faculte de medecine de tours - Université Francois Rabelais

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Académie d’Orléans –Tours
Université François-Rabelais
FACULTE DE MEDECINE DE TOURS
Année 2015
Thèse
Pour le
DOCTORAT EN MEDECINE GENERALE
Diplôme d’État
Par
MICHAUT-VACHER Hélène
Née le 24/01/1983 à Saint-Michel (16)
Présentée et soutenue publiquement le 12/02/2015
SOUFFRANCE MENTALE AU TRAVAIL : QUEL TYPE DE COOPERATION EXISTE-T-IL ENTRE
MEDECIN DU TRAVAIL ET MEDECIN GENERALISTE ?
Jury
Président de Jury : Monsieur le Professeur LEBEAU
Membres du jury : Madame le Professeur LEHR DRYLEWICZ
Monsieur le Professeur ALISON
Monsieur le Docteur LUSTMAN
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RESUME
LA SOUFFRANCE MENTALE AU TRAVAIL : QUEL TYPE DE COOPERATION EXISTE-T-IL ENTRE
MEDECIN DU TRAVAIL ET MEDECIN GENERALISTE ?
Contexte : la souffrance mentale au travail est devenue un enjeu de santé publique, tant par
ses conséquences sur la santé des travailleurs, que par les coûts économiques engendrés. Le
débat se focalise sur la reconnaissance du burnout au tableau des maladies professionnelles,
et les pratiques de prise en charge sont peu étudiées. L’objectif de l’étude est d’analyser
comment les médecins du travail appréhendent la souffrance mentale au travail, d’analyser
leurs stratégies, leurs difficultés, leurs mode de coopération avec les médecins généralistes et
de réfléchir au final au moyen d’améliorer la coordination entre professionnels.
Matériel et méthode : enquête qualitative, qui repose sur l’interview semi-dirigé de 13
médecins du travail. L’échantillon a été raisonné et diversifié. Le recueil des données et
l’analyse reposent sur l’approche développée par J-C Kaufman (L’entretien compréhensif).
Une analyse thématique a été réalisée par double codage en aveugle.
Résultats : les entretiens montrent le rôle complexe du médecin du travail, souvent peu
connu. Ainsi si la souffrance mentale au travail relève évidemment d’une approche
biopsychosociale, la principale difficulté est d’articuler toutes ces dimensions. En effet il est
plus simple de se limiter aux approches somatiques voire psychologiques et difficile d’intégrer
les enjeux sociaux. A l’opposé pour le salarié, l’imputation est claire : le travail est la cause de
ses maux. Les médecins du travail ont alors comme enjeu essentiel de « savoir enquêter » sur
les conditions de travail, ce qu’ils font de manière variable et que les généralistes ne peuvent
pas faire. Cet enjeu, en partie marginalisé, donne « sens » à la coopération entre médecins,
coopération qui reste encore peu élaboe et passe principalement par le patient. Ces
logiques rendent la pratique complexe et obligent le médecin du travail à sortir de sa routine
: longue consultation, gestion pluridisciplinaire des dossiers, construction difficile d’une
relation de confiance avec des salariés souvent méfiants, gestion du risque suicidaire,
repérage rapide et savoir comment départager enjeu de santé et enjeu de travail.
Conclusion : l’étude confirme que la prise en charge de la souffrance mentale au travail ne
peut pas se faire sans une étroite collaboration. En effet seul le médecin généraliste peut
réaliser la prise en charge effective mais seul le médecin du travail peut effectuer une enquête
in situ, faire le lien avec les conditions de travail, amorcer une politique de prévention des
risques psycho-sociaux. Il ne s’agit pas d’une simple « coopération » mais plutôt d’une prise
en charge ou d’un accompagnement qui devrait être partagé, réfléchi et co-construit. L’enjeu
serait de développer des outils communs (mode d’échange, réunion, formation …) mais aussi
de permettre une compréhension réciproque de la vision et de pratique de l’autre
professionnel, ainsi que du vécu du patient en tant que salarié. Cette étude devrait être
complétée par une enquête auprès des patients, pour connaitre leurs attentes.
Mots clés : Médecin du travail, Médecin généraliste, Enquête qualitative, Santé publique,
Souffrance mentale au travail, Coopération, Pratique.
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ABSTRACT
MENTAL SUFFERING IN THE WORKPLACE: WHAT TYPE OF COOPERATION IS THERE BETWEEN
OCCUPATIONAL DOCTORS AND GENERAL PRACTITIONERS?
Background: Mental suffering in the workplace has become a public health issue, both with
consequences on workers' health and associated economic costs. The debate centers on the
recognition of burnout as an occupational disease and there are few studies on its treatment
methods. The aim of the study is to analyze how occupational doctors grasp mental suffering
in the workplace, analyze their strategies, their problems, how they cooperate with general
practitioners and ultimately reflect on how the coordination between professionals could be
improved.
Methods: Qualitative research based on the semi-structured interview of 13 occupational
doctors. Purposive and heterogeneous sampling was used. The gathering and analysis of data
are founded on J-C- Kaufman approach (The comprehensive interview). A thematic analysis
was performed through double blind coding.
Results: The interviews show the complicated and often ignored part played by the
occupational doctor. And so, if mental suffering in the workplace is a matter for a
biopsychosocial approach, the main problem is to put together all its aspects. It is indeed
easier to make do with somatic or psychological approaches, and hard to include the social
issues. On the contrary, it is clear for the worker as to whom or what is to blame, work is the
cause of his troubles. The occupational doctor's essential goal then is to "be able to
investigate" working conditions, which some of them do, whereas the general practitioners
can't. This issue which is somewhat marginalized, gives "meaning" to the cooperation
between doctors although it is not yet widespread and still mainly goes through the patient.
These practices make the process complex and force the occupational doctor to go beyond
his usual routine: lengthy consultations, multidisciplinary approach to management of
medical records, difficult development of a relationship of trust with the often suspicious
workers, management of suicide risk, quick assessment and ability to make a difference
between health and work issues.
Conclusion: the study confirms that the treatment of mental suffering in the workplace cannot
be achieved without a close collaboration. In fact, the general practitioner alone can be
responsible for the actual treatment but it is up to the occupational doctor to investigate in
situ, connect it to the working conditions, and initiate a psycho-social risks prevention policy.
It is not only a basic “cooperation” anymore but the treatment and the support that should
be shared, thought of together and co-designed. The issue would be to develop common tools
(exchange modes, meetings, training ...) as well as allow a mutual understanding of the vision
and methods of the other professional, and of the actual experience of the patient as an
employee. This study ought to be completed with a survey of patients in order to know their
expectations.
Key-words: Occupational doctor, general practitioner, qualitative research, public health,
mental suffering in work, cooperation, practice
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