AMBASSADE DE FRANCE AU PORTUGAL
SERVICE ECONOMIQUE DE LISBONNE
L’Union européenne moins optimiste que le Portugal quant à l’avenir budgétaire du pays
Malgré les discours optimistes du premier ministre portugais, Antonio Costa, sur l’avenir économique du Portugal, les
institutions européennes avancent des prévisions et des chiffres moins encourageants. La Commission européenne
a diffusé lundi 13 mars de nouvelles prévisions sur les dettes publiques des pays de la zone euro. Dans les prévisions
optimistes, la dette publique portugaise atteindrait 117% du PIB en 2027 voire 131% en 2027 pour les prévisions
les plus négatives, la moyenne se trouvant à 124% du PIB pour 2027. Ces prévisions supposent que malgré les résultats
optimistes, et bien que la dette portugaise soit soutenable tant que les taux d’intérêt n’augmentent pas, elle reste la
deuxième dette publique la plus élevée de la zone euro après la Grèce. De plus, la Banque Centrale Européenne (BCE)
a attribué dans un article de son dernier bulletin économique une note à chaque pays de la zone euro concernant
la mise en œuvre de réformes structurelles recommandées par la Commission européenne. Le Portugal a obtenu une
note de 35% qui est inférieure à la moyenne européenne (37%). Le président de la République portugaise, Marcelo
Rebelo de Sousa, s’est entretenu avec Jean-Claude Juncker mercredi 22 mars durant son voyage officiel en Belgique.
Cette rencontre a tourné autour de la sortie du Portugal de la PDE, avec un son déficit public à 2,06% en 2016 ainsi que
les éventuelles sanctions pouvant atteindre le Portugal au titre de la procédure de déséquilibre macroéconomique
(PDM) excessif qui pourraient théoriquement atteindre 0,1% du PIB soit 190 M€, dans un contexte où la BCE reproche
à la Commission de ne pas appliquer le volet correctif de la PDM.
La solidité bancaire de la Caixa Economica Montepio Geral (CEMG) en doute
Banco de Portugal (BdP) a émis des recommandations et a identifié plusieurs risques concernant la solidité
bancaire de la CEMG. Selon ces recommandations, la banque devra vendre une partie de ses créances douteuses mais
aussi réduire sa présence financière en Angola et au Mozambique afin d’éviter d’avoir à réaliser une augmentation de
capital cette année. De plus, il est demandé à la banque de procéder à une cession de biens immobiliers ainsi que de se
transformer en société anonyme. Ces mesures visent à renforcer le ratio de solvabilité de la banque de 10% à 11%, ce qui
équivaut à une injection de capital de 150 M€. En 2015, la banque a enregistré des pertes de 393 M€ et en 2016 un
bénéfice marginal de 7,5 M€. Durant les trois dernières années, les fonds propres de la banque sont passés de 682 M€ en
2014, à 188 M€ en 2017, soit un tiers de leur valeur initiale. Depuis quelques jours, la BdP est en contact avec le ministère
du Travail, de la Solidarité et de la Sécurité Sociale afin de surveiller le processus de séparation des deux institutions (la
Caixa Económica Montepio Geral et l’Associação Mutualista Montepio Geral) qui est l’une des recommandations de la
BdP.
La restructuration de la dette du Fonds de Résolution a été concrétisée.
Afin d’assurer la stabilité du secteur financier et conformément à l’annonce faite en septembre 2016, le gouvernement a
précisé que le Fonds de résolution aura jusqu'en décembre 2046 pour rembourser à l'Etat et aux banques
portugaises les prêts d’environ 5 Mds€ qu’il lui avait été accordés. Le Fonds de résolution avait effectué le sauvetage
de Banco Espirito Santo en août 2014 avec l’injection de 4,9 Mds€ puis celui de la Banif en décembre 2015 pour un
montant de 489 M€. La vente de Novo Banco ne devant finalement quasiment rien rapporter au Fonds de résolution,
l’objectif est que celui-ci puisse financer le remboursement de ces prêts via les contributions bancaires ordinaires (qui
s’élèvent à environ 250 M€ par an) sans devoir faire appel à des contributions extraordinaires qui auraient fait peser un
poids très lourd sur le secteur bancaire.
En bref :
Fin des négociations bancaires de la TAP. Le processus de négociation avec les créanciers de la TAP ayant été
conclu avec succès, le gouvernement et le consortium Atlantic Gateway sont de plus en plus proches de finaliser
l’accord signé en mai 2016 afin de remonter la participation de l’Etat à hauteur de 50% dans le capital de la
compagnie. Après la conclusion de cet accord, Atlantic Gateway restera actionnaire de 45% de la TAP. L’Etat a
donné son aval pour le lancement de l’offre publique de vente afin que les salariés de la TAP détiennent les 5 %
restants, une dernière étape avant la finalisation de l’accord. Le gouvernement espère clore le processus à la mi-mai.
Augmentation du trafic aérien. Le gestionnaire aéroportuaire ANA (filiale de Vinci) enregistre une hausse
d’environ 40% du trafic aérien depuis 2013 au Portugal. Cela correspond à 12,3 M de passagers supplémentaires,
passant de 32 M en 2013 à 44,5 M en 2016. Presque la moitié de cette augmentation de passagers est passée par