Veille économique et financière au Portugal du 26 février au 13

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Veille économique et financière au
Portugal
du 26 février au 13 mars 2017
© DG Trésor
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Mars 2017
Les derniers chiffres de la situation économique portugaise sont encourageants.
L’Institut National des Statistiques (INE) a dévoilé mercredi 1er mars les chiffres des comptes nationaux du quatrième
trimestre 2016. L’INE a revu légèrement à la hausse ses estimations de croissance par rapport à l’estimation rapide
publiée le 14 février avec une augmentation du PIB en volume par rapport au 4 e trimestre 2015 de 2% au lieu de 1,9%.
Cette reprise économique s’explique par l’augmentation de la demande interne de 2,5%, de la consommation privée
(+3,1%) et la reprise de l’investissement (+3,9%) au quatrième trimestre. La confiance des consommateurs dans
l’économie portugaise est par ailleurs au plus haut depuis 17 ans. L’économie portugaise a été portée par l’explosion du
tourisme (+11 000 entreprises dans le secteur touristique en 2016) ainsi que des secteurs tels que l’industrie des
composants automobiles (5% du PIB, 9 Mds€ de recettes). Ces dernières estimations ont confirmé une croissance de
1,4% en 2016, supérieure aux prévisions de fin d’année du gouvernement (+1,2%) et de Bruxelles (+1,3%). La
Commission européenne a relevé ses prévisions de croissance pour 2017 à +1,6% contre 1,2% précédemment, cette
prévision est supérieure à celle prise en compte par le gouvernement pour le budget 2017 (+1,5%).
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Actualité bancaire : la vente de Novo Banco se poursuit, les bénéfices de la BCP chutent et la recapitalisation
de la CGD continue.
Les négociations pour la vente de Novo Banco continuent à Bruxelles. Après être parvenu à un accord avec le fonds
d’investissement américain Lone Star, le gouvernement portugais tente de convaincre la Commission européenne
d’accepter que l’Etat garde une participation de 25% au capital de Novo Banco. Si elle accepte cette condition, cela
permettrait à Novo Banco de sortir du régime de banque de transition et de finaliser l’accord de vente, ce que le
gouvernement souhaite réaliser pour le 17 mars. Mais si la DG COMP refuse et qu’aucune solution n’est atteinte en août
2017, la banque devra être théoriquement liquidée. Malgré ces négociations privilégiées avec Lone Star, une nouvelle
offre d’achat est parvenue au gouvernement de la part d’Aethel qui propose 2,8 Mds€ afin d’acquérir 91% du capital,
l’Etat conservant 9%, et de procéder à une augmentation de capital de 1 Md€. Parmi le consortium d’Aethel figurent des
investisseurs qui sont actuellement en procès avec l’Etat portugais au sujet de la résolution de BES. Cette proposition est
conditionnée à une indemnisation d’Aethel de la part du fonds de résolution.
La BCP a vu son bénéfice net chuter de près de 90% à 23,9 M€ en 2016, mais est restée dans le vert pour la seconde
année consécutive, malgré une forte hausse des provisions pour créances douteuses. Les provisions ont atteint 1,6 Md€,
dont 1,1 Md€ au titre des créances douteuses, en hausse de 36,6%. Parmi les paramètres positifs mis en avant par la BCP
figurent la marge financière, en hausse de 3,3% à 1,2Md€, et la baisse des coûts opérationnels de 23,3% à 780 M€,
soutenue par une réduction des effectifs. Sur l'ensemble de l'année 2016, le produit net bancaire de la BCP a baissé de 9%
à 2,1 Mds€. Pour rappel, la banque a terminé de rembourser l’aide publique en effectuant l'ultime paiement de 700 M€
en février grâce à une augmentation de capital de 1,33 Md€ permettant au conglomérat chinois Fosun de renforcer sa
participation à 23,92 %, devant la compagnie angolaise Sonangol avec 14,9%.
Les comptes 2016 de la CGD ont été publiés vendredi dernier, avec des pertes atteignant 1,9 Md€, inférieures aux
estimations qui avaient été faites précédemment (3 Mds€). Ces résultats ont permis au gouvernement portugais d’obtenir
le feu vert définitif de la DG COMP afin de procéder à une recapitalisation de 2,5 Mds€, moins importante que prévue
initialement (2,7 Mds€) qui devrait être effectuée d’ici fin mars 2017.
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AMBASSADE DE FRANCE AU PORTUGAL
SERVICE ECONOMIQUE DE LISBONNE
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La question de l’indépendance des organismes de supervision : la Banque du Portugal (BdP) et le Conseil des
Finances Publiques (CFP)
Depuis deux semaines la BdP est au cœur de plusieurs controverses mettant en cause ses capacités de supervision mais
aussi le rôle du gouverneur de la BdP dans la gestion du cas Banco Espirito Santo. D’une part, l’accumulation des
compétences inhérentes à la supervision bancaire ainsi que les accusations de conflits d’intérêts ont poussé le
gouvernement à vouloir lui retirer ses pouvoirs de supervision macro-prudentielle et de résolution à travers une réforme
de l’institution. Le gouvernement a décidé d’adopter une attitude interventionniste en annonçant la création d’un nouvel
organisme de supervision bancaire qui agirait comme coordinateur des trois instances de supervisions nationales : la BdP,
la CMVM (l’Autorité de régulation des marchés) et l’Autorité de Supervision d’Assurance et des Fonds de pensions.
