Santé publique volume 25 / N° 6 - novembre-décembre 2013 733
TROUBLES PSYCHIQUES EN CONSULTATION DE PSYCHOPATHOLOGIE DU TRAVAIL
reconnaître leur trouble psychique en maladie à caractère
d’entre eux.
Discussion
sont adressés exclusivement par les services de médecine
du travail pour avis sur les diagnostics psychiatriques,
l’aptitude des patients à poursuivre à leur poste ou sur
l’oppor tunité d’une déclaration en maladie à caractère
sont tous salariés. Il peut exister un biais de classement des
troubles psychiatriques, les patients étant évalués clinique-
ment par un seul psychiatre sans recours à des échelles
d’évaluation validées. Les diagnostics sont posés à partir de
travail est satisfaisante puisqu’un seul psychiatre expéri-
menté a évalué les troubles pour tous les patients de l’étude,
nos résultats concordent avec ceux des études sur le même
[18], est liée à un biais de recrutement. Le secteur privé
varie entre les études selon qu’elles aient considéré le
secteur associatif comme indépendant ou non des secteurs
-
sionnelles de la santé et de l’action sociale, du commerce et
de l’industrie manufacturière sont les plus représentées.
Elles sont fréquemment retrouvées dans les études portant
sur la souffrance psychique au travail [10, 11] en particulier
Le secteur des services est celui qui emploie le plus de sala-
que dans les autres travaux sur le sujet, dans lesquels il
souffrance psychique au travail recherchent les troubles
dépressifs, anxieux et les idées suicidaires [7-9, 11, 12, 15,
-
naire [9, 12, 15, 18] ou recueil rétrospectif des données
la comparaison de nos résultats sur le plan quantitatif avec
ceux de ces études.
Les troubles anxieux sont fréquents dans toutes les
constants et souvent inauguraux d’un mal-être au travail,
ils s’accompagnent de manifestations physiques d’angoisse
-
Le lien entre troubles psychiques et travail est fort notam-
-
souvent en cause que les autres facteurs de risque pour
l’ensemble des diagnostics principaux. En accord avec ce
-
sionnels comme un changement majeur du contenu du
travail ou de son organisation peuvent provoquer ou préci-
-
sionnelles sont fréquemment touchées par certaines
catégories, le taux d’épisode dépressif majeur est impor-
est à mettre en lien avec le jobstrain ou tension au travail,
situation qui associe forte demande psychologique et faible
demande
– autonomie – soutien social » et à laquelle les ouvriers, en
job strain répété constitue un facteur de risque d’épisode
général peu soumis au jobstrain
décisionnelle étendue qui compense la forte demande