Indications complémentaires

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TE 1-2-8/Chapitre 6 : Mondialisation, Finance internationale et Intégration européenne
Année scolaire 2012-2013
CHAPITRE 6 : MONDIALISATION, FINANCE INTERNATIONALE ET
INTEGRATION EUROPEENNE (SCIENCE ECONOMIQUE)
II. COMMENT S’OPERE LE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE MONDIALE ?
Objectifs :
- Identifier les grands soldes de la balance des paiements
- Présenter le fonctionnement du marché des changes et les principaux déterminants de l’offre et de la demande de
devises
- S’interroger sur les effets d’une variation des cours de change sur les économies des pays concernés (en distinguant
changes fixes et changes flottants)
- S’interroger sur l’ampleur et les déterminants des flux internationaux de capitaux
Le financement de l’économie vise à mettre en relation les agents ayant une capacité de financement avec ceux ayant un besoin
de financement. Il peut être interne (autofinancement) ou externe ; dans ce cas il peut être indirect (recours à l’endettement
auprès d’institutions financières) ou direct (recours au marché financier).
Marché financier (marché des capitaux à long terme) + marché monétaire (marché des capitaux à court terme) = marché des
capitaux.
Marché financier : Lieu réel ou fictif où se rencontrent l’offre et la demande de capitaux, c'est-à-dire l’épargne. On distingue
trois types de produits financiers : les actions, les obligations et les produits dérivés. C’est un moyen de financement exte rne
direct pour les entreprises et les Etats.
Contexte et problématique :
Les échanges internationaux de B/S se sont fortement intensifiés depuis la fin de la 2GM surtout.
Or, lorsqu’un échange se produit entre deux parties du monde qui n'utilisent pas la même monnaie, les opérations ont lieu
sur le marché des changes.
 Comment mesurer et analyser les échanges internationaux ?
 Les échanges de B/S sont-ils les seuls déterminants des taux de change ?
 Comment ces derniers agissent-ils sur l’économie ?
Ensuite, les années 1980 marquent le passage d’économies d’endettement à des économies de marchés financiers
(caractérisées par la prédominance de la finance directe). Les flux internationaux de capitaux se sont ainsi fortement
développés.
 Comment expliquer l’ampleur actuelle des flux internationaux de capitaux et leurs déterminants depuis les
années 1980 ?
 En quoi ce développement est-il risqué ?
A/ La balance des paiements permet de mesurer les échanges internationaux
1/ Principes de construction et composantes

 Doc 20
Définition
 La balance des paiements est un document comptable qui rassemble l’ensemble des opérations économiques et financières
réalisées entre les résidents d’un pays et le reste du monde (agents non résidents), au cours d’une période donnée.
Un résident est une unité économique (entreprise, individu) qui est en activité pendant au moins un an sur un territoire. Ce n’est
donc pas toujours lié à une nationalité. Des entreprises étrangères peuvent être résidentes (ex : la filiale française d’une
entreprise américaine = unité résidente de l’économie française).
Elle enregistre des flux de B/S et capitaux.
1
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Enregistrement d’une opération selon le principe comptable de la partie double : toute opération inscrite au crédit a sa
contrepartie en débit => la BP est nécessairement équilibrée.
- Au crédit : opérations entraînant des entrées de devises = signe (+) => Exemple : exportations de voitures
- Au débit : sorties de devises = signe (-)
 Devise = monnaie émise par la banque centrale d’un pays qui autorise sa circulation à l’extérieur du territoire. Elle est u ne
créance sur le pays émetteur donc une dette pour celui-ci.

