FILARY Pascal MADRANGE Aurélien THOMAS Fabrice 3ème année ; groupe 8.1 Date : 7 Janvier 2002 MECANIQUE DES FLUIDES TP4 ETUDE DU COUP DE BELIER Ecole Nationale d’Ingénieurs de Tarbes I - But de la manipulation : Le but de ce TP est d’étudier le phénomène du coup de bélier que l’on observe fréquemment dans les canalisations. Dans un premier temps, nous allons effectuer une étude théorique , puis nous tenterons de mettre expérimentalement en évidence ce phénomène afin de vérifier les résultats obtenues lors de l’analyse théorique. II - Dispositif expérimental : Pour mettre en évidence ce phénomène, nous disposons du matériel suivant : Un réservoir d’alimentation en eau dans lequel on peut faire varier la pression. * Une canalisation en cuivre de longueur importante ( moyen=13mm, L = 39,1m) Une vanne à fermeture rapide. Un oscilloscope numérique afin d’effectuer les relevés de pression en x=0 et x=L/2 Un manomètre pour mesurer la pression relative à l’intérieur du réservoir. Une jauge nous permettant de mesurer le débit. Différentes vannes pour faire varier débit et pression. x P = Cte Vanne à fermeture rapide L ENIT 1 3ème Année III - Etude théorique : Pour réaliser notre modélisation théorique, il faut auparavant émettre certaines hypothèses : H1- Les variations de pression dans la conduite sont telles qu’on ne peut pas négliger la compressibilité de l’eau et la déformation de la paroi de la conduite. H2- L’eau est assimilée à un fluide parfait : les phénomènes de frottement visqueux ne sont pas pris en compte. H3- Les forces de pesanteur seront négligées ( conduite horizontale : la prise en compte de ces forces ne complique pas plus le traitement du problème cette hypothèse allègera la notation. H4- La fermeture de la vanne est instantanée. H5- La vitesse de propagation des ondes de perturbation sont grandes par rapport à la vitesse du fluide : cette hypothèse, qui sera précisée plus loin, devra être vérifiée à posteriori par le calculs et par les mesures expérimentales. 1) Calcul de la célérité ’a’et de la période théorique ‘T’ du phénomène : a) Célérité a : La célérité correspond à la vitesse de propagation de l' onde de perturbation et elle est mise en évidence par les formules suivantes : T 2 0 4L a et a2 1 D 1 P E.e Avec : T 0 L E e ENIT Définition Période Température Longueur de la conduite Masse volumique Module d'élasticité de l'eau Module de young Epaisseur de la conduite 2 Unité seconde seconde mètre kg / m3 N/m² N/m² mètre 3ème Année Vérification des unités : 1 2 a = m2 m2 kg / m3 N N 1 1 m. N m2 . kg. s 2 m2 . s 2 3 2 kg / m m / N kg / m. N kg kg a est en m/s on en déduit donc que : Calcul de la célérité a : On a : = 2,03.109 N.m-2 = 1000 kg.m-3 D = 12mm e = 1mm E = 115.109 N.m-2 Ainsi : a2 1 1 13 10 3 1000 9 9 3 2.03 10 115 10 1 10 a = 1285 m/s b) période théorique ‘T’ du phénomène : T 2 0 Celle-ci est définie par la relation : ENIT T 4 39.1 1285 3 4L a T = 121 ms 3ème Année 2) Evolution de la surpression et de la vitesse au milieu de la conduite a) Evolution de la surpression (x = L /2): D’après la formule