diminution progressive de l’expression du gène exoS et une augmentation de l’expression des gènes algD et lasI. Ces observations sont en accord avec une perte progressive de la fonctionnalité du système de sécrétion de type III et un développement du phénotype mucoïde avec production d’alginate au cours de l’infection. Les principales fonctions régulées par les systèmes QS et impliquées dans la pathologie de P. aeruginosa sont présentées dans le tableau 4 (Juhas et al. 2005). Contrôle par las Contrôle par rhl Contrôle par PQS Synthèse de PQS Système rhl Synthèse de PQS Système rhl Rhamnolipides Rhamnolipides Formation de Biofilm Formation de Biofilm Protéase alcaline Protéase alcaline Elastase Elastase Elastase Pyocyanine Pyocyanine Lipase Lipase Lectines A et B Cyanure d’Hydrogène Cyanure d’Hydrogène Sécrétion de Xcp Sécrétion de Xcp Lectines A et B Chitinase RpoS Exotoxine A Neuraminidase Pvds-reg. endoprotéase Catalase Superoxyde dismutase Aminopeptidase Swimming Exoenzyme S Swarming Swarming Twitching Twitching Tableau 4. Fonctions régulées par le quorum sensing chez P. aeruginosa (Juhas et al. 2005) La capacité à former des biofilms de P. aeruginosa représente la principale cause de persistance des pneumopathies chez les patients mucoviscidosiques (Costerton et al. 1999). Lors de la formation du biofilm, la quantité d'Al-1 ne peut être suffisante pour déclencher l'activation de l'expression de gènes que lorsque les bactéries sont déjà nombreuses Davies et al. (1998) ont observé la formation de biofilms chez des mutants lasl et rhl de P. 79 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing aeruginosa, montrant que lors des étapes précoces de la formation du biofilm les deux mutants étaient capables d'adhérer au support et de former des micro-colonies semblables à celles observées avec la souche sauvage. En revanche, pendant la phase de maturation seul le mutant rhl formait des biofilms semblables à ceux observés avec la souche sauvage, tandis que le mutant las formait des biofilms moins épais, sensibles à l'action du SDS 0.2%. L'addition d'Al-1 dans le milieu restaure le phénotype sauvage. L'étude de Sauer et al. (2002) a permis de distinguer cinq étapes différentes lors du développement de P.aeruginosa sous forme de biofilms en milieu minimum: l'attachement réversible, l'attachement irréversible, deux étapes de maturation et la dispersion (Sauer et al. 2002). A chacune de ces étapes correspond l'expression de phénotypes particuliers, différant entre eux par l'expression d'au moins 500 protéines. Par ailleurs les auteurs ont aussi observé que l'expression de lasI est plus importante dans les étapes de maturation du biofilm. Le mutant lasI présente une matrice exopolysaccharidique nettement différente de celle observée chez la souche sauvage: EPS essentiellement en surface des cellules, ne remplissant pas les espaces interstitiels du biofilm. L'étude récente de Davey et al. (2003) confirme et apporte des explications à ces observations. Elle semble démontrer que la différentiation du biofilm en une forme mature "vascularisée" grâce à la formation de canaux aqueux serait due à la sécrétion de rhamnolipide (biosurfactant) par P. aeruginosa. Le rhamnolipide ne serait pas nécessaire à la formation de canaux, en revanche il empêcherait la colonisation de ces canaux par les cellules en phase planctonique et pourrait avoir un rôle dans le détachement de micro-colonies du biofilm. L'expression du gène codant pour le rhamnolipide étant régulée par les systèmes Rhll-RhlR et Lasl-LasR, ces observations permettent d'expliquer les études précédentes (Espinosa-Urgel, 2003). L'importance des Al-1 dans la formation des biofilms a été mise en évidence chez d'autres espèces : Chromobacterium violaceum (Martinelli et al. 2004), Aeromonas hydrophila (Lynch et al. 2002), Burkholderia cepacia (Conway et al. 2002),… Chez ces espèces, les AI-1 interviennent aussi dans les étapes de maturation des biofilms. Au niveau des alvéloles pulmonaires, cette structuration en biofilm est primordiale. La maturation peut ainsi se traduire par une calcification progressive expliquant l’inefficacité des défenses de l’hôte, ainsi que des thérapies chimiques (Figure 11) (Costerton et al. 2003). 80 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing Figure 11. Représentation schématique des stratégies de défenes au niveau pulmonaire: a) La surface de l’épithélium est « surveillée » par des PMNs et des macrophages, qui phagocytent les bactéries planctoniques rapidement et facilement. b) Les phagocytes alvéolaires sont incapables de phagocyter les bactéries présentes sous forme de biofilm, même si celles-ci sont marquées par des anticorps spécifiques. c) Les fragments de biofilm croissent et bourgeonnent dans le poumon colonisé et libèrent occasionnellement des cellules planctoniques qui réagissent avec des anticorps et sont phagocytées. d) Le biofilm mature atteint un équilibre avec le système immunitaire; des parties de la communauté bactérienne se « calcifient » pour former un « réservoir » à long terme. (Costerton et al. 2003) Parallèlement, Riedel et al. (2001) ont mis en évidence la possibilité d'une communication entre espèces bactériennes d'un biofilm via un Al-1. Ils ont étudié des biofilms intrapulmonaires chez la souris. Ces biofilms étaient constitués de deux espèces: P. aeruginosa et B. cepacia (Riedel et al. 2001), qui sont fréquemment isolées lors d'infections pulmonaires chez des patients atteints de cystite fibreuse. Lors de ces infections, P. aeruginosa se développe dans les secrétions bronchiques et forme des structures apparentées aux biofilms, sécrétant notamment des homosérines lactones de type 1 (Singh et al. 2000). Les auteurs ont montré que les homosérines sécrétées par P. aeruginosa peuvent réguler l'expression de protéases de B. cepacia impliquées dans la virulence, tandis que les homosérines serétées par B. cepacia n'interagissent pas avec P. aeruginosa (Riedel et al. 2001). L’action du QS peut également s’exprimer au niveau de l’hôte. Ainsi, Williams et al. ont démontré en 2004 que les AI de P. aeruginosa sont capables d’altérer la réponse 81 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing immunitaire sur cellules eucaryotes. Ainsi, la 3-oxo-C12-HSL stimule la production d’IL8 par les cellules épithéliales pulmonaires (Smith et al. 2002) et influence également le processus d’apoptose des macrophages et polynucléaires neutrophiles (Tateda et al. 2003). Différentes études cliniques ont été réalisées afin de démontrer l’importance du QS dans les infections broncho-pulmonaires à P. aeruginosa chez des patients mucoviscidosiques. Storey et al. (1998) ont ainsi démontré que les niveaux des trancrits dans les expectorations de lasR et de lasI sont corrélés entre eux et avec ceux de toxA, lasA et lasB. De la même manière, Erickson et al. (2002), Geisenberger et al. (2000) et Singh et al. (2000) ont démontré la présence des deux AHLs dans les expectorations et les biopsies transbronchiques de la plupart des patients atteints de mucoviscidose. L’ensemble de ces données démontre le lien entre QS, formation de biofilm et pneumopathies à P. aeruginosa et constitue l’introduction à une nouvelle approche thérapeutique ciblée sur le QS et/ou la formation de biofilm. Les travaux de Favre-Bonté et al. (2002) démontrent un ratio C4-HSL/3-oxo-C12HSL supérieur à 100 au niveau des bronches infectées de patients mucoviscidosiques, soulignant l’importance d’un travail sur les analogues de la C4-HSL. I-3-5-Quorum Sensing: cible potentielle dans le traitement des infections à P. aeruginosa I-3-5-1-Echecs thérapeutiques et résistance P. aeruginosa est une bactérie naturellement très résistante aux antibiotiques et s'adaptant rapidement aux attaques médicamenteuses. Ainsi, sans sélection ni renforcement par des antibiothérapies antérieures, il ne sera souvent sensible qu’à quelques antibiotiques: ticarcilline/acide clavulanique, gentamicine, ciprofloxacine, ceftazidine, et pipéracilline seule ou avec ajout de tazobactam. Si l'infection survient chez un patient qui a récemment reçu plusieurs antibiotiques, la bactérie sera vraisemblablement encore plus résistante et d'autant plus dangereuse. La résistance de P. aeruginosa aux antibiotiques est liée à l’existence ou l’apparition de différents mécanismes : production de β-lactamases, sélectivité ou modification des porines, pompes d’efflux notamment dans sa forme biofilm, expulsant activement les composants antimicrobiens (Aeschlimann, 2003; De Kievit et al. 2001; Poole, 2001). 82 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing La résistance naturelle ou acquise de P. aeruginosa n’explique pas à elle seule les échecs thérapeutiques observés. Dans la revue présentée par Mayaud & le Groupe ECRIR en 2007, les principes thérapeutiques préconisés sont: - « le recours à une association d’antibiotiques à posologie élevée et guidée par l’antibiogramme au moment de la primo-colonisation à P. aeruginosa et des périodes d’exacerbation aiguë, - l’administration récurrente d’antibiotiques, quelle que soit la modalité, nécessitant une attention particulière aux effets secondaires. » Ce consensus actuel repose donc sur l’idée de détecter au plus tôt la primocolonisation à la période où l’éradication est jugée encore possible et de la traiter pour éviter le passage à la chronicité. Cependant, cette approche thérapeutique reste un « pis-aller » dans la mesure où les échecs restent fréquents, que ce soit en terme d’éradication de P. aeruginosa ou de limitation de passage à la chronicité (Smith et al. 2003). Dans tous les cas, l’antibiothérapie est donc associée à des mesures d’hygiène (limitation des contaminations d’origine environnementale) et d’autres prises en charge (kinésithérapie,…). L’absence de réponse à un traitement théoriquement adapté (antibiogramme) doit laisser suspecter une perte de sensibilité des bactéries sous forme biofilm. Cette résistance des bactéries en biofilm est très étendue puisqu’elle concerne aussi bien les défenses immunitaires que les traitements antimicrobiens au sens large qu’ils soient chimiques (antibiotiques, antiseptiques, désinfectants) ou physiques (UV, température,…) (Costerton 1984; Wai et al. 1998). Ce phénomène de résistance concerne tous les types de biofilms, à différents stades, que ce soit sur biofilm mature (Saby et al. 2001), ou dès la phase d’adhésion initiale (Tresse et al. 1998). La limitation des transferts de masse au sein de la matrice d’exopolymères a été largement mise en cause dans cette perte de sensibilité, ainsi que les modifications de vitesse de croissance bactérienne. Cependant, l’apparition de nouveaux concepts concernant les changements physiologiques des bactéries incluses et leur régulation génétique mettent en cause d’autres phénomènes, tels que des modifications de structure pariétale et des cibles des antimicrobiens. La matrice exopolysaccharidique peut exclure et/ou influencer la pénétration des agents antimicrobiens (Darouiche et al. 1994; Nichols, 1991). Il a également été démontré que la partie abiotique du biofilm joue un rôle dans la résistance en raison de son effet de neutralisation sur 83 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing beaucoup de composés. La complexité, ainsi que la nature fortement hydrophile et polyanionique du matériel extra-cellulaire intervient dans les problèmes de transfert de molécules, ainsi que de transfert de chaleur jusqu’au(x) cible(s) bactérienne(s). Au niveau des canaux aqueux, le transfert est favorable aux molécules hydrophiles. Ici, la taille intervient relativement peu si l’on considère que même des billes de polystyrène de 0,3µm sont capables d’atteindre la surface colonisée (Stewart et al. 2000). Parallèlement, les charges négatives des exopolymères limiteraient la diffusion de molécules chargées positivement, ce qui est le cas par exemple des aminoglycosides (Hoyle & Costerton 1991). Le rôle des exopolymères dans le phénomène de résistance des biofilms a été démontré par différents travaux. Le changement de substrat carboné (nature et/ou concentration) se traduit par une modification de la densité des exopolysaccharides (Samrakandi et al. 1997) et de la sensibilité de biofilms d’E. coli et de P. aeruginosa (souche mucoïde et son mutant non muqueux) (Marty et al. 1992) à l’hypochlorite de sodium et à la monochloramine. L’addition de Ca2+ lors de la formation de biofilm à P. aeruginosa se traduit également par une augmentation de la résistance, en liaison avec une modification de synthèse des exopolymères (Deretic et al. 1990), voire de structure de l’alginate (Hoyle & Costerton, 1991). Enfin, les différents travaux de Alasri (1992) et Samrakandi (1996) indiquent que le niveau de résistance augmente avec l’âge du biofilm, démontrant une évolution permanente de la structure, que ce soit en termes de synthèse d’exopolysaccharides, d’accumulation locale de matières organiques (Xu et al. 1996) et minérales (Anwar et al. 1992b) ou de modifications du métabolisme bactérien. Cependant, Jass et al. (1990) ont démontré une résistance à la pipéracilline et la ticarcilline au sein des biofilms malgré des concentrations locales théoriquement efficaces ce qui sous-entend l’intervention d’autres paramètres dans le phénomène de résistance des biofilms. Les modifications phénotypiques des bactéries liées à la formation de biofilm et à la réponse de type QS ont ainsi plus récemment été impliquées dans la perte de sensibilité aux désinfectants et aux antibiotiques. L’adhésion et la structuration des biofilms se traduisent par des modifications de taille, de profils des protéines membranaires (Tresse et al. 1998), d’hydrophobicité de surface des cellules bactériennes, spécifiques d’espèce (Campanac et al. 2002). Différents travaux soulignent le parallèle entre ces modifications et la diminution de sensibilité des bactéries du biofilm. La diminution du taux de croissance a été corrélée à la résistance des biofilms à certains antibiotiques (β-lactamines, tobramycine, quinolones), ainsi qu’à certains biocides (ammoniums 84 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing quaternaires, phénols, biguanides) (Allison et al. 1990, Brown et al. 1998, Gilbert et al. 1990). Par ailleurs, dès 1995, Costerton indiquait que les changements phénotypiques observés pour les biofilms à P. aeruginosa sont sous la dépendance d’un facteur sigma similaire à ceux régulant la sporulation, la réponse au(x) stress, ainsi que les variations de phase « rough-smooth ». Ce facteur sigma est impliqué dans la régulation du gène algC intervenant dans la synthèse d’alginate et exprimé très rapidement après la phase d’adhésion (Davies et al. 1993), indiquant que la simple adhésion induit des changements drastiques de synthèse protéique et par là-même de cibles potentielles pour les antimicrobiens. Les travaux de Tresse et al. (1998) démontrent que l’immobilisation d’E. coli se traduit par une modification de la composition en protéines de la membrane externe, caractérisée par une sous-expression de OmpF. Celle-ci pourrait alors, pour partie, expliquer la résistance des biofilms aux antibiotiques hydrophiles. De la même manière, la diminution d’expression d’ompF pourrait être impliquée dans la résistance à certains biocides (Campanac et al. 2002). Pour Tresse et al. (1998) et Vidal et al. (1998), les modifications observées (sous-expression des porines, synthèse des curli) correspondent à une réponse de la bactérie aux conditions environnementales à l’interface eau-matériau (Brown et al. 1985; Costerton, 1998). La structuration finale du biofilm ou sa maturation semble également jouer un rôle clé dans la résistance. Ainsi, Davies et al. (1998) notent un détachement du biofilm P. aeruginosa mutant lasI après 5 minutes de contact avec 0,2 % de SDS, alors que ce traitement n’a aucun effet sur le biofilm formé par la souche sauvage et exprimant normalement le système « quorumsensing » (Chapitre I-2). Cette notion de résistance des bactéries en biofilm et notamment de P. aeruginosa lors de la colonisation progressive des poumons de patients atteints de mucoviscidose explique le développement de nouvelles approches. Des approches vaccinales ont ainsi été envisagées vis-à-vis de nombreux facteurs de pathogénicité exprimés par P. aeruginosa (Kipnis et al. 2006). Le rôle central du QS dans l’expression de ces facteurs a conduit à considérer celui-ci comme une cible thérapeutique de choix (Le Berre et al. 2006). I-3-5-2- Quorum Sensing: nouvelle cible thérapeutique Le traitement traditionnel des maladies infectieuses est basé sur les composés qui visent à tuer ou empêcher la croissance bactérienne planctonique. Les problèmes majeurs avec cette approche sont le développement fréquemment observé de la résistance aux composés 85 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing antimicrobiens et l’inadéquation entre l’efficacité observée in vitro sur bactéries planctoniques et in vivo sur bactéries en biofilm. La découverte des systèmes de communication inter-bactéries, qui orchestrent des événements temporels importants pendant le processus infectieux, a permis d’envisager des moyens originaux d'améliorer la gestion de l'infection bactérienne différents de la simple notion d'inhibition de croissance. A l’heure actuelle, trois cibles potentielles sont envisagées (Ruimy & Andremont, 2004): - la synthèse et l’activité des HSL - la formation des complexes LasR et RhlR avec les HSL correspondantes - la transcription de lasR/lasI et rhlR/rhlI par les activateurs GacA et Vfr. Des composés capables d’interagir au niveau de la signalisation bactérienne ont ainsi pu être caractérisés (Hentzer & Givskov, 2003). Le cas le plus typique est celui des macrolides, notamment l’azithromycine, antibiotiques non anti-pyocyaniques, qui sont maintenant présentés en tant que traitement efficace dans les infections à P. aeruginosa chez les patients atteints de mucoviscidose. L’efficacité observée n’est liée ni à un effet inhibiteur de croissance, ni bactéricide, mais associe certainement différents modes d’action. Ainsi, l’azithromycine jouerait un rôle antiinflammatoire et, du fait de son action sur la synthèse protéique, modulerait la production de certains facteurs de virulence par P. aeruginosa. Plus récemment, son rôle a été mis en cause en tant qu’inhibiteur du QS et du biofilm (Tateda et al. 2001). Le traitement par azithromycine a ainsi été associé à une amélioration clinique pour des patients avec des infections de plus de 6 ans et chroniquement atteints par P.aeruginosa (Saiman et al. 2003). Van Delden et al. (2003) ont démontré une interaction entre l’azithromycine et la C4-HSL, remettant en cause le rôle secondaire donné à cette HSL dans la formation du biofilm. Par ailleurs, l’instabilité des AHL notamment à pH alcalin, avec lactonolyse, a été mise à profit. Ainsi, plusieurs espèces bactériennes dont Bacillus sp. possèdent naturellement des lactonases capables de cliver le cycle des AHLs (Dong et al. 2002). L’introduction du gène aliA codant pour une lactonase dans une souche de P. aeruginosa a été réalisée. Son expression conduit à une diminution de C4-HSL et de 3-oxo-C12-HSL, limitant la transcription des facteurs de virulence. Cependant, cette approche est limitée par la réversibilité de la réaction et par la taille des enzymes rendant difficile leur utilisation par voie 86 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing systémique. D’autres approches concernent l’utilisation d’anticorps anti-3-oxo-C12-HSL (Smith et al. 2003) ou la modification du métabolisme des acides gras (Hoang et al. 1999). Une voie potentielle d’inhibition du QS consiste en l’utilisation d’oligonuléotides antisens capables de s’hybrider aux ARNm des gènes lasR, rhlR ou rhlI, technique encore peu appliquée aux bactéries. Par ailleurs, la démonstration de l’intervention d’autres facteurs de régulation du QS ouvre la voie à de nouvelles perspectives (Ruimy & Andremont, 2004). Enfin, la dernière approche concerne l’inhibition de la formation des complexes LasR ou RhlR avec les AHL correspondantes. Différents antagonistes ont été mis en évidence et évalués sur la virulence de P. aeruginosa (Smith et al. 2003). Les premières découvertes dans ce domaine sont issues du monde marin. Au début des années 1990, Peter Steinberg s’est étonné de voir la capacité de l’algue marine Delisea pulchra à rester libre de toute colonisation dans des eaux pourtant infestées de bactéries. Dès 1997, un composé halogéné de type furanone, a été isolé de la macroalgue marine (Kjelleberg et al. 1997). Par la suite, Manefield et al. (1999) ont pu démontrer que la molécule qui prévient la contamination de l’algue a une structure très proche des HSL et se comporte comme un antagoniste des AHLs. Les furanones isolées d’algues déplacent la liaison LuxR-AHL et empêchent la colonisation de l’algue par des bactéries. Leur action se traduit par une inhibition de la transcription de gènes de virulence chez P. aeruginosa (Hentzer et al. 2002). Dans un modèle de pneumopathie chez la souris, l’administration d’une furanone halogénée synthétique se traduit par une réduction du nombre de bactéries dans les poumons et prolonge de manière significative la période de survie des souris (Wu et al. 2004). L'atténuation de la virulence bactérienne plutôt que la destruction du microorganisme pathogène constitue un nouveau concept pour le contrôle des infections bactériennes (Givskov et al. 1996). Ce mode d'action pourrait limiter la pression sélective et donc le développement de la résistance bactérienne. Cette diminution de la virulence, avec réduction de la colonisation bactérienne et de la réponse inflammatoire in vivo (Smith et al. 2002; Telford et al. 1998), est associée à une inhibition de la formation de biofilm. La conception de divers inhibiteurs de ce type pourrait faire l’objet de la synthèse de médicament anti-biofilm. Le fait de bloquer la formation du biofilm, ou bien de le démanteler, peut certainement aider à traiter efficacement les infections bactériennes liées à ce type de structures (Filloux & Vallet, 2003). 87 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing Ainsi, parmi les nouvelles approches thérapeutiques envisagées, le système du QS pourrait se révéler particulièrement intéressant ; les inhibiteurs du QS pouvant constituer une nouvelle classe d’agents antibactériens (Spring et al. 2004). Différents travaux portent sur la synthèse d’analogues des HSL impliqués dans le QS de différentes espèces bactériennes (Geske et al. 2007, 2008). En ce qui concerne P. aeruginosa, les publications font essentiellement état d’une recherche d’analogues de l’oxo-3C12-HSL (système las). Nos travaux s’inscrivent dans cette lignée. Nous avons initié une recherche comportant : - la conception et la synthèse d’analogues des acyl-homosérine lactones décrites chez P. aeruginosa. Ces composés sont caractérisés par la présence d’une chaîne alkyle et d’un hétérocycle. CH3 (CH2) 2 C O NH O chaîne alkyle CH3 (CH2) 8 C4-HSL CH2 O O cycle lactone C C O NH O chaîne alkyle O cycle lactone C12-HSL Sur la base des données bibliographiques précédemment rapportées, notre intérêt s’est porté spécifiquement sur les dérivés de la C4-HSL. Les composés que nous avons sélectionnés (Tableau 5), sont caractérisés par la modification du cycle lactone qui est l’élément commun à tous les auto-inducteurs produits chez les bactéries à Gram négatif. Le cycle lactone a été remplacé par différents cycles ou hétérocycles à 5 ou 6 chaînons de manière à moduler l’encombrement stérique. Ce sont des cycles aromatiques ou non et des hétérocycles comportant un ou deux hétéroatomes (N, O ou S). Les hétérocycles azotés ont été choisis en particulier en raison de la capacité des atomes d’azote à former des liaisons hydrogène, plus facilement que les atomes de soufre. Ceci afin de vérifier si la présence d’un atome accepteur de liaison hydrogène adjacent au groupement amine serait suffisante pour se lier et activer le système rhlR/lasR. 88 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing CH3 - (CH2)2 – CO – NH – R N N OH S S N O CH3 N R N S N O O N N N S Tableau 5. Structure des composés envisagés Les synthèses ont été réalisées au laboratoire de Chimie Pharmaceutique de la Faculté des Sciences Pharmaceutiques de Toulouse. - l’évaluation des composés en C4 selon une méthode de criblage mise au point dans le cadre de ce travail et reposant sur la mise en évidence d’un réel effet anti-biofilm avec évaluation de l’impact des molécules sur les différentes étapes de formation du biofilm. Ce travail, basé sur l’analyse des données de la littérature et des connaissances du laboratoire, correspond à la sélection des conditions de milieu, d’inoculation, de renouvellement du milieu et de visualisation de l’activité antibactérienne. Tous les essais ont été réalisés avec comme contrôle, la furanone, afin de sélectionner des molécules originales actives également sur la formation du biofilm. L’originalité de cette approche repose sur la sélection des composés actifs sur des données directement phénotypiques in vitro, dans la perspective de développements in vivo (Felix & Sternberg, 1997; Legouis et al. 2000; Tan & Ausubel, 2000; Labrousse et al. 2000; Cash et al. 1979; Hentzer et al. 2003; Pierre et al. 2008). Un test de cytotoxicité et un test d’inhibition d’adhésion aux cellules ont été réalisés sur cellules eucaryotes correspondant à une lignée d’origine pulmonaire humaine pour définir l’intérêt potentiel du composé sélectionné dans le traitement préventif ou curatif des infections à P. aeruginosa. Par ailleurs, les composés sélectionnés peuvent constituer des outils pertinents pour l’étude du QS, ou plutôt du rôle réel de la C4-HSL au cours du processus de colonisation et d’infection par P. aeruginosa. Ces analogues originaux de C4 sont structurellement différent 89 Chapitre I – Pseudomonas aeruginosa: Biofilm et Quorum Sensing de la furanone, n'ont aucun atome d'halogène et certainement moins toxique (Martinelli et al. 2004). Parallèlement, des modifications du modèle en flux continu utilisé au laboratoire de Microbiologie Industrielle ont été initiées. Les deux structures universitaires impliquées dans ce projet sont regroupées au sein de l’EAD « Adhésion bactérienne et formation de biofilm » (LU 49), en cours de rattachement au Laboratoire de Génie Chimique (LGC, UMR 5503). 90 Chapitre II- Matériels et méthodes généraux Chapitre II Matériels et méthodes généraux 91 Chapitre II- Matériels et méthodes généraux 92 Sommaire du chapitre II: Matériels et méthodes généraux Sommaire du chapitre II: Matériels et méthodes généraux II-1-Matériels……………………………………………………………………………….97 II-2-Milieux et solution de récupération…………………………………………………..97 II-3-Souches tests…………………………………………………………………………...98 II-3-1-Conservation, entretien et identification des souches…………………………....98 II-3-2-Préparation des suspensions bactériennes……………………………………….99 II-4-Produits testés…………………………………………………………………………99 II-5-Méthodes………………………………………………………………………………102 II-5-1-Dénombrement des Unités Formant Colonies (UFC)…………………………..102 II-5-2-Détermination de l’activité inhibitrice de croissance et bactéricide des différentes molécules sur bactéries planctoniques ………………………….102 II-5-3-Observation par Microscopie confocale………………………………………...103 93 Sommaire du chapitre II: Matériels et méthodes généraux 94 Sommaire des tableaux et figures du chapitre II: Matériels et méthodes généraux Sommaire des tableaux et figures du chapitre II: Matériels et méthodes généraux ♦ Tableau 1. Produits synthétisés Schéma 1. Méthode de synthèse des N-hétéroaryl-butanamides Schéma 2. Méthode de synthèse de la furanone 95 Sommaire des tableaux et figures du chapitre II: Matériels et méthodes généraux 96 Chapitre II – Matériels et méthodes généraux Ce premier chapitre présente les matériels et méthodes généralement utilisés et mis en œuvre lors des différents essais. II-1-Matériels - Bain thermostaté maintenu à 30°C (Grant®, UK) - Microplaques stériles 24 puits (Becton DICINSON®, USA) - Microplaques stériles 96 puits (fond rond et fond plat) (Nunc®) - Pompes péristaltiques (Masterflex®) - Tube Tygon® (Tygon® standard 3603, réf.A87225, Masterflex®, Bioblock Scientific) - Leica® confocal software, LCS) (INRA, Auzeville, IFR 40) II-2-Milieux et solution de récupération Il s’agit des milieux pour le dénombrement des bactéries et des milieux de formation de biofilms. - Bouillon Trypcase-Soja (TSA-B) (Biomérieux®, Crapon, France) - Gélose Trypcase-Soja (TSA-D) (Biomérieux®, Crapone, France) - Bouillon biofilm (BB) (Alasri et al. 1992): Acides Aminés (Vitamin assay casamino acids, Difco) 0,1 g/L Extrait de levure (Difco®) 0,1 g/L MgSO4, 2H2O (Sigma® Aldrich) 0,2 g/L FeSO4, 7H2O (Sigma® Aldrich) Na2HPO4 anhydre (Sigma® Aldrich) KH2PO4 (Sigma® Aldrich) Lactose (Prolabo®) 0,0005 g/L 1,25 g/L 0,5 g/L 0,025 g/L 97 Chapitre II – Matériels et méthodes généraux - Bouillon Biofilm modifié (BBM): MgSO4, 2H2O FeSO4, 7H2O Na2HPO4 anhydre 0,0005 g/L 1,25 g/L KH2PO4 0,5 g/L (NH4)2SO4 (Sigma® Aldrich) 0,1 g/L Glucose (Fluka®) - 0,2 g/L 0,05 g/L Solution pour la récupération des bactéries adhérées présentes à la surface interne du tube Tygon®: Eau distillée stérile q.s.p. 1000 ml NaCl (Sigma® Aldrich) 8,5g Tween 80 (Sigma® Aldrich) 5ml II-3-Souches tests Les souches tests correspondent à: - Pseudomonas aeruginosa PAO 1 (Collection de l’Institut Pasteur, Paris, France) - Pseudomonas aeruginosa CIP A22 (Collection de l’Institut Pasteur, Paris, France) - Pseudomonas aeruginosa CIP 103407 (ATCC 15442) (Collection de l’Institut Pasteur, Paris, France) - Un isolat clinique provenant d’un sujet atteint de mucoviscidose et caractérisé mucoïde: 7844 M et son révertant non muqueux 7844 S (Laboratoire de Bactériologie – CHU Rangueil – Toulouse). II-3-1-Conservation, entretien et identification des souches La conservation des souches est réalisée par congélation à -80 °C en bouillon Eugon (Biomérieux®) additionné de 5% de glycérol (AES). Avant toute manipulation, chaque souche est décongelée à température ambiante et repiquée deux fois sur gélose trypcase-soja selon les recommandations de la norme NF EN 98 Chapitre II – Matériels et méthodes généraux 12353 (Antiseptiques et désinfectants chimiques. - Conservation des organismes test utilisés pour la détermination de l'activité bactéricide, mycobactéricide, sporicide et fongicide). Les milieux ensemencés sont incubés à 37°C en aérobiose pendant 24 heures. L’identification des souches est contrôlée, après vérification de leur pureté, par l’étude des caractères morphologiques macroscopiques et microscopiques (forme des colonies, mobilité, coloration de Gram) et biochimiques (test oxydase, test catalase, API 20NE (Biomérieux®). II-3-2-Préparation des suspensions bactériennes Les suspensions bactériennes sont réalisées extemporanément dans de l’eau distillée stérile. La concentration bactérienne est évaluée par mesure néphélométrique à 640nm. Une transmission de 77% correspond à une suspension titrant environ 1 à 3.108 UFC/mL. Selon les inoculi utilisés, des dilutions de raison 10 sont réalisées dans de l’eau distillée stérile à partir de la suspension mère. II-4-Produits testés Le laboratoire de Chimie Pharmaceutique. (LU49, Faculté des Sciences Pharmaceutiques, Toulouse, France) a réalisé la synthèse de la C4-L-HSL de P. aeruginosa, de la 4 bromo-5- (bromométhylène) - 2 (5H) – furanone (appelée furanone dans la suite du document) ainsi que des 21 analogues originaux des HSL (Tableau 1). Le composé C4-L-HSL a été synthétisé selon la méthode décrite par Marner & Moore (1978) en faisant réagir à température ambiante la L- homosérine lactone hydrobromée (Sigma Aldrich) avec le chlorure d’acide butyrique dans le dichlorométhane (DCM) en présence de pyridine. Les dérivés 2 - 12 ont été obtenus de manière similaire par acylation de l’amine correspondante avec l’acide butyrique dans le DCM en présence de N,N- dicyclohexylcarbodiimide (DCC) ou à partir du chlorure d’acide butyrique dans la pyridine (Schéma 1). 99 Chapitre II – Matériels et méthodes généraux R-NH2 + CH3-(CH2)2-COOH DCC DCM CH3 -(CH2)2-CO-NH-R R-NH2 + CH3-(CH2)2-COCl pyridine Schéma 1. Méthode de synthèse des N-hétéroaryl-butanamides (2-12) La 4-bromo-5-bromométhylène-2-(5H)-furanone a été préparée par cyclisation de l’acide 3,5-dibromolévulinique avec de l’acide sulfurique concentré selon la méthode décrite par Manny et al (1997) (Schéma 2). Br Br COOH O Br2 COOH Br H2SO4 H O O Br O Schéma 2. Méthode de synthèse de la furanone Les formules et les poids moléculaires des différents composés sont présentés dans le tableau 1. 100 Chapitre II – Matériels et méthodes généraux N° R Formule PM C5H2O2Br2 furanone 254 Br H 1 Br O O CH3 - (CH2)2 – CO – NH – R 2 S C8H13NO2S 187 C7H12N2OS 172 C7H10N2OS 170 C11H12N2OS 220 C8H12N2O2 168 C10H13NO 163 C10H13NO2 179 C9H12N2O 164 C9H12N2O 164 C8H11N3O 165 C8H16N2O2 172 O N 3 S N 4 S N 5 S CH3 6 O N 7 OH 8 9 N N 10 N 11 N 12 N O Tableau 1. Produits synthétisés Les solutions mères de produit sont préparées extemporanément à une concentration maximale de 10-3 M dans l’eau pour préparation injectable (EPPI) pour les produits hydrosolubles, en présence de 10% de DMSO pour les produits non hydrosolubles. 