La balance des paiements comporte 3 comptes.
BALANCE DES PAIEMENTS
Document comptable qui enregistre tous les flux réels et monétaires entre des résidents et
des non-résidents
COMPTE DES TRANSACTIONS
COURANTES
Il enregistre les opérations réelles, cad
les échanges :
- de biens (balance commerciale)
- de services (balance des invisibles)
- de revenus du travail et du capital
- de transferts courants (dons et
subventions)
COMPTE DE CAPITAL
Il enregistre :
- les transferts en capital (ex :
remise de dette à des PED),
- les achats ou vente d’actifs
non financiers non produits
(ex : brevets, droits d’auteur,
franchises).
COMPTE FINANCIER
Retrace toutes les opérations
financières enregistrées.
Il enregistre les IDE, les
investissements de portefeuille et
d’autres investissements (ex :
prêts/emprunts internationaux).
Il enregistre aussi les « avoirs de
réserves » ou « réserves de
changes » relatifs aux avoirs
détenus par le système bancaire
(or, devises)
2/ Interprétation des soldes significatifs
Les soldes permettent d’analyser la situation économique du pays.
Attention : chaque solde doit être interprété avec prudence.

Le solde de la balance commerciale = X – M de marchandises
Déficit commercial = X < M
Excédent commercial = X > M
Analyse du solde de la balance commerciale :
 S’il est excédentaire :
- Un excédent commercial est positif s’il témoigne d’une bonne compétitivité des entreprises françaises, qui
prennent des parts de marchés à l’extérieur. D’où des exportations élevées. …
- Un excédent commercial peut être inquiétant s’il signifie un faible investissement des entreprises
françaises, ce qui entame la compétitivité future. D’où faible importations
 S’il est déficitaire
- Un déficit n’est pas toujours négatif s’il correspond à une période de forte croissance et à des
investissements importants. D’où importations importantes de matières premières, de biens d’équipement ou de consommation…
- Il peut signifier aussi des pertes de débouchés pour les producteurs nationaux
Faits
En France en décembre 2012, déficit commercial = 6,3 milliards d’euros après 4,7 milliards au mois de novembre.
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« Très fermes en décembre, les exportations reculent en ce début d'année, du fait notamment d'un repli des ventes de
matériels de transport (aéronautique et automobile). En revanche, le dynamisme des exportations agricoles et agroalimentaires ne se dément pas » expliquent les Douanes » dans les Echos.
En termes sectoriels, le premier excédent français reste l'aéronautique (20 milliards), devant l'agroalimentaire (11,5 milliards)
qui confirme ainsi son retour en forme après plusieurs années difficiles. L'automobile, en revanche, est à la peine.
Amélioration du déficit commercial en 2012 par rapport à 2011 : progression des X mais moindre hausse des M due au
ralentissement de la consommation.

Le solde de la balance des transactions courantes
Il permet de savoir si une économie vit ou non au-dessus de ses moyens
Il comprend :
- Le solde de la balance des B et S
- Le solde des revenus de facteurs et des transferts courants
Faits : En décembre 2012, le déficit des transactions courantes = 3,6 milliards d’euros après 2,8 milliards en novembre.
Cette dégradation est imputable au déficit commercial alors que l’excédent sur les échanges de services progresse (+ 3,4
milliards après 2,8 milliards).
Analyse du solde de la balance des transactions courantes
 Du solde des transactions courantes dépend en grande partie la capacité ou besoin de financement de la nation.
 Un excédent de la balance des transactions courantes signifie que le pays exporte davantage de produits qu’il n’en
importe => les entrées de devises sont supérieures aux sorties de devises => le pays a une capacité de financement.
Par exemple
Excédent commercial : X > M entrées de devises de la part des clients non résidents.
Excédent de la balance des Revenus : fortes entrées de dividendes ou d’intérêts versés
Il y a donc une entrée nette de devises, disponible dans le pays.
 Un déficit courant signifie que le pays achète davantage de produits au RDM qu’il n’en exporte => il fournit sa monnaie
au RDM => besoin de financement.
Risque : perte de pouvoir d’achat de sa monnaie si ses détenteurs demandent directement sa conversion dans une autre monnaie.
Pour 2011, la France a un BESOIN de financement de 39 milliards d’euros.
C’est l’épargne extérieure qui vient compenser un déficit des transactions courantes. C’est le compte financier
qui permet de comprendre le financement de l’économie.
Si le solde des transactions courantes est déficitaire, ce déficit a été financé soit par emprunt soit par diminution des actifs
détenus à l’étranger.