d’Allievi, on a : h (x , t) = F (t - x/a) – F (t h (x , t) = F (t - 2L x ) a L 3L )– F (t - ) 2a 2a Pour tracer nos courbes, il nous faut déterminer : 0 = 2L/a = 2 39,1 = 61 ms 1285 =(2L-x)/a=(3L)/(2a)=(3*39.1)/(2*1285)= 46 ms x L = = 0 /4 = 15 ms a 2a P0 = 1 bars soit 1.105 Pa A la limite de la cavitation, on a P0 - .a.V0 = 2000 Pa On en déduit : V0 = (P0 – 2000) / .a V0 = 0,076 m.s-1 (a.V0) / g =(1285*0.076)/9.81=9.955 m On obtient le graphe en annexe A b) Evolution de la vitesse (x = L /2): V (x, t) = -V0 + ENIT g x 2L - x F t - F t a a a 4 3ème Année Ainsi en x = L/2 V (x, t) = -V0 + g L 3L F t - F t a 2a 2a On obtient le graphe en annexe B. IV - Etude expérimentale : Grâce au dispositif énoncé au paragraphe II, nous avons, pour différentes valeurs de pression et de débit, effectué des relevés de pression en x=0 et x = L/2. Les courbes correspondants au différent relevés se trouvent à la fin du TP en annexe : Annexe 1 2 3 4 5 6 pression du réservoir (P)en bar 1 1 1 3.3 3.3 3.3 Débit (Q) en cm3/min 1000 2000 3000 1000 2000 3000 Les pressions mesurées grâce au manomètre sont des pressions relatives, ainsi, il faut prendre en compte la valeur de la pression atmosphérique. On rajoutera donc 1,03 bars pour chacun de nos calculs. 1) Détermination des cas où l’on a théoriquement cavitation : Le phénomène de cavitation se traduit par : P0 - .a.V0 2000 ENIT 5 3ème Année avec V0 = Q S Q moy 2 4Q moy 2 4 Premier cas ( P = 1 bar et Q = 1000 cm3/min) : V0 1000 106 4 0.1255 m/s 60 (13 10 3 )2 Mesure de la période T : 128 ms (voir Annexe 1) a 4 L 4 39.1 = 1221 m/s T 0.128 d’où : P0 - .a.V0 =(1+1,03). 105 - 1000 1221 0.1255 = On a P0 - .a.V0 2000, 49764 Pa donc, il n’y a théoriquement pas cavitation. Deuxième cas ( P = 1 bar et Q = 2000 cm3/min) : 2000 106 4 V0 0.249 m/s 60 (13 10 3 ) 2 Mesure de la période T : 136 ms a (voir Annexe 2) 4 L 4 39.1 1150 m/s T 0.136 d’où : P0 - .a.V0 =(1+1,03). 105 - 1000 1150 0.249 = - 83350 Pa On a P0 - .a.V0 2000, donc, il y a théoriquement cavitation. Troisième cas ( P = 1 bar et Q = 3000 cm3/min) : ENIT 6 3ème Année 3000 106 4 V0 0.377 m/s 60 (13 10 3 ) 2 Mesure de la période T : 188 ms a (voir Annexe 3) 4 L 4 39.1 831,9 m/s T 0.188 d’où : P0 - .a.V0 = (1+1,03).105 - 1000 831,9 0.377 = -110626 Pa On a P0 - .a.V0 2000, donc, il y a théoriquement cavitation. Quatrième cas ( P = 3.5 bar et Q = 1000 cm3/min) : V0 1000 106 4 0.1205 m/s 60 (13 10 3 ) 2 Mesure de la période T : 124 ms a (voir Annexe 4) 4 L 4 39.1 1261,3 m/s T 0.124 d’où : P0 - .a.V0 = (3,3+1,03) 105 - 1000 1261,3 0.1205 = 417801 Pa On a P0 - .a.V0 > 2000, donc, il n’y a théoriquement pas cavitation. Cinquième cas ( P = 3.4 bar et Q = 2000 cm3/min) : 2000 106 4 V0 0.249 m/s 60 (13 10 3 ) 2 Mesure de la période T : 124 ms (voir Annexe 5) ENIT 7 3ème Année a 4 L 4 39.1 1261,3 m/s T 0.124 d’où : P0 - .a.V0 = (1.03+3.3) 105 - 1000 1261,3 0.249 = 118936 Pa On a P0 - .a.V0 > 2000, donc, il n’y a théoriquement pas cavitation. Sixième cas ( P0 = 3.3 bar et Q = 3000 cm3/min) : V0 3000 106 4 0.3776 m/s 60 (13 10 3 ) 2 Mesure de la période T : 136 ms