101 Chapitre II – Matériels et méthodes généraux II-5-Méthodes II-5-1-Dénombrement des Unités Formant Colonies (UFC) A partir des différentes suspensions obtenues, des dilutions de raison 10 sont réalisées en eau distillée stérile. Le milieu Trypcase-Soja gélosé est utilisé pour les différentes phases de dénombrement par inclusion (1 mL des différentes dilutions). Les milieux ensemencés sont incubés à 37°C en aérobiose durant 24 à 48 heures et les UFC sont dénombrées. II-5-2-Détermination de l’activité inhibitrice de croissance et bactéricide des différentes molécules sur bactéries planctoniques Les CMI (Concentrations Minimales Inhibitrices) ont été déterminées par microméthode selon les indications du Comité de l'Antibiogramme de la Société Française de Microbiologie (CASFM 2008) et de l’International Laboratory Standards (ILS, 2008). 100µL de milieu de culture liquide sont déposés dans les 96 puits d’une microplaque stérile à fond rond. 100µL de la solution-mère de chaque produit à tester sont déposés dans le premier puits de 2 lignes (essais en double). Après homogénéisation, des dilutions de raison 2 sont réalisées de la colonne 1 à la colonne 10 incluse. L’inoculation a été réalisée par dépôt de 100µL de la suspension mère du microorganisme test ajustée à environ 108 bactéries/mL ou à différentes concentrations, dans chaque puits d’une seconde microplaque. L’ensemencement est réalisé à l’aide d’un ensemenceur multipoint Denley (dépôt de 1 à 3 µL/puits : concentration finale 10 6 bactéries/mL pour un inoculum initial à 108/mL). Les colonnes 11 et 12 servent respectivement de témoin stérilité du milieu (sans produit et sans microorganisme) et de témoin croissance du microorganisme (sans produit et avec microorganisme). Après 24 heures d’incubation à 37°C, les CMI sont déterminées comme les plus petites concentrations molaires avec absence de croissance visible. Les CMB (Concentrations Minimales Bactéricides) sont obtenues par repiquage à l’aide de l’ensemenceur multipoint de la microplaque de CMI vers un milieu gélosé. 102 Chapitre II – Matériels et méthodes généraux Après 24 heures d’incubation à 37°C, les CMB sont définies comme les plus petites concentrations molaires avec absence de croissance visible ou présence de 3 colonies ou moins. II-5-3-Observation en Microscopie confocale L’étude par microscopie confocale permet de visualiser le biofilm. L’observation des cellules vivantes et mortes est réalisée à l’aide de deux marqueurs différents. Le SYTO 9® (Invitrogen® SARL, France, Europe) pour observer l’ensemble des cellules et l’iodure de propidium (Invitrogen® SARL, France, Europe) pour les cellules mortes. 1µL de marqueur est ajouté directement dans chaque puits, sans rinçage préalable. L’acquisition des images est faite avec un système de balayage confocal laser SP2 (Leica®, Allemagne). Un faisceau de laser à argon à 488nm est utilisé pour l’excitation. La fluorescence émise par l’iodure de propidium est collectée à une longueur d’onde de 543nm. L’émission de fluorescence du SYTO 9® est recueillie entre 500nm et 540nm. Les images sont intégrées par la projection de 150 images planes acquises sur l’axe z, avec une distance de 0,4µm entre chaque plan (Leica® confocal software, LCS) (Alain JAUNEAU & Cécile POUZET, INRA, Auzeville, IFR 40). 103 Chapitre II – Matériels et méthodes généraux 104 Chapitre III- Révision/ modification du modèle en flux continu: études préliminaires Chapitre III Révision/modification du modèle en flux continu: études préliminaires 105 Chapitre III- Révision/ modification du modèle en flux continu: études préliminaires 106 Sommaire du chapitre III: Révision/modification du modèle en flux continu: études préliminaires Sommaire du chapitre III: Révision/modification du modèle en flux continu: études préliminaires III-1-Présentation du modèle……………………………………………………………..112 III-1-1-Montage expérimental…………………………………………………………112 III-1-2-Inoculation du circuit………………………………………………………….113 III-1-3-Evaluation de la population adhérée…………………………………………..113 III-1-4-Evaluation de la population planctonique……………………………………..113 III-2-Evaluation de nouvelles conditions expérimentales……………………………….114 III-2-1-Modification de la longueur de la boucle Tygon®……………………………114 III-2-2-Evaluation d’une nouvelle composition du bouillon biofilm………………….115 III-4-Conclusion……………………………………………………………………………118 107 Sommaire du chapitre III: Révision/modification du modèle en flux continu: études préliminaires 108 Sommaire des tableaux et figures du chapitre III: Révision/modification du modèle en flux continu: études préliminaires Sommaire des tableaux et figures du chapitre III: Révision/modification du modèle en flux continu: études préliminaires • Figure 1. Dispositif expérimental de formation des biofilms • Figure 2. Evolution des UFC/cm² de P. aeruginosa 7844 S (moyenne sur 3 essais indépendants +/- écart-type) selon les métrages de tube Tygon® • Figure 3. Cinétiques de formation de biofilm (UFC/cm2: moyenne sur 2 essais indépendants +/- écart-type) pour les deux milieux de culture avec la souche P. aeruginusa 7844 S ♦ Tableau 1. Estimation de la quantité de carbone et d’azote apportées par le vitamin assay casamino acid, l’extrait de levure et le lactose dans la formule du BB ♦ Tableau 2. Estimation de la quantité de (NH4)2SO4 et de glucose à ajouter dans le milieu BB sans lactose, sans extrait de levure et sans vitamin assay casamino acids pour conserver les apports en C et N ♦ Tableau 3. Compositions des milieux BB et BBM 109 Sommaire des tableaux et figures du chapitre III: Révision/modification du modèle en flux continu: études préliminaires 110 Chapitre III- Révision/ modification du modèle en flux continu: études préliminaires Le modèle de formation de biofilm sur support inerte utilisé est un modèle en flux continu mis au point au laboratoire et permettant l’obtention d’un biofilm à P. aeruginosa reproductible et structuré. La cinétique de formation du biofilm ainsi que son intérêt en terme d’outil pour l’étude du comportement du biofilm ont fait l’objet de différentes publications (Alasri et al. 1992, Samrakandi et al. 1997, Campanac, 2002). Ce modèle est caractérisé par l’utilisation d’une boucle de Tygon® de 190cm de longueur. Les essais antérieurs réalisés (Pineau, 1996, Campanac et al. 2002) ont permis de démontrer la difficulté de récupération d’un matériel suffisant, selon les temps d’analyse, pour l’étude des composants du biofilm (malgré une zone de récupération de 90cm de longueur). Par ailleurs, la composition du Bouillon Biofilm mise au point antérieurement pour la formation de biofilm pour différentes espèces bactériennes, était caractérisée par la présence de lactose, ose non utilisé par l’espèce P. aeruginosa. Ainsi, nous avons étudié différentes modifications qui portent sur deux points: - l’évaluation de différentes longueurs de tube Tygon® dans les conditions initiales validées antérieurement, permettant d’une part la comparaison du nombre de cellules adhérées sur le tube en début, au milieu et en fond de boucle, et d’autre part, une extension de la surface disponible pour la formation du biofilm afin d’optimiser les quantités de biofilm récupérées pour analyses secondaires (identification et quantification de certaines molécules, extraction des ARNm,…), - la modification de la composition du Bouillon Biofilm (BB), de manière à avoir un système mieux adapté au métabolisme de P. aeruginosa tout en conservant les caractéristiques jugées essentielles pour l’obtention d’un biofilm structuré (milieu minimum, taux de renouvellement du milieu et d’élimination des bactéries planctoniques,…). Ces essais ont été réalisés avec la souche de P. aeruginosa 7844 S, antérieurement étudiée au laboratoire et dont la cinétique de formation de biofilm en BB était connue. Cette partie de nos travaux ne constitue qu’une étape préliminaire par rapport aux objectifs. 111 Chapitre III- Révision/ modification du modèle en flux continu: études préliminaires III-1-Présentation du modèle III-1-1-Montage expérimental Le dispositif expérimental initial permettant d’obtenir la formation de biofilm présenté dans la figure 1, est constitué d’une boucle en tube Tygon® de 6,4mm de diamètre interne et d’une longueur totale de 190 cm (reliant les points A-B-P2-A). Deux raccords en T relient le bioréacteur à un réservoir d’alimentation et à une évacuation des effluents. La boucle est placée dans un bain thermostaté maintenu à 30°C ; le biofilm étudié correspond à la zone comprise entre les points A et B (zone immergée). La pompe P1 est une pompe d’alimentation en substrat à un débit de 2,5 à 3 mL/min et la pompe P2 sert à l’homogénéisation du milieu au sein du circuit (100mL/min). Figure 1. Dispositif expérimental de formation des biofilms 112 Chapitre III- Révision/ modification du modèle en flux continu: études préliminaires III-1-2-Inoculation du circuit Après avoir rempli le circuit avec le milieu de culture, les débits des pompes P1 et P2 sont réglés. L’inoculation est ensuite réalisée en injectant au niveau du point B, 5 à 10 mL d’une suspension bactérienne contentant environ 108 UFC/mL. Le volume de l’inoculum est calculé de façon à obtenir au sein de la boucle, une concentration en micro-organismes de l’ordre de 107 UFC/mL pour les conditions initiales. III-1-3-Evaluation de la population adhérée Pour chaque temps d’analyse, une portion de tube Tygon® est prélevée stérilement sous hotte à flux laminaire après désinfection externe du tube Tygon® à l’alcool à 90°, et coupée longitudinalement. L’intérieur est gratté au scalpel dans une solution de récupération. Le dénombrement des bactéries cultivables est ensuite réalisé selon la méthode des UFC (UFC/cm²). La formule qui permet d’obtenir les résultats est la suivante: Log UFC/cm2 de tube Tygon® = Log [(N × 1/D × V) / (2 × л × R × L)] N: nombre de colonies dénombrées 1/D: inverse de la dilution V: volume de solution de grattage R: rayon du tube Tygon® (0,32cm) L: longueur de la portion de tube (2cm) III-1-4-Evaluation de la population planctonique Un échantillon d’effluent est éventuellement prélevé à chaque temps d’analyse et les UFC/mL sont déterminées. 113 Chapitre III- Révision/ modification du modèle en flux continu: études préliminaires III-2-Evaluation de nouvelles conditions expérimentales III-2-1-Modification de la longueur de la boucle Tygon® Trois essais indépendants ont été réalisés avec la longueur initiale (190cm) et une longueur de 300cm lors du même essai (boucles Tygon® montées en parallèle). Ces essais ont été réalisés en conditions initiales standard, à savoir en Bouillon Biofilm avec lactose (BB). Sur la base des cinétiques de formation de biofilm précédemment définies pour P. aeruginosa, la comparaison a porté sur les phases initiales jusqu’à l’obtention d’une population adhérée cultivable « stable », avec les mêmes débits de pompes pour les deux boucles et le même inoculum. Les échantillons sont prélevés aux deux extrémités et au milieu des deux boucles en même temps, ceci afin de vérifier l’homogénéité du biofilm sur toute la longueur de chaque boucle. La figure 2 présente les résultats obtenus concernant l’évaluation de l’impact de la longueur de boucle (190cm et 300cm) sur la cinétique de formation du biofilm par la souche 7844 S en terme de population adhérée (UFC/cm2). Les résultats sont exprimés en logarithmes décimaux des UFC/cm2 en fonction du temps de fonctionnement du modèle (2h, 5h et 7h). Etant donné l’absence de différences significatives entre les 3 sites de prélèvement par boucle, quelles que soient des conditions d’essai, les valeurs indiquées correspondent à la moyenne sur 3 essais indépendants avec prise en compte des 3 sites de prélèvement par boucle. 114 Chapitre III- Révision/ modification du modèle en flux continu: études préliminaires Log UFC/cm2 9 8 7 6 5 Moyenne 190cm 4 Moyenne 300cm 3 2 1 0 0 2 4 6 8 Temps (h) Figure 2. Evolution des UFC/cm² de P. aeruginosa 7844 S (moyenne sur 3 essais indépendants +/- écart-type) selon les métrages de tube Tygon® Ces résultats montrent que la longueur de la boucle n’induit pas de différences significatives en terme de nombre de cellules cultivables adhérées, quelque soit le temps d’analyse (2h, 5h et 7h) (test apparié, p>0.1) et quelque soit la localisation du site de prélèvement (extrémités et milieu). Les dénombrements réalisés sur les effluents démontrent également l’absence de différence significative entre les deux cinétiques (BB et BBM). Ces essais devront être complétés par des observations en microscopie confocale afin de confirmer une structuration identique du biofilm, y compris pour des temps de formation de biofilm supérieurs. III-2-2-Evaluation d’une nouvelle composition du bouillon biofilm Notre objectif était ici double, d’une part remplacer les composants de composition non ou mal définie tels que l’extrait de levure et d’autre part avoir un apport de carbone et d’azote indépendants et en rapport avec le métabolisme de P. aeruginosa. Dans une première phase, le remplacement du « Vitamin assay casamino acids » et de « l’extrait de levure » par du (NH4)2SO4 (en tant que source d’azote) et du glucose (en tant 115 Chapitre III- Révision/ modification du modèle en flux continu: études préliminaires que source carbonée) a été évalué. De plus, le lactose, non utilisé par P.aeruginosa, a été éliminé de la formule ; le glucose constituant un substrat assimilable par la bactérie. Les apports en carbone et azote ont été respectés par rapport au BB initial avec un maintien du ratio C/N. Ces modifications prennent au compte les données de la littérature concernant les fonctions respiratoires de P. aeruginosa et le fonctionnement du modèle en aérobiose limitée. Le tableau 1 indique les valeurs en pourcentages et en mM.L-1 de milieu de carbone et d’azote amenées par le « Vitamin assay casamino acids », « l’extrait de levure » et le lactose présents dans le BB initial. Carbone Azote Pourcentage mM.L Pourcentage mM.L-1 3,4 0,28 9,3 6,64 Extrait de levure 17,5 1,46 10,9 7,8 Lactose 42,11 0,88 - - Vitamin Assay casamino -1 Acid Total 2,62 1,44 Total sans lactose 1,74 1,44 Tableau 1. Estimation de la quantité de carbone et d’azote apportées par le « vitamin assay casamino acid », l’extrait de levure et le lactose dans la formule du BB Le tableau 2 présente l’estimation des quantités de (NH4)2SO4 et de glucose capables de remplacer les composés précédents avec maintien du ratio C/N. Carbone (mM.L-1) (NH4)2SO4 (PM=132) Glucose (PM=180) Quantités (g.L-1) Azote (mM.L-1) Valeur calculée en C Valeur calculée en produit Valeur calculée en N Valeur calculée en produit - - 1,44 0,72 1,74 0,29 - - 0,05 0,1 Tableau 2. Estimation de la quantité de (NH4)2SO4 et de glucose à ajouter dans le milieu BB sans lactose, sans extrait de levure et sans « vitamin assay casamino acids » pour conserver les apports en C et N Sur cette base, un Bouillon Biofilm Modifié (BBM) a été proposé. Sa composition est présentée dans le tableau 3, en comparaison à celle du BB. 116 Chapitre III- Révision/ modification du modèle en flux continu: études préliminaires g.L-1 Bouillon Biofilm (BB) Acides Aminés (Vitamin assay casamino acids) Extrait de levure Mg SO4, 2H2O FeSO4, 7H2O Na2HPO4 (anhydre) KH2PO4 Lactose g.L-1 Bouillon Biofilm Modifié (BBM) 0,1 - - 0,1 0,2 0,0005 1,25 0,5 0,025 (NH4)2SO4 MgSO4, 2H2O FeSO4, 7H2O Na2HPO4 (anhydre) KH2PO4 Glucose 0,1 0,2 0,0005 1,25 0,5 0,05 Tableau 3. Compositions des milieux BB et BBM Une comparaison a été réalisée entre les cinétiques de formation de biofilm en terme de bactéries cultivables/cm2 de surface, en milieu initial (BB) et en bouillon synthétique calculé (BBM). Sur la base des cinétiques de formation de biofilm précédemment définies pour P. aeruginosa, deux essais indépendants ont été réalisés avec une longueur initiale de boucle de 190cm. Les deux boucles Tygon® alimentées par les 2 milieux sont montées en parallèle, avec un même débit des 2 pompes et un même inoculum (P. aeruginosa 7844 S). La comparaison a porté sur les phases initiales jusqu’à l’obtention d’une population adhérée cultivable « stable ». Les résultats sont présentés sur la figure 3. Ils sont exprimés en Log des UFC/cm2 en fonction du temps de fonctionnement du modèle (jusqu’à 52 heures). 9 8 Log UFC/cm2 7 6 5 BB 4 BBM 3 2 1 0 0 10 20 30 40 50 60 Temps (h) Figure 3. Cinétiques de formation de biofilm (UFC/cm2 : moyenne sur 2 essais indépendants +/- écart-type) pour les deux milieux de culture avec la souche P. aeruginusa 7844 S 117 Chapitre III- Révision/ modification du modèle en flux continu: études préliminaires Les différences observées entre les deux essais (BB et BBM) en terme de bactéries adhérées cultivables, sont non significatives (test apparié, p>0,1), sur l’ensemble de la cinétique, permettant d’envisager le nouveau milieu (BBM) pour des essais complémentaires en modèle en flux continu (dosage et caractérisation des EPS). Les dénombrements réalisés sur les effluents démontrent également l’absence de différence significative entre les deux cinétiques (BB et BBM). III-4-Conclusion La formule initiale du BB permettait une formation de biofilm par différentes souches aérobies (Alasri, 1992). Cependant, dans le cas de P. aeruginosa la présence de lactose en tant que source de carbone est non justifiée étant donné la non assimilation de cet ose par cette espèce. Par ailleurs, la sélection de molécules d’intérêt en tant qu’inhibiteurs de formation de biofilm (chapitre V) devrait nous conduire à une étude plus précise des mécanismes mis en jeu et de ce fait à limiter les interférences du substrat avec les méthodes de caractérisation du biofilm et plus particulièrement des EPS. Ainsi, la composition du milieu de formation du biofilm a été modifiée, en conservant les apports de C et N sous forme de substrats définis. Les essais présentés ne constituent qu’une étape préliminaire dans la validation de nouvelles conditions de fonctionnement du modèle en flux continu. La validation finale nécessite: - une confirmation quantitative ou semi-quantitative de la population adhérée - une comparaison qualitative des biofilms obtenus. Ceci pourra être réalisé par microscopie confocale couplée à un dosage et une caractérisation des EPS. Cette première phase de nos travaux nous a cependant conduit à valider des modifications primordiales du modèle biofilm en flux continu, plus adaptées à nos objectifs, avec une optimisation de la composition du milieu par rapport à P. aeruginosa et de la surface à coloniser pour augmenter la biomasse récupérée. 118 Chapitre III- Révision/ modification du modèle en flux continu: études préliminaires Ces nouvelles conditions pourront ainsi être mises en application, après la phase de criblage, pour le (ou les) composés capables d’inhiber la formation de biofilm. Ceci devrait nous permettre de mieux définir les mécanismes mis en jeu (étape non réalisée lors de cette thèse). 119 Chapitre III- Révision/ modification du modèle en flux continu: études préliminaires 120 Chapitre IV- Mise au point du modèle en microplaque Chapitre IV Mise au point du modèle en microplaque 121 Chapitre IV- Mise au point du modèle en microplaque 122 Sommaire du chapitre IV- Mise au point du modèle en microplaque Sommaire du chapitre IV: Mise au point du modèle en microplaque IV-1-Activité antibactérienne de la furanone sur bactéries planctoniques……………129 IV-1-1- Détermination des CMI et CMB en milieu TSA…………………………….129 IV-1-2- Evaluation de l’activité antimicrobienne en milieu BBM……………………130 IV-2-Optimisation des conditions de criblage……………………………………………130 IV-2-1-Essais en milieu liquide TSA-B……………………………………………….132 IV-2-1-1-Méthode d’évaluation de la biomasse adhérée: mesure spectrophotométrique…………………………………........132 IV-2-1-2-Evaluation de la biomasse adhérée en fonction du temps d’incubation………………………………………………………...134 IV-2-1-3-Evaluation de la biomasse adhérée: microplaques à 96 et 24 puits....136 IV-2-2-Comparaison entre TSA-B et BBM (5X) en microplaques à 96 et 24 puits....139 IV-2-3-Comparaison de la formation de biofilm sur microplaques 24 puits en BBM X et 5X.Evaluation de la biomasse adhérée par numération des UFC…142 IV-2-4-Influence du renouvellement du milieu sur la formation du biofilm en microplaque 24 puits en BBM (X)……………………………………………144 IV-2-5-Influence de l’inoculum sur la cinétique de formation du biofilm sur microplaques à 24 puits en BBM (X)………………………………………....146 IV-2-6-Optimisation du protocole - Choix du protocole final…………………….......147 IV-3-Validation du modèle en microplaque : effet anti-biofilm de la furanone………..150 IV-3-1-Influence de la concentration en furanone…………………………...………151 IV-3-2-Etude cinétique de l’effet inhibiteur de formation de biofilm de la furanone...152 IV-3-3-Etude de l’interaction Furanone /C4-HSL………………………………….....156 IV-4-Conclusion………………………………………………………………………........158 123 Sommaire du chapitre IV- Mise au point du modèle en microplaque 124 Sommaire des tableaux et figures du chapitre IV: Mise au point du modèle en microplaque Sommaire des tableaux et figures du chapitre IV: Mise au point du modèle en microplaque • Figure 1. Protocole de formation de biofilm en TSA-B, en microplaque de 96 puits. • Figure 2. Evaluation de la biomasse adhérée à différents temps d’incubation avec la bactérie P. aeruginosa 7844S (moyenne +/- écart-type, n = 6). • Figure 3. Valeurs des DO à 600 nm (moyenne +/- écart-type, n = 3) avec les différents types de microplaques, après 8h et 24h d’incubation en bouillon TSA-B pour la souche 7844 S. (P: fond plat, R: fond rond) • Figure 4. Observation en microscopie confocale d’un biofilm de 24 heures (400X) (P. aeruginosa 7844 S) obtenu en milieu TSA-B (X) • Figure 5. Evaluation de la biomasse adhérée après 24h en microplaques à 24 puits en BBM (5X) pour les souches 7844 S, PAO 1, CIP 103407 (moyenne +/- écart-type, n = 3) • Figure 6. Évaluation de la biomasse adhérée après 48 et 72h de culture, en TSA-B et/ou BBM (5X) en microplaques à 96 ou 24 puits, avec la souche P. aeruginosa PAO1 (moyenne +/- écart-type, n = 3) • Figure 7. Numérations (UFC/mL)) des cellules adhérées (a) et planctoniques (b) sur microplaques de 24 puits en BBM (X) ou (5X) - Souche PAO1 (105 UFC et 106 UFC) avec changement de milieu à 24h (moyenne +/- écart-type, n = 3) • Figure 8. Numérations (UFC/mL) des cellules adhérées (a) et planctoniques (b) sur microplaques à 24 puits en BBM avec ou sans renouvellement de milieu sur les souches 7844 S, PAO 1, CIP 103407 et CIP A22, inoculum à 106 CFU, (moyenne +/- écart-type, n = 3) 125 Sommaire des tableaux et figures du chapitre IV: Mise au point du modèle en microplaque • Figure 9. Numération (UFC/mL) des cellules adhérées et planctoniques après 24h sur microplaques à 24 puits en BBM pour les trois suspensions de PAO1 (moyenne +/- écarttype, • n = 5) Figure 10. Etude en microscopie confocale de la formation du biofilm dans les conditions expérimentales sélectionnées (400X): a) à 4h b) à 6h, c) à 24h et d) à 48h et les numérations (UFC/mL) des cellules adhérées sur microplaques à 24 puits en BBM avec la souche P. aeruginosa PAO 1(moyenne +/- écart-type, n =3) • Figure 11. Etude en microscopie confocale de l’effet de la formation du biofilm dans les conditions expérimentales sélectionnées après 48h en présence de SYTO 9® et d’iodure de propidium (400X) • Figure 12. Numérations (UFC/mL) des cellules adhérées (a) et planctoniques (b) en BBM sur microplaques à 24 puits avec une suspension de PAO 1 (102 UFC) en présence des différentes concentrations de furanone (moyenne +/- écart-type, n = 3) • Figure 13. Etude en microscopie confocale de l’effet de la furanone sur la formation du biofilm (400X): a) Témoin à 4h et a’) Furanone (5.10-5M) à 4h, b) Témoin à 6h et b’) Furanone (5.10-5M) à 6h, c) Témoin à 24h et c’) Furanone à 24h, d) Témoin à 48h et d’) furanone à 48h • Figure 14. Etude en microscopie confocale de l’effet de la furanone sur la formation du biofilm après 48h en présence d’iodure de propidium (400X): a) Témoin à 48h et a’) Furanone (5.10-5M) à 48 heures • Figure 15. Pourcentages d'inhibition de formation de biofilm (moyenne +/- écart-type; n = 3) en présence de furanone et C4-HSL ajoutées aux différents temps de renouvellement du milieu, numérations à 20h, 24h et 48h: (a) cellules adhérées, (b) cellules planctoniques 126 Sommaire des tableaux et figures du chapitre IV: Mise au point du modèle en microplaque ♦ Tableau 1. Valeurs des CMI (M) et CMB (M) de la furanone vis-à-vis des 4 souches test. ♦ Tableau 2. Caractéristiques de certains protocoles de criblage de souches bactériennes pour leur capacité d’adhésion et/ou de formation de biofilm ♦ Tableau 3. Présentation des conditions expérimentales du protocole I ♦ Tableau 4. Valeurs des DO (moyenne +/- écart-type, n = 3) obtenues à 600 nm et 490 nm après culture en TSA-B en plaques de 96 puits à fond rond de P. aeruginosa 7844 S ♦ Tableau 5. Présentation des conditions expérimentales du protocole II ♦ Tableau 6. Présentation des conditions expérimentales du protocole III ♦ Tableau 7. Présentation des conditions expérimentales des protocoles IV et V ♦ Tableau 8. Présentation des conditions expérimentales du protocole VI. ♦ Tableau 9. Présentation des conditions expérimentales des protocoles VII et VIII ♦ Tableau 10. Présentation des conditions expérimentales du protocole IX ♦ Tableau 11. Présentation des conditions expérimentales du protocole X ♦ Tableau 12. Schéma d’addition de la furanone ♦ Tableau 13. Pourcentages d'inhibition de formation de biofilm (moyenne +/- écart-type; n = 3) en présence de furanone ajoutée à différent temps de renouvellement du milieu, numérations à 20h, 24h et 48h (100% de réduction signifie réduction > 6 log): (a) cellules adhérées, (b) cellules planctoniques 127 Chapitre IV- Mise au point du modèle en microplaque 128 Chapitre IV- Mise au point du modèle en microplaque Notre volonté d’explorer l’effet inhibiteur potentiel de différentes molécules synthétiques dans les différentes phases de formation du biofilm nous a conduit à développer un nouvel outil spécifique au criblage en microplaque. Ainsi, la mise au point et la validation d’un nouveau modèle d’évaluation de la cinétique de formation de biofilm à P. aeruginosa en microplaque font l’objet du présent chapitre. Ce nouveau modèle est issu de la comparaison de différents protocoles de criblage en microplaque rapportés dans la littérature et présentés comme permettant un criblage de différentes souches et mutants, en terme de capacité d’adhésion et /ou de formation de biofilms, et des données du laboratoire concernant le modèle en flux continu précédemment décrit. La validation repose sur l’évaluation d’un composé de référence connu pour son impact sur la formation de biofilm par P. aeruginosa: la furanone (Martinelli et al. 2004). Notre objectif étant de cibler une activité spécifiquement « anti-biofilm », nous avons souhaité nous affranchir d’une activité antimicrobienne classique. De ce fait, nous avons en premier lieu défini les valeurs de CMI (concentration minimale inhibitrice) et CMB (concentration minimale bactéricide) de la furanone sur bactéries planctoniques. IV-1-Activité antibactérienne de la furanone sur bactéries planctoniques IV-1-1-Détermination des CMI et CMB en milieu TSA La détermination des CMI en TSA-B et la détermination des CMB sur TSA-D de la furanone a été réalisée vis-à-vis de 4 souches de Pseudomonas aeruginosa (PAO1, CIP A22, 7844 S, 7844 M) pour une suspension à 108 bactéries/mL, selon le protocole décrit au chapitre II, soit un inoculum final à 106 UFC/mL. Le tableau 1 présente les valeurs obtenues exprimées en molarité (M). 129 Chapitre IV- Mise au point du modèle en microplaque CMI (M) Furanone 1,25.10 -4 CMB (M) 5.10-4 Tableau 1. Valeurs des CMI (M) et CMB (M) de la furanone vis-à-vis des 4 souches test. La furanone présente une activité antimicrobienne, de type inhibition de croissance jusqu’à la concentration 1,25.10-5 M. Une activité bactéricide est détectée à la plus haute concentration d’essai, 5.10-4 M. IV-1-2-Evaluation de l’activité antimicrobienne en milieu BBM Une deuxième série d’essais a concerné l’évaluation de l’activité antimicrobienne de la furanone vis-à-vis de la souche PAO1, en BBM, selon le même protocole. Dans les conditions d’essai décrites, les CMI n’ont pu être déterminées visuellement. En effet, les caractéristiques du BBM ne permettent pas une croissance optimale des bactéries sous forme planctonique. L’allongement du temps d’incubation ne conduit pas à un développement de la biomasse planctonique visuellement détectable. Le repiquage sur milieu TSA-D, à partir des microplaques en milieu BBM conduit cependant à une détermination des CMB. Les résultats obtenus confirment les résultats présentés dans le tableau 1: la furanone se révèle bactéricide à 5.10-4 M. IV-2-Optimisation des conditions de criblage Dans le cadre d’un criblage d’effet sur l’adhésion et/ou la formation de biofilm, la littérature rapporte différents protocoles sur microplaques. Cependant, la plupart de ces modèles sont utilisés pour une évaluation de la formation finale de biofilm ou du moins à un instant t, sans connaissance de l’impact au niveau des autres phases. Leur mise en route nous a permis de révéler leurs limites, par rapport à nos attentes, et de définir ainsi la nécessité de modifications drastiques pour une approche plus ciblée et plus sensible. Les données principales de la littérature concernant les méthodes classiques d’évaluation d’un effet anti-adhésion et/ou anti-biofilm en microplaque sont présentées dans le tableau 2. 130 Chapitre IV- Mise au point du modèle en microplaque Ces modèles utilisent des milieux considérés comme minimums, mais avec des apports carbonés et azotés qui restent relativement élevés, ainsi les concentrations en glucose sont comprises entre 0,1 et 0,5% (TSA-B, M63 complémenté ou CAMHB). De ce fait, la croissance sous forme planctonique est non négligeable, voire supérieure à celle des bactéries adhérées. De même, des inoculi élevés (105 à 108 UFC) permettent un passage rapide en phase exponentielle de croissance de la forme planctonique. La détection de la biomasse adhérée est alors classiquement réalisée par simple colorimétrie. Conditions expérimentales Milieu Microplaques Inoculi Souches Modèle 1 (Filloux & Vallet, 2003) M63 0,2 % Glucose 0,5 % Casamino acid 1mM MgSO4 96 puits 108 CFU Cristal violet 1% 400 µL éthanol 95% + 600 µL EDS Temps d’incubation 10-12h 37°C Température D’incubation DO 600 nm Evaluation de la biomasse Coloration Quantification Modèle 2 Modèle 3 Modèle 4 (Kadurugamuwa et al. 2003) (Eleaume, 2005) (Moskowitz et al. 2004) TSA-B TSA-B CAMHB Glucose 0,25% Glucose 0,1% ou MMB 96 puits 106 CFU Safranine 1 % Rinçage 96 puits 105 CFU S. epidermidis S. carnosus Cristal violet NaCl 0.9% 96 puits 24 h 37 °C 1-24 h 37 °C Cristal violet 0.1 % CAMHB + 0,1 % Triton x-100 20 h 37 °C DO 490 nm DO 492 nm DO 590 nm - Tableau 2. Caractéristiques de certains protocoles de criblage de souches bactériennes pour leur capacité d’adhésion et/ou de formation de biofilm Ces modèles semblent plus adaptés à l’étude de mutants, notamment d’adhésion, qu’à l’étude du comportement de P. aeruginosa en conditions réelles de colonisation des surfaces qu’elles soient inertes ou qu’il s’agisse de muqueuses. En effet, dans ces conditions, le processus dynamique inclut l’élimination au moins partielle des bactéries planctoniques et métabolites et une accumulation limitée des AI dans les première phases. Notre objectif étant de détecter une activité anti-biofilm de molécules synthétiques analogues des homosérines lactones identifiées chez P. aeruginosa, nous avons réalisé différents essais avec évaluation de la biomasse adhérée et incluant comme référence la furanone (Martinelli et al. 2004), afin de contrôler et de définir les conditions optimales de mise en évidence d’une activité anti biofilm. 