Le compte financier et l’équilibre de la balance des paiements
Il mesure la capacité (solde négatif) ou le besoin de financement (solde positif) de la nation.
Il peut être analysé comme l’écart entre l’épargne nationale et l’investissement national.
Comme tout document comptable, la balance des paiements est présentée en équilibre. Cela signifie que des flux réels
(concernent les marchandises, les services ou les capitaux), sont compensés par des flux monétaires, dans le sens inverse.
Solde des transactions courantes + solde du compte de capital = capacité ou besoin de financement du pays visà-vis du RDM, ce qui reflète la différence entre l’épargne nationale et l’investissement national.
- Déficit = besoin de financement => excédent du compte financier puisque les résidents doivent recourir au
RDM pour compenser le déficit d’épargne et/ou prélever sur les avoirs de réserve de la banque centrale.
Un pays qui a un besoin de financement devra se financer en empruntant à l’extérieur (=> Compte financier) ou puiser dans ses
réserves de devises (=> Compte Avoirs et réserves).
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- Excédent = épargne > investissement => capacité de financement de la nation => déficit du compte
financier.
Exemple : un excédent comme celui du Qatar ou de la Chine montre que l’épargne nationale est supérieure à l’investissement ; il
correspond à une capacité de financement de la nation et se traduit par un déficit du compte financier
Faits : En 2011, la France parvient à compenser son déficit de 38,9 milliards d’euros des transactions courantes grâce à un
excédent de 68.1 milliards d’euros de son compte financier obtenu essentiellement grâce à 251,6 milliards d’euros
d’investissements de portefeuille en provenance de l’étranger.
Inconvénient de recourir à l’épargne étrangère pour financer le déficit des transactions courantes :
- verser des intérêts ou des dividendes CSQ : Compte de Revenu en « moins »
- rembourser ces capitaux investis.
Compte financier en « moins »
- Cela contribue à augmenter le déficit des transferts courants et à réduire l’excédent du compte
financier.
- Plus largement il y a une dépendance vis à vis de l'épargne étrangère.
DONC un excédent de la balance financière n’est pas toujours une bonne chose.
A l’inverse, un déficit de cette balance financière laisse présager des revenus financiers futurs.
Remarque : Une économie doit rester attractive pour attirer les investisseurs, c’est à dire solvable. Le montant de son
endettement extérieur doit donc rester « acceptable » et pour cela le déficit commercial doit rester raisonnable…
Si les investissements étrangers ne suffisent pas pour compenser le déficit de la balance des transactions courantes,
ce sont les opérations monétaires (non plus financières) qui opèrent l’équilibre. Il faudra « puiser dans les réserves de devises »,
stockées à la Banque centrale.
Au final, c’est le compte « Avoirs et réserves » qui assure l’équilibre de la BP.
Remarque : Ici le signe « plus », entrée de devise, n’est pas bon signe
Analyse du solde de la balance investissements directs :
Solde de la balance des investissements directs à l’étranger =
- montant des capitaux investis dans l'année en France par les non-résidents => entrée de devises
- montant des capitaux investis dans l'année à l'étranger par les résidents => sortie de devises).
S’il est négatif, le pays est exportateur net de capitaux c'est-à-dire que le montant des capitaux investis dans l'année par les
non-résidents en France < au montant des capitaux investis dans l'année par les résidents à l'étranger.
=> Les entrées de devises sont inférieures aux sorties
Les investissements de portefeuille : s'il est positif, le pays est importateur net de capitaux spéculatifs c'est-à-dire que le
montant net des capitaux spéculatifs placés dans l'année par les non-résidents en France > au montant net des capitaux
spéculatifs placés dans l'année par les résidents à l'étranger.
Retenons : Si la balance courante et le compte de capital sont excédentaires, le pays vit en dessous de ses moyens. Il dégage
une capacité de financement (son épargne est supérieure à ses investissements) et engrange des devises qu’il va pouvoir investir,
prêter, placer à l’étranger ou les mettre en réserve.
Si la balance courante et le compte de capital sont déficitaires, le pays vit au-dessus de des moyens. Il a un besoin de
financement (son épargne est insuffisante pour financer ses investissements) et il manque de devises. Il va devoir emprunter ou
vendre ses actifs ou tirer sur ses réserves de devises.
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TE 1-2-8/Chapitre 6 : Mondialisation, Finance internationale et Intégration européenne
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B/ Les échanges internationaux justifient l’existence d’un marché des changes
1/ Fonctionnement du marché des changes et déterminants du taux de change
a)