D’autre part, de sévères critiques ont été soulevées par le gouvernement et les partis de gauches contre le
gouverneur de la BdP, Carlos Costa, pour sa gestion du cas de Banco Espirito. Bien que la BCE ait annoncé son
soutien au gouverneur de la BdP, l’extrême gauche portugaise a annoncé sa volonté de voir la démission du gouverneur.
Le gouvernement quant à lui ne s’est pas prononcé sur le sujet rappelant cependant l’irrévocabilité de Carlos Costa,
reconduit à son poste par l’ancien gouvernement.
Enfin, la présidente du Conseil des Finances Publiques (CFP) s’est fait entendre dans les journaux portugais dans
une interview au cours de laquelle elle a convenu que la diminution du déficit portugais tiendrait du « miracle »,
le gouvernement ayant adopté des mesures exceptionnelles plutôt que d’opérer de véritables réformes
structurelles. Face à ces accusations, le gouvernement a aussitôt questionné l’impartialité de cet organe de supervision
et a remis en cause sa capacité d’analyse de l’économie portugaise et l’exactitude de ses prévisions macroéconomiques.
De plus, les nominations de Teresa Ter-Minassian, ancienne chef de mission du FMI lors du 2e programme de 1983-85
et Luís Vitorio, ancien directeur de cabinet du ministre de la Santé, au CFP ont été suspendues par le gouvernement lors
de la proposition au Conseil des Ministres de ces candidats par le président du Tribunal des Comptes et du gouverneur de
la BdP. Le BE et le PCP auraient même émis l’hypothèse d’une suppression du CFP.
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La 5ème conférence économique franco-portugaise a réuni 350 invités
Le mardi 7 mars 2017 s’est tenue la 5ème conférence économique franco-portugaise à l’occasion de
laquelle le ministre de l’économie et des finances français et le ministre de l’économie portugais sont
intervenus ainsi que le premier ministre portugais. Cette conférence sous le thème de « la marque
Portugal » a permis de mettre en lumière l’interconnexion et l’importance des échanges bilatéraux entre la
France et le Portugal. La France est l’un des plus gros investisseurs étrangers au Portugal avec 8 Mds€
investis en 2015 et représente le premier partenaire du Portugal en termes de valeur ajoutée. Les entreprises
françaises au Portugal occupent la seconde position après l’Espagne en termes de nombre d’entreprises (582),
d’employés (61 598) et de chiffres d’affaire (14 274 Mds€) ; 12% des entreprises étrangères au Portugal sont
françaises. Le ministre de l’économie portugais a énoncé les performances françaises dans les secteurs
du commerce, des transports et du stockage ainsi que de l’information et de la communication. Le
premier ministre portugais a quant à lui encouragé Renault à développer la production de batteries automobiles
pour les voitures électriques au Portugal (réserves de lithium importantes) après un investissement de 100 M€
qui devrait créer 150 postes de travail et permettre la production d’un nouveau type de boite de vitesses.
En bref :
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Les résultats de la TAP en 2016 sont prometteurs. La compagnie aérienne portugaise est sortie du rouge avec un
bénéfice de 34 M€ en 2016 alors qu’elle enregistrait une perte de 99 M€ l’année précédente. Ces résultats s’expliquent
par une diminution de 10% des coûts d’exploitation (notamment du fait de la baisse du cours du pétrole), la
modernisation de sa flotte et l’ouverture de nouvelles lignes entre le Portugal et les Etats-Unis, lui donnant un meilleur
accès au marché nord-américain (+65% de passagers). La TAP a transporté un nombre record de 11,7M de passagers
en 2016, soit une hausse de 3,5% par rapport à l'année précédente. Après avoir privatisé la TAP à 61% en 2015, le
gouvernement portugais a annoncé début 2016 vouloir remonter à 50% du capital, opération qui est en cours de
finalisation. La dette totale de la compagnie a été réduite depuis 2015 atteignant désormais 700 M€ après avoir
dépassé 1 Md€.
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AMBASSADE DE FRANCE AU PORTUGAL
SERVICE ECONOMIQUE DE LISBONNE
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Ouverture d’une nouvelle centrale solaire dans l’Algarve. Le consortium sino-irlandais composé de la va investir
200 M€ dans la construction d’une nouvelle centrale solaire de 220 MWp et qui sera capable de produire 383
gigawatts/heure. Grâce à cet investissement, le projet Solara4 deviendra la plus grande centrale solaire d’Europe sans
subventions permettant ainsi de ne pas faire porter le coût du projet sur les consommateurs en accord avec les
orientations de politique énergétique nationale. De plus, le PDG du groupe chinois a énoncé son intention d’investir
jusqu’à 2 Mds€ dans les énergies éoliennes et solaires au Portugal.
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SERVICE ECONOMIQUE DE LISBONNE
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