131 Chapitre IV- Mise au point du modèle en microplaque Nos essais ont porté sur l’évaluation de l’impact de différents paramètres: - Milieu de culture - Surface à coloniser - Temps d’incubation - Méthode de caractérisation de la biomasse adhérée - Inoculum - Renouvellement du milieu IV-2-1-Essais en milieu liquide TSA-B Une première série d’essais a été réalisée afin de définir les conditions optimales d’évaluation de la biomasse adhérée, selon un protocole de formation de biofilm en milieu TSA-B, en utilisant des microplaques de 96 puits à fond rond. IV-2-1-1-Méthode d’évaluation de la biomasse adhérée : mesure spectrophotométrique Selon le protocole I décrit dans la figure 1 (Filloux & Vallet, 2003; Kadurugamuwa et al. 2003), l’évaluation de la formation du biofilm en fin d’incubation a été réalisée par spectrophotométrie, à deux longueurs d’onde: 600 nm (Filloux & Vallet, 2003) ou 490 nm (Kadurugamuwa et al. 2003). Les caractéristiques principales du protocole sont résumées dans le tableau 3. Les essais concernent la souche P. aeruginosa 7844 S. 132 Chapitre IV- Mise au point du modèle en microplaque 100 µL de TSA-B Microplaque de 96 puits fond rond + P. aeruginosa (inoculateur multi points) (Suspension à 108 UFC/mL – concentration finale à 106 UFC/mL) Incubation à +37 °C (24h) 1- Enlever le milieu 2- Rincer 4 fois (NaCl à 0,09%) Incubation (NaCl à 0,09%) à +37°C (60mn) Ajouter le cristal violet à 1% (10 min à +30 °C) Rincer 3 fois (NaCl à 0,09%) 1-Ajouter 150 µL d’éthanol à 95 % 2-Transférer l’éthanol de chaque puits dans une cuve de spectrophotomètre 3-Répétition de 1 à 2 (soit 300 µL d’éthanol à 95%) Ajouter 600 µL d’EDS dans chaque cuve Mesure de la DO à 600 nm ou 490 nm Figure 1. Protocole de formation de biofilm en TSA-B, en microplaque de 96 puits. Conditions expérimentales Protocole I TSA-B Milieu 96 puits fond rond Microplaques P. aeruginosa 7844 S Souche 108 UFC/mL (final 106 UFC) Inoculum 24h à 37°C Incubation Cristal violet 1% Coloration 300 µL ethanol 95% + 600µL d’EDS Quantification DO 600nm / 490nm Evaluation de la biomasse Tableau 3. Présentation des conditions expérimentales du protocole I Ces premiers essais ont été réalisés dans une microplaque 96 puits fond rond avec la souche de P. aeruginosa 7844 S, dans les conditions définies, à savoir: un inoculum élevé (108 UFC/mL), un milieu de croissance (TSA-B) favorable aux bactéries planctoniques et un temps d’incubation de 24 heures. Le tableau 4 présente les valeurs moyennes de DO +/- écarttype (n = 3) aux deux longueurs d’onde testées, 490 et 600 nm. 133 Chapitre IV- Mise au point du modèle en microplaque Longueur d’onde 7844 S λ = 600 nm λ = 490nm DO +/- ET 0,234 +/- 0,040 DO +/- ET 0,017 +/- 0,013 Tableau 4. Valeurs des DO (moyenne +/- écart-type, n = 3) obtenues à 600 nm et 490 nm après culture en TSA-B en plaques de 96 puits à fond rond de P. aeruginosa 7844 S Dans ces conditions, une lecture à 490 nm conduit à une valeur de DO faible (0,017) avec un écart-type élevé par rapport à la valeur moyenne, indiquant la faible reproductibilité et sensibilité des essais. La lecture à 600 nm conduit à des valeurs de DO plus élevées ; l’écart-type reste important. Les mesures ultérieures seront cependant réalisées à cette longueur d’onde. Ces premiers résultats nous ont conduit à évaluer selon le même protocole l’impact des autres paramètres (différents temps d’incubation, différents types de microplaques, méthode d’évaluation de biomasse, …) sur la formation du biofilm et donc sur la capacité du modèle à évaluer des inhibiteurs potentiels du QS. IV-2-1-2-Evaluation de la biomasse adhérée en fonction du temps d’incubation Selon le protocole précédent (Tableau 3), différents temps d’incubation correspondant à différentes phases supposées de formation du biofilm ont été testés, pour 6 souches de Pseudomonas aeruginosa (7844 M, 7844 S, CIP A22, PAO 1). Les nouvelles conditions expérimentales sont présentées dans le tableau 5 versus le protocole I (Tableau 3). Les temps d’analyse sélectionnés sont : 2h, 6h, 8h, 22h, 24h et 48h. Des temps inférieurs à 22-24 heures, temps classiques retrouvés dans tous les essais de sélection de mutants non adhérents, ont été choisis afin de valider leur intérêt potentiel pour l’évaluation des inhibiteurs du QS. L’évaluation finale de la biomasse adhérée a été réalisée par mesure spectrophotométrique à 600nm, après coloration au cristal violet, sur la base des résultats précédents; les différences entre les deux protocoles étant mentionnées en gras. 134 Chapitre IV- Mise au point du modèle en microplaque Protocole I 96 puits fond rond TSA-B P.aeruginosa 7844 S 108 UFC/mL (final 106 UFC) 24h - 37°C Cristal violet 1% 300 µL ethanol 95% + 600µL d’ED-S DO 600nm / 490nm Evaluation de la biomasse Tableau 5. Présentation des conditions expérimentales du protocole II Conditions expérimentales Microplaques Milieu Souche Inoculums Incubation Coloration Quantification Protocole II 96 puits fond rond TSA-B P.aeruginosa (4 souches) 108 UFC/mL (final 106 UFC) 2h à 48h - 37°C Cristal violet 1% 300 µL ethanol 95% + 600µL d’ED-S DO 600nm 0,45 0,4 Abs (600nm) 0,35 0,3 0,25 0,2 0,15 0,1 0,05 0 2h 6h 8h 22h 24h 48h Figure 2. Evaluation de la biomasse adhérée à différents temps d’incubation avec la bactérie P. aeruginosa 7844S (moyenne +/- écart-type, n = 6). La figure 2 indique les valeurs de DO observées pour la souche P. aeruginosa 7844 S (moyenne +/- écart-type, n = 6) aux différents temps d’incubation. Aux temps 2h, 6h et 8h, les valeurs de DO sont faibles. Le même résultat est observé pour toutes les souches : valeurs de DO inférieures à 0,1 avec des écart-types supérieurs à la valeur moyenne. Une phase de croissance est observée au-delà du temps 8h, avec obtention d’un plateau entre 24 et 48h pour toutes les souches testées. Cependant, les valeurs de DO observées manquent encore de reproductibilité. Ce phénomène est notamment en liaison avec la formation d’un film à la surface du milieu de culture, difficile à éliminer de manière reproductible par simple rinçage. Ce film peut être assimilé à une formation de biofilm à 135 Chapitre IV- Mise au point du modèle en microplaque l’interface air/liquide. L’objectif du protocole étant une évaluation de la biomasse adhérée aux surfaces solides (rinçage des puits) plus en rapport avec le type de biofilm observé in vivo (Rice et al. 2008), nous avons donc considéré que ce film pouvant interférer avec l’évaluation spectrophotométrique devait être éliminé. Ainsi, une série d’essais a été réalisée en essayant d’améliorer l’élimination de ce film (enlèvement à l’écouvillon et rinçage). Aucune de ces méthodes n’a conduit à une amélioration significative des résultats. Les problèmes rencontrés, notamment en terme de reproductibilité des résultats concernant l’évaluation de la biomasse adhérée par mesure spectophotomètrique après coloration au cristal violet, nous ont conduit à évaluer l’impact de la surface de formation du biofilm. Pour cela nous avons comparé les microplaques à 96 puits à fond rond aux microplaques à 96 puits à fond plat et aux microplaques à 24 puits à fond plat, ces dernières présentant des surfaces supérieures et des volumes plus importants permettant ainsi des rinçages plus efficaces, sans résidus de film de surface. IV-2-1-3-Evaluation de la biomasse adhérée: microplaques à 96 et 24 puits Les essais ont été réalisés avec la souche 7844 S, présentant une cinétique de croissance en biofilm détectable selon les essais antérieurs (microplaque à 96 puits à fond rond, protocole décrit dans le tableau 4, lecture à 600 nm après coloration au cristal violet). Les suspensions bactériennes sont ajustées à 108 bactéries/mL. L’inoculation a été réalisée à l’aide d’un ensemenceur multipoints pour les microplaques à 96 puits et avec 500µL de la même suspension diluée au 1/100 pour les microplaques à 24 puits, afin de conserver un ratio milieu /bactéries comparable. L’évaluation de la biomasse adhérée a été réalisée après 8 heures et 24 heures d’incubation à 37°C, temps sélectionnés sur la base de nos essais précédents. Le tableau 6 résume les conditions expérimentales du protocole III; les différences sont mentionnées en caractères gras. 136 Chapitre IV- Mise au point du modèle en microplaque Conditions expérimentales Microplaques Protocole I 96 puits fond rond Protocole II 96 puits fond rond TSA-B P.aeruginosa 7844 S TSA-B P.aeruginosa (4 souches) 108 CFU 108 CFU Inoculums 24h - 37°C 2h à 48h - 37°C Incubation Cristal violet 1% Cristal violet 1% Coloration 300 µL ethanol 95% 300 µL ethanol 95% Quantification + 600 µLd’ED-S + 600µL d’ED-S DO 600 / 490 nm DO 600 nm Evaluation de la biomasse Tableau 6. Présentation des conditions expérimentales du protocole III Milieu Souche Protocole III 96 puits : fond plat et rond 24 puits : fond plat TSA-B P.aeruginosa 7844 S 108 CFU 8h à 24h - 37°C Cristal violet 1% 300 µL ethanol 95% + 600 µL d’ED-S DO 600 nm La figure 3 indique les valeurs de DO (moyenne +/- écart-type) pour trois essais indépendants dans les trois conditions après 8h et 24h d’incubation (souche 7844 S). 0,8 . 0,7 0,6 Abs (600nm) 0,5 24 puits 0,4 96 puits (P) 96 puits ( R ) 0,3 0,2 0,1 0 8h 24 h ** p <0.001 Figure 3. Valeurs des DO à 600 nm (moyenne +/- écart-type, n = 3) avec les différents types de microplaques, après 8h et 24h d’incubation en bouillon TSA-B pour la souche 7844 S. (P: fond plat, R: fond rond) Les résultats observés indiquent des valeurs de DO significativement supérieures pour les essais réalisés en microplaques à 24 puits aux deux temps d’analyse. Par ailleurs, l’élimination du film de surface est facilement obtenue par les rinçages (surface plus importante et moins de forces de liaison aux parois). D’après ces essais, la biomasse adhérée (ou du moins la DO mesurée) est significativement supérieure à 24h (Figure 3). 137 Chapitre IV- Mise au point du modèle en microplaque Nous avons donc au final validé cette modification dans la conduite du protocole : culture en microplaque à 24 puits et augmentation des volumes réactionnels (500µL de milieu (2X) + 500µL de dilution de 1/100, P. aeruginosa à 106 UFC). Les observations en microscopie confocale (Figure 4) indiquent une colonisation de la surface des puits. Cependant, cette colonisation n’est pas accompagnée d’une structuration en microcolonies et ne correspond pas aux descriptions récentes des biofilms observés in vivo chez les patients atteints de mucoviscidose (Yoon et al. 2002 ; Worlitschz et al. 2002). Figure 4. Observation en microscopie confocale d’un biofilm de 24 heures (400X) (P. aeruginosa 7844 S) obtenu en milieu TSA-B (X) La figure 4 semble en faveur d’une adhésion des bactéries, y compris de celles issues de la croissance en phase planctonique, avec une implication limitée de la multiplication secondaire des bactéries adhérées (absence de microcolonies). Par ailleurs, dans les conditions d’essai impliquant le milieu TSA-B, aucune variation significative de DO n’a pu être observée en présence de furanone, invalidant ces conditions pour l’évaluation de molécules anti-biofilm. De ce fait, l’étape ultérieure des essais concerne l’évaluation de l’impact du milieu de culture. Nous nous sommes intéressés à un milieu moins nutritif, préalablement validé pour la formation de biofilms sur support Tygon, le BBM (Chapitre III), milieu significativement moins riche que ceux utilisés dans la plupart des modèles actuels, que ce soit en apport carboné ou azoté (Tableau 3). 138 Chapitre IV- Mise au point du modèle en microplaque IV-2-2-Comparaison entre TSA-B et BBM (5X) en microplaques à 96 et 24 puits Un essai préliminaire comparatif a été réalisé en BBM (5X) après 24h de culture pour les trois souches : 7844 S, PAO 1, CIP 103407 en reprenant les conditions du protocole III avec des microplaques à 24 puits. Le choix d’un milieu 5 fois concentré est basé sur le fait de réaliser des essais en conditions statiques au contraitre du modèle en flux continu. Les résultats des évaluations de biomasses adhérées après 24 heures d’incubation sont présentés dans la figure 5. 1,6 1,4 DO 600nm 1,2 1 0,8 0,6 0,4 0,2 0 7844 S PAO 1 CIP 103407 Figure 5. Evaluation de la biomasse adhérée après 24h en microplaques à 24 puits en BBM (5 X) pour les souches 7844 S, PAO 1, CIP 103407 (moyenne +/- écart-type, n = 3) Ces résultats indiquent des valeurs faibles de DO liées à une faible quantité de biomasse adhérée pour les souches P. aeruginosa PAO 1 et CIP 103407 par rapport à la souche 7844 S. La souche de P. aeruginosa PAO1 a donc été choisie pour la suite des essais, afin d’optimiser l’ensemble des conditions expérimentales sur une souche de référence largement employée dans l’étude des phénomènes liés à la formation des biofilms. 139 Chapitre IV- Mise au point du modèle en microplaque La souche P. aeruginosa 7844 S est une souche de croissance plus facile (DO supérieures), mais la formation d’un film en surface du milieu de culture conduit à des écarttypes plus élevés par rapport à PAO 1 quelles que soient les conditions d’essai (microplaques 96 puits ou 24 puits). Une deuxième série d’essais a été réalisée avec une culture initiale en TSA-B (24h) suivie d’un rinçage et remise en culture en TSA-B ou BBM et ce dans les deux conditions testées précédemment, c'est-à-dire en utilisant des microplaques à 96 puits fond rond (protocole IV) et 24 puits (protocole V). Le changement de milieu après 24h d’incubation a été introduit afin d’éliminer la biomasse planctonique. Les conditions expérimentales des protocoles IV et V sont rapportés dans le tableau 7. Protocole IV Conditions expérimentales Microplaques 96 puits fond rond TSA-B Milieu P.aeruginosa PAO 1 Souche 108 CFU Inoculums 72h - 37°C Incubation TSA-B (X) TSA-B (X) Rinçage après 24h (avec NaCl 0,1 %) TSA-B (X) BBM (5X) DO 600 nm Evaluation de la biomasse Tableau 7. Présentation des conditions expérimentales des protocoles IV et V Protocole V 24 puits TSA-B P.aeruginosa PAO 1 108 CFU 72h - 37°C TSA-B (X) TSA-B (X) BBM (5X) TSA-B (X) DO 600 nm La figure 6 indique les résultats obtenus après 48h d’incubation (24h en TSA-B + 24h en TSA-B ou BBM 5X) et 72h d’incubation (24h en TSA-B + 48h en TSA-B ou BBM 5X), sur des microplaques à 96 puits fond rond et à 24 puits. 140 Chapitre IV- Mise au point du modèle en microplaque 2,5 Abs (600nm) 2 1,5 TSB BBM 1 0,5 0 96 puits 24 puits 96 puits 48h 24 puits 72h Biofilm **p<0,01 Figure 6. Évaluation de la biomasse adhérée après 48 et 72h de culture, en TSA-B et/ou BBM (5X) en microplaques à 96 ou 24 puits, avec la souche P. aeruginosa PAO1 (moyenne +/- écart-type, n = 3) Nous notons une différence significative entre les essais réalisés avec des microplaques à 96 puits ou 24 puits en TSB, confirmant nos résultats antérieurs. Cette différence est retrouvée pour les essais en BBM (5X). La mise en place du renouvellement du milieu a été instaurée pour éliminer la biomasse planctonique après adhésion et multiplication. Cette phase d’élimination et de renouvellement de milieu permet l’obtenir de valeurs de DO supérieures à celles notées lors des essais antérieurs (Protocole III, Tableau 6) pour la souche 7844 S et a fortiori pour la souche PAO 1. Après 48h d’incubation (soit 24h après renouvellement du milieu), nous notons une différence significative entre les deux milieux testés que ce soit sur microplaque 96 puits fond rond ou 24 puits. Dans les deux conditions, des valeurs de DO plus élevées et donc des biomasses adhérées plus importantes sont notées avec un renouvellement par du milieu BBM (5X). Après 72h d’incubation (soit 48h après renouvellement du milieu) nous notons une diminution significative de la biomasse adhérée en microplaque 96 puits fond rond. En microplaque 24 puits, les DO restent stables. La différence entre les deux milieux testés n’est plus notable. 141 Chapitre IV- Mise au point du modèle en microplaque Le milieu de culture BBM semble donc plus favorable à la formation d’une phase bactérienne adhérée en microplaque et sera donc le milieu de culture adopté pour la suite de nos travaux. Etant donné nos objectifs concernant le suivi de la cinétique de formation de biofilm et des éventuelles modifications induites par différentes molécules, l’optimisation de la méthode de détection de la biomasse adhérée parait primordiale. Nous nous sommes donc intéressés à une technique plus reproductible permettant de détecter un faible nombre de bactéries adhérées. Parallèlement, les conditions d’obtention d’un biofilm structuré ont été optimisées. IV-2-3-Comparaison de la formation de biofilm sur microplaques 24 puits en BBM X et 5X. Evaluation de la biomasse adhérée par numération des UFC Ces essais concernent l’optimisation de l’utilisation du BBM à des concentrations 2X ou 10X soit des concentrations finales respective de X ou 5X dans les puits de microplaques à 24 puits. Le changement de milieu après 24h d’incubation a été conservé afin d’éliminer et de limiter la biomasse planctonique. Parallèlement étant donné les problèmes de détection de la biomasse par mesure spectophotométrique après coloration au cristal violet (faibles valeurs de DO aux temps courts d’incubation), les évaluations ont ici été effectuées par numération des UFC adhérées. Ainsi, à chaque temps de contrôle, 1mL de l’échantillon est prélevé pour dénombrer les cellules planctoniques. Ce dénombrement a pour objectif de contrôler l’évolution de la phase planctonique (très importante en milieu TSA-B) par rapport à la phase adhérée. Les puits sont rincés avec 1mL d’eau distillée stérile. Les fonds des puits sont grattés à l’aide d’une spatule stérile et transférés dans 1mL d’eau distillée stérile pour le dénombrement des cellules adhérées. Le nombre d’UFC est obtenu après inclusion d’1mL de suspension ou des dilutions de raison 10 en TSA-D à 37°C pendant 48h. Les numérations des bactéries adhérées et planctoniques ont été réalisées après 4h, 6h et 24h d’incubation, puis 24h après renouvellement du milieu (soit 48h). Les conditions expérimentales du protocole VI sont résumées dans le tableau 8. 142 Chapitre IV- Mise au point du modèle en microplaque Conditions expérimentales Microplaque milieu Souche Inoculums Renouvellement de milieu (sans bactéries) après 24h Incubation Evaluation de la biomasse Protocole VI 24 puits BBM (X) et (5X) P. aeruginosa PAO 1 105 UFC et 106 UFC BBM (X) BBM (X) BBM (5X) BBM (5X) 48h - 37°C Numération des bactéries adhérées et planctoniques Tableau 8. Présentation des conditions expérimentales du protocole VI Les résultats sont présentés en log UFC/mL aux quatre temps d’analyse et pour deux inoculi initiaux (105 et 106 UFC) dans la figure 7. 10 9 UFC/mL (Log)) 8 7 4h 6 5 6h 24h 4 48h 3 2 1 0 BBM(X) PAO1(10E6) BBM(X) PAO1(10E5) BBM(5X) PAO1(10E6) BBM(5X) PAO1(10E5) (a) Biofilm 10 9 UFC/mL (Log)) 8 7 4h 6 6h 5 24h 4 48h 3 2 1 0 BBM(X) PAO1(10E6) BBM(X) PAO1(10E5) BBM(5X) PAO1(10E6) BBM(5X) PAO1(10E5) (b) Planctonique Figure 7. Numérations (UFC/mL)) des cellules adhérées (a) et planctoniques (b) sur microplaques de 24 puits en BBM (X) ou (5X) - Souche PAO1 (105 UFC et 106 UFC) avec changement de milieu à 24h (moyenne +/- écarttype, n = 3) 143 Chapitre IV- Mise au point du modèle en microplaque La biomasse adhérée et planctonique est détectée dés 4h d’incubation à des taux supérieurs à 4 log d’UFC/mL. Après 48h, les taux détectés sont de l’ordre de 8 log en biomasse adhérée et planctonique. En ce qui concerne les variations des conditions expérimentales. Ces essais démontrent que: - la concentration du BBM (X ou 5X) influe peu sur les résultats. L’augmentation de concentration des éléments nutritifs (BBM 5X) n’entraîne aucune amélioration. Les essais ultérieurs seront donc être réalisés en BBM (X), - la variation d’inoculum, de 106 à 105 UFC, ne se traduit pas par une modification significative de la biomasse adhérée et de la cinétique globale de formation du biofilm. IV-2-4-Influence du renouvellement du milieu sur la formation du biofilm en microplaque 24 puits en BBM (X) Cet essai complémentaire de l’utilisation du BBM à une concentration finale de X, dans les puits de microplaques à 24 puits a été réalisé sur quatre souches test afin de confirmer ou d’infirmer l’intérêt du renouvellement du milieu sur la cinétique de formation du biofilm et sa structuration. Conditions expérimentales Microplaques Milieu Souche Protocole VII Protocole VIII 24 puits 24 puits BBM (X) BBM (X) P.aeruginosa (PAO1, CIP 103407, P.aeruginosa (PAO1, CIP 103407, 7844 7844 S et CIP A22 S et CIP A22 106 UFC 106 UFC Inoculum Renouvellement de milieu BBM (X) BBM (X) sans renouvellement de milieu (sans bactéries) 4h, 24h et 48h 72h - 37°C 72h - 37°C Incubation Numération des bactéries adhérées et Evaluation de la biomasse Numération des bactéries planctoniques adhérées et planctoniques 6h, 24h, 48h et 72h 6h, 24h, 48h et 72h Tableau 9. Présentation des conditions expérimentales des protocoles VII et VIII Deux protocoles ont été comparés sans renouvellement (Protocole VIII) ou avec renouvellement de milieu BBM au concentration X soit des concentrations finales respective de X/2 dans les puits de microplaques à 24 puits, à 4h, 24h et 48h d’incubation (Protocole VII). Les autres conditions expérimentales sont présentées dans le tableau 9. 144 Chapitre IV- Mise au point du modèle en microplaque Les numérations d’UFC adhérées et planctoniques ont été réalisées aux temps 6h, 24h, 48h et 72h d’incubation. Les résultats sont présentés sur la figure 8. 8 U FC /m L (Log) ) 7 6 6h 5 24h 4 48h 3 72h 2 1 0 + - + 7844 S PAO1 + - + CIP 103407 (a) Biofilm CIP A22 (+): Avec changement de milieu à 4h, 24h et 48h (-): Sans changement de milieu 8 UFC/mL (Log) ) 7 6 6h 5 24h 4 48h 3 72h 2 1 0 + 7844 S + PAO1 + - CIP 103407 + CIP A22 (b) Planctonique Figure 8. Numérations (UFC/mL) des cellules adhérées (a) et planctoniques (b) sur microplaques à 24 puits en BBM avec ou sans renouvellement de milieu sur les souches 7844 S, PAO 1, CIP 103407 et CIP A22, inoculum à 106 CFU, (moyenne +/- écart-type, n = 3) Le renouvellement de milieu à 4h conduit à une absence de détection d’UFC adhérées et planctoniques à 6h (valeurs non significatives < 1 log UFC/mL). 145 Chapitre IV- Mise au point du modèle en microplaque Aux temps ultérieurs, les biomasses détectées sont relativement comparables et plutôt en faveur du protocole avec changement de milieu quelle que soit la souche testée et ce dés 24h d’incubation. Par ailleurs, nous notons des quantités de biomasses adhérées supérieurs ou égaux à ceux des biomasses planctoniques dans les conditions de renouvellement du milieu, pour les 4 souches testées. Ces résultats indiquent qu’une incubation de 4h est suffisante pour la mise en place de la phase d’adhésion, avec un taux de bactéries cultivables adhérées faible ou du moins non quantifiable, mais suffisante pour une colonisation secondaire de la surface (croissance sous forme de microcolonies). Un changement régulier de milieu devrait donc nous permettre de mieux différencier les différences étapes de formation de biofilm : adhésion, multiplication, structuration, en éliminant régulièrement les bactéries planctoniques ou faiblement adhérées ou qui se détachent. Notre choix s’est donc porté vers cette méthodologie. IV-2-5-Influence de l’inoculum sur la cinétique de formation du biofilm sur microplaques à 24 puits en BBM (X) Afin d’optimiser au mieux les conditions expérimentales, une dernière série d’essais a été réalisée en faisant varier l’inoculum. En effet, les résultats obtenus avec le protocole VII indiquent un nombre de bactéries adhérées lors de la première phase d’incubation (4h) très faible par rapport à l’inoculum initial. Nous avons donc testé des inoculi inférieurs, de 102 à 104 UFC. Les nouvelles conditions expérimentales sont présentées dans le tableau 10 (Protocole IX). Conditions expérimentales Microplaque Milieu Souche Inoculums Renouvellement de milieu (sans bactéries) Incubation Evaluation de la biomasse Protocole IX 24 puits BBM (X) P. aeruginosa PAO 1 104, 103 et 102 UFC BBM (X) BBM (X) 4h 24h - 37°C Numération des bactéries adhérées et planctoniques Tableau 10. Présentation des conditions expérimentales du protocole IX 146 Chapitre IV- Mise au point du modèle en microplaque La figure 9 présente les résultats de la numération (log UFC/mL) des bactéries adhérées et planctoniques après 24h d’incubation pour les trois inoculi testés. 10 9 UFC/mL (Log) ) 8 7 6 susp°10E4 susp°10E3 5 susp°10E2 4 3 2 1 0 Cellules adhérées Cellules planctoniques Temps (24h) Figure 9. Numération (UFC/mL) des cellules adhérées et planctoniques après 24h sur microplaques à 24 puits en BBM pour les trois suspensions de PAO1 (moyenne +/- écart-type, n =5) Les résultats indiquent que les biomasses adhérées et planctoniques ne sont pas directement dépendantes de la taille de l’inoculum. Des quantités de biomasse supérieures sont même observées pour l’inoculum 102 par rapport aux inoculi 103 et 104. IV-2-6-Optimisation du protocole - Choix du protocole final Afin d’optimiser les conditions expérimentales, une dernière série d’essais a été réalisée en effectuant un changement régulier de milieu (2h, 4h, 6h et 24h), afin de mieux suivre la cinétique de formation du biofilm, avec différenciation des étapes. Dans ce cadre l’apport de nutriments et l’élimination des métabolites a été réalisée de manière séquentielle, afin de simuler un modèle non statique. Les étapes de changement de milieu ont pour objectif de caractériser spécifiquement la phase d’adhésion, la phase de multiplication initiale des bactéries adhérées, la phase de formation des micros ou « macro » colonies avec maturation. Les nouvelles conditions expérimentales sont présentées dans le tableau 11 (Protocole X). 147 Chapitre IV- Mise au point du modèle en microplaque Conditions expérimentales Microplaques Milieu Souche Inoculum Renouvellement de milieu (sans bactéries) Incubation Evaluation de la biomasse Protocole X 24 puits BBM (X) P. aeruginosa PAO 1 102 UFC BBM (X) BBM (X) 2h, 4h, 6h et 24h 48h - 37°C Numération des bactéries adhérées et planctoniques Tableau 11. Présentation des conditions expérimentales du protocole X La figure 10 présente les observations en microscopie confocale aux différents temps de changements de milieu (4h, 6h, 24h et 48h), avec annexés les valeurs des dénombrements (Log des UFC/mL) des cellules adhérées. Aux temps courts (2h et 4h) une adhésion des bactéries sous forme isolées et dispersées est observée sans multiplication bactérienne entre ces deux temps. Ainsi, après 4h, les cellules bactériennes sont toujours sous forme isolées (Figure 10a). A 6h, la multiplication des bactéries adhérées est initiée (Figure 10b). Après 24h d’incubation, des microcolonies bien structurées sont observées (Figure 10c). L’allongement du temps d’incubation se traduit par une augmentation de la densité et de l’épaisseur des colonies pouvant aller jusqu’à environ 100 µm de hauteur (Figure 10d). 148 Chapitre IV- Mise au point du modèle en microplaque Numération à T (h) / Temps cumulé (h) Log (UFC/mL) 4h 0 Numération à T (h) / Temps cumulé (h) Log (UFC/mL) 6h 0 Numération à T (h) / Temps cumulé (h) Log (UFC/mL) 24h 6,072 (± 0,06) Numération à T (h) / Temps cumulé (h) Log (UFC/mL) 48h 7,477(± 0,005) 20 µm a) 20 µm b) 40 µm c) 75 µm d) Figure 10. Etude en microscopie confocale de la formation du biofilm dans les conditions expérimentales sélectionnées (400X): a) à 4h b) à 6h, c) à 24h et d) à 48h et les numérations (UFC/mL) des cellules adhérées sur microplaques à 24 puits en BBM avec la souche P. aeruginosa PAO 1(moyenne +/- écart-type, n =3) Ces observations en microscopie confocale confirment bien la distinction des différentes phases de formation du biofilm. 149 Chapitre IV- Mise au point du modèle en microplaque 40 µm Figure 11. Etude en microscopie confocale de l’effet de la formation du biofilm dans les conditions expérimentales sélectionnées après 48h en présence de SYTO 9® et d’iodure de propidium (400X) L’observation après coloration par le SYTO 9® et l’iodure de propidium indique la présence de bactéries endommagées ou mortes plutôt en partie centrale (Figure 11). Ces différentes observations nous ont conduits à proposer un modèle de formation de biofilm en microplaque basé sur une optimisation et différenciation de la phase d’adhésion initiale, avec élimination séquentielle des bactéries planctoniques afin de favoriser la multiplication des bactéries initialement adhérées. Le protocole X correspond à la méthode de criblage utilisée pour la suite de nos travaux (Tableau 11). IV-3-Validation du modèle en microplaque : effet anti-biofilm de la furanone Afin de valider l’ensemble des conditions expérimentales définies lors des essais antérieurs (et rapportées dans le tableau 10), une série d’expériences a été réalisée avec la furanone, connue pour son activité anti-biofilm (Martinelli et al. 2004). Ces essais concernent l’étude de l’effet de la furanone: - en fonction de la dose - en fonction du moment d’introduction dans le cycle de formation du biofilm Des essais ont également été réalisés en présence de la C4-HSL afin de confirmer l’interaction de la furanone avec le système du quorum sensing. 150 Chapitre IV- Mise au point du modèle en microplaque IV-3-1-Influence de la concentration en furanone La furanone a été testée à des concentrations inférieures aux CMI et CMB préalablement déterminées et rapportées dans le chapitre II, soit entre 5.10-5 et 5.10-7 M. La furanone est rajoutée à chaque renouvellement de milieu selon les conditions expérimentales du protocole X (Tableau 11). Le milieu est renouvelé après 2h, 4h, 6h avec un inoculum initial par une suspension à 102 UFC/mL de PAO1. Les résultats sont présentés dans la figure 12 en log UFC/mL de bactéries adhérées et planctoniques. 8 7 UFC/mL (log) 6 Témoin 5 F (5.10E-5 M) 4 F (5.10E-6 M) 3 F (5.10E-7 M) 2 1 0 24h 48h Temps d'incubation (h) (a) biofilm * p < 0,05 ** p < 0,001 8 7 UFC/mL (Log) 6 5 Témoin F (5.10E-5 M) 4 F (5.10E-6 M) F (5.10E-7 M) 3 2 1 0 24h 48h Temps d'icubation (h) (b) Planctonique * p < 0,05 ** p < 0,001 Figure 12. Numérations (UFC/mL) des cellules adhérées (a) et planctoniques (b) en BBM sur microplaques à 24 puits avec une suspension de PAO 1 (102 UFC) en présence des différentes concentrations de furanone (moyenne +/- écart-type, n = 3) aux temps 24h et 48h. 151 Chapitre IV- Mise au point du modèle en microplaque Les changements de milieu aux temps courts (2h, 4h et 6h) se traduisent par une non détection de biomasse adhérée et planctonique que ce soit en absence de furanone (témoin) ou en présence des différentes concentrations de furanone. Après 24h d’incubation, le témoin est caractérisé par une biomasse adhérée et planctonique détectable et qui augmente à 48h d’incubation. L’addition de furanone à 5.10-5M se traduit par une inhibition totale de la formation de biofilm corrélée à une absence de détection de bactéries planctoniques après 24h et 48h d’incubation. A 5.10-6M, l’effet de la furanone est diminué. Un effet significatif est noté après 24h d’incubation sur la biomasse adhérée et après 24h et 48h d’incubation sur les bactéries planctoniques. A 5.10-7M, l’effet diminue encore, démontrant un effet-dose important. Compte tenu de ces résultats, la furanone sera utilisée à la concentration de 5.10-5 M dans les essais ultérieurs. IV-3-2- Etude cinétique de l’effet inhibiteur de formation de biofilm de la furanone Les essais ont été réalisés dans les conditions générales du protocole X (Tableau 11). L’inoculation initiale est réalisée avec une suspension de PA01 à 10² UFC/mL et le milieu de culture BBM est renouvelé toutes les 2h, 4h, 6h, 24h et 48h. L’addition de la furanone (5.105 M) se fait aux différentes étapes de formation du biofilm, à chaque renouvellement du milieu selon le schéma expérimental présenté dans le tableau 12. Les numérations des cellules se font à 20h, 24h et 48h selon le protocole habituel. Temps (h) de renouvellement du milieu/ Temps cumulé (h) après l’addition de la furanone T (h) T0 T2 T4 T6 T 20 T 24 0 2 4 6 + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + 20 24 + +: addition de la furanone / blanc: uniquement renouvellement du milieu Tableau 12. Schéma d’addition de la furanone 152 Chapitre IV- Mise au point du modèle en microplaque Le tableau 13 indique les pourcentages d’inhibition de formation du biofilm (13a) et des cellules planctoniques (13b) pour chaque condition et chaque temps d'incubation. Le pourcentage d’inhibition est calculé versus contrôle selon la formule suivante: [(CFU contrôle – CFU essai) / CFU contrôle] x 100 Temps d’addition de la % d’inhibition du biofilm par la Furanone Furanone (h) Numération à T (h) / Temps cumulé (h) 20h 24h 48h 0 100% 100% 100% 2 100% 100% 100% 4 100% 100% 100% 6 100% 100% 100% 20 - 100% 100% 24 - - 100% (a) Biofilm Temps d’addition de la % d’inhibition des cellules planctoniques par la Furanone Furanone (h) Numération à T (h) / Temps cumulé (h) 20h 24h 48h 0 100% 100% 100% 2 100% 100% 100% 4 100% 100% 100% 6 100% 100% 81,9% (± 0,05) 20 - 100% 99,3% (± 0,01) 24 - - 92,0% (± 0,05) (b) Planctonique Tableau 13. Pourcentages d'inhibition de formation de biofilm (moyenne +/- écart-type; n = 3) en présence de furanone ajoutée à différent temps de renouvellement du milieu, numérations à 20h, 24h et 48h (100% de réduction signifie réduction > 6 log): (a) cellules adhérées, (b) cellules planctoniques L'addition de la furanone (5.10-5M) à T = 0h, 2h, 4h, 6h, 20h ou 24h conduit à une réduction des cellules adhérées supérieure à 6 Log, même après 48h d’incubation. Cet effet inhibiteur de formation de biofilm s’accompagne d’une réduction des bactéries planctoniques. Cependant, sur la phase planctonique, une inhibition de 100% est 153 Chapitre IV- Mise au point du modèle en microplaque observée pour les temps d’addition de la furanone à T 0h, 2h et 4h, et ce jusqu’à 48h d’incubation. Pour les temps d’adhésion 6h, 20h et 24h, nous notons une inhibition de 100% après 20h et 24h d’incubation. Apres 48h d’incubation, la méthode de dénombrement permet à nouveau une détection d’UFC (% d’inhibition < 100%). L’effet inhibiteur de la formation de biofilm de la furanone est confirmé par l’étude réalisée en microscopie confocale. La figure 13 présente les différentes observations versus les observations témoin. - Au temps T 4h, l’aspect est similaire entre le témoin et la furanone avec distinction de bactéries viables dispersées à la surface du puits (Figures 13a et 13a’), - A 6h, l’effet furanone est déjà notable, caractérisé par une absence de multiplication des bactéries adhérées (Figures 13b et 13b’), - Cet effet est confirmé au temps 24h (Figures 13c et 13c’) et 48h (Figures 13d et 13d’). Le double marquage par le SYTO 9® et l’iodure de propidium (Figure 14a et 14a’) indique que les bactéries encore présentes à la surface des puits sont endommagées ou mortes. L’ensemble de ces résultats est en faveur d’un effet de la furanone rapide, après la phase d’adhésion. Cet effet inhibiteur de la multiplication des bactéries adhérées a été observé à concentrations infra-inhibitrices sur bactéries planctoniques. Cependant, l’effet antibactérien de la furanone pourrait être impliqué à concentrations plus faibles sur bactéries sessiles. 