
Le meilleur test diagnostique, actuellement, demeure l'imagerie par la résonance magnétique qui a 
remplacé la myélographie associée au taco.   
  
  
DIFFÉRENTS SYNDROMES IMPLIQUÉS : 
  
Évidemment,  plus  la  cavitation  est  importante,  plus  il  y  a  de  symptômes  et  signes  cliniques. 
Imaginons une petite cavitation dans la région cervicale chez une personnes paraplégique haute. 
Ici,  il  s'agit  d'un  syndrome  centro-médullaire  où  seule  la  commissure  blanche  antérieure  est 
atteinte.  Étant  donné  que  les  fibres  de  la  voie  extralemniscale  (sensibilité  thermoalgésique) 
croisent la ligne médiane dans la commissure blanche antérieure, en avant du canal médullaire, 
une lésion centro-médullaire interrompt la décussation et cause un syndrome syringomyélique ou 
centro-médullaire. Anesthésie dissociée, c'est-à-dire sélective pour les sensibilités douloureuses 
et  thermiques  avec  intégrité  des  sensibilités  discriminative  (posture,  vibration,  sens  tactile 
discriminatif)  Le  déficit  est  bilatéral  et  circonscrit  aux  dermatomes  correspondants  de  la 
deuxième  racine  sous-jacente  aux  segments  médullaires  lésés.  Il  est  "  suspendu"  entre  les 
territoires sus-jacents et sous-jacents qui eux sont normaux. 
  
Imaginons maintenant une expansion plus grande encore de la cavitation où il y a une atteinte des 
cornes  ventrales,  des  cornes  dorsales,  de  la  commissure  blanche  antérieure  et  des  zones 
d'entrée  et  de  sortie  des  racines  dorsales  et  ventrales.  Il  s'agit  alors  ici  d'un  syndrome 
lésionnel. Le déficit neurologique est ipsilatéral à la lésion et segmentaire, c'est-à-dire limité aux 
dermatomes et aux myotomies correspondant aux segments médullaires lésés. Il se caractérise 
par une anesthésie de toutes les modalités sensitives  
 une aréflexie tendineuse des membres supérieurs (observés d'ailleurs chez nos deux 
premiers cas) due à l'interruption des voies afférentes des réflexes myotatiques;  
 Un syndrome des moto neurones inférieurs avec parésie, atrophie et fasciculation dues à 
la destruction de la corne ventrale (référer à nos deux derniers cas où il y avait atrophie 
de la musculature des mains).  
  
Imaginons enfin une cavitation encore plus grande où il y a compression ou envahissement de la 
substance  blanche  médullaire  cervicale.  Il  se  produit  alors  un  syndrome  sous-lésionnel  qui  se 
manifester par :  
  
         Un syndrome des moto neurones supérieurs ou pyramidal avec parésie spastique 
des quatre membres due à l'atteinte des faisceaux corticospinaux  
 Un syndrome des cordons dorsaux caractérisé par des paresthésies, une 
hypoesthésie ou une anesthésie tactile, posturale et vibratoire de l'hémicorps 
ipsilatéral sous-jacent à la lésion  
 Une anesthésie thermo-algésique de l'hémicorps controlatéral sous-jacent à la 
lésion.  
  
Si la cavitation s'étend encore plus vers le haut et atteint la région du bulbe, on parle alors de 
syringobulbie,  ce  qui  se  manifeste  par  une  anesthésie  thermo-algésique  de  l'hémiface,  une 
abolition ipsilatérale du réflexe cornéen, une paralysie unilatérale vélo-palato-laryngée (voile du 
palais,  pharynx,  cordes  vocales),  une  hémiastrophie  de  la  langue  et  un  nystagmus  souvent 
purement  rotatoire.  Heureusement,  chez  nos  patients,  on  est  intervenu  à  temps  avant  d'en 
arriver là.