Marché des changes : définition et fonctionnement
Définition
 Le marché des changes est le lieu fictif sur lequel les monnaies s’échangent entre elles cad sur lequel se confrontent les
offres et demandes de devises et assure la détermination des cours ou taux de change = prix d’une monnaie par rapport à une
autre.
Il repose sur la fonction de la monnaie d’intermédiaire des échanges.
Par exemple lorsque l’Inde achète des Airbus, elle doit se procurer des euros ; elle pourra le faire contre des roupies ou des
devises de réserves (dollars par exemple). Le marché des changes est mondial. Les transactions sur une monnaie se font dans
toutes les places boursières, et le marché des changes fonctionne en continu, 24 heures sur 24.
 Il est un marché planétaire, marché-réseau qui transcende les espaces économiques nationaux et contribue à unifier
l’économie mondiale : les transactions sur une devise se font aussi bien et en même temps à Londres, Paris ou New-York
 Il fonctionne en continu.
Au siège des banques, les opérations de change sont réalisées par les cambistes.

Il est interbancaire (80% des transactions sont réalisées entre banques).
 Le marché des changes obéit aux mêmes règles que le marché des autres biens. La monnaie est une marchandise
comme une autre. Par exemple, sur le marché des changes de l’euro contre le dollar, on retrouve,
- une fonction de demande d’euro qui représente les ordres d'achat d’euros contre le dollar ;
- une fonction d’offre d’euro qui représente les ordres de vente d’euros contre le dollar
 Les variations du cours d’une monnaie obéissent aux mêmes règles que les variations du prix d'une marchandise
ordinaire : si l’offre de monnaie nationale > la demande, la monnaie nationale se déprécie (son prix relatif baisse); au contraire,
elle s’apprécie (son prix relatif augmente) si les ordres d'achat dépassent ceux de vente.
Trois acteurs principaux offrent des devises sur le marché des changes :
- les ménages lorsqu’ils achètent une marchandise dans une autre monnaie (ils offrent de la monnaie nationale) ;
- les entreprises qui utilisent des consommations intermédiaires achetées à l’étranger ; les entreprises et les
investisseurs qui investissent à l’étranger (IDE) ou y réalisent des placements (achat de titres financiers) ;
- les banques centrales qui peuvent offrir une monnaie contre devise, pour diminuer sa valeur


Remédiation : Représentation graphique du marché de l’euro contre le dollar.
Taux de change 1€/S
D d’€
O d’€
Tx Chg d’équilibre
Ex : 1 € = 1,29269
D=O
Offre d’euros
Demande d’euros
Quantités (O ou D)
Ici le taux de change est le prix de l’euro en dollar (22 mars 2013 à 9h24 : 1 euro = 1,29269 dollars).
Exemple : Prenons le cas d’une augmentation des importations européennes en provenance des Etats-Unis augmentent.
Quel effet cela a-t-il sur l’offre d’euro ?
=> Augmentation de l’offre d’euros (et de la demande de dollars).
Comment cela se traduit-il sur le graphique ?
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=> Déplacement de la courbe d’offre vers la droite.
Quel en est la conséquence sur le taux de change ?
=> Baisse du taux de change.
Remarque : lorsque l’on change de l’euro pour du dollar,
la hausse de l’offre d’euros correspond à la hausse de demande de dollar.
Donc la baisse de l’euro par rapport au dollar correspond à une hausse du dollar / à l’euro.
On distingue deux régimes de change :
- Régime de changes fixes = système dans lequel les monnaies ont entre elles une valeur non fluctuante. Le
taux de change d’une monnaie exprimée dans une autre monnaie est toujours le même = parité. Les banques centrales doivent
intervenir sur le marché des changes pour maintenir cette parité fixe.
Si elle n’y parvient pas, elle doit fixer une nouvelle parité : sa monnaie est alors dévaluée ou réévaluée.
Exemples : étalon or mis en place à Bretton Woods
- Depuis le début des années 1970, les monnaies flottent librement par rapport aux autres devises : régime de
changes flexibles = le taux de change fluctue donc, au gré de l'offre et de la demande de devises sur le marché des changes.
On parle alors de dépréciation ou d’appréciation des monnaies les unes par rapport aux autres.
Exception : SME en 1979 qui a préparé l’euro.