154 Chapitre IV- Mise au point du modèle en microplaque 20 µm a) 20 µm à) 20 µm b) 40 µm b’) 20 µm 40 µm c) c’) 75 µm 75 µm d) d’) Figure 13. Etude en microscopie confocale de l’effet de la furanone sur la formation du biofilm (400X): a) Témoin à 4h et a’) Furanone (5.10-5M) à 4h, b) Témoin à 6h et b’) Furanone (5.10-5M) à 6h, c) Témoin à 24h et c’) Furanone (5.10-5M) à 24h, d) Témoin à 48h et d’) furanone (5.10-5M) à 48h 155 Chapitre IV- Mise au point du modèle en microplaque 40 µm 40 µm a) a’) Figure 14. Etude en microscopie confocale de l’effet de la furanone sur la formation du biofilm après 48h en présence d’iodure de propidium (400X): a) Témoin à 48h et a’) Furanone (5.10-5M) à 48 heures Ainsi, dans les conditions décrites, la furanone peut totalement empêcher la prolifération de P. aeruginosa en mode adhérent aussi bien que planctonique, avec un effet dose-dépendant très significatif et reproductible. IV-3-3- Etude de l’interaction Furanone /C4-HSL Pour évaluer l’interaction entre la furanone et l’auto-inducteur C4-HSL, une dernière expérience a été effectuée en ajoutant dans le milieu les deux composés à la même concentration de 5.10-5M: - soit ensemble en début de cycle (T = 0h) - soit en séquentiel sur la base des cinétiques précédemment observées : * la furanone à T = 0h et la C4-HSL à partir de T = 6h * la C4-HSL à T = 0h et la furanone à partir de T = 6h Les comptages des UFC ont été réalisés après 48h d’incubation et les pourcentages d'inhibition ont été calculés en utilisant comme contrôle le résultat de la numération lors de l’addition de la C4-HSL seule. L’essai est réalisé dans les conditions générales du protocole X (Tableau 11). Les résultats sont rapportés dans la Figure 15. 156 Chapitre IV- Mise au point du modèle en microplaque % Inhibition des cellules adhérées . 100 80 60 48h 40 20 0 F(0h) C4(0h)+F(0h) C4(0h)+F(6h) F(0h)+C4(6h) . (a) Biofilm % Inhibition des cellules planctoniques 100 80 60 48h 40 20 0 F(0h) C4(0h)+F(0h) C4(0h)+F(6h) F(0h)+C4(6h) (b) Planctonique Figure 15. Pourcentages d'inhibition de formation de biofilm (moyenne +/- écart-type; n = 3) en présence de furanone et C4-HSL ajoutées aux différents temps de renouvellement du milieu, numérations à 20h, 24h et 48h: (a) cellules adhérées, (b) cellules planctoniques Les résultats montrent que la furanone inhibe partiellement l’adhésion des cellules (62,99%) en présence de la C4-HSL lorsque les deux composés sont ajoutés en même temps en début de cycle (T 0h). 157 Chapitre IV- Mise au point du modèle en microplaque Cet effet est encore diminué (50,77±18,03% d’inhibition des cellules adhérées) lorsque la furanone est introduite au bout de 6h sur un biofilm déjà formé en présence de la C4-HSL. Par contre la furanone est capable d’inhiber l’adhésion des cellules à 82,72±0,52% quand on ajoute la C4-HSL seulement à partir de T = 6h. Sur les cellules planctoniques, l’effet de la furanone est moins marqué. Le taux d’inhibition est voisin de 10% lorsque la furanone et la C4-HSL sont soit introduites ensemble dans le milieu à T = 0h, soit la C4-HSL à 0h et la furanone 6h plus tard. L’effet est partiellement restauré (≈ 60%) lorsque la furanone est ajoutée au milieu à T = 0h et la C4HSL à partir de T = 6h. IV-4-Conclusion L’analyse de la littérature indique différents protocoles en microplaques permettant d’évaluer la biomasse adhérée. Ces protocoles utilisent des conditions dites minimales. Cependant, les inoculi et les milieux de croissance utilisés ne peuvent être considérés comme minimum. En effet, des apports en source carbonée assimilable par P. aeruginosa sont relativement élevés (0,1 à 0,5%) et les conditions apparaissent donc favorables à une croissance en mode planctonique, même si une biomasse adhérée peut être détectable. L’application de ces conditions de culture, ou du moins de celles en trypcase soja, ne nous a pas permis d’obtenir une structuration importante du biofilm (recouvrement de la surface sans croissance importante des bactéries adhérées). Par ailleurs, les conditions d’évaluation de la biomasse décrites dans la plupart des protocoles sont basées sur une approche colorimétrique qui se traduit à la fois par une faible reproductibilité et une faible sensibilité. Ainsi, la furanone, molécule décrite pour un effet anti-biofilm significatif, n’induit aucune variation significative de DO dans ces conditions. Celles-ci semblent tout à fait applicables à la sélection de mutants d’adhésion, mais ne paraissent pas suffisantes à une évaluation de l’impact de molécules sur la cinétique de formation de biofilm. 158 Chapitre IV- Mise au point du modèle en microplaque Ainsi, l’utilisation de conditions plus stringentes a été évaluée. Les différents essais réalisés nous ont permis de confirmer: - l’intérêt d’utiliser un milieu « pauvre », caractérisé par des apports très limités en C et N et que nous avions déjà validé dans le chapitre II, sur le modèle en flux continu, - l’impact limité de l’inoculum dans ces conditions d’essai, avec une formation de biofilm structuré même à très faible inoculum (102 UFC), - la possibilité de différencier les différentes phases de formation du biofilm par un renouvellement séquentiel du milieu et donc une élimination également séquentielle des bactéries planctoniques, - une optimisation de la formation du biofilm en anaérobiose ménagée (surface inférieure du puits) et non pas à l’interface air/eau. Ces différentes conditions nous permettente d’obtenir un biofilm structuré, se rapprochant de la description des micro ou plutôt « macrocolonies » observées in vivo chez les patients infectés. Enfin, le protocole défini a permis de mesurer et d’observer l’effet anti-biofilm de la furanone. Ainsi, à concentrations infra-inhibitrices de croissance vis-à-vis des bactéries planctoniques, la furanone est capable d’inhiber la formation du biofilm. Cet effet apparaît spécifiquement au-delà de la phase d’adhésion. L’addition de la furanone à l’une quelconque des étapes ultérieures de la formation du biofilm (formation des microcolonies, maturation) se traduit par un effet significatif, allant même jusqu’à la déstructuration du biofilm formé. Le marquage à l’iodure de propidium nous a permis d’observer un endommagement cellulaire important. L’étape finale de ce chapitre a concerné la démonstration de l’antagonisme entre la furanone et la C4-HSL, cible impliquée dans la littérature. L’addition différée des deux composés est bien en faveur d’un antagonisme entre ceux-ci, conduisant à une perte d’efficacité de la furanone après addition de la C4-HSL et à une diminution de la structuration du biofilm liée à la C4-HSL après addition de la furanone. 159 Chapitre IV- Mise au point du modèle en microplaque Ainsi le modèle actuel développé sur microplaques à 24 puits, combinant un milieu synthétique, un faible inoculum, l’évaluation des cellules adhérées ou planctoniques par numération, validé par nos essais en présence de la furanone, constitue un modèle de criblage original pour l’évaluation de composés potentiels anti-biofilm. Le chapitre suivant concerne donc l’évaluation de l’activité de molécules synthétiques analogues des acyl-homosérines lactones et plus particulièrement de la C4-HSL, dans les conditions définies, sur les différentes phases de formation du biofilm. 160 Chapitre V- Criblage de l’activité anti-biofilm des analogues du QS en microplaque Chapitre V Criblage de l’activité anti-biofilm des analogues du QS en microplaque 161 Chapitre V- Criblage de l’activité anti-biofilm des analogues du QS en microplaque 162 Sommaire du chapitre V: Criblage de l’activité anti-biofilm des analogues du QS en microplaque Sommaire du chapitre V: Criblage de l’activité anti-biofilm des analogues du QS en microplaque V-1-Activité antibactérienne des molécules synthétisées sur bactéries planctoniques...169 V-1-1-Détermination des CMI et CMB en milieu TSA……………………………....169 IV-1-2-Évaluation de l’activité antimicrobienne en milieu BBM……………………169 V-2-Évaluation de l’activité « anti-biofilm » des analogues de la C4- HSL …………...169 V-3-Étude de l’activité « anti-biofilm » du composé 11………………………………...170 V-3-1-Influence de la concentration en composé 11……………………………….…170 V-3-2-Étude de l’impact sur la cinétique de formation de biofilm…………………....171 V-3-3-Étude de l’interaction C4-HSL / composé 11………………………………….175 V-4-Conclusion…………………………………………………………………………….178 163 Sommaire du chapitre V: Criblage de l’activité anti-biofilm des analogues du QS en microplaque 164 Sommaire des figures et les tableaux du chapitre V: Criblage de l’activité anti-biofilm des analogues du QS en microplaque Sommaire des figures et les tableaux du chapitre V: Criblage de l’activité anti-biofilm des analogues du QS en microplaque • Figure 1. Pourcentages d’inhibition de bactéries adhérées lors d’essais en BBM sur microplaques à 24 puits avec une suspension de PAO 1 (102 UFC) en présence des différentes concentrations du composé 11 (moyenne +/- écart-type, n = 2) • Figure 2. Formation de biofilm de P. aeruginosa dans BBM (400X): a) Témoin à 4h et a’) composé 11 (5.10-4 M) à 4h, b) Témoin à 6h et b’) composé 11 à 6h, c) Témoin à 24h et c’) composé 11 à 24h, d) Témoin à 48h et d’) composé 11 à 48h • Figure 3. Etude en microscopie confocale de l’effet de la formation du biofilm dans les conditions expérimentales sélectionnées après 48h en présence de SYTO 9® et d’iodure de propidium (400X): a) furanone, b) composé 11 • Figure 4. Pourcentages d'inhibition de formation de biofilm (moyenne ± écart type ; n = 3) observés pour les différents protocoles d’addition du composé 11 et de la C4-HSL (5.104 • M), après 48h de formation de biofilm: (a) cellules adhérées, (b) cellules planctoniques Figure 5. Etude en microscopie confocale de l’effet du composé 11 et de la C4-HSL sur la formation du biofilm après 48h (400X): a) C11 (5.10-4 M) et C4 (5.10-4 M) des T 0h, b) C11 (5.10-4 M) à T 0h et C4 (5.10-4 M) à T 6h ♦ Tableau 1. Structure des molécules synthétisées (analogues de la C4 - HLS) ♦ Tableau 2. Evaluation d’inhibition de biofilm en présence des 11 analogues hydrosolubles de la C4-HSL à 5.10-4 M versus la furanone à 5.10-5 M ♦ Tableau 3. Schéma d’addition du composé 11 ♦ Tableau 4. Pourcentages d'inhibition de formation de biofilm (moyenne ± écart type; n = 3) en présence de composé 11 (5.10-4M) ajouté aux différent temps de renouvellement 165 Sommaire des figures et les tableaux du chapitre V: Criblage de l’activité anti-biofilm des analogues du QS en microplaque du milieu; numérations à 20h, 24h et 48h (100% de réduction signifie réduction > 6 log): (a) cellules adhérées, (b) cellules planctoniques 166 Chapitre V- Criblage de l’activité anti-biofilm des analogues du QS en microplaque Ce chapitre concerne l’évaluation de l’activité potentielle « anti-biofilm » des différents analogues de la C4-HSL synthétisées et dont les structures sont rappelées dans le tableau 1. Il comporte deux parties sur la base de nos objectifs: - La première partie concerne l’évaluation de l’activité antibactérienne des différentes molécules sur bactéries planctoniques. Cette phase est indispensable à la mise en évidence secondaire d’un effet spécifique sur la cinétique de formation de biofilm à concentration infrainhibitrice de croissance. - La deuxième partie présente les résultats du criblage réalisé pour les molécules hydrosolubles, selon le modèle de suivi de cinétique de formation de biofilm en microplaque 24 puits, mis au point, et validé lors du chapitre IV. 167 Chapitre V- Criblage de l’activité anti-biofilm des analogues du QS en microplaque CH3 - (CH2)2 – CO – NH – R N° R Formule PM C8H13NO2S 187 C7H12N2OS 172 C7H10N2OS 170 C11H12N2OS 220 C8H12N2O2 168 C10H13NO 163 C10H13NO2 179 C9H12N2O 164 C9H12N2O 164 C8H11N3O 165 C8H16N2O2 172 2 S O N 3 S N 4 S N 5 S CH3 6 N O 7 O 8 9 N N 10 N 11 N 12 N O Tableau 1. Structure des molécules synthétisées (analogues de la C4-HLS) 168 Chapitre V- Criblage de l’activité anti-biofilm des analogues du QS en microplaque V-1-Activité antibactérienne des molécules synthétisées sur bactéries planctoniques V-1-1-Détermination des CMI et CMB en milieu TSA La détermination des CMI en TSA-B et la détermination des CMB sur TSA-D des composées 2-12 a été réalisée vis-à-vis de 4 souches de Pseudomonas aeruginosa (PAO1, CIP A22, 7844 S, 7844 M) pour une suspension à 108 bactéries/mL, selon le protocole décrit au chapitre II, soit un inoculum final à 106 UFC/mL. Pour les composés 2-12, aucune activité antimicrobienne (inhibition de croissance ou bactéricidie) n’a été détectée à la plus haute concentration d’essai (5.10-4 M) et ce quelle que soit la souche-test sous forme planctonique. IV-1-2-Évaluation de l’activité antimicrobienne en milieu BBM Une deuxième série d’essais a concerné l’évaluation de l’activité antimicrobienne des molécules synthétisées vis-à-vis de la souche PAO1 en BBM. Dans les conditions d’essai décrites, en bouillon BBM, les CMI n’ont pu être déterminées visuellement. En effet, les caractéristiques du BBM ne permettent pas une croissance optimale des bactéries sous forme planctonique. L’allongement du temps d’incubation ne conduit pas à un développement de la biomasse planctonique visuellement détectable. Le repiquage sur milieu TSA-D, à partir des microplaques en milieu BBM, confirme les résultats précédents: absence d’activité bactéricide des 11 produits synthétisés à 5.10-4 M. V-2-Évaluation de l’activité « anti-biofilm » des analogues de la C4-HSL Les biofilms bactériens sont développés à 37°C en microplaque de 24 puits, contenant du BBM, en présence ou absence d’analogues des HSL à 5.10-4M. L’objectif de nos travaux étant de cribler des molécules agissant spécifiquement sur le biofilm, nous avons validé 169 Chapitre V- Criblage de l’activité anti-biofilm des analogues du QS en microplaque l’absence d’activité antibactérienne des 11 analogues synthétisés de C2 à C12 sur bactéries planctoniques à la concentration 5.10-4M, afin de travailler à concentration infra-inhibitrice de croissance et infra-bactéricide. Une premier série d’essai a été réalisée avec évaluation de la biomasse adhérée et planctonique après 24h et 48h de contact sans renouvellement de milieu et produits testés (Tableau 2). Temps 24h 48h Produits testés C2 C3 C4 C5 C6 C7 C8 C9 - - - - - - - - C10 - C11 + + C12 - Furanone + + Tableau 2. Evaluation d’inhibition de biofilm en présence des 11 analogues hydrosolubles de la C4-HSL à 5.10-4 M versus la furanone à 5.10-5 M Parmi les 11 antagonistes potentiels examinés, seul le composé 11 à 5.10-4M montre un effet inhibiteur significatif sur les cellules adhérées ou cellules planctoniques après 24h et 48h de contact. Aucun effet agoniste n’a été observé. L’ensemble des autres composés présente le même comportement que le témoin. V-3-Étude de l’activité « anti-biofilm » du composé 11 V-3-1-Influence de la concentration en composé 11 Le composé 11 a été testé à des concentrations inférieures aux CMI et CMB préalablement déterminées et rapportées dans le chapitre II, soit entre 5.10-3 et 5.10-6 M. Le composé 11 est ajouté à chaque renouvellement de milieu selon les conditions expérimentales du protocole X (Chapitre IV, Tableau 11). Le milieu est renouvelé après 2h, 4h, 6h avec un inoculum initial par une suspension de PAO1 à 102 UFC. Les résultats sont présentés dans la figure 1 en pourcentages d’inhibition des bactéries adhérées. 170 % In h ib itio n d e s c e llu le s a d h é ré e s Chapitre V- Criblage de l’activité anti-biofilm des analogues du QS en microplaque 120 100 80 C11 (5.10E-6 M) C11 (5.10E-5 M) 60 C11 (5.10E-4 M) C11 (5.10E-3 M) 40 20 0 20h 24h 48h Temps d'incubation (h) Figure 1. Pourcentages d’inhibition de bactéries adhérées lors d’essais en BBM sur microplaques à 24 puits avec une suspension de PAO 1 (102 UFC) en présence des différentes concentrations du composé 11 (moyenne +/écart-type, n = 2) L’addition du composé 11 à 5.10-3M se traduit par une inhibition totale de la formation de biofilm après 20h, 24h et 48h d’incubation. A 5.10-4M, un effet inférieur est noté à 20h et 24h, avec 100% d’inhbition à 48h. Compte tenu de ces résultats, le composé 11 sera utilisé à la concentration de 5.10-4 M dans les essais ultérieurs, concentration plus proche de la concentration efficace testée en furanone. V-3-2-Étude de l’impact sur la cinétique de formation de biofilm La méthode d’évaluation du composé 11 est identique à celle utilisée pour évaluer les propriétés anti-biofilm de la furanone et décrite dans le chapitre IV (Protocole X, Tableau 11). Les numérations des cellules adhérentes et planctoniques ont été réalisées à différentes étapes de formation du biofilm. Le produit à tester a été ajouté à chaque renouvellement du 171 Chapitre V- Criblage de l’activité anti-biofilm des analogues du QS en microplaque milieu (0h, 2h, 4h, 6h, 20h, 24h) et les numérations ont été effectuées après 20h, 24h et 48h de culture. Le tableau 3 présente le schéma expérimental d’addition du composé 11 aux différents temps de renouvellement du milieu. Temps (h) de renouvellement du milieu/ Temps cumulé (h) après l’addition du composé 11 T (h) T0 T2 T4 T6 T 20 T 24 0 + 2 4 6 + + + + + + + + + + + + + + + + + + + 20 + 24 +: addition du composé 11 / blanc: uniquement renouvellement du milieu Tableau 3. Schéma d’addition du composé 11 Le tableau 4 indique les pourcentages d’inhibition de formation de biofilm et des cellules planctoniques en fonction de la période d’introduction du produit et pour chaque temps d’incubation. Le pourcentage d’inhibition est calculé versus contrôle selon la formule suivante: [(CFU contrôle – CFU essai) / CFU contrôle] x 100 Le composé 11 est testé à la dose de 5.10-4 M. 172 Chapitre V- Criblage de l’activité anti-biofilm des analogues du QS en microplaque Temps s’addition de % d’inhibition du biofilm par composé 11 Composé 11 (h) Numération à T (h) / Temps cumulé (h) 20h 24h 48h 0 100% 100% 100% 2 100% 100% 100% 4 100% 100% 100% 6 93,0% (± 0,66) 47% (± 5,14) 20 - 46% (± 4,07) 6,3% (± 10,81) 24 - - 6,3% (± 10,90) 0% (± 0.7) (a) Biofilm Temps s’addition de % d’inhibition des cellules planctoniques par composé 11 Composé 11 (h) Numération à T (h) / Temps cumulé (h) 20h 24h 48h 0 100% 100% 100% 2 100% 100% 100% 4 100% 100% 100% 6 74,0% (± 4,18) 90,0% (± 1,44) 12,0% (± 7,74) 20 - 6,7% (± 7,91) 7,4% (± 7,65) 24 - - 7,3% (± 9,10) (b) Planctonique Tableau 4. Pourcentages d'inhibition de formation de biofilm (moyenne ± écart type; n = 3) en présence de composé 11 (5.10-4M) ajouté aux différent temps de renouvellement du milieu; numérations à 20h, 24h et 48h (100% de réduction signifie réduction > 6 log): (a) cellules adhérées, (b) cellules planctoniques L’addition du composé 11 dès T 0h, 2h et 4h conduit à une réduction significative (supérieure à 6 log par rapport au témoin) des cellules adhérentes ou planctoniques, d’une manière identique à ce qui a pu être observé avec la furanone (Figure 10, Chapitre IV). On note une perte progressive de l’activité du composé 11 lorsqu’il est additionné au milieu après 6h, 20h et 24h ce qui indique que ce composé a peu d’effets sur un biofilm mature. La figure 3 présente les images obtenues en microscopie confocale versus témoin. Au temps 4h, la colonisation de la surface est similaire à celle observée pour le témoin (Figure 2a et 2a’) et pour la furanone (Chapitre IV, Figure 11). Des images identiques sont observées à T 6h indiquant une limitation de la multiplication des bactéries adhérés (Figures 2b et 2b’). A 24h (Figure 2c et 2c’) et 48h (Figure 2d et 2d’) d’incubation les observations indiquent une multiplication des bactéries limitée avec formation de rares colonies mal structurées. 173 Chapitre V- Criblage de l’activité anti-biofilm des analogues du QS en microplaque 20 µm (a) 20 µm (a’) 40 µm 20 µm (b) (b’) 75 µm 40 µm (c) (c’) 75 µm 75 µm (d) (d’) Figure 2. Formation de biofilm de P. aeruginosa dans BBM (400X): a) Témoin à 4h et a’) composé 11 (5.10-4 M) à 4h, b) Témoin à 6h et b’) composé 11 à 6h, c) Témoin à 24h et c’) composé 11 à 24h, d) Témoin à 48h et d’) composé 11 à 48h 174 Chapitre V- Criblage de l’activité anti-biofilm des analogues du QS en microplaque Ces observations en microscopie confocale confirment bien la distinction des différentes phases de formation du biofilm. 40 µm (a) 75 µm (b) Figure 3. Etude en microscopie confocale de l’effet de la formation du biofilm dans les conditions expérimentales sélectionnées après 48h en présence de SYTO 9® et d’iodure de propidium (400X): a) furanone, b) composé 11 Le double marquage au SYTO 9® et à l’iodure de propidium confirme la viabilité des bactéries présentes (Figures 3b), par opposition aux observations faites après contact avec la furanone (Figure 3a). V-3-3-Étude de l’interaction C4-HSL / composé 11 Afin d’étudier l’antagonisme qui pourrait exister entre le composé 11 et le C4-HSL, une troisième expérience a été menée, identique à celle réalisée avec la furanone (Figure 14, Chapitre IV-3-3). Les deux composés (composé 11 et C4-HSL) à la même concentration de 5.10-4M, ont été introduits soit ensemble dans le milieu à T 0h, soit le composé 11 à T 0h et C4-HSL à T 6h ou la C4-HSL à 0h et le composé 11 à 6h. L’essai est réalisé dans les conditions générales du protocole X du chapitre IV (Tableau 11) avec renouvellement du milieu à chaque temps (plus produits testés) sur trois essais indépendants. Les comptages des UFC ont été réalisés après 48h de culture. Les pourcentages d’inhibition de formation de biofilm ont été calculés en utilisant comme valeur témoin, la valeur obtenue avec le C4-HSL à T 0h. Les résultats sont rapportés dans la figure 4. 175 Chapitre V- Criblage de l’activité anti-biofilm des analogues du QS en microplaque % Inhibition des cellules adhérées / C4 120 100 80 60 40 20 0 C11 (0h) C4(0h)+C11(6h) C4(0h)+C11(0h) C11(0h)+C4(6h) (a) Biofilm 120 100 80 60 40 20 0 C11 (0h) C4(0h)+C11(6h) C4(0h)+C11(0h) C11(0h)+C4(6h) (b) Planctonique Figure 4. Pourcentages d'inhibition de formation de biofilm (moyenne ± écart type ; n = 3) observés pour les différents protocoles d’addition du composé 11 et de la C4-HSL (5.10-4M), après 48h de formation de biofilm: (a) cellules adhérées, (b) cellules planctoniques 176 Chapitre V- Criblage de l’activité anti-biofilm des analogues du QS en microplaque Dans les conditions décrites, l'effet inhibiteur du composé 11 se trouve altéré lorsque les deux composés (C4-HSL et 11) sont ajoutés ensemble : 54,27±1,89% d’inhibition pour les cellules adhérées et 60,33±1,89% dans le cas de cellules planctoniques. Lorsque le composé 11 est ajouté sur un biofilm de 6h, obtenu en présence de C4-HSL dès T 0h, on note des pourcentages d’inhibition plus faibles 33,32±0,45% et 56,42±1,13% respectivement pour le biofilm et les cellules planctoniques. Quand le composé 11 est ajouté à T 0h mais que l'addition de C4-HSL est retardée de 6h, alors l'activité du C11 est mieux préservée et le pourcentage d’inhibition des cellules adhérées est de 62,6±7,9% et de 73,45%±3,70% pour les cellules planctoniques. Des images en microscopie confocale ont été obtenues après addition du composé 11 -4 (5.10 M) et de la C4-HSL (5.10-4 M), à T 0h, après 48h d’incubation (Figures 5a), après addition du composé 11 (5.10-4M) à T 0h et de la C4-HSL (5.10-4 M) à T 6h après 48h d’incubation (Figure 5b). 40 µm 40 µm (a) (b) Figure 5. Etude en microscopie confocale de l’effet du composé 11 et de la C4-HSL sur la formation du biofilm après 48h (400X): a) C11 (5.10-4 M) et C4 (5.10-4 M) des T 0h, b) C11 (5.10-4 M) à T 0h et C4 (5.10-4 M) à T 6h Lorsque le composé 11 et la C4-HSL sont ajoutés en même temps dans le milieu (Figure 5a), on constate une diminution de l’effet du composé 11 observé en l’absence de la C4-HSL (Figure 2d’). Lorsque la C4-HSL est introduite sur un biofilm de 6h constitué en présence du composé 11 (Figure 5b). 177 Chapitre V- Criblage de l’activité anti-biofilm des analogues du QS en microplaque V-4-Conclusion Les travaux réalisés nous ont permis de sélectionner un composé (C11) présentant une activité spécifique anti-biofilm. L’effet observé s’exprime lorsque le produit testé est présent dès les premières phases de formation de biofilm (de 0h à 6h), c'est-à-dire à la phase d’adhésion et/ou de formation des microcolonies. Dans notre protocole, la phase d’adhésion correspond aux deux premières heures. En effet à T 2h, le milieu est renouvelé et les cellules planctoniques, éliminées. A ce stade, la méthode de détection de la biomasse adhérée n’est pas assez sensible pour détecter des différences entre le témoin et le composé 11. Cependant, les observations en microscopie confocale soulignent bien que la densité bactérienne à la surface du puits est similaire, à cette observée dans le cas de la furanone. Ces deux composés n’agissent donc pas sur la phase d’adhésion. Selon la figure 1, nous notons une inhibition d’environ 100% de la formation de biofilm si le produit testé sélectionné est ajouté à T 2h ou T 4h. Ceci indique que le composé 11 ne joue pas sur la phase d’adhésion mais sur les phases ultérieures de multiplication des bactéries adhérées. Ceci est confirmé par les observations en microscopie confocale. De T 2h à T 4h/T 6h, nous avons une phase de multiplication des bactéries adhérées (début de la croissance en microcolonies). A ce stade, le composé 11 induit une limitation de la prolifération, au même titre que la furanone. Cet effet conduit à une inhibition significative de la formation de biofilms aux temps d’incubation 24h et 48h. Si le composé 11 est ajouté sur un biofilm structuré, en cours de maturation, c’est-à-dire à partir de 20h, il perd rapidement tout effet inhibiteur, au contraire de la furanone. Ces observations sont confirmées par les essais d’antagonisme réalisés avec la C4-HSL. Ceux-ci confirment un antagonisme C4-HSL / composé 11. La perte significative de l’effet du composé 11 pourrait correspondre à une interaction faible avec le ligand de C4-HSL, conduisant même à un déplacement du composé 11 en présence de C4-HSL. Ce phénomène parait moins marqué avec la furanone (Figure 14, Chapitre IV). 178 Chapitre V- Criblage de l’activité anti-biofilm des analogues du QS en microplaque Cette dernière remarque est cependant à modérer si l’on considère l’activité antibactérienne intrinsèque de la furanone sur bactéries planctoniques, mais également sur bactéries adhérées, comme le démontre la perte de viabilité observée par microscopie confocale, après marquage à l’iodure de propidium. Ces premiers résultats sont donc en faveur d’un effet anti- rhl du composé 11, au même titre que la furanone. Cependant, la complexité des systèmes de régulation du QS doit nous faire considérer ces résultats avec précaution et nécessite des expériences complémentaires pour vérifier la cible potentielle. Il faut considérer qu’il s’agit du premier représentant d’une structure de base d’analogues de la C4-HSL non halogénés. Sur cette base, de nouveaux composés sont en cours de conception afin d’améliorer l’efficacité « anti-biofilm » et l’antagonisme avec la C4-HSL. 179 Chapitre V- Criblage de l’activité anti-biofilm des analogues du QS en microplaque 180 Chapitre VI- Cytotoxicité et inhibition d’adhésion aux cellules eucaryotes Chapitre VI Cytotoxicité et inhibition d’adhésion aux cellules eucaryotes 181 Chapitre VI- Cytotoxicité et inhibition d’adhésion aux cellules eucaryotes 182 Sommaire du chapitre VI: Cytotoxicité et inhibition d’adhésion aux cellules eucaryotes Sommaire du chapitre VI: Cytotoxicité et inhibition d’adhésion aux cellules eucaryotes VI-1-Souche test…………………………………………………………………………..187 VI-2-Lignée cellulaire…………………………………………………………………….187 VI-2-1-Origine………………………………………………………………………..187 VI-2-2-Entretien……………………………………………………………………...187 VI-2-2-1-Milieux et réactifs………………………………………………….187 VI-2-2-2- Méthode…………………………………………………………...188 VI-3-Matériels et réactifs…………………………………………………………………189 VI-4-Produits testés……………………………………………………………………….189 VI-5-Test de cytotoxicité………………………………………………………………….189 VI-5-1-Méthode………………………………………………………………………190 VI-5-1-1-Lecture…………………………………………………………….190 VI-5-1-2-Interprétation………………………………………………………191 VI-5-2-Résultats des tests de cytotoxicité de la furanone…………………………….191 VI-5-3-Résultats des tests de cytotoxicité du Composé 11…………………………..192 VI-6-Test d’inhibition d’adhésion………………………………………………………..193 VI-6-1-Méthode………………………………………………………………………193 VI-6-1-1-Lecture……………………………………………………………...194 VI-6-1-2-Interprétation……………………………………………………….194 VI-6-2-Test d’inhibition d’adhésion: Protocole 1……………………………………195 VI-6-3-Test d’inhibition d’adhésion: Protocole 2 – contact préliminaire cellules/produit………………………………………………………………196 183 Sommaire du chapitre VI: Cytotoxicité et inhibition d’adhésion aux cellules eucaryotes VI-6-4-Test d’inhibition d’adhésion: Protocole 3 - contact préliminaire cellules/produit – élimination produit……………………………………….197 VI-6-5-Test d’inhibition d’adhésion: Protocole 4 - contact préliminaire bactéries/produit……………………………………………………………...198 VI-7-Conclusion…………………………………………………………………………...199 184 Sommaire des tableaux et figures du chapitre VI: Cytotoxicité et inhibition d’adhésion aux cellules eucaryotes Sommaire des tableaux et figures du chapitre VI: Cytotoxicité et inhibition d’adhésion aux cellules eucaryotes ♦ Tableau 1. Cytotoxicité de la furanone après 2h de contact avec les cellules MMRC-5 (ATCC-CCL-171, lot : 3929229). Résultats exprimés en pourcentages de viabilité par rapport au témoin sur la base de la moyenne des DO ± écart-type (n= 3). Référence positive phénol (Ph).Concentration maximale testée en furanone =5.10-5 M ♦ Tableau 2. Cytotoxicité de la furanone après 24h de contact avec les cellules MRC-5 (ATCC-CCL-171, lot: 3929229). Résultats exprimés en pourcentages de viabilité par rapport au témoin sur la base de la moyenne des DO ± écart-type (n= 3). Référence positive phénol (Ph). Concentration maximale testée en furanone =5.10-5 M ♦ Tableau 3. Cytotoxicité du composé 11 après 2h de contact avec les cellules MRC-5 (ATCC-CCL-171, lot : 3929229). Résultats exprimés en pourcentages de viabilité par rapport au témoin sur la base de la moyenne des DO ± écart-type (n= 3). Référence positive phénol (Ph). Concentration maximale testée en composé 11=5.10-4 M ♦ Tableau 4. Cytotoxicité du composé 11 après 24h de contact avec les cellules MRC-5 (ATCC-CCL-171, lot: 3929229). Résultats exprimés en pourcentages de viabilité par rapport au témoin sur la base de la moyenne des DO ± écart-type (n= 3). Référence positive phénol (Ph). Concentration maximale testée en composé 11=5.10-4 M ♦ Tableau 5. Protocole 1-Pourcentages d'adhésion de la souche de PAO 1 radiomarquée (108 UFC/mL en DMEM sans SVF) en présence de furanone et de composé 11 après 24 h heures d’incubation à 37°C sous 5% de CO2 , après 2h de contact avec le tapis de cellules MRC-5 (ATCC-CCL-171, lot : 3929229) (moyenne +/- écatr-type, n= 2) ♦ Tableau 6. Protocole 2- Pourcentages d'adhésion de la souche PAO 1 radiomarquée (108 UFC/mL en DMEM sans SVF) en présence de furanone ou de composé 11 après 24 h d’incubation à 37°C sous 5% de CO2, de contact sur les cellules MRC-5 (ATCC-CCL-171, lot : 3929229) (moyenne +/- écart-type, n= 2) 185 Sommaire des tableaux et figures du chapitre VI: Cytotoxicité et inhibition d’adhésion aux cellules eucaryotes ♦ Tableau 7. Protocole 3- Pourcentages d'adhésion de la souche PAO 1 radiomarquée (108 UFC/mL en DMEM sans SVF) mise en contact de furanone et du composé 11 après 24 h d’incubation à 37°C sous 5% de CO2 en présence des cellules MRC-5 (ATCC-CCL-171, lot : 3929229), (moyenne +/- écart-type, n= 2) ♦ Tableau 8. Protocole 4- Pourcentages d'adhésion de la souche PAO 1 radiomarquée (108 UFC/mL en DMEM sans SVF) en présence de furanone et du composé 11 après 24 h d’incubation à 37°C sous aérobiose, contact après lavage sur les cellules MRC-5 (ATCCCCL-171, lot: 3929229). (moyenne +/- écart-type, n= 2) 186 Chapitre VI- Cytotoxicité et inhibition d’adhésion aux cellules eucaryotes Afin de définir l’intérêt potentiel du composé sélectionné dans le traitement préventif ou curatif des infections à P. aeruginosa, deux types d’essais ont été réalisés sur cellules eucaryotes correspondant à une lignée d’origine pulmonaire humaine: - un test de cytotoxicité - un test d’inhibition d’adhésion aux cellules. VI-1-Souche test La souche utilisée est Pseudomonas aeruginosa PAO1 (Collection de l’Institut Pasteur, Paris, France). La conservation, l’entretien, l’identification et les dénombrements des UFC sont réalisés selon les indications du chapitre II. VI-2-Lignée cellulaire VI-2-1-Origine La lignée cellulaire utilisée pour les tests de cytotoxicité et d’adhésion bactérienne aux cellules est la lignée MRC-5 (ATCC-CCL-171 : lot 3929229). Elle a été obtenue auprès de l’American Type Culture Collection (ATCC). Il s’agit d’une lignée de fibroblastes pulmonaires humains d’origine cancéreuse. VI-2-2-Entretien VI-2-2-1-Milieux et réactifs - Acides Aminés Non Essentiels (NEAA Lonza®) - Bleu trypan (Sigma®) - Diméthylsulfoxide (Sigma®) - DMEM (Dulbecco’s Modified Eagle’s Medium – Lonza®) - L-glutamine (Lonza®) - Mélange Pénicilline-Streptomycine (Lonza®) 187 Chapitre VI- Cytotoxicité et inhibition d’adhésion aux cellules eucaryotes - PBS (Tampon Phosphate à 0,0067M en PO42-, Lonza®) - Sérum de veau fœtal (SVF) (Lonza®) - Sodium Dodecyl Sulfate (Sigma®) - Trypsine-EDTA (Trypsine-Ethylenediaminetetraacetic acid, Lonza®) VI-2-2-2-Méthode La lignée de cellules pulmonaires est conservée à –195°C dans l’azote liquide dans un mélange contenant du sérum de veau fœtal (SVF) décomplémenté (concentration finale 90%) et du Diméthylsulfoxyde (DMSO) (concentration finale 10%) à raison d’une concentration cellulaire comprise entre 5.106 et 1.107 cellules/mL. Avant chaque essai, les cellules sont mises à incuber à 37°C sous 5% de CO2 dans du milieu de culture DMEM supplémenté avec une solution d’acides aminés non essentiels (concentration finale à 1%), de la L-glutamine (concentration finale à 2mM/mL) et un mélange pénicilline-streptomycine (concentration finale à 10 unités internationales/mL) et du SVF décomplémenté (concentration finale 10%). Après 48 heures de culture en flacon, les cellules deviennent confluentes et forment un tapis cellulaire en monocouche. Le milieu de culture est éliminé et le tapis cellulaire est lavé une fois avec du tampon phosphate avant d’ajouter 5mL de trypsine-EDTA (enzyme protéolytique) afin de décoller les cellules du flacon. La culture est mise à incuber 5 minutes à 37°C jusqu’à ce que le tapis commence à se détacher du flacon. Les cellules sont mises en suspension dans 10mL de milieu de culture complet (10% SVF) et centrifugées à 1600 rpm pendant 5 minutes à 20°C. Le culot cellulaire obtenu est récupéré et mis en suspension dans 1 mL de milieu de culture complet. Après un test de viabilité cellulaire au bleu trypan en cellule de Malassez: ♦ une partie de la suspension cellulaire est ajustée à 1.105 cellules/mL dans 20mL de milieu DMEM supplémenté avec 10% SVF pour le repiquage cellulaire en flacon de culture, ♦ l’autre partie est ajustée à 2.105 cellules /mL dans un volume suffisant pour déposer 100µL dans chaque puits d’une plaque de 96 puits pour le test de cytotoxicité ou 500µL dans chaque puits d’une plaque de 24 puits pour le test d’adhésion. 