a 4 L 4 39.1 1150 m/s T 0.136 d’où : P0 - .a.V0 = (1.03+3.3) 105 - 1000 1150 0.3776 = - 1240 Pa On a P0 - .a.V0 2000, donc, il y a théoriquement cavitation. Tableau récapitulatif des résultats : P0 en Pascal Q en cm3/min a en m/s 2,03.105 2,03.105 2,03.105 4,33 105 4,33 105 4,33 105 1000 2000 3000 1000 2000 3000 1221 1150 831,9 1261,3 1261,3 1150 T en ms Cavitation 128 136 188 124 124 136 NON OUI OUI NON NON OUI 2) Interprétation des résultats : ENIT 8 3ème Année On peut vérifier la présence de cavitation ou de non cavitation dans les 6 cas au moyen des courbes obtenues expérimentalement. En effet, dans les cas où le phénomène de cavitation apparaît, le signal relevé comporte des discontinuités dans sa courbe et son amplitude semble augmenter par rapport au signal sans cavitation. C’est approximativement ce que l’on observe pour les cas 2,3 et 6. 3) Comparaison aux valeurs théoriques de célérité et de période : D’un point de vue général, on constate que dans les cas où on a cavitation, plus le résultat de P0 - .a.V0 se rapproche de la limite de cavitation (2000 Pa), plus la période diminue. C’est ce que l’on constate pour les cas 2, 3 et 6. Pour les autres cas, où on n’a pas de cavitation, on remarque que les périodes mesurées sont quasiment les mêmes, à savoir environ 124 ms. On retrouve approximativement la valeur théorique de 121 ms que nous avons calculé auparavant. Concernant la célérité « a », on constate qu’elle évolue inversement et proportionnellement à la période pour les cas où l’ on a cavitation. Dans les cas où il n’y a pas cavitation, la célérité est telle que : T 2 0 4L a d’où a 4L T en prenant Texp = 124 ms on a : aexp = 1261,3 m .s-1 Or , nous avons déterminé auparavant ath = 1285 m.s-1 Les valeurs expérimentales trouvées sont donc très proches des valeurs théoriques. 4) Vérification de l’hypothèse H5 (a >> V) ENIT 9 3ème Année Hypothèse H5 : La vitesse de propagation des ondes de « perturbation » sont grandes par rapport à la vitesse du fluide. On a trouvé expérimentalement que la célérité a était comprise entre 831,9 m/s et 1261,3 m/s. L’étude théorique de l’évolution de la vitesse montre que V(x,t) varie de -V0 et V0 . Calcul de Vmax : Vmax = V0max = 0.3776 implique V = 0.3776 m/s Prenons le cas le plus défavorable (amini =831.9 m/s) On calcul le rapport amini /Vmax : 831,9 / 0.3776 = 2203.125 On constate que a est plus de deux mille fois plus grand que Vmax. L’hypothèse H5 est bien vérifiée. V - Conclusion : Ce TP nous a permis de mettre en évidence le phénomène du coup de bélier provoqué par la fermeture rapide d’une vanne. On a mis en évidence que la célérité des ondes de perturbations est très grande par rapport à la vitesse du fluide. Il est intéressant de connaître ce phénomène car il peut être rencontré sur de nombreuses conduites. Pour limité ce phénomène indésirable, il existe des systèmes dotés de membranes permettant d’absorber les coups de bélier. Ces système sont beaucoup utilisé dans la plomberie, surtout lorsque l’on a de longues canalisations ENIT 10 3ème Année ANNEXES ENIT 11 3ème Année