Dans la pratique le taux de change flottant est impur dans la mesure où beaucoup de banques centrales interviennent sur le
marché des changes en tant qu’offreur ou demandeur, pour freiner l’appréciation ou la dépréciation de leur monnaie car cela a un
impact sur la valeur des exportations et des importations
b)
Les déterminants du taux de change (de l’offre et de la demande de devises)
 Le solde des transactions courantes
Les transactions courantes, longtemps considérées comme déterminants « fondamentaux » de l’offre et de la demande de
devises, donc des taux de change, ont aujourd’hui un impact nettement moins important en raison de l’importance prise par
les mouvements internationaux de capitaux.
Mécanismes :
Déficit extérieur  M > X   de la demande de devises  appréciation de la monnaie étrangère par rapport à la
monnaie nationale   du taux de change.
Excédent   demande d’euros  appréciation du taux de change
Exemple : l’offre de $ augmente avec les exportations européennes vers les Etats-Unis car les exportateurs européens, payés
en $ revendent ces dollars contre leur monnaie, l’euro.
Inversement, les importations en provenance des Etats-Unis => hausse de la demande de dollars puisque les importateurs euro
de produits américains doivent payer en $ leurs importations.

Le taux d’intérêt et le rendement des titres financiers
La hausse des taux d’intérêt se traduit par une appréciation de la monnaie du pays :
- placements mieux rémunérés attire l’offre de capitaux étrangers
- nécessité de convertir sa monnaie nationale en devises
- hausse de la demande de monnaie nationale.
- hausse de la valeur de la monnaie nationale.
- appréciation de la monnaie.
 Doc 26
Le taux d’intérêt des emprunts internationaux dépend aussi du degré de confiance qu’inspire la politique économique
de ce pays et de sa crédibilité pour honorer ses dettes ou faire honorer celles des agents privés qui résident sur son
territoire (cf agences de notation).
Remarque importante : Le taux d’inflation est également à prendre en compte.
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Si l’inflation est forte, les investisseurs ne seront pas tentés d’investir dans le pays, car perte de valeur de la monnaie… C’est un
taux d’intérêt élevé qui fera céder leurs réticences…
On retrouve l’idée qu’il faut raisonner à partir du taux d’intérêt réel, celui qui intègre l’inflation :
Taux d’intérêt réel = Taux d’intérêt nominal - taux d’inflation
Si inflation forte, on a une baisse du taux d’intérêt réel ; il faut relever le taux d »intérêt nominal…
Le rendement des titres financiers
Si les titres financiers d’un pays présentent un meilleur rendement attendu que ceux du RDM, les investisseurs internationaux
cherchent à acheter les titres dont ils anticipent le meilleur rendement et doivent pour cela se procurer la monnaie dans laquelle
ces titres sont libellés : cela devrait faire augmenter la valeur de cette monnaie tandis qu’au contraire, la monnaie dans laquelle
sont libellés les titres les moins rentables devrait se déprécier.