188 Chapitre VI- Cytotoxicité et inhibition d’adhésion aux cellules eucaryotes Les flacons de culture cellulaire ainsi que les plaques de test sont incubés à 37°C sous 5% de CO2 dans une atmosphère humide. VI-3-Matériels et réactifs - Adénine tritiée (Sigma®) - Centrifugeuse (Hereaus®) - Compteur béta (appareil de lecture de la radioactivité émise par les échantillons) - Flacons à scintillation - Formazan (Merck®) - Liquide de scintillation (Ready safe, Beckman Coulter) - Microspectrophotomètre Multiskan (à 450 nm) (Titretek®) - Poste de Sécurité Microbiologique de classe II (PSM) - Qoezyme Q - Sodium 3,3’-[1-[(phénylamino) carbonyl]-3,4-trétrazolium]-bis (4-méthoxy-6-nitro)] benzène sulfonic acid hydrate (XTT, Merck) ou en français: sel de sodium de l’acide 3,3-[1-[(phénylamino) carbonyl]-3,4-trétrazolium] bis (4-méthoxy-6-nitro)] benzène sulfonique hydraté. - Sodium dodecyl sulfate (SDS) (Sigma®) VI-4-Produits testés Les deux essais ont été réalisés avec le composé sélectionné (composé 11) versus la furanone. Dans le cas du test de cytotoxicité, une référence positive, le phénol (10 mg/mL), est évaluée en parallèle, permettant la validation de chaque série d’expérimentations. VI-5-Test de cytotoxicité La cytotoxicité du composé 11 et de la furanone sur la lignée MRC-5 (ATCC-CCL171 : lot 3929229) a été étudiée selon le test du XTT. 189 Chapitre VI- Cytotoxicité et inhibition d’adhésion aux cellules eucaryotes Le principe du test est basé sur la transformation enzymatique d’un sel de tétrazolium3,3-[1-[(phénylamino) carbonyl]-3,4-trétrazolium] bis (4-méthoxy-6-nitro)] benzène sulfonique hydraté soit XTT, en un produit coloré, le formazan. Le XTT est réduit par les déshydrogénases mithochondriales des cellules vivantes en présence d’un agent couplant d’électrons, le coenzyme Q, en un composé hydrosoluble jaune/orangé, le formazan, dosable par spectrophotométrie à 450 nm. VI-5-1-Méthode Les cellules MRC-5 (ATCC-CCL-171 : lot 3929229) sont conservées dans l’azote liquide. Après amplification en milieu de culture DMEM, la suspension est ajustée à 2.105 cellules par mL par numération en cellule de Malassez. Avant chaque essai, une microplaque de 96 puits à fond plat est ensemencée sous un volume de 100µL + 100 µL de milieu de culture enrichi par 10% de SVF. Après incubation à 37°C sous 5% de CO2 pendant 18 à 24 h, le milieu est éliminé et l’ensemble de la microplaque est rincé avec 100 µL de PBS par puits. Le PBS est éliminé. En parallèle, des dilutions des produits à tester, la furanone (à partir de 5.10-5M), le composé 11 (à partir de 5.10-4M) et le phénol (10 mg/mL) (référence positive de la cytotoxicité) sont réalisées en milieu de culture (DMEM sans SVF) sur une seconde microplaque de 96 puits. Les dilutions de produit sont transférées sur le tapis cellulaire lavé, à l’exception de la colonne 12 (témoin cellules non traitées). Nombre d’essais lors d’une expérimentation (8). Après incubation à 37°C sous 5% de CO2 pendant 2h ou 24 h, les puits de la microplaque sont rincés avec 100 µL de PBS. Après élimination du PBS, 50 µL d’une solution de XTT (0,5 mg/mL) et de Coenzyme Q (40 µg/mL) sont ajoutés à chaque puits. VI-5-1-1-Lecture Après une incubation à 37°C pendant 3 heures, 100 µL d’une solution aqueuse à 10% de SDS (Merck) sont ajoutés à chaque puits et la densité optique est immédiatement lue à 450 nm au microspectrophotomètre Multiskan®. 190 Chapitre VI- Cytotoxicité et inhibition d’adhésion aux cellules eucaryotes VI-5-1-2-Interprétation La densité optique relevée est proportionnelle à la population cellulaire. Ce test nous permet donc d’analyser à partir d’une densité optique correspondant au témoin, une toxicité cellulaire lorsque la densité optique est inférieure à celle du lot témoin. Le pourcentage de viabilité est calculé de la façon suivante: % de viabilité = [(DO Témoin - DO Traité)/DO Témoin] x 100 Si le pourcentage de viabilité est inférieur ou égal à -30%, le produit est considéré comme significativement cytotoxique (valeur définie lors d’essais intra-laboratoire). Entre -30% et +30%, le composé est considéré comme non toxique; au delà de +30%, il est considéré comme prolifératif. VI-5-2-Résultats des tests de cytotoxicité de la furanone Les résultats des tests de cytotoxicité de la furanone, pour des temps de contact de 2h et 24h, sont rapportés dans les tableaux 1 et 2. [Furanone] DO Moyenne Ecart type % de viabilité 5.10-5 M 2,5.10-5 M 1,25.10-5 M 1,110 1,130 0,938 0,018 0,106 63,21 66,15 6,25.10-6 M 3,125.10-6 M 1,156.10-6 M 7,8.10-7 M 3,9.10-7 M 1,95.10-7 M 0,842 0,835 0,765 0,719 0,720 0,700 0,001 0,680 0,101 0,082 0,110 0,099 0,084 0,057 0,032 0,013 0,062 37,93 23,81 22,68 12,42 5,62 5,88 2,83 -99,85 Ph 1mg Témoin Tableau 1. Cytotoxicité de la furanone après 2h de contact avec les cellules MMRC-5 (ATCC-CCL-171, lot: 3929229). Résultats exprimés en pourcentages de viabilité par rapport au témoin sur la base de la moyenne des DO ± écart-type (n= 3). Référence positive phénol (Ph).Concentration maximale testée en furanone =5.10-5 M [Furanone] 5.10-5 M 2,5.10-5 M 1,25.10-5 M DO Moyenne 0,551 0,548 0,886 Ecart type 0,164 0,094 % de viabilité -20,85 -21,32 6,25.10-6 M 3,125.10-6 M 1,156.10-6 M 7,8.10-7 M 3,9.10-7 M 0,809 0,648 0,684 0,640 0,725 0,125 0,112 0,092 0,061 0,041 27,17 16,12 -6,93 -1,76 -8,18 1,95.10-7 M Ph 1mg Témoin 0,805 -0,010 0,697 0,026 0,052 0,008 0,092 4,09 15,58 -101,44 Tableau 2. Cytotoxicité de la furanone après 24h de contact avec les cellules MRC-5 (ATCC-CCL-171, lot: 3929229). Résultats exprimés en pourcentages de viabilité par rapport au témoin sur la base de la moyenne des DO ± écart-type (n= 3). Référence positive phénol (Ph). Concentration maximale testée en furanone =5.10-5 M 191 Chapitre VI- Cytotoxicité et inhibition d’adhésion aux cellules eucaryotes Les tableaux indiquent les valeurs moyennes de DO ± écart-type observées sur 3 essais indépendants, respectivement pour des temps de contact furanone/cellules de 2 heures et 24 heures. Les pourcentages de viabilité cellulaire calculés à partir de ces données sont supérieurs à -30% quelles que soient les conditions d’essai (temps de contact – concentration en furanone). Ces résultats indiquent donc une absence d’activité cytotoxique significative de la furanone dans ces conditions (concentration ≤ 5.10-5M). Cependant, pour un temps de contact cellules/furanone de 2 heures, nous notons une activité dite proliférative (augmentation d’activité) aux plus fortes concentrations testées (5.10-5 M à 1,25.10-5M). Après 24 heures de contact, cet effet disparaît. Des valeurs inférieures à -20% sont alors notées aux plus fortes concentrations (5.10-5 M et 2,5.10-5 M). VI-5-3-Résultats des tests de cytotoxicité du Composé 11 Les résultats des tests de cytotoxicité du composé 11, pour des temps de contact de 2h et 24h, sont rapportés dans les tableaux 3 et 4. [Composé 11] 5.10-4 M 2,5.10-4 M 1,25.10-4 M 6,25.10-5 M 3,125.10-5 M 1,156.10-5 M 7,8.10-6 M 3,9.10-6 M 1,95.10-6 M DO Moyenne 0,798 1,073 0,948 0,836 0,780 0,817 0,750 0,660 0,645 0,001 0,603 0,067 0,063 0,044 0,041 0,048 0,055 0,033 0,037 0,040 0,013 0,021 32,38 77,86 57,21 38,60 29,39 35,49 24,34 9,45 6,88 -99,83 Ecart type % de viabilité Ph 1mg Témoin Tableau 3. Cytotoxicité du composé 11 après 2h de contact avec les cellules MRC-5 (ATCC-CCL-171, lot: 3929229). Résultats exprimés en pourcentages de viabilité par rapport au témoin sur la base de la moyenne des DO ± écart-type (n= 3). Référence positive phénol (Ph). Concentration maximale testée en composé 11=5.10-4 M [Composé 11] DO Moyenne Ecart type % de viabilité 5.10-4 M 2,5.10-4 M 1,25.10-4 M 6,25.10-5 M 3,125.10-5 M 1,156.10-5 M 7,8.10-6 M 3,9.10-6 M 1,95.10-6 M 0,724 0,670 1,192 1,147 1,088 0,966 1,029 0,944 0,914 -0,010 0,836 0,088 0,076 0,065 0,058 0,071 0,064 0,075 0,048 0,036 0,008 0,024 -13,42 -19,91 42,48 37,19 30,04 15,49 23,05 12,83 9,24 -101,2 Ph 1mg Tableau 4. Cytotoxicité du composé 11 après 24h de contact avec les cellules MRC-5 (ATCC-CCL-171, lot: 3929229). Résultats exprimés en pourcentages de viabilité par rapport au témoin sur la base de la moyenne des DO ± écart-type (n= 3). Référence positive phénol (Ph). Concentration maximale testée en composé 11=5.10-4 M 192 Témoin Chapitre VI- Cytotoxicité et inhibition d’adhésion aux cellules eucaryotes Les tableaux indiquent les valeurs moyennes de DO ± écart-type observées sur 3 essais indépendants, respectivement pour des temps de contact composé 11 / cellules de 2 heures et 24 heures. Les pourcentages de viabilité cellulaire calculés à partir de ces données sont supérieurs à -30% quelles que soient les conditions d’essai (temps de contact – concentration en composé 11). Ces résultats indiquent donc une absence d’activité cytotoxique du composé 11 dans ces conditions (concentration ≤ 5.10-4 M). Par ailleurs, pour un temps de contact C11/cellules de 2 heures, nous notons une activité dite proliférative (augmentation d’activité) aux plus fortes concentrations testées (5.10-4 M à 1,156.10-5M). Après 24 heures de contact, cet effet disparaît aux plus fortes concentrations et reste encore notable aux concentrations 1,25.10-4M à 3,125.10-5M. Pour les deux produits (furanone et composé 11), les concentrations maximales testées sans effet cytotoxique sont inférieures aux valeurs de CMI et CMB déterminées antérieurement. Ces valeurs constituent donc les concentrations limites à prendre en compte pour les tests d’inhibition d’adhésion sur la lignée cellulaire MRC-5 (ATCCCCL-171 : lot 3929229) ; soit, une concentration finale en furanone de 5.10-5 M et en composé 11 de 5.10-4 M pour 2 heures de contact avec les cellules. VI-6-Test d’inhibition d’adhésion Les tests d’inhibition d’adhésion ont été réalisés selon quatre protocoles, afin de mieux évaluer la cible potentielle. VI-6-1-Méthode La lignée cellulaire MRC-5 (ATCC-CCL-171 : lot 3929229) est stockée dans l’azote liquide. Après amplification en milieu DMEM, une suspension cellulaire ajustée à 2.105 cellules/mL est préparée en milieu DMEM supplémenté par 10% de SVF. 193 Chapitre VI- Cytotoxicité et inhibition d’adhésion aux cellules eucaryotes 500 µL de cette suspension sont déposés dans chaque puits d’une plaque stérile de 24 puits à fond plat (Nunc®). Les plaques sont incubées à 37°C sous 5% de CO2 pendant 24h jusqu’à la phase exponentielle. Parallèlement, la souche bactérienne Pseudomonas aeruginosa PAO 1 est repiquée sur milieu TSA-G. Les bactéries sont utilisées en phase de croissance logarithmique (24 heures d’incubation à 37°C). Un contrôle microscopique de la pureté de la souche est effectué après coloration de Gram. Une suspension bactérienne est ajustée à 108 UFC/mL en bouillon TSA-B. Les bactéries sont alors mises en présence de 30 µL d’Adénine tritiée (concentration = 1 millicurie/mL). L’incorporation d’adénine tritiée s’effectue pendant une incubation de 18 heures à 37°C sous aérobiose. Après 3 lavages au PBS (3600 rpm pendant 10 min), les bactéries marquées sont remises en suspension et ajustées à 108 UFC/mL en milieu DMEM sans SVF. VI-6-1-1-Lecture Après 18 heures d’incubation des plaques, le lysat de chaque puits est prélevé et placé dans des flacons à scintillation, en présence de 2 mL de liquide de scintillation (Ready safe, Beckman Coulter). Les tubes à scintillation sont placés pendant 1 heure à 4°C. La lecture est immédiate au compteur béta et les résultats sont exprimés en désintégration par minute transformé en coups par minute (CPM). VI-6-1-2-Interprétation Le pourcentage d’inhibition d’adhésion est calculé selon la formule suivante: % d’adhésion / au témoin = [(CPM essai - CPM témoin) / CPM témoin] x 100 CPM du témoin: CPM sans traitement des cellules CPM de l’essai: CPM avec traitement des cellules A partir d’une valeur inférieure ou égale à - 30%: le produit est considéré comme ayant un effet inhibiteur d’adhésion de la bactérie considérée à la lignée cellulaire testée. 194 Chapitre VI- Cytotoxicité et inhibition d’adhésion aux cellules eucaryotes VI-6-2-Test d’inhibition d’adhésion: Protocole 1 Ce protocole implique un contact direct du tapis cellulaire avec la suspension de PAO 1 radiomarquée et différentes concentrations de produits testés, suivi d’une incubation de 2h à 37°C sous 5% CO2. Le tapis cellulaire est lavé avec 500µL de PBS. 500µl de la suspension de PAO 1 radiomarquée (108 UFC/mL en DMEM sans SVF) sont déposés dans les puits. Sont alors ajoutés : 500µl de chaque produit à tester (concentration finale dans le puits de furanone: 5.10-5 M et composé 11: 5.10-4 M) ou de milieu de culture (témoin). Après 2 heures d’incubation à 37°C sous 5% de CO2, 2 lavages sont réalisés au PBS (lavage sous un volume de 500µL). Après addition de 500µL de solution de lyse (SDS 0,1% + NaOH 0,5M), la microplaque est incubée 18 heures à 37°C. Les résultats (Tableau 5) sont exprimés en pourcentage d'adhésion en présence de furanone ou de composé 11 par rapport au témoin, sur la base de la moyenne des CPM ± écart-type (n= 2). Temps contact: 24h Moyenne Ecart type Pourcentage CPM totaux furanone 5.10-5 M 12359 655,0 981,99 11646 2,5.10-5 M 1116 54,3 -2,30 11646 Composé 11 5.10-4 M 13060,75 1003,7 1043,42 11646 2,5.10-4 M 10959 755,2 859,42 11646 Témoin 1142,25 113,7 11646 Tableau 5. Protocole 1-Pourcentages d'adhésion de la souche de PAO 1 radiomarquée (108 UFC/mL en DMEM sans SVF) en présence de furanone et de composé 11 après 24 h heures d’incubation à 37°C sous 5% de CO2 , après 2h de contact avec le tapis de cellules MRC-5 (ATCC-CCL-171, lot: 3929229) (moyenne +/- écatr-type, n= 2) Dans ces conditions d’essai, c'est-à-dire après addition sur les cellules de la suspension de PAO1 et des produits à tester en même temps, aucune inhibition d’adhésion n’est observée. Des valeurs très supérieures au témoin sont notées, indiquant même une augmentation du nombre de bactéries adhérées. 195 Chapitre VI- Cytotoxicité et inhibition d’adhésion aux cellules eucaryotes VI-6-3-Test d’inhibition d’adhésion: Protocole 2 – contact préliminaire cellules/produit Ce protocole implique un pré-traitement du tapis cellulaire avec différentes concentrations de produits à tester pendant 24h à 37°C sous 5% CO2. La suspension de PAO 1 radiomarquée et ajoutée sans élimination des produits testés (incubation de 2h à 37°C sous 5% CO2). Le tapis cellulaire est lavé avec 500µL de PBS. 500µL de solution de chaque produit à tester (concentration finale de furanone: 5.10 -5 M et composé 11: 5.10-4 M) ou de milieu de culture (témoin) par puits. Après 24 heures d’incubation à 37°C sous 5% de CO2, 500µL de suspension de PAO 1 radiomarquée (108 UFC/mL en DMEM sans SVF) sont ajoutés sans lavage. Après 2 heures d’incubation à 37°C sous 5% de CO2, 2 lavages sont réalisés au PBS (lavage sous un volume de 500µL). Après addition de 500µL de la solution de lyse (SDS 0,1% + NaOH 0,5M), la microplaque est incubée 18 heures à 37°C. Les résultats (Tableau 6) sont exprimés en pourcentages d'adhésion de la furanone et du composé 11 par rapport au témoin, sur la base de la moyenne des CPM ± écart-type (n= 2). Temps contact: 24h Moyenne Ecart type Pourcentage CPM totaux Composé 11 furanone 5.10-5 M 1269 91,6 11,10 3556 2,5.10-5 M 1116 54,3 -2,30 3556 5.10-4 M 5574,25 561,4 388,01 3556 2,5.10-4 M 5270,25 404,5 361,39 3556 Témoin 1142,25 113,7 3556 Tableau 6. Protocole 2- Pourcentages d'adhésion de la souche PAO 1 radiomarquée (108 UFC/mL en DMEM sans SVF) en présence de furanone ou de composé 11 après 24 h d’incubation à 37°C sous 5% de CO2, de contact sur les cellules MRC-5 (ATCC-CCL-171, lot: 3929229) (moyenne +/- écart-type, n= 2) - Le pré-traitement des cellules par la furanone n’entraîne pas d’inhibition de l’adhésion de PAO1 (adhésion > à -30%). L’augmentation du nombre de bactéries adhérées observé dans le cas du protocole 1 n’est pas trouvée. - Pour le composé 11, le pré-traitement des cellules se traduit toujours par une augmentation significative de l’adhésion de PAO1 (adhésion > à +30%) qui est cependant inférieure à celle notée lors de l’application du protocole 1. - 196 Chapitre VI- Cytotoxicité et inhibition d’adhésion aux cellules eucaryotes VI-6-4-Test d’inhibition d’adhésion: Protocole 3 – contact préliminaire cellules/produit – élimination produit Ce protocole implique un pré-traitement du tapis cellulaire avec différentes concentrations de produits à tester pendant 24h à 37°C sous 5% de CO2. La suspension de PAO 1 radiomarquée et ajoutée après élimination des produits testés (incubation de 2h à 37°C sous 5% de CO2). Le tapis cellulaire est lavé avec 500µL de PBS. 500µL de solution de chaque produit à tester (concentration finale de furanone: 5.10 -5 M et composé 11: 5.10-4 M) ou de milieu de culture (témoin) sont ajoutés. Après 24 heures d’incubation à 37°C sous 5% de CO2, 2 lavages sont réalisés au PBS (lavage sous un volume de 500µL). 500µL de suspension de PAO 1 radiomarquée (108 UFC/mL en DMEM sans SVF) sont déposés dans les puits. Après 2 heures d’incubation à 37°C sous 5% de CO2, 2 lavages sont réalisés au PBS (lavage sous un volume de 500µL). Après addition de 500µL de solution de lyse (SDS 0,1% + NaOH 0,5M), la microplaque est incubée 18 heures à 37°C. Les résultats (Tableau 7) sont exprimés en pourcentages d'adhésion par la Furanone et par le composé 11 et par rapport au témoin, sur la base de la moyenne des CPM ± écart-type (n= 2). Temps contact: 24h Moyenne Ecart type Pourcentage CPM totaux furanone 5.10-5 M 10485,25 904,3 6,50 11228 2,5.10-5 M 10388,125 496,1 5,51 11228 Composé 11 5.10-4 M 11775,125 1022,2 19,60 11228 2,5.10-4 M 12340 530,1 25,33 11228 Témoin 9845,75 893,4 11228 Tableau 7. Protocole 3- Pourcentages d'adhésion de la souche PAO 1 radiomarquée (108 UFC/mL en DMEM sans SVF)mise en contact de furanone et du composé 11 après 24 h d’incubation à 37°C sous 5% de CO2 en présence des cellules MRC-5 (ATCC-CCL-171, lot: 3929229), (moyenne +/- écart-type, n= 2) Le pré-traitement des cellules par la furanone avec lavage intermédiaire n’entraîne pas d’inhibition de l’adhésion de PAO1 (adhésion > à -30%). Les valeurs observées sont proches de celles relevées avec des cellules non lavées. 197 Chapitre VI- Cytotoxicité et inhibition d’adhésion aux cellules eucaryotes Pour le composé 11, le pré-traitement des cellules avec lavage intermédiaire n’entraîne pas de modification de l’adhésion. Dans les conditions décrites (lavage intermédiaire entre contact produit / bactérie), les valeurs observées sont proches de celles relevées avec des cellules non traitées pour les deux produits testés. VI-6-5-Test d’inhibition d’adhésion: Protocole 4 – contact préliminaire bactéries/produit Ce protocole implique un pré-traitement de la suspension de PAO 1 radiomarquée avec différentes concentrations de produits à tester pendant 24h à 37°C sous 5% de CO2. Après élimination des produits, la suspension est mise en contact avec le tapis cellulaire (incubation de 2h à 37°C sous 5% de CO2). 500µL de solution de chaque produit à tester (concentration finale dans le puits de furanone: 5.10-5 M et composé 11: 5.10-4 M) ou de milieu de culture (témoin) sont déposés sur une plaque à 24 puits sans cellules. 500µL de suspension de PAO 1 radiomarquée (108 UFC/mL en DMEM sans SVF) sont déposés dans les puits de la microplaque 24 puits. Après 24 heures d’incubation à 37°C sous aérobiose, le mélange (bactéries + produit) est lavé avec PBS à 3600 rpm/min pendant 10min à température ambiante pour éliminer le produit et conserver le culot de bactéries marquées traitées. Le culot de PAO 1 radiomarquée (108 UFC/ml) est repris dans les puits avec 1mL de DMEM sans SVF. Un lavage est réalisé au PBS (lavage sous un volume de 500µL). 500µL de suspension de PAO 1 radiomarquée (108 UFC/mL en DMEM sans SVF) ainsi pré-traitée sont déposés dans les puits sur tapis cellulaire. Après 2 heures d’incubation à 37°C sous 5% de CO2, 2 lavages sont réalisés au PBS (lavage sous un volume de 500µL). Après addition de 500µL de solution de lyse (SDS 0,1% + NaOH 0,5M), la microplaque est incubée 18 heures à 37°C. Les résultats des pourcentages d’adhésion sont présentés dans le tableau 8 (n= 2). 198 Chapitre VI- Cytotoxicité et inhibition d’adhésion aux cellules eucaryotes Temps contact : 24h Moyenne Ecart type Pourcentage CPM totaux furanone 5.10-5 M 2834,25 285,4 -67,02 4109 Composé 11 Témoin 5.10-4 M 5290,75 8594,75 210,5 437,2 0,01 6275 9412 Tableau 8. Protocole 4- Pourcentages d'adhésion de la souche PAO 1 radiomarquée (108 UFC/mL en DMEM sans SVF) en présence de furanone et du composé 11 après 24 h d’incubation à 37°C sous aérobiose, contact après lavage sur les cellules MRC-5 (ATCC-CCL-171, lot: 3929229). (moyenne +/- écart-type, n= 2) Le pré-traitement de PAO1 par la furanone pendant 24h entraîne une inhibition significative de l’adhésion aux cellules MRC-5. Ceci semble confirmer une activité directe de la furanone sur PAO1 qui limite ainsi l’adhésion au tapis cellulaire. Le prétraitement de PAO1 par le composé 11 pendant 24h ne modifie pas le pourcentage de l’adhésion par rapport au témoin. VI-7-Conclusion Les résultats observés indiquent que la furanone et le composé 11 n’ont pas d’effet cytotoxique direct sur les cellules MRC-5 aux concentrations testées. Cependant, des effets activateurs de la prolifération ou du moins de l’activité métabolique (respiration) des cellules, caractérisée par une augmentation de l’activité des déshydrogénases mitochondriales, ont été observés aux plus fortes concentrations, notamment pour le temps court d’incubation de 2h. Cet effet disparaît ou est nettement réduit à 24h et ce pour les deux produits testés. Les essais d’adhésion aux cellules MRC-5 indiquent des quantités globales de bactéries marquées supérieures dans le cas du protocole 1 (addition concomitantes des bactéries et des produit testés) pour la furanone et le composé 11, et du protocole 2 (prétraitement des cellules: temps de contact avec le produit testé : 24h, puis avec les bactéries : 2h) pour le composé 11. Le simple lavage intermédiaire entre l’addition de produit testé et la mise en contact avec les bactéries (protocole 3) se traduit par une adhésion proche de celle du témoin pour les deux produits testés. Seul le protocole 4 (pré-traitement des bactéries) permet l’observation d’un effet inhibiteur d’adhésion significatif et ce uniquement pour la furanone. 199 Chapitre VI- Cytotoxicité et inhibition d’adhésion aux cellules eucaryotes Les variations observées doivent être analysées en prenant en compte différents points: - l’effet prolifératif potentiel des deux molécules testées à fortes concentrations pouvant conduire à une activation cellulaire (2h de contact) ou un nombre de cellules supérieur au témoin (24h de contact), et donc une augmentation du pourcentage d’adhésion de la bactérie PAO1 sur les cellules MRC-5. - l’action antimicrobienne intrinsèque de la furanone qui peut jouer un rôle dans l’effet observé, lors de l’application du protocole 4, par altération des structures notamment pariétales (contact bactérie/produits testés de 24h) et/ou par effet bactéricide. - l’évaluation de la seule étape d’adhésion initiale avec le tapis cellulaire lors de ces essais in vitro (après une incubation de 2h) du fait de la mort cellulaire lors de contact prolongé avec les bactéries expliquant l’absence ou le faible effet des produits testés. Ainsi, l’effet de la furanone sur la phase d’adhésion, lors d’un pré-traitement des bactéries durant 24h est cohérent avec nos résultats antérieurs (Chapitre V) sur l’activité antibactérienne de la furanone et son effet anti-biofilm. L’absence d’effet du composé 11 quel que soit le protocole est également pertinent si l’on considère que ce produit testé ne semble pas avoir d’effet sur la phase d’adhésion (2h) mais plutôt sur la phase de multiplication des bactérie adhérée, que nous ne pouvons reproduire in vitro sur cellules eucaryot 200 Chapitre VII- Discussion Chapitre VII Discussion 201 Chapitre VII- Discussion 202 Sommaire des tableaux et figures de la discussion Sommaire des tableaux et figures de la discussion • Figure 1. Potentiels électrostatiques moléculaires (isolignes rouges: potentiels négatifs; isolignes vertes: potentiels positifs) ♦ Tableau 1. Charges atomiques déterminées par la méthode PM6 (MOPAC 2007) 203 Sommaire des tableaux et figures de la discussion 204 Chapitre VII- Discussion P. aeruginosa est un bacille à Gram négatif ubiquitaire, retrouvé dans différents environnements: sol, milieux hydriques, écosystèmes végétaux, animaux. Parallèlement, cette bactérie est typiquement considérée comme un opportuniste du fait de ses remarquables capacités d’adaptation à son environnement. Il est alors l’agent d’infections nosocomiales, plus particulièrement dans les services de réanimation et chez les patients immunodéprimés. La problématique biofilm est typique chez une bactérie opportuniste ubiquitaire comme P. aeruginosa. En effet, c’est la colonisation progressive de l’environnement (réseau d’eau, robinetterie,…), des dispositifs médicaux implantables ou non sous forme biofilm qui va conduire à la colonisation chez l’homme, puis à l’apparition d’un statut infectieux spécifique. Ce statut infectieux lié à l’expression des gènes de virulence de P. aeruginosa est également étroitement lié au développement de cette bactérie sous forme biofilm au niveau des muqueuses, comme nous avons pu le voir dans le chapitre I. Par ailleurs, une des caractéristiques des biofilms, notamment à P. aeruginosa, va être une perte de sensibilité aux traitements accessibles à ce jour, dont les antibiotiques classiquement considérés comme antipyocyaniques. L’ensemble de ces éléments souligne l’intérêt de développer des études à la fois sur la compréhension des mécanismes de formation du biofilm et sur de nouvelles approches thérapeutiques avec la définition de nouvelles cibles potentiellement spécifiques (Costerton et al. 1999). Nos travaux s’inscrivent dans ce cadre, avec une première partie concernant la modification, voire l’amélioration du modèle de formation de biofilm en flux continu mis au point antérieurement au Laboratoire et une seconde partie, plus importante, dédiée à la conception, la synthèse et l’évaluation d’analogues potentiels de la C4-HSL avec comme objectif la sélection de molécules « anti-biofilm » et donc comme crible de sélection l’impact sur la cinétique de formation du biofilm. Lors des travaux antérieurs réalisés au Laboratoire dans le cadre d’un groupe de travail (SFM – Antiseptiques et désinfectants) sur la mise au point d’un modèle en flux continu de formation de biofilm, l’approche choisie avait été non spécifique. Elle a conduit à la proposition de conditions d’essai standard (composition du milieu, inoculum, nature du support, longueur de la boucle, débits d’alimentation et d’agitation, température d’incubation), permettant l’obtention de biofilms stables et reproductibles de différentes espèces bactériennes. Soit des bactéries aérobies stricts (Bacillus subtilis, P. aeruginosa) soit des bactéries anaérobies facultatifs (Escherichia coli, Staphylococcus aureus et Streptococcus 205 Chapitre VII- Discussion mutans) (Alasri, 1992). Le milieu de culture utilisé comporte du lactose (0,025 g/L), des sels, des acides aminés essentiels et de l’extrait de levure. Le modèle en flux continu, mis au point initialement au Laboratoire, présente la caractéristique de fonctionner en condition d’anaérobiose ménagée, avec un apport de milieu et sans agitatives, avec une surface d’échange limités avec l’air, une fiole de garde et une circulation du milieu au sein de la boucle sans apport d’air. Nos premiers travaux ont porté sur la modification de la composition d’un Bouillon Biofilm (BB) avec la prise en compte de différents facteurs: - la non-utilisation du lactose par P. aeruginosa et son remplacement par du glucose, - un apport en nutriments faible, afin de favoriser une croissance en mode biofilm, sur la base d’une réponse de type stress et d’un conditionnement de la surface favorisant la phase d’adhésion initiale, notamment par chimiotactisme, - un apport essentiellement minéral avec maintien du rapport C/N par rapport au BB initial. P. aeruginosa présente un métabolisme exclusivement respiratoire (aérobie et anaérobie). Sa capacité à utiliser les sucres comme source de carbone n’inclut pas le lactose. La présence d’une nitrate réductase lui permet cependant de fonctionner en anaérobiose, par réduction des nitrates jusqu’au stade de diazote (N2) moléculaire. Ainsi, la composition initiale du bouillon biofilm peut apparaître non optimale pour l’étude spécifique des biofilms à P. aeruginosa. Parallèlement, la présence de composés mal caractérisés (extrait de levure) conduit à un risque de variation dans la composition du milieu non négligeable, et un risque d’interférence avec certaines méthodes de dosage, notamment des exopolysaccharides (EPS). De ce fait, la première partie de notre travail a consisté en la mise au point théorique d’un nouveau bouillon Biofilm et son évaluation sur le modèle en flux continu. La modification de la nature et des concentrations en substrats entraîne des variations importantes, que ce soit au niveau du conditionnement des surfaces que de la synthèse des polysaccharides. Samrakandi (1996) a ainsi étudié les différentes cinétiques de formation de biofilm pour des milieux différents, en suivant le nombre d’UFC/cm2, les taux de polysacharides totaux et d’exopolysaccharides en fonction du temps, pour une souche de P. aeruginosa muqueux. Les milieux testés, en-dehors du bouillon Biofilm, étaient un milieu comportant du glycérol (5 g/L) et de l’acide citrique (3 g/L) (Marty et al. 1992), un milieu associant glycérol et glutamate ou glycérol/glutamate/désoxycholate et un milieu enrichi à 20 g/L de glycérol avec 206 Chapitre VII- Discussion diminution de l’apport azoté (0,05 g/L). Pour tous ces milieux, la croissance du biofilm apparaît plus lente que sur bouillon Biofilm. Par contre, des variations importantes de production de polysaccharides sont notées, avec les taux les plus élevés correspondant au milieu enrichi à 20 g/L de glycérol. Ce phénomène n’apparaît que pour la souche mucoïde et pourrait être lié au rapport C/N élevé, favorable selon Sutherland (1985) à la production de polysaccharides et à une modification de l’activation des gènes impliqués dans la synthèse d’alginate (variation de l’apport azoté). Selon les microorganismes, une dissociation entre la croissance des bactéries adhérées et les taux de protéines et polysaccharides détectés, phénomène lié à une production importante de matériel extra-cellulaire peut également être observée (Lawrence et al. 1991; Okabe et al. 1994). Notre choix s’est donc porté vers un remplacement de l’extrait de levure, du mélange d’acides aminés et du lactose par un apport azoté minéral et du glucose, tout en conservant le ratio C/N (Chapitre III, Tableaux 1 et 2), sur la base: - des travaux antérieurs ayant permis de démontrer une obtention de biofilm structuré sur souches mucoïdes et non mucoïdes de P. aeruginosa en bouillon Biofilm, - d’importance de la phase de colonisation et d’augmentation de la biomasse (comptage) au niveau pulmonaire pour la mise en place du processus infectieux au décours de la mucoviscidose. Dans ces nouvelles conditions expérimentales, nous observons une cinétique de formation de biofilm similaire entre le bouillon Biofilm et le bouillon Biofilm modifié en ce qui concerne la colonisation de la surface par des cellules cultivables (Chapitre III, Figure 3). La première phase, observée lors de l’établissement des cinétiques de formation de biofilm en flux continu (Capdeville & Nguyen 1990; Alasri 1992), correspond à une phase de latence dépendant essentiellement des interactions physico-chimiques entre la surface de la bactérie et celle du support, ainsi qu’à la mobilité de la bactérie qui semble correspondre à l’adhésion initiale. Durant cette phase, nous observons une décroissance de la biomasse en suspension liée à une dilution et élimination des bactéries en suspension via l’alimentation continue, et bien sûr à un rapprochement et adhésion de certaines bactéries au support. Cette phase courte (premières heures) correspond à l’adhésion initiale avec consommation de substrat et activité 207 Chapitre VII- Discussion déshydrogénasique non détectables. Cependant, des différences en nombre de bactéries adhérées peuvent être notées en fonction des microorganismes testés. Les travaux antérieurs de Samrakandi (1994) ont ainsi démontré que S. aureus (ATCC 6538P et CIP 53154) est détecté dès la première heure avec une densité supérieure à 4 log/cm2. S. mutans (CIP 103220T) et E. coli (CIP 5412)7 colonisent également rapidement la surface, mais à des taux inférieurs à S. aureus. B. subtilis (ATCC 