Veille économique et financière au Portugal du 13 au 31mars 2017

Mars 2017 © DG Trésor
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Veille économique et financre au
Portugal
du 13 au 31mars 2017
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L’Etat annonce la vente de Novo Banco et conclut la recapitalisation de la Caixa Geral de Depósitos
Le gouvernement portugais a annoncé vendredi 31 mars la vente de Novo Banco au fonds américain Lone Star.
L’Etat restera actionnaire à hauteur de 25% à travers le Fonds de solution mais abandonnera son siège au
conseil d’administration. La vente de Novo Banco conduira à une restructuration complémentaire avec la fermeture de
55 agences et le licenciement de 400 employés. Un accord a été trouvé concernant la vente des actifs problématiques de
la « side bank » de Novo Banco avec la DG Concurrence afin de diminuer sa dimension. Celle-ci atteignait quasiment 9
Mds€ fin 2016, avec 2,5 Mds d’actifs immobiliers mais aussi des fonds de restructuration, des opérations non stratégiques
et des opérations internationales. Un mécanisme contingent de recapitalisation de 3,890 Mds€ sera créé au titre duquel le
Fonds de résolution devra assurer la recapitalisation de Novo Banco si son ratio de solvabilité descend en dessous de
12,5% en raison de la dévalorisation des actifs problématiques. En contrepartie le Fonds de résolution aura un droit de
veto durant cinq ans sur la vente des actifs problématiques et un exercice de gestion de passif (bail-in) sera réalisé pour
500 millions d’euros prévoyant la conversion volontaire d’obligations senior en obligations comptant comme fonds
propres de catégorie 1.
Le gouvernement portugais a procédé à la 2ème phase de recapitalisation de la CGD avec l’injection de 2,5 Mds€,
jeudi 30 mars, précédée d’une émission de 930 M€ de titres comptant comme fonds propres additionnels de niveau 1 (430
M€ étant à émettre ensuite d’ici 18 mois) placés auprès d’investisseurs institutionnels. La CGD paiera un taux de 10,75%
pour cette émission de dette subordonnée. La deuxième phase de recapitalisation permet selon le ministre des finances
portugais à « la première banque du Portugal [d’être] désormais solide, ce qui contribue au renforcement du système
financier du pays et à la dynamisation de l'économie nationale ».
Le déficit public portugais en 2016 et les nouvelles prévisions de la BdP semblent prometteurs
L’Institut National des Statistiques (INE) a confirmé aujourd’hui que le déficit public de 2016 s’élevait à 2,06% du
PIB, signalant ainsi le retour du Portugal sous les 3% de déficit conformément à la procédure de déficit excessif
(PDE), avec un déficit inférieur à la cible fixée par le Conseil de l’UE (2,5%). Si ces chiffres sont confirmés en avril par
Eurostat, cela ouvre la voie à l’abrogation de la PDE par le Conseil d’ici l’été. Cependant le déficit public devrait repasser
au-dessus des 3% cette année en raison de la recapitalisation par l’Etat de la CGD et de la création du mécanisme
contingent sur les actifs problématiques de Novo Banco.
De plus, mercredi 29 mars, Banco de Portugal a annoncé de nouvelles estimations revues à la hausse pour les trois
prochaines années, principalement tirées par la bonne tenue des exportations et de l’investissement. Leur estimation de
croissance est passée de 1,4% à 1,8% pour 2017 (passant de 1,6% à 1,7% pour 2018 et de 1,5% à 1,6% pour 2019) dû à
l’anticipation du maintien de la reprise économique. De plus, les exportations devraient croître de 6% (contre 4,8%
précédemment) en 2017 et devraient passer de 31% du PIB de 2016 à 46% en 2019. L’investissement devrait lui aussi
s’accroitre de 6,8% (contre 4,4% précédemment) en 2017 et s’établir à 5% en 2019. Ces perspectives optimistes
permettraient une diminution du taux de chômage à 9,9% en 2017 et pourrait passer en dessous de la barre des 8% en
2019.
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L’Union européenne moins optimiste que le Portugal quant à l’avenir budgétaire du pays
Malgré les discours optimistes du premier ministre portugais, Antonio Costa, sur l’avenir économique du Portugal, les
institutions européennes avancent des prévisions et des chiffres moins encourageants. La Commission européenne
a diffusé lundi 13 mars de nouvelles prévisions sur les dettes publiques des pays de la zone euro. Dans les prévisions
optimistes, la dette publique portugaise atteindrait 117% du PIB en 2027 voire 131% en 2027 pour les prévisions
les plus négatives, la moyenne se trouvant à 124% du PIB pour 2027. Ces prévisions supposent que malgré les résultats
optimistes, et bien que la dette portugaise soit soutenable tant que les taux d’intérêt n’augmentent pas, elle reste la
deuxième dette publique la plus élevée de la zone euro après la Grèce. De plus, la Banque Centrale Européenne (BCE)
a attribué dans un article de son dernier bulletin économique une note à chaque pays de la zone euro concernant
la mise en œuvre de réformes structurelles recommandées par la Commission européenne. Le Portugal a obtenu une
note de 35% qui est inférieure à la moyenne européenne (37%). Le président de la République portugaise, Marcelo
Rebelo de Sousa, s’est entretenu avec Jean-Claude Juncker mercredi 22 mars durant son voyage officiel en Belgique.