Les anticipations mimétiques et la spéculation
Doc 27
L’abandon du régime de change fixe dans les années 1970 => instabilité des taux de change.
Des explications ont cherché à interpréter l’écart durable entre taux de change et sa valeur de référence : parmi celles-ci, la
théorie des « anticipations mimétiques » qui vise à expliquer l’apparition d’une bulle spéculative par la reproduction de
comportements mimétiques sur le marché des changes.
Explications :
Vocabulaire
 La spéculation = le fait d’acheter ou de vendre un titre et de réaliser une plus-value en ayant anticipé une variation prochaine
du cours ou du rendement. Ces opérations se sont développées à partir des années 1980 sur les marchés des capitaux, où les
différentes monnaies font l'objet d'opérations de prêts et d'emprunts.
Spéculer c’est donc prendre un risque dans l’espoir d’un gain ultérieur.
 Bulle spéculative : écart durable entre le taux de change observé sur le marché et sa valeur correspondant aux
déterminants économiques «fondamentaux» du pays: transactions courantes, taux d'intérêt, inflation...
Cette bulle éclate brutalement.
(Eduscol) Dans le cas d’une crise de financement, si les détenteurs de titres libellés dans une monnaie donnée les
vendent parce qu’ils pensent que les autres détenteurs de titres libellés dans la même monnaie vont continuer à vendre, ils
provoquent une spéculation sur la perte de valeur de cette monnaie par rapport aux autres devises et aggravent ainsi la crise de
financement que subit le pays.
Les anticipations sont autoréalisatrices : lorsque les spéculateurs anticipent une hausse de la valeur d’une devise => ils
l’achètent => la demande de cette devise augmente, donc sa valeur augmente effectivement.
En anticipant une hausse de la valeur, les traders ont généré cette hausse concrète.
La valeur de la monnaie dépend donc de traders qui achètent et vendent des devises.
2/ La variation des cours de change a des effets économiques contrastés
Une appréciation de la monnaie (avantages d’une monnaie forte) :
- augmente le prix des exportations => baisse des quantités exportées => baisse de la compétitivité-prix
- diminue le prix des importations => hausse des quantités importées
=> Effet de rééquilibrage par le jeu du marché
- réduit la facture des approvisionnements tels que les importations de pétroles et de gaz.
- réduit le coût des investissements à l’étranger. En effet avec une monnaie forte les acquisitions à l'étranger
reviennent moins chères.
- accroît le pouvoir d’achat pour les acquisitions de biens et services facturés dans les monnaies plus faibles.
- attire les capitaux étrangers car la monnaie a un fort pouvoir d’achat et est stable (monnaie de réserve…)
- génère une incitation à innover pour développer la compétitivité hors-prix (qualité…).
- réduit le coût du crédit car les emprunteurs peuvent s’endetter en ne payant qu’un faible taux d’intérêt

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À l’inverse, une dépréciation de la monnaie
- baisse du prix des exportations => amélioration de la compétitivité-prix
- augmente le prix des importations.
Cela met en jeu la compétitivité prix.
-…

 Exemple : C’est la justification des stratégies de dévaluation compétitives qu’a connu l’Europe avant l’euro.
Critique : si les partenaires commerciaux adoptent la même politique, personne ne gagne et tout le monde dévalue. Stratégie non
coopératives.
 Limites de cette politique : la monnaie forte rend la production de biens moins compétitive par rapport aux biens
importés. En effet, lorsque qu'une monnaie est forte, le coût de production des biens est relativement plus élevé que ceux des
pays à monnaie faible.
Exemple : Guerre Yuan/dollar
La politique monétaire américaine diminue la valeur du dollar. Donc la valeur du yuan augmente automatiquement, ce qui pénalise
les exportations chinoises. C’est pourquoi la banque centrale chinoise vend du yuan pour déprécier la valeur de sa monnaie et
maintenir la compétitivité-prix de ses exportations.
Faits :
Certains pays maintiennent artificiellement leur monnaie à un niveau relativement bas malgré une bonne santé
économique ; comme la Chine avec son yuan, que l’État contrôle. C’est le cas d’autres pays asiatiques comme Hong Kong ou
Singapour.
Les États-Unis manipulent aussi leur monnaie : ils font en sorte de maintenir un dollar relativement faible pour - sinon
sauver - soutenir leur propre croissance, et partant, celle du reste du monde. Pour cela, la Réserve fédérale (Fed) injecte des
quantités astronomiques de dollars dans l’économie en maintenant des taux d’intérêt quasi-nuls, pour perfuser en permanence
l’investissement, l’emploi et la consommation des Américains.
L’UE adopte la stratégie du pacifisme : la BCE focalise son attention sur les déficits publics, la dette publique et
l’inflation. Elle n’a pas d’objectif de croissance économique (contrairement à la Fed), qui pourrait l’inciter à «jouer» sur l’euro
pour l’atteindre. Résultat, l’euro est plutôt fort, notamment par rapport au dollar.
Conséquences :
Ce sont les entreprises qui exportent beaucoup en dehors de la zone euro qui sont directement pénalisées
parce que l’euro fort augmente le prix des produits qu’elles exportent.
C’est le cas d’Airbus par exemple qui est en concurrence directe avec Boeing pour des produits très similaires. La hausse de
l’euro pénalise fortement Airbus qui vend ses avions en dollars.
Deux réactions sont possibles
- soit elle ne change pas sont prix de vente, et elle reçoit moins d’euros pour les dollars obtenus par ses ventes
=> baisse du chiffre d’affaires et du profit.
- soit elle augmente le prix de vente en dollars pour maintenir son chiffre d’affaires en euros => perte de
compétitivité prix.