6633) et un isolat de P. aeruginosa mucoïde présentent au contraire des cinétiques d’adhésion initiale faibles et les dénombrements des bactéries adhérées n’est possible que respectivement après 3 heures et au-delà de 4 heures. Par opposition, le révertant non muqueux de P. aeruginosa colonise la surface avec un taux de 2,4 log/cm2 après 2 heures. Ces observations semblent être corrélées au caractère hydrophobe des bactéries. En effet, les mesures réalisées par coefficient de partage dans l’hexadécane (Rosenberg et al. 1980) et par mesure de l’angle de contact indiquent que S. aureus (CIP 53154) présente une hydrophobicité supérieure à celle exprimée par E. coli (CIP 54127). P. aeruginosa et B. subtilis (ATCC 6633) se montrent très hydrophiles ce qui limite leur rejet initial de la phase aqueuse vers une surface moins hydrophile. Par ailleurs, en ce qui concerne P. aeruginosa mucoïde et son révertant non muqueux, les différences de comportement dès la phase d’adhésion peuvent être liés à la perte de mobilité des souches mucoïdes. En effet, ceci est corroboré par nos observations lors des essais de mise au point d’un modèle de criblage en microplaque. En effet, l’isolat clinique 7844 mucoïde ne permet d’obtenir que de très faibles taux d’adhésion, caractérisés par des valeurs de DO très faibles après coloration par le cristal violet. Par opposition, le révertant non muqueux présente des valeurs supérieures et détectables (Chapitre IV, Tableaux 1). Afin de poursuivre l’amélioration du modèle en flux continu et en prévision d’études nécessitant du matériel biotique et abiotique en grandes quantités, la surface à coloniser a été augmentée par allongement de la boucle expérimentale. Aucune différence notable en terme d’UFC/cm2 n’a été observée, après augmentation de la surface testé (300 mm au lieu de 190 mm), quel que soit le temps d’incubation ou la localisation sur la boucle, démontrant l’absence d’influence de la quantité d’inoculum dans ces conditions (Chapitre III, Figure 2). Notre objectif s’inscrit ici dans une approche originale d’étude phénotypique et génomique aux différents stades de formation du biofilm. En effet, l’étude des modifications bactériennes aux phases précoces pose le problème de la quantité de matériel à étudier. L’étude des biofilms et de leur structuration en mode cinétique se heurte aux quantités de matériel biotique ou abiotique récupérées aux différentes phases de formation du biofilm, 208 Chapitre VII- Discussion notamment aux phases d’adhésion et multiplication initiale (formation des microcolonies). Les approches réalisées à ce jour sont souvent indirectes, sur bactéries planctoniques et secondairement immobilisées, sur bactéries en agar (Tresse et al. 1998) ou bien font appel à l’utilisation de mutants (Fox et al. 2008; Toutain-Kidd et al. 2008). Les travaux présentés ne constituent bien sûr qu’une première approche et doivent être complétés par une analyse plus précise de la constitution du biofilm dans les nouvelles conditions décrites, notamment par observation en microscopie confocale. La deuxième partie de nos travaux concerne la sélection de molécules « antibiofilm », en considérant que la croissance des bactéries sous forme biofilm puisse conduire au développement de nouvelles cibles thérapeutiques. L’objectif de ce travail associant les compétences de deux laboratoires en synthèse chimique, notamment par étude des analogies structurales, et en microbiologie, plus particulièrement en ce qui concerne la capacité bactérienne à former des biofilms, a porté sur la conception et l’évaluation de molécules présentant une analogie structurale avec la C4-HSL de P. aeruginosa en tant qu’inhibiteurs potentiels de la formation de biofilm. Notre choix d’une cible quorum sensing (QS) est basé sur l’implication reconnue de ce système dans la formation de biofilm, mais surtout dans l’étiologie des infections à P. aeruginosa chez les patients atteints de mucoviscidose. De nombreux travaux ont porté sur de nouvelles approches préventives ou thérapeutiques en liaison avec l’acquisition de nouvelles connaissances sur les facteurs de virulence de P. aeruginosa et leur régulation. L’approche vaccinale a notamment été envisagée pour les facteurs de virulence en liaison avec la surface de la bactérie. Ainsi, des vaccins dirigés contre le flagelle ou les pili ont été mis au point (Landsperger et al. 1994, Hertle et al. 2001). Cependant, ces travaux n’ont pas conduit à la mise sur le marché de vaccins, soit du fait d’échec pour la mise en place d’essais de phase III (Doring et al. 1995, 1997), soit du fait de la variabilité antigénique des souches (Hahn et al. 1997; Cachia et al. 2004). De la même manière, de nombreux vaccins basés sur l’antigène O ont été mis au point et évalués, mais sans succès à ce jour (Lang et al. 2004a, Hatano et al. 1998; Pier 2003). Différents travaux sont en cours sur des vaccins atténués ou associant d’autres cibles (Lang et al. 2004b; DiGiandomenico et al. 2004). La vaccination basée sur l’exotoxine A a été également décrite (El-Zaim et al. 1998; Shiau et al. 2000). Des approches similaires ont 209 Chapitre VII- Discussion envisagées avec l’alginate (Theilacker et al. 2003; Pier et al. 1994). L’immunisation par des épitopes synthétiques de l’élastase permet de diminuer la sévérité de l’infection chez le rat (Sokol et al. 2000). Des inhibiteurs de protéase ont été également été testés chez le rat et se sont révélés efficaces (Woods et al. 2005). Le système de sécrétion de type III a également été considéré comme une cible de choix pour de nouvelles approches thérapeutiques. Ainsi, la protéine PerV qui joue un rôle dans l’assemblage et la translocation d’un pore dans la membrane cellulaire eucaryote a été ciblée (Goure et al. 2004) et une immunothérapie antiPerV s’est révélée efficace sur des modèles animaux (Neely et al. 2005). D’autres approches thérapeutiques ont été envisagées par l’utilisation d’antioxydants (par exemple la glutathione) ou l’inhibition de synthèse de la pyocyanine (Griese et al. 2004; Lau et al. 2004a). Malgré certains essais in vitro jugés prometteurs et caractérisés par une inhibition partielle de l’adhésion de souches de P. aeruginosa, que ce soit en présence d’oses ou de lectines solubles ou par voie immunologique, aucun développement pharmaceutique n’est clairement énoncé à ce jour et n’a pu conduire à la mise sur le marché d’un candidatmédicament. Cette analyse de la littérature explique le choix de notre cible. En effet, la virulence multifactorielle exprimée par P. aeruginosa, peut expliquer l’absence d’efficacité in vivo des approches décrites. Notre objectif a donc été de sélectionner une cible plus en amont et moins spécifique, impliquée globalement dans le processus infectieux à P. aeruginosa chez les patients atteints de mucoviscidose. Parmi ceux-ci, les systèmes senseurs, le système de sécrétion de type III et le QS pouvaient être considérées comme des cibles potentielles de choix. Différents travaux ont été réalisés afin de définir des stratégies préventives, notamment par « coating » des surfaces susceptibles d’être colonisées. Différentes molécules d’origine naturelle, dont d’origine microbiologique, peuvent ainsi interférer avec la séquence de formation de biofilm, que ce soit des molécules signal ou des biosurfactants (Neu, 1996; Federle & Bassler, 2003; Rasmussen & Givskov, 2006, McLean et al. 2004). Un concept est ainsi apparu concernant la maîtrise des biofilms par compétition inter-bactéries, notamment entre bactéries commensales et pathogènes (An et al. 2006; Rao et al. 2005; Burmolle et al. 2006). Ainsi, Valle et al. (2006) ont pu mettre en évidence le rôle potentiel anti-adhésion de polymères de la capsule provenant de souches d’E. coli uropathogène ou exprimant des capsules de type II. 210 Chapitre VII- Discussion Chez P. aeruginosa, la synthèse et la sécrétion de nombreux facteurs de virulence sont sous le contrôle du QS qui constitue ainsi un élément clé dans la génèse des infections à P. aeruginosa, notamment au niveau des poumons de patients mucoviscidosiques (Erickson et al. 2002; Rumbaugh et al. 2000). Dans la hiérarchie reconnue du QS, l’expression du gène rhlR est sous le contrôle du système Las (Latifi et al. 1996) et les deux systèmes associés interviennent dans l’expression de plus de 200 gènes (Schuster et al. 2003; Wagner et al. 2003). Paradoxalement, le système de sécrétion de type III (T3S), considéré comme un élément majeur de la virulence de P. aeruginosa est régulé négativement par le complexe RhlR-C4-HSL (Bleves et al. 2005), du moins dans des conditions de déplétion en Ca++. Les auteurs émettent l’hypothèse que les fonctions de virulence associées au régulon T3S interviennent dans les phases précoces de l’infection (colonisation et dissémination), et donc antérieurement à la mise en jeu d’une régulation liée à la densité bactérienne (QS) correspondant plutôt à la phase d’infection chronique. Cependant, un phénomène inverse a été observé chez E. coli entéropathogène et entérohémorragique (Sircili et al. 2004; Sperandio et al. 2003) et la sensibilité aux conditions d’essai (présence de Ca++) doit amener à considérer ces résultats avec précaution. Par ailleurs, le rôle de T3S est sous la dépendance du contact entre bactérie et cellule eucaryote, phénomène qui pourrait réellement se révéler secondaire au stade macrocolonies ou biofilm mature, si l’on considère que la majorité des cellules bactériennes ne sont pas au contact des cellules eucaryotes à ce stade. Ainsi, une diminution progressive de l’expression du gène exoS caractéristique d’une perte progressive de la fonctionnalité du système de sécrétion de type III a été observée par Pierre et al. (2008) au cours d’une infection expérimentale chez la souris, avec une forte mortalité entre le deuxième et le troisième jour de l’infection. Parallèlement, les auteurs notent une augmentation progressive de l’expression des gènes algD et lasI corrélée à l’apparition d’un phénotype mucoïde avec production d’alginate, caractéristiques de l’installation d’une infection chronique. Ces données correspondent aux observations cliniques avec 75 à 90% des souches de P. aeruginosa isolées de pneumopathies aiguës présentant un système de sécrétion de type III fonctionnel (Hauser et al. 2002; Roy-Burman et al. 2001) contre seulement 12 à 41% pour les souches isolées de patients mucoviscidosiques (Jaine et al. 2004; Dacheux et al. 2002). En 1997, Everett et al. ont démontré une partie des relations existant entre les systèmes las et rhl. Las contrôle rhl aux niveaux transcriptionnel et post-translationnel. Parallèlement, l’expression de lasR et rhlR est dépendante de la croissance, l’activation des gènes prenant effet dans la deuxième moitié de la phase exponentielle de croissance, conduisant à la production d’un maximum de facteurs de virulence en phase de croissance 211 Chapitre VII- Discussion exponentielle tardive et en phase stationnaire. Il faut souligner que ces observations ont été faites sur bactéries en mode planctonique et que la « promiscuité » bactérie-bactérie au sein des biofilms modifie certainement ces données. En-dehors de nombreux facteurs de virulence, le système rhl régule l’opéron rhlAB, nécessaire à la production des rhamnolipides qui jouent un rôle clé dans la structuration finale des communautés bactériennes du biofilm, au même titre que l’alginate. La synthèse de l’alginate est connue pour être activée par une osmolarité élevée, la déshydratation, la limitation nutritive et la disponibilité en oxygène (Deretic et al. 1994; Terry et al. 1991; Bayer et al. 1990). Parallèlement, il faut prendre en compte les données de la littérature concernant le rôle du QS in vivo, dans la mucoviscidose. Les observations les plus importantes concernent l’importance du système rhl dans les crachats de patients mucoviscidosiques. En effet, Singh et al. (2002) ont noté que les deux homosérines lactones C4-HSL et 3O-C12-HSL étaient présentes dans un ratio 3/1. Classiquement, les modèles de formation de biofilm in vitro en conditions aérobies ont conduit à la mise en évidence du rôle majeur de la 3O-C12-HSL (Davies et al. 1998) et de la présence de flagelle et de pili de type IV (O’Toole & Kolter, 1998). Environ 39% des isolats de crachats de patients chroniquement infectés sont déficients sur le plan de la mobilité liée au flagelle et aux pili (Mahenthiralingam et al. 1994). Ces notions remettent donc en cause la pertinence des modèles d’étude actuels in vitro, bien adaptés à l’étude des biofilms sur cathéters, tractus urinaire ou flux sanguin, pour l’étude des biofilms à P. aeruginosa observés dans le cas de la mucoviscidose. D’après ces données, et en considérant in vivo le rôle central du QS et du système rhl à la fois sur le plan de la colonisation progressive des poumons avec formation de microcolonies et sur le plan de la pathogénicité avec régulation de la production des différents facteurs de virulence reconnus chez P. aeruginosa, notre choix s’est donc porté plus particulièrement sur le système rhl. A ce stade, notre objectif s’est trouvé confronté à différents problèmes: - le choix des modifications chimiques de la structure de base de la C4-HSL par rapport aux études antérieures du même type, - le choix et la validation du critère à la base du criblage des molécules synthétisées, - la quantification de l’effet observé pour une comparaison entre les molécules testées. 212 Chapitre VII- Discussion En ce qui concerne le critère retenu pour le criblage, différentes approches étaient proposées dans la littérature. En effet, par rapport à la cible envisagée, l’approche pouvait se situer au niveau de l’expression du QS, du système rhl (phénotypique ou génomique), ou de l’effet attendu sur le QS, à savoir une modification de la formation du biofilm. La capacité de souches bactériennes, génétiquement modifiées ou non, à répondre phénotypiquement à la présence d’inhibiteurs du QS a ainsi été décrite. Ces techniques portent notamment sur l’utilisation de Agrobacterium tumefaciens A136 et de Chromobacterium violaceum CV026 comme biosenseurs (Fuqua et al. 1996; McLean et al. 1997). Ainsi, McLean et al. (2004) ont mis à profit la capacité de deux senseurs bactériens dérivés d’Agrobacterium tumefaciens et de Chromobacterium violaceum capables de produire des pigments sous le contrôle d’une C6-HSL, mais également d’autres HSL. Ainsi, l’addition d’inhibiteurs potentiels du QS (ici des produits de différentes souches bactériennes ou de plantes) se traduit par une modification de la production de pigment au cours de la croissance. Ce test permet de définir en parallèle si l’activité observée est spécifiquement une inhibition du QS ou un mécanisme antibactérien classique (inhibition de croissance). Un test basé sur la bioluminescence liée à la production du signal luxS (AI-2) a également été proposé (Surette et al. 1999) et utilisé dans différents essais (Kadurugamuwa et al. 2003). Enfin, des systèmes rapporteurs gfp ont été largement appliqués à l’étude de la production d’HSL in situ par observation en microscopie confocale (Christensen et al. 1999; Hentzer et al. 2002). Ces différentes méthodes posent le problème de la quantification de l’effet observé. Celle-ci a été proposée par voie chimique avec une quantification des molécules signal après extraction (Moré et al. 1996), par la caractérisation des différentes molécules produites (Charlton et al. 2000; Marketon et al. 2002), par voie enzymatique ou par mesure de la production du pigment (Blosser & Gray, 2000). En conclusion de leurs travaux, McLean et al. (2004) soulignent que la méthode proposée n’est qu’une étape préliminaire de criblage qui doit amener à des essais complémentaires afin de contrôler le véritable impact sur la formation de biofilm. Différents modèles de criblage de mécanismes impliqués dans la formation de biofilm (rôle du QS) ou de molécules anti-biofilm (inhibiteurs du QS) ont été proposés dans la littérature. Parmi ceux – ci nous trouvons des méthodes basées sur l’utilisation de mutants. Ainsi, différentes études sont basées sur le comportement des mutants dans différentes conditions de culture (Yoon et al. 2002; Fox et al. 2008) ou en présence de différents composés (Spring et al. 2004; Smith et al. 2003; Filloux & Vallet, 2003), en terme de capacité 213 Chapitre VII- Discussion d’adhésion et/ou de formation de biofilm. Cependant, ces méthodes peuvent présenter certaines limites liées à: - la difficulté d’obtenir des mutants isogéniques, dont la mutation soit réellement limitée au gène ciblè, - la complexité des systèmes de régulation, rendant difficile l’interprétation de résultats avec un mutant rhlR, par rapport à un mutant lasR ou un double mutant lasRrhlR. Ainsi, dans l’étude de Yoon et al. (2002) le mutant rhlR présente une faible capacité à former des biofilms en condition anaérobie au même titre que les mutants lasR et lasRrhlR. Cependant, ce phénomène est lié à une augmentation de la production de NO toxique et seule la neutralisation de ce composé a permis aux auteurs de conclure sur l’implication préférentielle de rhlR dans la formation de biofilm anaérobie à P. aeruginosa. - des réponses du type « tout ou rien ». En effet, ces méthodes permettent de déterminer l’implication ou non de certains gènes (ou plutôt de certaines mutations) pour un modèle d’évaluation précis, du type adhésion aux surfaces (Vallet et al. 2001; Filloux & Vallet, 2003). Cependant, des effets de niveau intermédiaire peuvent être observés, rendant l’interprétation des résultats difficile. Par ailleurs, une étude cinétique du phénomène est souvent impossible. Notre objectif premier étant la sélection de molécules capables de modifier la capacité de formation de biofilm par P. aeruginosa, notre choix s’est donc porté sur ce critère phénotypique. De plus, la possibilité de caractérisation et de quantification d’un impact aux différentes phases décrites dans la littérature nous est apparue comme un critère important de sélection de la méthode de criblage. En effet, des mutants lasI sont capables de former des biofilms sous certaines conditions (Purevdorj et al. 2002), démontrant la difficulté de conclure sur une évaluation ponctuelle. L’approche choisie présente l’avantage de nous permettre d’optimiser les conditions de criblage par rapport aux données in vivo. Différents travaux ont décrit l’aspect morphologique des biofilms à P. aeruginosa dans le lumen des bronches de patients atteints de mucoviscidose, caractérisés par la présence de microcolonies sphériques (Costerton et al. 1981). L’utilisation de modèles in vitro type chambre en flux continu en condition aérobie, a permis d’étudier plus en détail les mécanismes biochimiques et génétiques mis en jeu et plus particulièrement le rôle du QS. Cependant, in vivo, les conditions environnementales sont très différentes. Les biofilms à P. 214 Chapitre VII- Discussion aeruginosa sont associés à un mucus épais et relativement stagnant (Tarran et al. 2001), conduisant à des conditions d’anaérobiose favorables à la production d’alginate (Worlitzsch et al. 2002). Différents travaux semblent démontrer une concentration des éléments du mucus multipliée par un facteur 3 à 4 chez les patients mucoviscidosiques par rapport aux sujets non atteints (Tarran et al. 2001; Trout et al. 1998; Deneuville et al. 1997). D’autres travaux récents font état d’une faible tension en oxygène au sein du mucus de patients atteints de mucoviscidose (< 2%) (Alvarez-Ortega & Harwood, 2007; Matsui et al. 2006) voire une absence d’oxygène (Yoon et al. 2002). Les travaux récents de Matsui et al. (2006), sur la base d’un modèle in vitro, révèlent qu’un mucus concentré conduit à des conditions d’hypoxie avec formation caractéristique de macrocolonies. Ceci correspond à une diminution de la motilité cellulaire et de la diffusion des petites molécules, conduisant localement à de fortes concentrations bactériennes et d’autoinducteurs, et une résistance accrue aux défenses de l’hôte. P. aeruginosa, sous forme planctonique ou biofilm, est capable de mettre en place une respiration aérobie ou anaérobie. Ce dernier processus met en jeu des nitrates (NO3-), des nitrites (NO2-) ou de l’oxyde nitreux (N2O) en tant qu’accepteur d’électrons (Hassett et al. 2002). Différents auteurs ont démontré la présence de NO3- en quantité suffisante dans le liquide de surface des bronches (Worlitzsch et al. 2002) et dans les crachats (Hassett, 1996; Jones et al. 2000) de mucoviscidosiques pour permettre une croissance des bactéries planctoniques. La voie énergétique la plus performante en anaérobiose correspond à la réduction du NO3-, qui peut se faire selon deux voies. La première correspond à une incorporation de l’azote dans des macromolécules sous la forme de NH3 (sous aérobiose ou anaérobiose), la seconde ou dénitrification (sous anaérobiose seulement) implique la réduction séquentielle de NO3- en azote gazeux. P. aeruginosa est également capable d’utiliser l’arginine en conditions anaérobies, même si cela conduit à une croissance réduite (Van der Wauven et al. 1984). Sur cette base, une croissance anaérobie du mode biofilm au niveau des poumons de patients infectés chroniques a été envisagée et est soutenue par les travaux de différentes équipes. Beckmann et al. (2005) ont ainsi détecté la présence de narG, codant pour la chaîne α de la nitrate réductase anaérobie, dans le sérum de patients mucoviscidosiques. Son et al. (2007) ont également démontré l’expression de nombreux gènes impliqués dans la respiration anaérobie de P. aeruginosa par analyse microarray de crachats provenants de patients atteints de mucoviscidose. 215 Chapitre VII- Discussion Ainsi, récemment, des modèles in vitro basés sur une croissance des biofilms au sein de mucus ont été proposés et ont confirmé l’importance du caractère anaérobie (lié à la concentration du mucus) et la structuration en macrocolonies (Matsui et al. 2006). Parallèlement, en conditions d’anaérobiose, Yoon et al. (2002) ont démontré que P. aeruginosa forme des biofilms plus denses et plus robustes qu’en aérobiose, remettant en cause de nombreux travaux antérieurs réalisés sur biofilms aérobies. Différents modèles en microplaque ont été mis au point et utilisés pour l’étude de la capacité à former des biofilms par des souches bactériennes dont principalement P. aeruginosa. La plupart de ces essais consistent en une évaluation de la capacité d’adhésion aux surfaces inertes. L’équipe d’A. Filloux utilise fréquemment un test d’adhésion en microplaques 24 ou 96 puits en milieu synthétique considéré riche par rapport au BBM proposé ici (M63 : MgSO4, 7H2O (0,25 g/L), FeSO4, 7H2O (0,0005 g/L), KH2PO4 (13,6 g/L), (NH4)2SO4 (2 g/L), supplémenté en apport carboné (0,2 à 0,5% de glucose et/ou acides aminés); BBM: MgSO4, 2H2O (0,2 g/L), FeSO4, 7H2O (0,0005 g/L), Na2HPO4 anhydre (1,25 g/L), KH2PO4 (0,5 g/L), (NH4)2SO4 (0,1 g/L), glucose (0,05 g/L) et inoculum élevé (108 UFC) (Vallet et al. 2001) puis coloration au cristal violet. Les auteurs indiquent que « l’anneau » de bactéries colorées est quantifié par lecture de la DO à 600nm, après traitement à l’éthanol. Cependant, la plupart des travaux présentés concernent l’évaluation de mutants au niveau de différentes structures impliqués dans l’adhésion: pili de type IV (de Bentzmann et al. 2006), pseudopili de type II (Durand et al. 2003), gènes cup (Vallet et al. 2001), pour lesquels la méthode décrite se révèle discriminante. Les mêmes remarques peuvent être faites concernant les méthodes décrites par différents auteurs : culture en milieu Vogel–Bonner (VB) (Vogel & Bonner, 2001) et inoculum élevé sur lamelle de polypropylène (Hogardt et al. 2004). Cette remarque est supportée par les travaux de Vasseur et al. (2005) concernant la détection de souches dites « Biofilm déficientes », issues de la souche PAK et présentant des mutations au niveau du cluster pel. Les gènes correspondant codent pour des protéines similaires à celles impliquées dans la biogènése de polysaccharides. Les essais d’adhésion sont réalisés en microplaques 24 puits, en milieu riche et inoculum élevé selon la méthodologie classiquement utilisée par l’équipe Vallet et al. (2001), puis coloration au cristal violet. Lors de la même étude, des essais ont été réalisés en milieu minimum M63 supplémenté en glucose, acides aminés et MgCl2, dans des tubes contenant des lamelles semiimmergées. Dans ces conditions, l’évaluation des bactéries adhérées, après lavages des lamelles, a été réalisée par microscopie après 6h, 24h et 48h d’incubation à 30°C, sans 216 Chapitre VII- Discussion agitation. La mise en jeu de ces deux techniques a permis de définir que les mutations pel avaient peu d’influence sur la phase d’attachement initiale (sauf sur une souche non-piliée), évaluée par la méthode en microplaque, mais par contre influaient le phénotype biofilm mature obtenu sur lamelles. Différents travaux font ainsi appel à des milieux jugés minimum, mais qui sont toujours caractérisés par des apports élevés en source carbonée (0,1 à 0,5%), correspondant aux apports des milieux de croissance classiques de type trypcase soja (0,25% de D-glucose) ou agar glucosé à la peptone de caséine et à l’extrait de levure (PCA) (0,1% de glucose). D’autres méthodes ont ainsi été proposées sur différents supports, avec appauvrissement du milieu (milieu LB 0,1 X), mais toujours un inoculum élevé (environ 106 UFC) (Vallet et al. 2004). Une autre alternative a été mise au point par Moskowitz et al. (2004) pour l’évaluation de l’activité d’agents antimicrobiens sur biofilms. La croissance est réalisée en milieu CAMHB (Cation-Adjusted Mueller-Hinton Broth) avec un inoculum d’environ 107 UFC par puits de microplaque. Le dépôt d’un couvercle présentant 96 picots permet la formation d’un biofilm à la surface de ceux-ci. Le transfert du couvercle vers une seconde microplaque contenant les antimicrobiens à tester permet d’évaluer l’activité « antibiofilm » après mise en culture secondaire. Dans ce dernier modèle, la comparaison des milieux (avec ou sans arginine) et des conditions d’essai (mode statique ou sous agitation) indiquent que ce modèle induit à la formation de biofilms aérobies. Cependant, les différentes observations réalisées sur la croissance de P. aeruginosa en conditions anaérobies (Yoon et al. 2002, Worlitzsch et al. 2002) au sein des poumons de patients mucoviscidosiques remettent également largement en cause l’utilisation de tels modèles in vitro pour l’étude de la formation de biofilm et notamment l’impact d’inhibiteurs potentiels. Nos essais préliminaires en microplaque, sur la base des méthodes décrites dans la littérature, nous a conduit à reconsidérer totalement les conditions expérimentales, dans leur intégralité notamment par l’absence de mise en évidence d’effet de la furanone quel que soit l’inoculum initial et le temps d’incubation. Ces résultats corroborent le fait que ces modèles sont plutôt favorables à l’étude de la phase d’adhésion dépendante des flagelles et pili et/ou d’une formation de biofilm mais surtout de la 3O-C12-HSL. Des essais complémentaires, non présentés dans ce manuscrit, ont été également réalisés avec l’azithromycine, molécule connue pour son efficacité anti-biofilm à P. aeruginosa in vivo chez les patients colonisés ou 217 Chapitre VII- Discussion infectés (Glansdorp et al. 2008). De la même manière, aucun effet n’a pu être observé, même pour concentrations très élevées (128 mg/L). Différentes techniques d’évaluation de la biomasse adhérée ont été proposées. Hormis des techniques d’observation directe de type Microscopie Electronique à Balayage ou Microcopie Confocale, les méthodes classiques reposent sur la mesure d’une activité cellulaire ou un dénombrement des cellules (indirect par coloration ou direct par dénombrement des UFC). Etant donné l’hétérogénéité décrite au sein des biofilms sur le plan spatial et temporel, les mesures d’activités métaboliques, comme la mesure de l’activité du transport des électrons (activité déshydrogénase), ne paraissent pas répondre à nos objectifs. Les méthodes par coloration présentent l’avantage de pouvoir être réalisées directement sur support. La quantification peut alors être réalisée par comptage réel en microscopie ou par mesure d’une densité optique. Enfin d’autres méthodes nécessitent une étape préliminaire de décrochement des cellules du support avec un comptage cellulaire basé sur la cultivabilité des cellules, la viabilité ou la simple présence. Différents travaux ont porté sur les techniques de récupération de la biomasse adhérée. La pectinase à 0,3 U durant 30 mn ne permet de récupérer qu’une fraction de la biomasse adhérée puisqu’un simple raclage secondaire de la surface conduit à la récupération d’un nombre élevé de cellules cultivables (Alasri, 1992). Cette faible activité détachante pourrait être liée, comme le soulignent Whittaker et al. (1984), à une pénétration limitée de l’enzyme à l’intérieur du biofilm et l’augmentation de la concentration enzymatique se traduit par l’apparition d’une activité létale. De la même manière, la sonication peut provoquer des endommagements cellulaires mis en évidence par des problèmes de revivification sur milieux non sélectifs ou sélectifs. De ce fait, nous avons retenu la technique du raclage suivi d’une agitation en milieu de récupération afin de désagréger les amas bactériens. Cette méthode a été validée lors d’essais antérieurs et permet la récupération des bactéries adhérées sur surface lisse, quel que soit l’âge du biofilm (Alasri et al. 1992; Samrakandi et al. 1994; Pineau et al. 1997; Campanac et al. 2002). En ce qui concerne l’évaluation de la biomasse, nous nous sommes intéressés en premier lieu aux méthodes colorimétriques qui peuvent être appliquées directement sur microplaque et présentant donc de nombreux avantages pour un criblage. L’utilisation de ces 218 Chapitre VII- Discussion méthodes se traduit par l’obtention de valeurs de DO peu faibles et reproductibles (selon les souches et les temps d’analyse) (Chapitre IV, Figure 7). De ce fait, nous avons sélectionné la méthode de dénombrement des UFC lors de tous nos essais sur modèle Tygon en flux continu. Celle-ci nous permet d’obtenir des valeurs reproductibles entre essais indépendants et, du fait des étapes antérieures de lavages, nous permet d’évaluer la seule population adhérée à la surface inférieure du puits des microplaques. Ainsi, même si le modèle utilisé ne met pas directement en jeu le processus de dénitrification comme processus énergétique anaérobie, les conditions d’essai et la méthode de détection de la biomasse adhérée ont été sélectionnées afin de favoriser l’évaluation de la cinétique de formation de biofilm en conditions d’aérobiose limitée. Parallèlement à une non agitation du milieu et un renouvellement régulier de celui-ci, une évaluation du biofilm au niveau de la zone d’anaérobiose et non plus à l’interface air-eau a été mise en place et validée. En effet, dans les nombreuses études de criblage en microplaques décrites précédemment, la visualisation des bactéries adhérées par coloration au cristal violet correspond en réalité à une visualisation de l’anneau de bactéries adhérées à l’interface air-eau. Nous avons pu constater que ce phénomène est largement prédominant lors de ces essais, et l’enlèvement de ce biofilm typiquement aérobie ne permet pas une évaluation fiable de la biomasse adhérée aux surfaces immergées des puits par simple mesure de la DO après coloration au violet cristal. Nos résultats démontrent que les différentes conditions d’essai décrites dans la littérature en milieu riche et inoculum élevé conduisent typiquement à une évaluation de la capacité d’adhésion des bactéries planctoniques, voire à une évaluation de la capacité à former un biofilm aérobie, au contact de l’air. L’utilisation de telles conditions (milieu Luria-Bertani, inoculum à 8 environ 10 UFC) dans l’étude de Yoon et al. (2002) permet d’observer, en conditions aérobies en microplaques, un biofilm caractéristique, avec formation de microcolonies. L’addition de NO3- au milieu de culture, toujours en condition d’aérobiose, conduit à une légère augmentation de la biomasse adhérée. Par contre, les essais réalisés sous anaérobiose révèlent un biofilm significativement plus dense, avec un ratio mainteniu à 1,8 entre cellules viables et mortes. Sur cette base, nous avons conservé la composition du BB modifié (BBM), soit un milieu réellement minimum, (sans apport de NO3-), avec un inoculum initial faible, une élimination séquentielle des bactéries planctoniques, renouvellement du milieu, et en conditions statiques. Ce modèle nous a permis d’obtenir une colonisation progressive des surfaces immergées, croissance sous forme de microcolonies jusqu’à atteindre en 48 heures des épaisseurs > 40µm, avec un ratio cellules viables/cellules mortes très favorable (Chapitre IV, Figure 11). Les observations réalisées en microscopie confocale indiquent alors une 219 Chapitre VII- Discussion structuration du biofilm en rapport avec les observations faites par Yoon et al. (2002) pour les biofilms anaérobies, notamment en ce qui concerne l’épaisseur. En conditions aérobies, en présence ou non de NO3-, Yoon et al. (2002) notent des épaisseurs relativement faibles, d’environ 20 à 25 µm. Les différentes étapes de mise au point du modèle correspondent au final à un protocole intermédiaire entre les différents modèles statiques, aérobies, en microplaque, en flux continu et aérobiose limitée comme ceux décrits par Ghigo et al. (1997) pour E. coli et le modèle dynamique sur tube Tygon mis au point antérieurement au laboratoire (Alasri, 1992; Campanac, 2002; …). Ces différentes observations nous ont conduit à proposer un modèle de formation de biofilm en microplaque basé sur une optimisation et différenciation de la phase d’adhésion initiale, avec élimination séquentielle des bactéries planctoniques afin de favoriser la multiplication des bactéries initialement adhérées. Ainsi, le renouvellement de milieu est effectué toutes les 2 heures durant les 6 premières heures (adhésion initiale et initiation de la multiplication), puis, à 20 heures, 24 heures et 48 heures (croissance des microcolonies et structuration). Les observations en microscopie confocale confirment la différenciation séquentielle des différentes phases de formation du biofilm. Le modèle mis au point a ainsi pu être appliqué à l’évaluation de l’impact de la furanone. Dans les conditions décrites, nous observons un effet anti-biofilm significatif audelà de la phase d’adhésion, comme le montrent les photographies en microscopie confocale comparables entre le témoin et la furanone au temps 2 heures (Chapitre IV, Figure 10). Audelà, toutes les phases sont modifiées en présence de furanone et ce dès la multiplication des bactéries adhérées. L’observation par double marquage (SYTO 9® et Iodure de propidium) indique une altération, voire une mortalité des cellules qui pourrait correspondre à l’association d’un effet inhibiteur de la C4-HSL à l’activité antibactérienne notée avec la furanone, molécule halogénée. L’analyse de l’impact de l’ajout de furanone en séquentiel (aux différentes phases de formation du biofilm) soutient ces premières observations. (Chapitre IV, Figure 13). Enfin, l’antagonisme C4-HSL / furanone est confirmée dans la dernière phase de nos travaux de validation du modèle développé. (Chapitre IV, Figure 15). 