Drame en 3 actes et 5 tableaux d`Alphonse Daudet, tiré des Lettres

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L’ARLÉSIENNE
Drame en 3 actes et 5 tableaux d’Alphonse Daudet, tiré des Lettres de mon moulin, musique de
scène de Georges Bizet, composée pendant l’été 1872, dédiée à Hippolyte Rodrigues. L’ouvrage
fut créé à Paris, au Théâtre du Vaudeville, le 1er octobre 1872.
[…] L’échec de la pièce (21 représentations) s’explique par la réaction d’un public habitué à un
autre type de spectacle et qui ressentit la musique comme « gênante ».
La même année, Bizet réunit plusieurs pages de sa partition en une suite pour grand orchestre.
[…]
La partition de Bizet comprend 27 numéros : une ouverture, un final, 4 entractes, une farandole,
6 chœurs et de nombreux mélodrames (superposition de la voix parlée et de l’orchestre).
[…] L’ensemble instrumental, limité à 26 exécutants pour des raisons financières (2 fl., 1 htb
. ou cor anglais, une clar., 2 bassons, 1 saxophone alto, 5 vlc., 2 cb., 1 piano et 1 harmonium
derrière le rideau, tenu par G. Bizet, A. Guiraud ou A. Choudens) a favorisé la délicatesse des
coloris, la transparence sonore et l’originalité des alliages de timbres. Les chœurs, dont A. Daudet
a emprunté les texte à Frédéric Mistral, sont tous utilisés en coulisses, comme toile de fond
sonore, parfois même dans une esthétique impressionniste.
[…]
Argument – L’histoire se situe en Provence, dans la cour et la cuisine du mas Castelet, au bord
d’un étang de la Camargue. Le thème principal est l’amour de Frédéri pour une fille d’Arles qui
ne paraît à aucun moment. Mitifio, homme rude et jaloux, ancien amant de l’Arlésienne,
apprend à Frédéri qu’elle est volage et méchante. Bien qu’il ait tenté de l’oublier en se fiançant à
Vivette, filleule de sa mère Rose Mamaï, Frédéri ne peut vaincre sa passion. Il se suicide une nuit,
alors que les paysans fêtent la Saint-Eloi en dansant une farandole. Autre figure dominante,
mamaï, veuve, représente la mère autoritaire, personnage fort qui dirige sa ferme et ses
enfants : Frédéri, qu’elle adore, et Janet (l’Innocent), qu’elle néglige.
[…]
Avec cette musique de scène, malheureusement très peu jouée, Bizet signe une de ses partitions
les plus accomplies. Elle lui a permis d’approfondir son sens dramatique et ses qualités de
coloristes ; elle l’a conduit à rechercher l’unité dans la diversité de petites structures autonomes,
à affiner sa technique du thème-personnage et à concrétiser sa découverte du folklore tout en
proposant, avec la technique mélodramatique, une nouvelle solution au problème des rapports
entre le son et le verbe.
(H. Lacombe, in Dictionnaire des œuvres de l’art vocal, publié sous la direction de Marc Honegger
et Paul Prévost Bordas, décembre 1991.)
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