Pour les entreprises qui exportent dans la zone euro, l’euro fort n’a aucun impact sur leurs exportations ;
c’est même plutôt bénéfique car elles peuvent s’approvisionner à l’étranger à moindres frais puisque les importations sont moins
chères.
C’est le cas de beaucoup de PME, qui ne commercent qu’au niveau national ou européen ; elles ne sont pas du tout affectées par
l’euro fort.
Pour les entreprises dont la compétitivité repose sur l’innovation, la haute technologie ou le luxe, les
variations de prix n’ont pas un impact très important.
C’est le cas d’LVMH (Louis Vuitton Moët Hennessy); leurs produits de luxe sont demandés pour leur qualité, leur renommée, leu r
caractère unique, etc. Donc, même si le prix de ces produits augmente à l’exportation, ce n’est pas un problème pour les
consommateurs concernés.
Donc, les effets des variations des cours du change sur la valeur des échanges commerciaux dépendent à la fois de
l’élasticité des exportations et des importations par rapport au cours du change.
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C/ Différents déterminants sont à l’origine de l’ampleur des flux internationaux de capitaux,
ce qui n’est pas sans risques
La progression des flux internationaux de capitaux depuis le début des années 1980 s’explique en partie par les déséquilibres
commerciaux et l’internationalisation de la production mais aussi et surtout par l’internationalisation des systèmes financiers et
l’existence d’un marché unifié des capitaux au niveau mondial ; ce sont les opérations de portefeuille, achats et ventes de valeurs
mobilières, obligations notamment, qui constituent l’élément essentiel de cette progression. L’importance de ces flux entraîne de
la spéculation qui n’est pas sans risque.
 Flux internationaux des capitaux : transferts de monnaie au niveau international, pour acheter des biens et services,
réaliser des IDE ou des placements.
Ils regroupent :
Les IDE
Les investissements en portefeuille (achats et ventes d’actions, d’obligations et de titres émis par les Etats pour
financer les dettes publiques)
Les flux bancaires (prêts accordés aux entreprises et ménages pour financer les opérations réelles (production et
échanges de biens et services).
1/ L’ampleur : des flux de capitaux plus nombreux et plus volatiles
 Des faits
La progression des flux internationaux de capitaux est très forte depuis le début des années 1980.
L’économie est de plus en plus financiarisée : le montant des transactions financières internationales est 50 fois plus
important que la valeur du commerce international de biens et services.
=> Donner des chiffres
Donc les transactions financières ont pris une importance considérable par rapport aux échanges de biens et services.
Les mouvements internationaux de capitaux sont facilités par le progrès technique qui permet des échanges fréquents et
instantanés.
Ex : le high frequency trading consiste à programmer des ordinateurs pour qu’ils achètent et vendent en quelques millisecondes
des titres.
Les déterminants de cette forte progression des flux internationaux de capitaux depuis les années 1980 :
Les déséquilibres commerciaux : les déficits de la balance des transactions courantes de certains pays comme les
Etats-Unis ou l’Europe, font qu’ils ont un besoin de financement. A l’inverse, l’Asie a une capacité de financement du fait de
l’excédent de la balance des paiements courants. => Cela nécessite des mouvements de capitaux.
L’internationalisation de la production : La DIPP et les IDE représentent des transactions entre pays ou entre régions
du monde qui provoquent également des mouvements de capitaux.