220 Chapitre VII- Discussion Les conditions de culture, et notamment la nature du milieu, jouent également un rôle clé dans l’expression des facteurs du QS. En milieu M9 caséinate, la transcription des gènes du QS est fortement induite durant la phase de croissance ; de même, en conditions microaérophiles, supposées plus proches des conditions environnementales rencontrées dans les poumons de patients mucoviscidosiques (Alvarez-Ortega & Harwood, 2007) et en présence de mucine (Duan & Surette, 2007). Par contre, en milieu M9 CAA ou en milieu tamponné complexe, l’expression des gènes du QS est faible ou n’apparaît qu’après la fin de croissance (Schuster et al. 2003; Whiteley et al. 1999). LasI apparaît comme un des gènes dont l’expression est la moins modifiée par les conditions de culture en liaison certainement avec un mécanisme de contrôle homéostatique (Rampioni et al. 2006). Ainsi, le niveau de production de 3OC12-HSL n’est plus considéré comme le facteur limitant (Schuster et al. 2003; Whiteley et al. 1999; Diggle et al. 2002). Ce phénomène observé en conditions de sélection sous stress (Van Delden et al. 1998) et pour certains mutants lasR (Sandoz et al. 2007) implique une régulation positive de rhl avec production élevée de C4-HSL et donc compensation par le système rhl. La surexpression de la protéine de réponse aux conditions stringentes RelA active prématurément le QS chez P. aeruginosa, notamment l’expression de lasR, rhlR et lasB et la production des acyl-HSL (Van Delden et al. 2001). Les découvertes récentes concernant le fonctionnement anaérobie de P. aeruginosa dans les poumons de patients mucoviscidosiques sont très importantes sur le plan thérapeutique. En effet, des molécules anti-pyocyaniques de base, comme la tobramycine, se révèlent peu ou pas efficaces sous anaérobiose. Parallèlement, la machinerie enzymatique mise en jeu sous anaérobiose est absente chez l’homme et pourrait ainsi constituer une approche thérapeutique originale et pertinente. Ainsi, des anticorps anti-OprF se sont révélés protecteurs chez la souris (Price et al. 2001). Cette implication spécifique du système rhlR/C4-HSL dans le cas de biofilm à P. aeruginosa anaérobie et notamment dans les poumons de patients infectés, explique le fait que dans les conditions classiques décrites dans la littérature que nous avons testées, la furanone ne présente aucun effet sur la formation du biofilm. Par contre, les conditions de criblage en microplaque que nous avons développées nous permettent: 221 Chapitre VII- Discussion - d’obtenir une formation de microcolonies caractérisées par une épaisseur importante (jusqu’à 100µm) et une viabilité élevée des bactéries constitutives, - de caractériser l’activité anti-biofilm de la furanone avec un impact significatif au niveau des différentes phases de formation du biofilm postérieures à la phase d’adhésion, - de valider l’impact de la furanone en tant qu’inhibiteur de la C4-HSL, - de valider la forte implication du système rhlR/C4-HSL dans notre modèle, nous rapprochant ainsi des conditions optimales d’étude de molécules anti-biofilm dans la prévention ou le traitement des colonisation ou infection pulmonaires par P. aeruginosa chez les patients mucoviscidosiques. La phase finale de notre travail concerne l’évaluation de l’impact de différents analogues structurels de la C4-HSL sur leur impact sur la formation de biofilm à P. aeruginosa PAO1, selon le modèle validé. L’environnement particulier rencontré dans les poumons de patients atteints favorise la conversion d’une forme de P. aeruginosa mobile et planctonique en une forme mucoïde, sessile, conduisant à l’obtention d’agrégats de grandes dimensions (Worlitzsch et al. 2002). Sous cette forme, l’éradication de P. aeruginosa par les méthodes thérapeutiques conventionnelles et/ou les défenses de l’organisme est impossible (Costerton et al. 1999; Hassett et al. 2002). Les mécanismes de résistance ou de perte de sensibilité des biofilms liés à la matrice exopolysaccharidique, au taux de croissance diminué et aux différentes modifications phénotypiques induites par la croissance en mode biofilm, sont largement documentés à ce jour. Plus récemment, un mécanisme actif de dispersion des cellules bactériennes a été mis en cause, caractérisé par une diversité génétique au sein de la communauté bactérienne et ainsi une augmentation des « chances » de survie du microorganisme (Boles et al. 2004; Hentzer et al. 2004; Koh et al. 2007). Cette dispersion de cellules très mobiles présentes en surface des macrocolonies est associée à une mort cellulaire au centre de celles-ci. Ce phénomène met en jeu la conversion d’un prophage vers une forme lytique, en liaison avec l’accumulation de d’espèces réactives oxygénées ou nitrées (Barraud et al. 2006; Webb et al. 2003) et dépend donc de la souche testée. Ainsi, Kirov et al. (2007) ont récemment démontré l’importance de ce phénomène dans la diversité des variants obtenus, ce qui pourrait expliquer en partie la persistance de P. aeruginosa dans les poumons de patients atteints de mucoviscidose. 222 Chapitre VII- Discussion Les travaux récents de Sandoz et al. (2007) soutiennent l’idée de nouvelles approches thérapeutiques par modification de la communication inter-bactérienne. En effet, ces auteurs ont démontré in vitro l’émergence de mutants lasR qui ne produisent plus les facteurs de régulation du QS, mais « utilisent » la production communautaire. Ces mutants ont également été observés in vivo (Cabrol et al. 2003). L’étude de Platt et al. (2008) a également permis de démontrer qu’une forte proportion des gènes régulés positivement en présence de NO3- et de NO2- sont ceux codant pour le bactériophage Pf1. Cette étude est la première répertoriant la machinerie moléculaire impliquée dans la respiration anaérobie NO3- et de NO2-, constituant de nouvelles cibles thérapeutiques spécifiques de l’infection à P. aeruginosa chez les patients mucoviscidosiques. Sur la base des connaissances phénotypiques et génomiques acquises dans le domaine des biofilms à P. aeruginosa, différentes approches thérapeutiques non antibiotiques ont été envisagées. Celles-ci ont essentiellement pour cibles les facteurs impliqués dans l’adhésion bactérienne et/ou les facteurs de virulence. Il s’agit d’approches par antagonisme (couples ligand/récepteur) ou par réponse immunitaire (vaccination, Ac,…) (Iglewski, 1994). Cependant, aucune de ces approches n’a conduit à ce jour à un développement pharmaceutique, notamment du fait d’une activité trop ciblée et donc limitante. Le choix d’une cible plus en amont, impliquée dans la régulation de l’expression de l’ensemble de ces facteurs, paraît donc tout à fait pertinent (Suga & Smith, 2003; Le Berre et al. 2006). La compréhension des interactions entre HSL, les protéines du QS et l’ADN est très importante si de bons candidats à l’inhibition des QS veulent être développés. L’hypothèse actuelle est que les antagonistes empêchent la dimérisation des espèces liant l’ADN nécessaires pour l’activation de la transcription (Zhang et al. 2002; Zhu et al. 2001). Différents travaux portent sur la synthèse d’analogues de la 3-oxo-C12-HSL en tant qu’antagonistes potentiels du QS (Smith et al. 2002). Ce choix est initialement basé sur l’importance de cette molécule dans le schéma d’activation mis en jeu, sur les taux supérieurs de cet AI1 détectés dans la plupart des études sur biofilms à P. aeruginosa, et enfin sur l’impact majeur de cette molécule dans la structuration du biofilm également soulignée par différents auteurs. 223 Chapitre VII- Discussion Ainsi, des modifications de la 3-oxo-C12-HSL ont porté sur la chaîne latérale (Kline et al. 1999; Passador et al. 1996) ou au contraire sur le groupe HSL (Smith et al. 2003). Des changements mineurs dans la structure d’un agoniste en C12, ont permis l’obtention de 3 antagonistes potentiels (Suga & Smith, 2003). La plupart de ces travaux utilise des souches avec système rapporteur sous le contrôle du QS et donc définissent la notion d’antagonisme sur le plan génomique. Par ailleurs, cette approche peut concerner différents promoteurs, selon la classification de Whiteley et al. (1999). Les promoteurs de classe I, incluant le promoteur lasI, sont induits uniquement après atteinte d’un certain quorum et répondent spécifiquement à AI1 (Smith et al. 2003). Le promoteur lasB, appartenant à la classe IV, requiert AI1 et AI2 et répond faiblement à AI1 seul (Hentzer et al. 2002). Ainsi, cette approche peut être jugée insuffisante si l’on considère les résultats de Smith et al. (2003). En effet, ces auteurs ont démontré qu’un antagoniste de la 3-oxo-C12-HSL n’était pas automatiquement antagoniste de la C4-HSL, remettant en cause l’implication majeure de l’AI1 et le système de régulation. Ces données sont à corréler avec celles concernant le type de biofilms observé in vivo et la démonstration d’une activation possible de la cascade rhl en l’absence de la cascade las sous certaines conditions de stress (Van Delden et al. 1998). Ainsi, Smith et al. (2003) indiquent la nécessité de trouver des antagonistes potentiels sur les 2 cibles pour association thérapeutique. Par ailleurs, les tissus et cellules de mammifères ont développé des mécanismes de la protection vis-à-vis des agents infectieux, notamment par production de différentes molécules type lactoferrine (Farnaud & Evans, 2003), lysozyme ou défensines (Boman, 2003; Ganz, 2003; Hancock & Scott, 2000). Des essais réalisés sur culture primaire d’épithélium respiratoire humain et sur différentes lignées cellulaires indiquent une inactivation de la 3oxo-C12-HSL qui pourant intervenir dans les défenses de l’hôte (Chun et al. 2004). Cette inactivation est spécifique, sans effet sur la C4-HSL. Ces observations ainsi que les données récentes concernant la formation et la structuration du biofilm à P. aeruginosa dans les poumons de patients atteints de mucoviscidose, remettent en cause une approche principalement centrée sur la 3-oxoC12-HSL notamment en ce qui concerne l’implication forte de la C4-HSL. Plus récemment, différents travaux ont démontré l’intérêt d’antagonistes naturels. Il s’agit de furanones halogénées produites par une algue marine (Manefield et al. 2001). Hentzer et al. (2003) considère que les composés tels que la furanone « semblent respecter 224 Chapitre VII- Discussion leur rôle d’antagonistes de HSL et permettent de développer des substances» qui interfèreraient avec la communication bactérienne, rendraient les bactéries moins virulentes et plus sensibles aux traitements par des biocides. Cependant, les molécules naturelles isolées semblent présenter une activité limitée, notamment en ce qui concerne l’interaction LasR 3oxo-C12-HSL. Ainsi, Hentzer et al. (2002) ont synthétisé un analogue privé de la chaîne alkyle et qui présente une activité antagoniste supérieure à celle des furanones naturelles. L’activité inhibitrice concerne des gènes rapporteurs contrôlés par le QS et des facteurs de virulence pour des mutants du QS, mais n’est pas observée chez une souche sauvage exprimant des taux normaux d’AI. De la même manière, ce composé n’inhibe pas la formation de biofilm, mais affecte son architecture. D’autres antagonistes synthétiques ont été évalués par Olsen et al. (2002) toujours par une approche génomique. Enfin, de nouvelles approches peuvent être considérées, comme les N-acyl cyclopentylamides (Ishida et al. 2007). A ce jour il faut considérer que le développement de molécules dérivées de la furanone est limité par deux aspects: - d’une part, la toxicité potentielle liée à la présence d’halogènes (Wu et al. 2004), - d’autre part, une activité in vivo limitée. Les travaux de Wu et al. (2004) montrent en effet que, dans le cas d’infection mortelle à P. aeruginosa, un traitement à la furanone permet seulement de prolonger significativement le temps de survie de souris. L’ensemble de ces données bibliographiques valide nos choix concernant: - la cible potentielle (C4-HSL), - le contrôle d’absence d’activité antibactérienne (sur bactéries planctoniques) et cytotoxique intrinsèque, - un modèle de criblage basé sur la cinétique de formation du biofilm par une souche non mutante, avec distinction et visualisation des différentes phases. En ce qui concerne les résultats obtenus, la première caractéristique importante concerne l’absence d’activité antibactérienne de nos composés sur bactéries planctoniques (Chapitre V, Tableau 3). Ces données sont à corréler à l’absence de groupements halogénés au niveau des analogues synthétisés. En effet, de nombreux travaux réalisés sur la furanone ou 225 Chapitre VII- Discussion d’autre molécules halogénées indiquent une activité antibactérienne intrinsèque et ont nécessité l’utilisation de doses de l’ordre de 10-5M à 10-6M afin d’éviter cet effet lors d’essais in vitro et in vivo (Hentzer et al. 2003; Wu et al. 2004). Le criblage réalisé sur les molécules hydrosolubles, analogues de la C4-HSL, indique un effet anti-biofilm pour le seul composé 11. Les dénombrements des UFC adhérés ainsi que les observations par microscopie confocale confirment que ce composé, au même titre que la furanone, ne modifie pas l’étape d’adhésion, avec un taux de recouvrement de la surface du puits similaire à celui observé pour le témoin. Le composé 11 modifie spécifiquement la phase de colonisation et de formation des colonies. Ainsi, lors de l’addition séquentielle de ce composé au cours de la formation du biofilm, l’effet anti-biofilm du composé 11 n’est observé que lors d’addition aux temps 2 heures, 4 heures et 6 heures. Au-delà, l’effet devient non significatif démontrant l’absence d’impact de cette molécule sur les phases finales de structuration du biofilm. Par ailleurs, les observations par double marquage (SYTO 9® et Iodure de propidium) confirment l’absence d’activité létale vis-à-vis des bactéries, aux concentrations testées (Chapitre V, Figure 2). Différents facteurs sont connus pour influer la formation de biofilms. Selon la revue de Stanley & Lazazzera (2004), les étapes initiales concernant l’attachement aux surfaces et la formation des microcolonies sont régulés par des systèmes spécifiques à chaque bactérie et à l’habitat considéré. Les étapes finales de maturation concernant l’architecture du biofilm sont par quand à elles sous le contrôle de mécanismes généraux et reflètent la physiologie d’un phénotype biofilm sous l’aspect communauté cellulaire. Différents systèmes de régulation du QS ont été mis en évidence, dont certains sont directement liés à des phénomènes de stress ou de carences nutritionnelles (RpoS, RpoN,…). Ces systèmes activés, notamment en phase stationnaire ou en fonction de l’environnement nutritionnel, régulent positivement l’expression des deux systèmes impliquant des HSL. En ce qui concerne la phase d’adhésion initiale, l’implication de systèmes senseurs de la surface et des conditions environnementales a été largement démontrée pour E. coli avec des travaux sur le système de signalisation Cpx (Otto & Silhavy, 2002; Dorel et al. 1999) et sur le système EnvZ/OmpR (Prigent-Combaret et al. 2001). Ce dernier système est activé selon l’osmolarité du milieu (Pratt & Silhavy, 1995) et représente donc un système clé permettant à E. coli de « répondre » aux surfaces dans des conditions de nutrition limitées. En 226 Chapitre VII- Discussion effet, les protéines, polysaccharides et autres molécules ou ions vont préférentiellement s’accumuler au niveau des surfaces à coloniser, constituant une zone plus favorable à l’activité métabolique bactérienne que le milieu environnant (Lux et al. 1999). Cette zone de concentrations en nutriments présente également une osmolarité supérieure à celle du milieu environnant lorsque celui-ci est pauvre. La réponse du système EnvZ/OmpR à ce gradient d’osmolarité conduit alors à favoriser l’adhésion via la biosynthèse de curli (Vidal et al. 1998; Prigent-Combaret et al. 2000, 2001) et la synthèse de la matrice extra-cellulaire (Chirwa & Herrington, 2003). Ce système est présent chez de nombreuses espèces (Dziejman & Mekalanos, 1994). A l’inverse une trop forte osmolarité du milieu inhibe la formation du biofilm (O’Toole & Kolter, 1998a; Loo et al. 2000; Prigent-Combaret, 2001) conduisant les bactéries à rester sous forme planctonique dans l’attente de conditions environnementales plus favorables. Dans nos conditions d’essai, cette phase d’adhésion paraît relativement optimale si l’on considère le faible impact de la variation de taille de l’inoculum initial et l’obtention d’un biofilm structuré pour un inoculum sélectionné très faible (102 UFC). A ce stade le QS paraît non impliqué, ce qui est confirmé par la similarité des observations en microscopie confocale, à la phase d’adhésion, entre le témoin et le composé 11. Ces résultats sont également confirmés par les essais réalisés in vitro sur lignée cellulaire d’origine pulmonaire. En effet, quel que soit le protocole utilisé, le composé 11 ne présente aucun effet inhibiteur d’adhésion aux cellules MRC5, le test correspondant à un contact bactéries/cellules de 2 heures, temps similaire à celui validé pour l’obtention de la phase d’adhésion dans le modèle de formation de biofilm sur microplaque. La furanone ne présente un effet que dans le cas du protocole 4, correspondant à une pré-incubation des bactéries avec ce composé. Ceci confirme la possibilité d’une activité directe de la furanone sur P. aeruginosa, notamment au niveau de la structure pariétale. A partir de cette phase d’adhésion, la croissance du clone adhéré et la mise en place d’interactions cellulaires stables sont nécessaires à la formation de microcolonies (Reisner et al. 2003). La croissance est directement liée à l’accessibilité aux nutriments, concentrés dans nos conditions, au voisinage de la surface. Chez P. aeruginosa, l’implication des pili de type IV dans la formation des microcolonies a été démontrée par O’Toole et al. (2000) et Heydorn et al. (2002). Les pili de type IV seraient responsables de 90% de la capacité d’adhérence aux cellules pneumocytaires humaines A549 et seraient également responsables de 90% de la virulence sur cellules de souris (Farinha et al. 1994). Au niveau des glycosphingolipides, le récepteur serait plus 227 Chapitre VII- Discussion précisément le motif disaccharidique GalNAc(β1-4) (Sheth et al. 1994). La synthèse des pili IV est sous le contrôle d’un facteur de régulation global du métabolisme carboné, Crc, indiquant la nécessité de préserver une source carbonée préférentielle de P. aeruginosa dans le milieu. Le rôle du facteur de régulation sigma a également été démontré en réponse à différents stress environnementaux. Chez P. aeruginosa, les systèmes senseurs RetS et LadS permettent à la bactérie sous l’influence de modifications environnementales, de réguler l’expression des facteurs de pathogénicité dont la synthèse d’exopolysaccharides et seraient donc impliqués dans le statut infectieux, aigü ou chronique (Ventre et al. 2006). L’implication du flagelle, des pili de type IV et de l’alginate dans l’adhésion et la formation de biofilm des souches non mucoïdes et mucoïdes est reconnue. Cependant, l’étude du génome de P. aeruginosa a permis de caractériser de nombreux autres déterminants moléculaires impliqués. La lectine PA-IL, bien que soluble, est très impliquée dans l’adhésion de P. aeruginosa. Rebiere-Huet et al. (2004) ont ainsi démontré que cette capacité d’adhésion pouvait être fortement réduite en présence de l’acide sialique du N-acétylglucosamine et du N-acétylgalactosamine et de façon moindre en présence de glucosamine, de galactosamine, de fucose, de mannose ou de galactose. PA-IIL, reconnaissant le L-fucose et d’autres monosaccharides jouerait un rôle dans la phase de reconnaissance bactérie-cellule eucaryote ou bactérie-bactérie. Lors de nos essais, la furanone et le composé 11 semblent avoir un impact sur cette phase. Cependant, les effets observés sont différents. L’addition de la furanone semble stopper le processus au stade de l’adhésion intiale avec un impact sur la viabilité cellulaire. L’addition du composé 11 se traduit par une croissance des bactéries adhérées limitée, conduisant à la formation de rares colonies de petites tailles, mais constituées de cellules viables. La structure du composé 11, sans atome de brome, induit donc un réel antagonisme avec le système du QS. L’étude très intéressante de Ren et al. (2004) démontre le rôle antagoniste potentiel de la furanone sur E. coli par une approche en microarray. 166 gènes présentent une expression modifiée par AI-2 et 90 par la furanone. Parmi ceux-ci 79% des gènes réprimés par la furanone sont induits par AI-2, indiquant un antagonisme furanone / AI-2 et l’ensemble des gènes associés (régulon). La plupart de ces gènes sont impliqués dans le chimiotactisme, la motilité et la synthèse des flagelles. Cependant, chez E. coli, ces systèmes sont particulièrement mis en jeu dans la formation de biofilm à l’interface air-liquide et l’effet de la furanone a pu être observé dans ces conditions. 228 Chapitre VII- Discussion Dans nos conditions d’essai, la démonstration d’un antagonisme avec la C4-HSL pourrait remettre en cause l’implication et l’importance de cette molécule dans la séquence d’activation du QS, notamment si l’on considère les données récentes concernant les conditions particulières de formation de biofilm au sein des poumons atteints de mucoviscidose (anaérobiose, taux de C4-HSL supérieur au taux de 3-oxoC12-HSL) (Yoon et al. 2002; Favre-Bonté et al. 2002). Différents systèmes de régulation, dont les systèmes de répression cataboliques interviennent au niveau de la maturation du biofilm chez différentes espèces bactériennes (Jackson et al. 2002). Chez P. aeruginosa, l’épaisseur du biofilm est inversement relié au facteur de transcription RpoS (Whiteley et al. 2001; Heydorn et al. 2002), correspondant à l’entrée en phase stationnaire (Venturi, 2003). L’activation de RpoS correspond à différents stress dont la limitation en nutriments. Sous des conditions de sevrage importantes, un retour vers la phase planctonique peut même être observé, phénomène observé sous le contrôle du QS chez Vibrio cholerae (Zhu & Mekalanos, 2003). Notre choix s’est donc porté vers un milieu dit minimum, mais avec renouvellement de celui-ci afin d’éviter les phénomènes de limitation en nutriments au voisinage de la surface, de répression catabolique et de retour vers la phase planctonique. Enfin, la production de surfactant de type rhamnolipide chez P. aeruginosa conditionne l’architecture en « champignons » caractérisées par la présence de canaux aqueux (Davey et al. 2003). Le gène impliqué dans la production de ce rhamnolipide est régulé par lasI-lasR via rhlI-rhlR (Pearson et al. 1997) et pourrait correspondre à un mécanisme d’acquisition optimale des nutriments. Davies et al. (1998) ont démontré l’implication du QS dans la structuration finale du biofilm et dans la résistance au SDS. Les travaux de Hentzer et al. (2003), démontrent que le traitement par un dérivé synthétique de la furanone (C-30) conduit à une sensibilité au SDS, ainsi qu’à la tobramycine, aminoglycoside classiquement utilisé dans le traitement de la mucoviscidose (Høiby et al. 2000). Dans le cas du biofilm témoin, seules les bactéries à la surface du biofilm sont tuées par le traitement à la tobramycine. Même si les auteurs notent une croissance sous forme planctonique similaire entre le témoin et les bactéries traitées par la furanone (10-5 ou 10-6 M), une sensibilité supérieure à la tobramycine des bactéries planctoniques est également observée, supportant l’idée d’un effet direct de la furanone ou de ses dérivés sur les bactéries. L’analyse par microarray des gènes réprimés lors du contact avec 229 Chapitre VII- Discussion C-30, révèle que 30% d’entre eux correspondent à ceux classiquement impliqués dans l’expression de facteurs de virulence sous le contrôle du QS. Ils incluent lasB (élastase), lasA (LasA protéase), l’opéron rhlAB (production de rhamnolipide), l’opéron phzA-G (biosynthèse de la phénazine), l’opéron hcnABC (production d’acide cyanhydrique) et chiC (activité chitinase). D’autres gènes sont activés, notamment ceux impliqués dans des phénomènes d’efflux (mexEF et mexR), des ABC et MFS transporteurs. Cependant, il faut souligner le problème classique et récurrent de ces approches qui concernent le fait que les essais sont réalisés sur bactéries planctoniques et non directement sur biofilms. La furanone et de nombreux dérivés halogénés ont largement été impliqués dans la modification d’expression de gènes considérés comme associés à la structuration du biofilm. Nos essais confirment un impact majeur de la furanone à cette phase, conduisant même à une destructuration complète du biofilm lorsque la furanone est ajoutée sur biofilm formé. Par opposition, le composé 11 n’a qu’un impact très faible et non significatif sur biofilm formé. Ces résultats nécessitent des études complémentaires afin de confirmer le lien avec l’absence d’atomes de brome et l’absence d’activité antibactérienne intrinséque. Cependant, une autre possibilité doit être envisagée au la vue des résultats d’évaluation de l’antagonisme avec la C4-HSL. En effet, la furanone pourrait avoir une meilleure constante d’affinité avec la cible protéique que le composé 11, et pourrait conduire, comme cela a été décrit pour LuxR (Manefield et al. 1999) à un déplacement de la C4-HSL. L’absence d’effet du composé 11 au-delà de 6 heures serait alors lié à son incapacité à déplacer la C4-HSL et à dissocier le dimère fonctionnel. Au stade précoce, la bactérie est sous forme invasive, non mucoïde. Alors que la maladie progresse, des modifications phénotypiques vont apparaître avec surproduction d’alginate, perte des chaînes latérales O du LPS, perte des pili et flagelles et activité protéolytique réduite. Classiquement, l’apparition du caractère mucoïde est considérée comme associée à la gravité de l’infection (Deretic et al. 1995; Firoved & Deretic, 2003). Ces souches, bien que moins invasives, seraient caractéristiques de la maturation du biofilm, parfaitement adaptées aux conditions environnementales spécifiques du poumon de patient atteint de MCV et plus difficiles à éliminer que ce soit par les moyens naturels de défense de l’hôte que par les différents traitements envisagés. Plus récemment, un nouveau morphotype, appelé SVC pour Small Colony Variant, a été décrit. Il est caractérisé par des clones produisant des petites colonies, à croissance lente, une hyperpiliation, un mécanisme 230 Chapitre VII- Discussion d’autoaggrégation, une capacité accrue à former des biofilms et une résistance aux antibiotiques (Haussler et al. 2003). Les essais in vivo utilisant des analogues du QS tels que la furanone sont essentiellement basés sur une approche thérapeutique (post-inoculation et/ou post-infection) et conduisent classiquement à la mise en évidence d’un effet positif, mais temporaire et non curatif au final. Ainsi, Hentzer et al. (2003) notent une amélioration de la clairance bactérienne sur un modèle d’infection de souris par PAO1 lorsque le composé nommé par les auteurs C-30 est administré dès l’infection et durant les 3 jours suivants. Par ailleurs, Wu et al (2004) ont relevé in vivo sur souris un effet toxique non négligeable des analogues halogénés de la furanone, ainsi qu’une non efficacité lorsque des inoculi élevés sont utilisés (décès des souris traitées et non traitées 3 jours après inoculation à 107 UFC/souris). Ainsi, l’intérêt d’antagonistes du QS nécessite une réflexion quant aux conditions d’essai in vivo et aux applications futures. Des effets préventifs doivent être plutôt envisagés. Une action curative nécessite soit la démonstration d’une dissociation des dimères, soit une affinité très forte des antagonistes pour la cible potentielle et une posologie permettant un apport constant de l’antagoniste afin de contre-balancer la synthèse de novo. Cette étude correspond aux premiers résultats d’un antagoniste de la formation de biofilm, sans effet antibactérien sur les cellules planctoniques. Dans le cadre d’une étude des relations structure-activité nous avons conçus, synthétisés et testés des composés, analogues de la C4-HSL. Ils sont caractérisés par la modification du cycle lactone qui est l’élément commun aux auto-inducteurs produit chez Pseudomonas aeruginosa. Le cycle lactone a été remplacé par différents cycles ou hétérocycles comportant un ou deux hétéroatomes (N, O ou S) afin de moduler l’encombrement stérique, et en raison de la capacité de certains atomes (N) à former des liaisons hydrogène. La furanone considérée comme un analogue de la C4-HSL et dont l’effet anti-biofilm a été démontré a donc constitué notre référence positive. Parmi les composés synthétisés, seul le dérivé 11 présente une activité inhibitrice. Des calculs réalisés à l’aide du logiciel MOPAC 2007 (Steward 2007a) utilisant la méthode PM6 (Steward 2007b) permettent de mettre en évidence de fortes charges négatives, favorables à l’interaction, sur les atomes d’azote des cycles thiazole (composé 3), thiazoline (composé 4), 231 Chapitre VII- Discussion benzothiazole (composé 5), isoazole (composé 6), pyridine (composés 9, 10) et pyrimidine (composé 11) (Tableau 1). Ces atomes situés dans l’environnement immédiat du groupement amide peuvent être considérés soit comme des nucléophiles soit comme des accepteurs de liaisons hydrogène. Dans le composé 11 la présence d’un deuxième atome d’azote conduit à un environnement électronique différent des autres molécules. Les cartes de potentiels électrostatiques moléculaires (Figure 1) présentent des zones de charges négatives (isolignes rouges) qui révèlent la présence d’atomes accepteurs de liaisons hydrogène. Un atome de soufre dans la même position porte des charges beaucoup plus élevées. Ceci est peut être à l’origine du comportement inhibiteur de cette molécule. D’autre part, d’un point de vue structural, on constate que le cycle pyrimidine est plan tout comme la furanone, contrairement au cycle lactone. Composé 11 Composé 3 Figure 1. Potentiels électrostatiques moléculaires (isolignes rouge : potentiels négatifs ; isolignes vertes : potentiels positifs) 232 Chapitre VII- Discussion O X Z N H Y Composé O N X Y Z ________________________________________________________________________________ 2 3 4 5 6 8 9 10 11 12 -0.5253 -0.5038 -0.4848 -0.4904 -0.5014 -0.5411 -0.5228 -0.5140 -0.4981 -0.5713 -0.5344 -0.5041 -0.4864 -0.4998 -0.4932 -0.5120 -0.5167 -0.5333 -0.4937 -0.4441 (C) -0.2893 (N) -0.4090 (N) -0.3919 (N) -0.4186 (N) -0.2271 (C) -0.1380 (N) -0.4218 (C) -0.3995 (N) -0.4551 (C) -0.2390 (CO) -0.3810 (S) -0.1383 (S) +0.0307 (S) -0.0234 (C) -0.4662 (C) -0.1193 (C) -0.3978 (C) -0.4024 (N) -0.4586 (C) -0.2392 (S) -0.167 (O) -0.0993 (O) -0.4676 (N) -0.3526 (N) -0.1344 (O) -0.4433 Lactone -0.5234 - 0.5537 (C)-0.3657 (CO) -0.4111 ________________________________________________________________________________ Tableau 1. Charges atomiques déterminées par la méthode PM6 (MOPAC 2007) Celui-ci n'a aucun atome d'halogène et est certainement moins toxique (Martinelli et al. 2004), que la furanone. Puisque la formation des colonies protégées par le biofilm est une cause de l'efficacité réduite des traitements antibiotiques, la nature chronique des infections de P.aeruginosa peut être allégée par une telle prévention du développement de biofilm. Les furanones naturelles sont considérées comme interférant avec différents processus régulés par les HSL, sans effet sur la capacité de synthèse protéique (Givskov et al. 1996; Manefield et al. 2000). L’hypothèse retenue est un antagonisme par compétition pour le site de liaison du récepteur protéique. Ainsi, Manefield et al. (1999) ont démontré que les furanones halogénées étaient capables de déplacer une HSL de son récepteur protéique LuxR et ce mécanisme est également supporté par les travaux de Hentzer et al. (2002). Classiquement, le système las est considéré comme régulant l’expression de différents facteurs de virulence, comme des enzymes extracellulaires (élastases, protéases) des métabolites secondaires (pyocyanine, pyoverdine,…) des toxines (exotoxine A) et lasI. Le système rhl concerne plutôt la synthèse de rhamnolipide et rhlI. Cependant, il est également 233 Chapitre VII- Discussion impliqué dans la modulation de l’expression des facteurs de virulence contrôlés par le système las (Glessner et al. 1999; Pearson et al. 1995). Par ailleurs, les systèmes de régulation sont relativement complexes, impliquant Vfr dans le cas de lasR (Albus et al. 1997) et RpoS dans le cas du système rhl (Whiteley et al. 2000). Lors de leurs travaux de 2002, Hentzer et al. avaient émis l’hypothèse d’une interférence de la furanone avec un des circuits de régulation impliqués à un niveau supérieur. Nous avons démontré ici l’antagonisme potentiel de la furanone et du composé 11, notre choix étant basé sur l’analogie structurelle de ces molécules avec la C4-HSL. Cependant, des essais complémentaires sont nécessaires pour évaluer réellement la (ou les) cible(s) potentielles de ces inhibiteurs de formation de biofilm, en considérant notamment leur impact différent sur la cinétique de formation de biofilm à P. aeruginosa. Les perspectives envisagées se situent à différents niveaux: - évaluer le modèle de criblage en microplaque en conditions d’anaérobiose et/ou en présence de NO3-, - synthétiser de nouveaux composés, notamment dérivés du composé 11 afin d’obtenir une activité anti-biofilm optimale dans nos conditions de criblage, - à partir de la sélection d’un ou de nouveaux composés, nous nous proposons de poursuivre nos travaux par: o une évaluation plus précise des mécanismes mis en jeu, notamment par l’utilisation de différents mutants isogéniques type rhlR, lasR, lasRrhlR (ou de gènes rapporteurs fluorescents) et/ou la variation des conditions d’essai (aérobiose/anaérobiose, ajout de NO3-), o une confirmation de l’intérêt potentiel in vivo, lors des interactions bactérie/hôte, notamment par l’utilisation du modèle Caenorhabditis elegans (Felix & Sternberg, 1997; Legouis et al. 2000; Tan & Ausubel, 2000; Labrousse et al. 2000) ou de modèles murins (Cash et al. 1979; Hentzer et al. 2003; Pierre et al. 2008). 