favorisant le développement de manifestations extra-articulaires tels que les nodules
rhumatoïdes, des vascularites ou l’atteintes de certains organes.
La polyarthrite rhumatoïde peut paraître à n’importe quel âge, avec un pic de fréquence entre
45 et 50 ans et une nette prédominance féminine (environ 3 femmes touchées pour un
homme).
L’origine de la polyarthrite rhumatoïde n’est pas parfaitement connue mais est due à un
ensemble de facteurs qui ne sont pas toujours présents, tels que des facteurs génétiques,
immunologiques, hormonaux, d’environnement et des facteurs psychologiques. Les facteurs
génétiques et d’environnement semblent tout particulièrement impliqués pour influer le
développement et l’évolution de la polyarthrite rhumatoïde. Parmi les facteurs génétiques, on
connaît surtout les gènes liés au système HLA (HLA DRB*1 04 et 01) et parmi les facteurs
d’environnement, le facteur favorisant le mieux connu actuellement est le tabagisme. Les
facteurs d’environnement sur un terrain génétique prédisposé semblent pouvoir favoriser le
dérèglement de la réponse immunitaire et donc l’inflammation des articulations ou d’autres
organes.
Parmi les cellules de l’immunité qui sont au centre du dérèglement du système immunitaire
de la polyarthrite rhumatoïde, il faut surtout citer le lymphocyte T et le macrophage. Ces deux
cellules entrent en contact et se stimulent respectivement pour d’une part activer d’autres
cellules telles que le lymphocyte B, qui va être la cellule entraînant la production d’auto-
anticorps (anticorps dirigés contre des constituants du soi), et d'autre part produire des
substances solubles appelées notamment les cytokines. Celles-ci vont favoriser les
interactions entre les cellules, mais également favoriser la production de nombreux
médiateurs solubles responsables de la réaction inflammatoire et de la destruction du cartilage
et de l’os (par exemple, des enzymes toxiques). Ces cytokines vont notamment agir au niveau
de l’articulation, sur les cellules de la synoviale (synoviocytes) qui vont pouvoir proliférer et
entraîner la synovite rhumatoïde (véritable tumeur dans l’articulation). Ces cytokines vont
activer également les cellules du cartilage (chondrocytes) et les cellules de l’os (ostéoclastes),
entraînant ainsi des lésions articulaires caractéristiques de la polyarthrite rhumatoïde, que l’on
voit habituellement sur les radiographies : érosions de l’os, pincement des articulations dues à
la lyse du cartilage.
L’activation du lymphocyte B que nous avons vue est responsable de la production
d’anticorps dirigés contre les éléments du soi (auto-anticorps). Parmi ces auto-anticorps, deux
sont particulièrement caractéristiques de la polyarthrite rhumatoïde : le facteur rhumatoïde qui