Cette rencontre a tourné autour de la sortie du Portugal de la PDE, avec un son déficit public à 2,06% en 2016 ainsi que
les éventuelles sanctions pouvant atteindre le Portugal au titre de la procédure de déséquilibre macroéconomique
(PDM) excessif qui pourraient théoriquement atteindre 0,1% du PIB soit 190 M€, dans un contexte la BCE reproche
à la Commission de ne pas appliquer le volet correctif de la PDM.
La solidité bancaire de la Caixa Economica Montepio Geral (CEMG) en doute
Banco de Portugal (BdP) a émis des recommandations et a identifplusieurs risques concernant la solidité
bancaire de la CEMG. Selon ces recommandations, la banque devra vendre une partie de ses créances douteuses mais
aussi réduire sa présence financière en Angola et au Mozambique afin d’éviter d’avoir à réaliser une augmentation de
capital cette année. De plus, il est demandé à la banque de procéder à une cession de biens immobiliers ainsi que de se
transformer en société anonyme. Ces mesures visent à renforcer le ratio de solvabilité de la banque de 10% à 11%, ce qui
équivaut à une injection de capital de 150 M€. En 2015, la banque a enregistré des pertes de 393 M€ et en 2016 un
bénéfice marginal de 7,5 M€. Durant les trois dernières années, les fonds propres de la banque sont passés de 682 M€ en
2014, à 188 M€ en 2017, soit un tiers de leur valeur initiale. Depuis quelques jours, la BdP est en contact avec le ministère
du Travail, de la Solidarité et de la Sécurité Sociale afin de surveiller le processus de séparation des deux institutions (la
Caixa Económica Montepio Geral et l’Associação Mutualista Montepio Geral) qui est l’une des recommandations de la
BdP.
La restructuration de la dette du Fonds de Résolution a été concrétisée.
Afin d’assurer la stabilité du secteur financier et conformément à l’annonce faite en septembre 2016, le gouvernement a
précisé que le Fonds de résolution aura jusqu'en décembre 2046 pour rembourser à l'Etat et aux banques
portugaises les prêts d’environ 5 Mds€ qu’il lui avait été accordés. Le Fonds de résolution avait effectué le sauvetage
de Banco Espirito Santo en août 2014 avec l’injection de 4,9 Mds€ puis celui de la Banif en décembre 2015 pour un
montant de 489 M€. La vente de Novo Banco ne devant finalement quasiment rien rapporter au Fonds de résolution,
l’objectif est que celui-ci puisse financer le remboursement de ces prêts via les contributions bancaires ordinaires (qui
s’élèvent à environ 250 M€ par an) sans devoir faire appel à des contributions extraordinaires qui auraient fait peser un
poids très lourd sur le secteur bancaire.
En bref :
Fin des négociations bancaires de la TAP. Le processus de négociation avec les créanciers de la TAP ayant été
conclu avec succès, le gouvernement et le consortium Atlantic Gateway sont de plus en plus proches de finaliser
l’accord signé en mai 2016 afin de remonter la participation de l’Etat à hauteur de 50% dans le capital de la
compagnie. Après la conclusion de cet accord, Atlantic Gateway restera actionnaire de 45% de la TAP. L’Etat a
donné son aval pour le lancement de l’offre publique de vente afin que les salariés de la TAP détiennent les 5 %
restants, une dernière étape avant la finalisation de l’accord. Le gouvernement espère clore le processus à la mi-mai.
Augmentation du trafic aérien. Le gestionnaire aéroportuaire ANA (filiale de Vinci) enregistre une hausse
d’environ 40% du trafic aérien depuis 2013 au Portugal. Cela correspond à 12,3 M de passagers supplémentaires,
passant de 32 M en 2013 à 44,5 M en 2016. Presque la moitié de cette augmentation de passagers est passée par
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Lisbonne avec une augmentation de 6,4 M de passagers pour cet aéroport, bien que ce soit les Açores qui aient
enregistré la croissance la plus importante en pourcentage (+58,3%).
Le Portugal va investir 156 M€ dans des bus « verts », en se dotant de 516 nouveaux bus pour 2018/2020, dont
78 électriques et 438 au gaz naturel. La mesure s’insère dans le volet valorisation du territoire du Plan National de
Réformes lancé par le gouvernement en avril 2016 et est financée par un programme géré par le ministère de
l’environnement. Le Portugal essaie de plus en plus de développer l’utilisation des énergies renouvelables. En 2016,
28% de sa consommation d’énergie provenait de sources renouvelables et le pays à un objectif de 31% pour 2020.
Le groupe d'électricité et de gaz Energias de Portugal (EDP) a lancé une Offre Public d’Achat (OPA) sur les
22,5% du capital de sa filiale énergies renouvelables qu’il ne possède pas déjà. EDP a lancé lundi une OPA sur
EDP Renovaveis en proposant 6,80 € pour chaque action de la filiale, ce qui valorise son offre à 1,33 Md€. Le prix
représente une prime de 8,6% par rapport au cours de clôture de lundi et de 10,5% par rapport au cours moyen des
six derniers mois. L'OPA est une action d’opportunité pour le groupe qui ussirait à racheter pour 1,3 milliard
d’euros une entreprise qu’il a mis sur le marché en 2008 pour 1,6 milliard d’euros après que celle-ci ait doublé son
chiffre d’affaires.
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