234 Références bibliographiques Références bibliographiques 235 Références bibliographiques 236 Références bibliographiques A • Abu Kwaik, Y., Gao, L.Y., Stone, B.J., Venkataraman, C.a.; Harb, O.S.; 1998; Invasion of protozoa by Legionella pneumophia and its role in bacterial ecology and pathogenesis. 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Pouneh Khalilzadeh, Barbora Lajoie, Salomé El Hage, Geneviève Baziard, Mathieu Berge, and Christine Roques * Université de Toulouse ; UPS ; LU49 – Adhésion bactérienne et formation de biofilms1, 35 chemin des Maraichers 31062, Toulouse Cedex 09, France. * Corresponding author. Mailing address: LU49 - Laboratoire de Bactériologie, Virologie et Microbiologie Industrielle, Université Paul Sabatier Toulouse 3, Faculté des Sciences Pharmaceutiques, 31062, Toulouse Cedex 09, France. Phone: 33-5-62256860. Fax: 33-5-61259572. E-mail: [email protected]. 301 Annexe Abstract The discovery of quorum sensing (QS) communication systems regulating bacterial virulence has afforded a novel opportunity for controlling infectious bacteria by interfering with QS. Pseudomonas aeruginosa is an example of an opportunistic human pathogen, for which N-Acyl HomoSerine Lactone (AHLs) related compounds have been described as potent inhibitors of biofilm formation and virulence factors, given their similarity to the natural QS autoinducers (AHLs). Our purpose was to design potent analogs of N-butanoyl-LHomoSerine Lactone (C4-HSL) and to screen them for biological activity. Eleven original compounds characterized by the modification of the lactone moiety were screened for their ability to impair biofilm formation. Among them, compound 11 was able to modify the growth kinetics and to restrict the number of adherent cells when added from the early stages of biofilm formation i.e. adhesion and microcolony formation, in a dose-dependent manner. To demonstrate antagonism with C4-HSL, we showed that the inhibition of biofilm formation by compound 11 was impaired when C4-HSL was added. Structure-activity relationships are discussed with respect to the results obtained. Key words: Pseudomonas aeruginosa, Quorum sensing (QS), N-Acyl HomoSerine Lactones (AHLs), 4-bromo5-(bromomethylene)-2-(5H)-furanone 302 Annexe Introduction Pseudomonas aeruginosa is an increasingly prevalent opportunistic human pathogen and the most common gram-negative bacterium found in nosocomial infections and life-threatening infections of immunocompromised patients (Van Delden and Iglewski 1998) and patients with cystic fibrosis (Hall-Stoodley et al. 2004). The production of many virulence factors is controlled by the quorum-sensing (QS) mechanism related to cell density (Pearson et al. 2000, Williams et al. 2000). Moreover, there is growing evidence that QS influences more complex behavioral processes such as the ability to form surface-associated, structured and cooperative consortia referred to as biofilms (Davies et al. 1998). The QS system is important for fully differentiated biofilms (Davies et al. 1998) and is also involved during the early stages of biofilm development that are characterized by attachment and microcolony formation (Kim et al. 2008, de Kievit et al. 2001). Biofilm plays an important role in bacterial pathogenesis and is a common cause of persistent infections (Costerton et al. 1999, De Kievit and Iglewski 2000, Høiby et al. 2001, Middleton et al. 2002). In this form, P. aeruginosa becomes impossible to eradicate with existing therapies and is refractory to host defenses (Hayes et al. 2008, Wood and Smyth 2006). P. aeruginosa employs two dependent quorum-sensing systems, termed las and rhl, which together regulate an extensive set of cell population density and grow phase dependent virulence factors (Fuqua and Greenberg 2002, Juhas et al. 2005, Parsek and Greenberg 2000). The activation of QS genes occurs in a hierarchical fashion involving two autoinducers (AIs): N-(3-oxo-dodecanoyl)-L-HomoSerine Lactone (C12-HSL) and N-butanoyl-L-HomoSerine Lactone (C4-HSL) which are able to complexe with the proteins lasR and rhlR respectively. The conception of compounds able to shut down las and rhl expression is of great interest as then all the other genes in the QS cascade would be shut down as well, including those involved in biofilm formation. Attractive strategies for interfering with QS, and thus impair bacterial pathogenesis, are either to degrade AHL-signalling molecules (Dong et al. 2005, Huang et al. 2006, Park et al. 2005, Sio et al. 2006) or to use quorum-sensing antagonists (Givskov and Rasmussen 2006, Olsen et al. 2002, Reverchon et al. 2002). Therefore, we were interested in designing AHL analogs as efficient inhibitors of biofilm formation. The extraction and quantification of the two P. aeruginosa cell-to-cell signals (C12-HSL and C4- 303 Annexe HSL) from lung tissues of CF patients infected by P. aeruginosa showed that the ratio of C4HSL to 3-oxo-C12-HSL exceeded 100 in all tissue samples, in opposition to in vitro evaluation (Favre-Bonté et al. 2002). Therefore we developed the synthesis of C4-HSL analogues characterized by modification of the lactone moiety (Table 1). We chose to randomize this region because it is the common structural element of the AIs produced by all Gram negative organisms (Robson et al. 1997) with the aim of studying the relationship between the structure of AHL analogs and their activity. The lactone ring was replaced by various carbocycles or heterocycles of 5 or 6 members to modulate steric hindrance. In particular, nitrogen heterocycles were chosen because nitrogen atoms could act as H-bond acceptors more easily than sulfur atoms. In fact, a hydrogen bond acceptor adjacent to the amine would be required for both binding and activation of transcription factors (Smith et al. 2003). Usually the rapid screening for LasR agonists or antagonists is carried out by measuring the expression of gfp (encoding green fluorescent protein) under the control of a promotor induced by LasR-AI1. Unfortunately, some molecules inhibiting gfp expression showed no effect on the inhibition of biofilm formation using a biofilm assay (Smith et al. 2003). Therefore to screen synthesized molecules we used a biofilm assay developed in an attempt to observe and favor the adherent phase and sticked bacteria growth rather than the planktonic one, and to detect significant modifications in biofilm formation. Brominated furanone was used as a test positive control given its specific antagonistic activity (Givskov et al. 2004, Høiby et al. 2004). Materials and Methods Bacterial strains. P. aeruginosa PAO1 was obtained from the Institute Pasteur Collection (Paris, France). The strain was frozen and kept at -80°C. Before each experiment, two subcultures were prepared on trypcase soy agar (Biomérieux, Craponne, France) and incubated under aerobic conditions at 37°C for 24 hours. Bacterial suspensions were freshly prepared in sterile distilled water before each experiment. 304 Annexe Media. The bacterial numerations were done on trypcase soy agar. The basic medium for biofilm formation (BBM), modified from Campanac et al. (2002), contained: MgSO4.2H2O (0.2 g/L), FeSO4.7H2O (0.0005 g/L), anhydrous Na2HPO4 (1.25 g/L), KH2PO4 (0.5 g/L), (NH4)2SO4 (0.1 g/L), and glucose (0.05 g/L) (Sigma-Aldrich, Saint-Quentin Fallavier, France). This medium has been tested and shown to promote biofilm formation but not growth of planktonic cells even with an inoculum higher than that used in biofilm assays (102 – 105 UFC/mL). Chemistry. C4-HSL and compounds 2-11 were prepared by the acylation of the appropriate amine with butyric acid in dichloromethane (DCM) in the presence of N, N’-dicyclohexylcarbodiimide (DCC) or with butyryl chloride in pyridine (Sigma-Aldrich) (Scheme 1). After the usual work up, the crude products were purified by silica-gel chromatography (DCM-cyclohexane) or by recrystallization from ethanol and obtained in yields ranging from 20 to 70%. 4-bromo-5-(bromomethylene)-2-(5H)-furanone (referred to as furanone) was synthesized as previously reported (Manny et al. 1997) by cyclization of 3, 5-dibromolevulinic acid with conc. H2SO4. All compounds were characterized by 1H NMR and IR spectra, and the NMR data for previously described compounds were in agreement with the literature. The compounds tested were dissolved at 1mM in sterile distilled water. Impact on biofilm formation. Bacterial biofilms were developed at 37°C in 24-well microtiter plates containing BBM (2 mL) in the presence or absence of AHL analogs. After initial inoculation with a 102 cell suspension of PAO1, the medium was renewed at 2h, 4h, 6h, 20h and 24h. Preliminary experiments were performed using crystal violet. Given the final concentration of adherent bacteria for the control after 48h incubation (about 108 CFU/well), this method did not lead to a significant and reproducible determination of OD values. Therefore a method based on the numeration of cultivable bacteria was used as previously described (Campanac et al. 2002). At each control time, 1 mL of the batch was taken for planktonic cell counting. The wells were rinsed twice with 1 mL sterile distilled water and then the bottoms of wells were scraped with a sterile spatula into 1 mL sterile distilled water for the estimation of adherent cells. After dispersion and dilution of the suspension, the number of CFU was obtained after inclusion of the suspension on agar plates and incubating at 37°C for 24h. Percentages of the inhibition of biofilm formation and planktonic cells were calculated versus the control [[(CFU control – CFU assay) / CFU control] x 100]. 305 Annexe The screening of an inhibitor’s effect on biofilm formation was carried out on all the products by adding them, at a final concentration of 0.5 mM from T = 0h and evaluating the biofilm formation in their presence or absence for 48 hours. This step led us to select one compound that was active against biofilm formation. The effect of the selected compound on the biofilm formation (CFU numerations of adherent cells) after 20h, 24h and 48h was then evaluated over a concentration range from 5 µM to 5 mM. A third experiment was performed by adding the selected product at different stages of biofilm formation. Series were carried out with the addition of the product at each medium renewal time i.e. at 0h, 2h, 4h, 6h, 20h and 24h, with CFU numerations of adherent and planktonic cells (detached from biofilm) performed at 20h, 24h and 48h (cf lines 1 to 5 of Table 2). To evaluate the antagonism by C4-HSL, a fourth experiment was carried out by adding together C4 –HSL (0.5 mM) and compound 11 (0.5 mM) from T = 0h, or compound 11 at T = 0h and C4-HSL from T = 6h. CFU counts were made after 48h and the percentage inhibition of biofilm formation was calculated using the C4-HSL added from T = 0h as the control. Microscopic study of biofilm. Confocal images were obtained after 48 hours of incubation with the selected product. Staining was initially performed using SYTO 9® (Invitrogen® SARL, France). Images were acquired with an SP2 confocal laser scanning system equipped with an upright microscope (Leica®, Germany) and a 40 x (HCX APO, N.A. 0.8) water immersion objective. An argon laser was used for the excitation at 488nm and the emitted fluorescence of the SYTO 9® was recorded between 500 and 540 nm. The images were computed by projection of 150 plane-confocal images acquired in the z-direction with a 0.4 µm increment between two focal planes (Leica confocal software, LCS). To evaluate cell viability, propidium iodide (Invitrogen® SARL, France) was also used. The emitted fluorescence of the propidium iodide was recorded at 543 nm. Evaluation of the antibacterial effect on planktonic cells. The potent antibacterial activity of the compounds on planktonic cells was verified by a dilution micromethod in trypcase soy broth (Biomérieux) given that there was no growth of planktonic cells in BBM. Briefly, 100 µl of trypcase soy broth was placed in each well of 96well microtiter plates and 100 µl of test solution was added to the first column. Two-fold dilutions were carried out from one column to the next, until all the columns of the microplates were filled except columns 11 and 12, which were used as controls of the medium sterility (without test solution) and growth (without test solution, with bacteria) respectively. The microtiter plates were inoculated using a multipoint inoculator (Denley; Mast 306 Annexe Diagnostics, Bootle, UK) to obtain a final concentration of 102, 103, 104 and 105 cells/mL, and incubated for 24 hours at 37°C. After a check on the growth in each well of column 12, the effect of the tested product on planktonic growth was evaluated by considering visible growth (no inhibitory effect on planktonic cells) or no visible growth (inhibitory effect on planktonic cells). Assays were performed in duplicate. Computational study. Starting geometries were initially created with the Vega ZZ software (http://www.ddl.unimi.it) (Pedretti et al. 2002) on a PC workstation. Each structure was then energy-optimized at the PM6 (Parametrized Model revision) level (Stewart 2007) with the precise keyword, using the MOPAC 2009 software (Stewart 2009). The molecular electrostatic potentials were generated in the medium plane of the compounds with the Hyperchem v 7.5 software (Hypercube, Inc., Gainesville, FL 32608, USA). For the visualization of LasR from P.aeruginosa (PDB code 2uv0) and the manual docking of ligands in the active site, Accelrys software was used. Residues within a distance of 5 Å from the ligand were selected for docking calculations. Synthetic and natural ligands were drawn with Chem Draw and geometry optimizations were carried out by MM2 (Molecular Mechanics) and PM6. The resulting conformers were then docked and the whole complex was optimized using PM6. Results Impact of AHL analogs on biofilm formation. Among the eleven derivatives tested, compound 11 (C11) was the only one that showed a significant effect on adherent cells after 48h of contact at 0.5 mM (the medium and C4-HSL analogs being renewed at 2h, 4h, 6h, 20h and 24h) in comparison with furanone (0.05 mM) (Table 1). The other compounds did not shown any antagonist or agonist effect on biofilm formation. Figure 1 shows the variations in biofilm impairment according to the C11 concentration. A significant dose effect was noted. At 5 µM there is no or little effect. At 50 µM an inhibition of biofilm formation of about 90% (1 log) is only observed at 20h and 24h. A biofilm reduction higher than 6 log (considered as 100% inhibition of biofilm formation) is observed at 500µM and 5 mM even after 48h of incubation. To further explore the impact of compound 11 on biofilm formation, counts of adherent and planktonic cells were done at 20h, 24h and 48h of culture with the times of addition of the products (0.5 mM) beginning at 0h, 2h, 4h, 6h, 20h, and 24h. Table 3 gives the percentages of inhibition of biofilm formation and planktonic cells detection versus the control for each condition and at each incubation time. Addition of compound 11 at T = 0h, 2h, 4h led to a significant reduction (above 6 log) of both adherent and planktonic cells (Table 3). We observed a 307 Annexe progressive loss of activity of compound 11, when added from T = 6h, with the number of adherent cells increasing with time: 93%, 47% and 0% inhibition after 20h, 24h and 48h respectively. This loss of activity was confirmed by the positive numeration of cells when compound 11 was added from T = 20h or 24h, indicating poor activity on maturing biofilm. These results underline an inhibitory effect of C11 on biofilm growth, which is specific for adherent cells if considering the non-antibacterial effect observed on planktonic cells at the tested concentration. During an assay performed with addition of compound 11 at each time of medium renewal from T = 0h, SCLM observations revealed that there was no modification of early adhesion steps (4h : Figure 2a, 2a’). Further incubation with C11 led to a poor growth of adherent cells (Figure 2b, 2b’) and no structured biofilm but a few low density aggregates (Figure 2c, 2c‘ and 2d, 2d‘). A control by staining with SYTO 9® and propidium iodide indicated low cell damage contrary to what we observed with furanone (data non shown). We carried out a final experiment to investigate the antagonism between compound 11 and C4-HSL (Figure 3). Under the described conditions and after 48h of biofilm formation, the inhibitory effect on adherent cells of compound 11 was reduced (60.33% ± 1.89%) when the two compounds were added together. When compound 11 was added at T = 0h but addition of C4-HSL was delayed until 6h, the activity of compound 11 was better preserved with a percentage of inhibition of biofilm formation of 73.45% ± 3.70%. Discussion New synthetic approaches are required for the generation of AHL analogs and the systematic evaluation of their interference with biofilm formation (Blackwell et al. 2005, Givskov et al. 2004, Olsen et al. 2002, Reverchon et al. 2002). These molecules, antagonists of autoinducers, could be considered as potential therapeutics (Ruimy and Andremont 2004, McLean et al. 2004). The two natural autoinducers described for P. aeruginosa are considered to play a role in its pathogenesis, so we developed the synthesis of eleven analogues of one of them, the C4-HSL, with the objective of selecting “anti-biofilm” molecules and evaluating them using a model based on the description of P. aeruginosa biofilm in CF patients by Yoon et al. (2002). As indicated in Table 1, furanone is considered to be a C4-HSL analog and because of its known impact on the effects of AHLs (Givskov and Rasmussen 2006, Høiby et al. 2001, Juhas et al. 2005) we used it as a control. As expected, furanone inhibited P. aeruginosa PAO1 biofilm formation. Under the same conditions, the compound 11 also inhibited biofilm formation at a high level (above 6 log reduction in comparison to the control) from a 308 Annexe concentration of 0.5 mM. The effect on biofilm formation appears only when C11 was added during the initial stages (0-6h) corresponding to adhesion and the first divisions of adherent cells. When the compound was added later, the effect was much reduced even if detectable. The C4-HSL is naturally produced during the log phase of growth, which may explain the impact of compound 11 when it was added from the beginning and during the early stages of biofilm formation (adhesion and microcolony formation) (Figure 3). Our last results confirmed that compound 11 prevented biofilm formation by antagonism with C4-HSL but did not act on the biofilm during its maturation. It inhibited the growth of adherent cells even though it showed no significant inhibitory effect on planktonic cells. The 11 original compounds tested were characterized by modification of the lactone moiety and, among these synthesized analogs, compound 11 had an obvious effect on the growth of the bacteria in sessile mode. An examination of the atomic charges on the heteroatoms enabled us to differentiate the various compounds (Table 4). The atomic charges carried by the nitrogen atoms of the rings of thiazole (compound 3), thiazoline (compound 4), pyridine (compounds 9, 10) and pyrimidine (compound 11) were highly negative and could favor interactions. These atoms adjacent to the amino group are potential H-bond acceptors. The presence of a second nitrogen atom in compound 11 near the amino group, leads to an electronic environment different from the others. Molecular Electronic Potentials (MEPs) show negative zones (red isolines) that could reflect the presence of hydrogen bond acceptors (Figure 4). A sulfur atom in the same position (compounds 3, 4, 5) carries a higher atomic charge. On the other hand, the flatness of the pyrimidine ring was noted, in contrast to the lactone ring. To examine structure-activity relationships of synthesized compounds, we did a molecular modeling study. Firstly, molecular modeling results enabled the preferable geometry of compound 11 to be identified. This ligand has an original spatial structure in comparison with the other tested compounds and natural AIs. By comparing the heat of formation for the models, we observed that a molecule with cis-amide (∆H = - 60,03kJ) is more stable than transamide configuration (∆H = - 41,3kJ), probably due to the strong repulsion effect between the negative charged nitrogen atoms of pyrimidine and the atoms of the amide. Molecular docking is usually used to explain correlations between ligand structures and biological activities that depend on the conformation of the receptor-ligand complex. The LasR and RhlR proteins belong to the LuxR family of acylhomoserine lactone dependent transcriptional regulators. Recently, the structure of LasR- 3-oxoC12 has been described 309 Annexe (Bottomley et al. 2007), but until now RhlR has not been purified or structurally analyzed. Thus we used structural data of the LasR binding site for our studies of the binding of C4-HSL (Figure 5a) and compound 11 (Figure 5b) in the active site. This transcription factor shares sequence homology with the LuxR family of regulators (Soulère et al. 2008, Ruimy et al. 2004) like RhlR, so we can suppose that our ligand could form the similar hydrogen bond network with the active site of RhlR. For C4-HSL (Figure 5a) we could observe the putative hydrogen bonds: i) between the lactone carbonyl and Trp-60-NH (1.95 Å), ii) between the oxo group and Tyr-56-OH (1.82 Å), iii) between the amide NH and Asp73-COO (1.90 Å). The distances between the others aminoacid residues of active site (i.e.Thr-75 and Arg-61), involved in the hydrogen bonds with natural autoinducer 3-oxo-C12-HSL, were measured : i) between the lactone carbonyl and water molecule H2O-134 (indirect H bond with Arg-61) (2.81 Å), ii) between the amide NH and Thr-75-OH (2.93 Å). If we consider that compound 11 binds in the same manner in the active site (Figure 5b, Figure 6), we could observe the position of aromatic pyrimidyl ring in neighborhood with aromatic aminoacids Trp-60, Trp-88 Tyr56 and Tyr-93. The pyrimidyl ring can stacks with aromatic ring of Trp-88, the distance between the two rings is about 4 Å. Therefore, we can suppose the possible stabilizing π-π interactions of aromatics rings. Polar groups of compound 11 could form H-bonds : i) between the nitrogen atom of pyrimidyl ring and Tyr-56-OH (2.32 Å), ii) between the amide NH and Thr-75-OH (2.42 Å), iii) between the oxo group and Ser-129-OH (2.47 Å). Finally, Thr-115-OH could be involved in two putative hydrogen bonds with compound 11 either by the amide NH (2.46 Å) or by the oxo group (1.85 Å). Therefore, the rearrangement of the active site when is occupied by compound 11 could result in an unstable protein and consequently to the prevention of the protein folding indispensable for QS activity. In conclusion, this study describes an original C4-HSL analog that inhibits biofilm formation. It is structurally different from furanone, has no halogen atoms and is certainly less toxic (Martinelli et al. 2004) to the host organism. Because the formation of colonies protected by biofilm is one cause of the reduced efficacy of antibiotic treatments, the chronic nature of P. aeruginosa infections may be alleviated by such prevention of biofilm development. Further experiments are in progress to synthesize other molecules derived from compound 11, and also to investigate adhesion to eukaryotic cells and biofilm formation in vivo. 310 Annexe Acknowledgments We thank Mr Alain Jauneau and Mrs. Cecile Pouzet for their experimental work with the scanning confocal laser microscope, and Mr Laurent Amielet, Mrs Christelle Récoché and Mr Alain Signoles for their technical support. We are grateful to the French Embassy in Iran for its financial support. References Blackwell, H.E., Geske, D., Wezeman, J., and Siegel, P. 2005. Small molecule inhibitors of bacterial quorum sensing and biofilm formation. J. Am. Chem. Soc. 127(37):12762 -12763. Bottomley, M., Muraglia, E., Bazzo, R., and Carfi, A. 2007. Molecular insights into quorum sensing in the human pathogen Pseudomonas aeruginosa from the structure of the virulence regulator LasR bound to its autoinducer. J. Biol. Chem. 282(18): 13952-13600. 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Cell. 3(4): 593-603. 314 Annexe Scheme 1 R-NH2 + CH3-(CH2)2-COOH DCC DCM CH3 -(CH2)2-CO-NH-R R-NH2 + CH3-(CH2)2-COCl pyridine 315 Annexe Table 1 N° R Formula MW Biofilm Inhibition Br H C5H2O2Br2 Br furanone 1 254 O O + CH3 - (CH2)2 – CO – NH – R 2 S - C8H13NO2S 187 C7H12N2OS 172 - C7H10N2OS 170 - C11H12N2OS 220 C8H12N2O2 168 C10H13NO 163 C10H13NO2 179 C9H12N2O 164 C9H12N2O 164 C8H11N3O 165 C8H16N2O2 172 O N 3 S N 4 S N 5 S - CH3 6 N O 7 8 OH 9 N N 10 - - - - - N 11 N 12 N O + - % inhibition of biofilm formation : + : > 99.99% ; - : ≈ 0% 316 Annexe Table 2 Time point of medium renewal and/or addition of compound tested T (h) 0 2 4 6 20 24 + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + : addition of tested compound blank : only medium renewal 317 Annexe 1 2 3 4 5 Table 3 Time addition (h) 6 20h 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 Numeration time / Cumulative time % BI / % PCI 0 2 4 6 20 24 100% / 100% 100% / 100% 100% / 100% 93.0% (± 0.66) / 74.0%(± 4.18) NA / NA NA / NA 24h % BI / % PCI 100% / 100% 100% / 100% 100% / 100% 47.0% (± 5.14) / 90.0% (± 1.44) 46.0% (± 4.07) / 6.7% (± 7.91) NA / NA 48h % BI / % PCI 100% / 100% 100% / 100% 100% / 100% 0% (± 0.7) / 12.0% (± 7.74) 6.3% (± 10.81) / 7.4% (± 7.65) 6.3% (± 10.90) / 7.3% (± 9.10) BI :Biofilm Inhibition / PCI : Planktonic Cell Inhibition (removed from biofilm) 100% mean reduction > 6 log NA : not applicable 318 Annexe Table 4 O X Z N H Compound X Y Y Z ---------------------------------------------------------------------------2 - - (S) -0.167 3 (N) -0.4090 (S) -0.1383 - 4 (N) -0.3919 (S) +0.0307 - 5 (N) -0.4186 (S) -0.0234 - 6 9 10 11 (N) -0.2271 (N) -0.4218 (N) -0.4551 (O) -0.0993 - - - (N) -0.3526 (N) -0.4586 - 319 Annexe Inhibition of biofilm formation (%) Figure 1 100 80 5µM 50µM 60 500µM 5mM 40 20 0 20h 24h 48h Time (h) 320 Annexe Figure 2 Control Compound 11 4h 20 µm a) 20 µm a’) 6h 20 µm 20 µm b) b’) 24h 20 µm 20 µm c) c’) 48h 75 µm d) 75 µm d’) 321 Annexe Figure 3 100 Inhibition of adherent cells (%) 90 80 70 60 50 48h 40 30 20 10 0 C11 (0h) C11(0h)+C4(6h) C4(0h)+C11(0h) Addition of tested compounds Figure 4 322 Annexe Compound 11 Compound 3 323 Annexe Figure 5 Tyr-93 Trp-88 CH2 a) Trp-88 b) H2 C Tyr-93 CH2 CH 2 O Asp-73 N H H Phe-101 H2C - 1.90 A O 1.95 A N H Trp-60 H C H2 C H2 H N C O N H 3.11 A H CH2 HN H2C Tyr-56 Ser-129 H Trp-60 O H 3.90 A O- H C CH3 N H Arg-61 C H2 H H2 C C H2 CH 3 H C H Thr-75 O 2.32 A 1.85 A H H O H N O NH 2 CH 2 HN H2C O H C CH3 Thr-115 1.84 A H C O 2.46 A C O Thr-115 C O N 4.12 A C H2 2.42 A H 3.90 A Asp-73 H2C 4.11 A Thr-75 1.82 A O H 2.97 A N H N C H H O NH2 O 2.93 A O Phe-101 CH3 C O H H2 C N O O Arg-61 O H 2.81 A C H2 C Ser-129 Tyr-56 324 Annexe Figure 6 TRP115 SER129 325 Annexe Scheme 1. Synthesis of AHL analogs 2 - 11 Table 1. Synthesized AHL analogs (formula and MW); biofilm inhibition at a concentration of. 0.5 mM for the analogs and at 0.05 mM for furanone. Table 2. Protocol for the addition of tested compound. Table 3. Percentage inhibition of biofilm formation and planktonic cell inhibition [(CFU control – CFU assay) / CFU control] x 100] (mean ± standard deviation; n = 3) by compound 11 (0.5 mM) addition at different incubation times – numerations at 20h, 24h and 48h: Table 4. Atomic charges on hetero-atoms Figure 1. Percentage inhibition of adherent cells [(CFU control – CFU assay) / CFU control] x 100] (mean ± standard deviation; n = 3) by compound 11 depending on the concentration (5 µM, 50 µM, 500 µM, 5 mM) at different incubation times (numerations at 20h, 24h and 48h). Figure 2. Images of effects of compound 11 on P. aeruginosa biofilm formation by scanning confocal laser microscopy at 4h, 6h, 24h and 48h of incubation vs control (addition from T= 0h)) (400X) (SYTO 9®). Figure 3. Percentage inhibition of adherent cells [(CFU control – CFU assay) / CFU control] x 100] (mean ± standard deviation; n = 3) by compound 11 (0.5 mM) + C4-HSL (0.5 mM) with addition at different incubation times; numerations at 48h. Figure 4. Maps of molecular electrostatic potentials (red isolines: negative potentials, green lines: positive potentials). Figure 5 : Schematic overview of the active site displaying the possible hydrogen bond network between aminoacid residues and C4-HSL (a) and C11 (b). 326 Annexe LasR side chains could make many H bonds to the ligand. Dotted lines show the distances between the ligands and aminoacid residues of binding site able to form the hydrogen bonds. Figure 6 : Modeling of compound 11 interactions with LasR binding site. (in sticks : grey, carbon; white, hydrogen; blue, nitrogen; red, oxygen). 327 Titre et résumé en anglais Titre et résumé en anglais Attenuation of Pseudomonas aeruginosa biofilm by N-AcylHomoserine Lactone analogs The discovery of quorum sensing (QS) systems regulating bacterial virulence has afforded a novel opportunity for controlling infectious bacteria by interfering with QS. Pseudomonas aeruginosa is an opportunistic human pathogen, for which furanone related compounds have been described as potent inhibitors of biofilm formation and virulence factors, given their similarity with natural QS autoinducers, N-Acyl HomoSerine Lactones (AHLs). Our purpose was to design analogs of C4-HSL and to screen them for biological activity. Eleven non-halogenated original compounds were screened for their ability to impair biofilm formation. Among them, C11 was able to modify the growth kinetics and to restrict the number of adherent cells during the early stages of biofilm formation. We also showed antagonism between C11 and C4-HSL. 328 Auteur : Pouneh KHALILZADEH Formation de Biofilm à Pseudomonas aeruginosa: évaluation d’inhibiteurs potentiels du Quorum Sensing Directrices de Thèse : Mme Christine ROQUES, Mme Geneviève BAZIARD Faculté des sciences Pharmaceutiques, L’Université Paul Sabatier (Toulouse III) Le 22 septembre 2009 Résumé en français : La découverte du Quorum-Sensing (QS), système de communication inter-bactéries, régulant l’expression de nombreux gènes de virulence a offert l’opportunité de contrôler l’infection bactérienne. Pseudomonas aeruginosa est une bactérie opportuniste fréquemment impliquée dans la formation de biofilms résistants aux antibactériens. Des dérivés de la furanone ont été décrits comme de puissants inhibiteurs de formation de biofilm du fait de leur similitude avec les auto-inducteurs naturels du QS, les N-Acyl HomoSérineLactones. Notre objectif a été de concevoir des analogues de la C4–HSL et d’étudier leur activité biologique. Parmi eux, le composé C11 a été capable de modifier la cinétique de formation du biofilm et de réduire le nombre de cellules adhérées durant les premières étapes de formation du biofilm. L’antagonisme entre C11 et la C4-HSL a également été étudié. Mots clés : Quorum-Sensing, Pseudomonas aeruginosa, N-Acyl HomoSérineLactone Discipline : Microbiologie Unité de recherche : LU 49, UFR des sciences Pharmaceutiques