3 D) :
La mise en place d’un marché unifié des capitaux au niveau mondial : c’est la globalisation financière qui résulte des
La déréglementation désigne l’assouplissement des règles qui régissent le fonctionnement des marchés et les
mouvements de capitaux.
Le décloisonnement désigne la suppression des barrières entre les différents marchés (nationaux et
internationaux), ce qui permet de passer d’un marché à l’autre en recherchant le meilleur rendement. Il aboutit à la constitu tion
d’un vaste marché international des capitaux.
La désintermédiation concerne le développement de la finance directe. Les financements se font de plus en plus
par émission de titres sur les marchés financiers et de moins en moins par le crédit bancaire.
De nouveaux acteurs jouent un rôle majeur dans cet essor des marchés financiers : les investisseurs institutionnels («
zin-zin »), qui regroupent les fonds de pension, les organismes de placement collectif (OPCVM) et les compagnies d’assurance.
De nouveaux produits financiers se développent, en particulier les produits financiers dérivés. Ces derniers sont des
contrats sur l’avenir permettant de se prémunir contre les risques de marché en le transférant sur des spéculateurs.
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TE 1-2-8/Chapitre 6 : Mondialisation, Finance internationale et Intégration européenne
Année scolaire 2012-2013
2/ Le développement des flux de capitaux a amplifié la spéculation financière, ce qui comporte
des risques
a)
Les marchés financiers ont besoin de spéculation
Les opérations effectuées sur le marché des changes répondent à 3 catégories principales de motivations :
- Opérer au moindre coût le règlement des transactions commerciales et financières présentes et futures libellées en
monnaies étrangères => cela inclut la couverture du risque de change
- Rechercher un gain en capital en s’exposant volontairement au risque de change : c’est la spéculation
La spéculation est nécessaire au bon fonctionnement des marchés car elle en assure la liquidité.
En période calme, la spéculation tend à être équilibrante, les mouvements sur les cours de change étant temporaires ;
Exemple : si le $ baisse et si sa dépréciation est jugée temporaire, les spéculateurs l’achètent anticipant son redressement
ultérieur.
- Tirer profit des disparités des cours de change et de taux d’intérêt : ce sont les arbitrages.
Ils sont nécessaires pour attirer l’épargne et diversifier les risques
b)
La spéculation présente des risques et a besoin d’être régulée
La globalisation financière présente des risques :
Elle favorise les bulles spéculatives (Les cours des titres peuvent ainsi s’éloigner fortement de leur valeur
fondamentale).
Elle accroît les risques de crise financière : ils peuvent se propager très vite au monde entier. D’autant plus
que les marchés financiers échappent au contrôle des Etats
Elle fragilise le système bancaire (plus de différences entre banque d’affaires et banque de dépôts).
Elle accroit les inégalités : La rémunération des détenteurs de titres financiers se fait au détriment des
salaires, de l'investissement et d’une gestion à long terme des entreprises. La gestion des entreprises se financiarise.
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Des mesures de régulation
La taxe Tobin pour limiter la spéculation
Onze des dix-sept pays de l'euro (dont l’Allemagne et la France) ont souscrit, en octobre 2012, à la création d'une taxe sur les
transactions financières qui devrait voir le jour en 2013.
Décision prise dans le cadre d’une coopération renforcée. Le RU est contre.
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La taxe Tobin présente trois avantages :
- le principal avantage est de limiter la spéculation ;
- le deuxième avantage est de limiter la mobilité des capitaux, ce qui permet de mener une politique monétaire
plus librement
- le troisième avantage est de fournir des recettes fiscales supplémentaires.
Risque : déplacement des capitaux et des activités vers des pays qui n’appliquent pas la taxe.
Le rôle de la banque centrale pour réguler les liquidités
Une banque (comme toute entreprise) a parfois besoin de liquidités à court terme pour payer des factures, des salaires, du
matériel, etc., avant de bénéficier ensuite des profits issus de son activité. Elle doit donc, à court terme, emprunter pour
bénéficier de ces liquidités nécessaires à son activité quotidienne.
Le problème de liquidité surgit quand plus personne ne veut plus prêter : les banques ne peuvent plus alors avoir les fonds
nécessaires, à court terme, pour continuer leurs activités (qui sont pourtant
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