6/12/2013 SALMON Emeline L3 Système Neurosensoriel et

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SYSTEME NEUROSENSORIEL ET PSYCHIATRIE – Syndrome neurogène, syndrome myogène, introduction aux maladies
du SNP
6/12/2013
SALMON Emeline L3
Système Neurosensoriel et psychiatrie
Dr GRAPPERON
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12 pages
Syndrome neurogène, syndrome myogène, introduction aux maladies du SNP
Plan
A. Syndrome neurogène périphérique
I. Symptômes à l'interrogatoire
II. Signes cliniques
III. Diagnostic topographique
IV. Classification topographique des neuropathies périphériques
B. Le syndrome myasthénique
I. Symptômes à l'interrogatoire
II. Examen physique
C. Le syndrome myogène
I. Symptômes à l'interrogatoire
II. Signes physiques
D. Quelques exemples
Distinction entre SNP et SNC
SNP
• racines nerveuses
• plexus
• troncs nerveux
• jonction neuro-musculaire
• muscle
SNC
•
•
cerveau
moelle épinière
Le SNP
Rq : l'atteinte d'un corps cellulaire de motoneurone
appartient au SNP et va donner un syndrome
périphérique même s'il est dans la moelle
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du SNP
A. Syndrome neurogène périphérique
Définition
Ensemble des symptômes et des signes cliniques liés à l'atteinte du neurone périphérique
• à partir de son origine
◦ au niveau de la corne antérieure de la moelle (motoneurone)
◦ au niveau du ganglion spinal (neurone sensitif)
◦ au niveau des noyaux des nerfs crâniens
• jusqu'à sa terminaison (troncs nerveux)
I. Symptômes à l'interrogatoire
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•
•
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•
•
a. Symptômes moteurs : déficit moteur
faiblesse (dans les membres : pied qui "accroche", difficulté à marcher, à porter des charges lourdes
(atteinte proximale), à tenir les objets)
crampes ( = contraction brutale, involontaire et douloureuse d'un muscle), fasciculations (revues plus
tard dans l'examen clinique)
dyspnée (déficit des muscles respiratoires), troubles de la déglutition ou de la parole (si atteinte
laryngée) …
b. Symptômes sensitifs
paresthésies : fourmillement, picotement, sensation d'engourdissement, de serrement en étau, de peau
cartonnée
douleurs neuropathiques : brulures, décharges électriques, sensation de froid douloureux
plaies ou brulures indolores dues à l'hypoesthésie ("je ne me suis pas rendu compte que je me brûlais")
troubles de l'équilibre, instabilité (ce sont des troubles de la proprioception, le patient parle de vertige)
c. Symptômes de dysautonomie (système nerveux végétatif)
On l'oublie souvent car ça touche les organes mais il faut y penser :
• troubles urinaires, érectiles (souvent précoce)
• troubles digestifs (nausées, constipation)
• malaises à l'orthostatisme : hypotension à l'orthostatisme ("est ce que
vous avez la tête qui tourne quand vous vous levez ?")
• troubles de la sudation
• troubles de la motricité pupillaire
• syndrome sec (yeux, bouche)
Rappel : le système nerveux autonome est fait :
• du parasympathique : fibres qui comprennent les paires crâniennes et
les nerfs sacrés
• de l'orthosympathique : au niveau de la moelle cervicale et
thoracique
(cf schéma)
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II. Signes cliniques
a. Signes moteurs
• déficit moteur hypotonique
Il faut voir le patient marcher, s'il peut se mettre sur les talons, sur les pointes …
Testing moteur : la force de chaque muscle est cotée de 0 à 5 (à connaître)
5 : force normale
4 : mouvement possible contre résistance
3 : mouvement possible contre la pesanteur
2 : mouvement possible si la gravité est éliminée
1 : trace de contraction sans mouvement
0 : aucune contraction musculaire visible
Exemple : testing moteur du muscle long supinateur,
on est contre résistance :
• si la force est diminuée = 4
• si le muscle cède = 3
•
amyotrophie (tardive) : c'est un signe très intéressant car très spécifique (permet de faire la différence
avec une atteinte centrale où on ne la retrouve pas)
Exemples d'amyotrophies
atrophie du trapèze
(atteinte du nerf spinal)
muscles interosseux, surtout à
droite
(territoire ulnaire)
hypoglosse droit
(atrophie de l'hémi-langue, lors de
la protrusion de la langue elle est
déviée vers le côté atteint)
éminence thénar
(surtout le territoire médian)
tous les muscles du pied
(neuropathie génétique)
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•
fasciculations = contraction d'un groupe de fibres musculaires appartenant à la même unité motrice
◦ tout le monde peut en avoir mais elles sont augmentées dans les pathologies neurogènes
◦ contractions musculaires très brèves, indolores, involontaires, superficielles, localisées à une partie
d'un muscle, ne déplaçant pas le segment de membre, bien visibles à jour frisant, survenant
spontanément ou après percussion du muscle car elles peuvent être dures à voir
Elles ont une grande valeur sémiologique (c'est un signe quasi pathognomonique) mais sont très inconstantes ;
elles permettent de faire la différence avec une atteinte myogène. C'est un signe très évocateur d'une atteinte de
la corne antérieure de la moelle.
b. Réflexes ostéo-tendineux (ROT)
Dans un syndrome neurogène ils sont diminués ou abolis ++ à la différence d'une atteinte centrale. En fonction
du réflexe qui est diminué, on peut faire un diagnostic topographique.
Réflexe
Tronc nerveux
Racine
Bicipital
Musculo-cutané
C5-C6
Tricipital
Radial
C7
Stylo-radial = long supinateur
Radial
C6
Cubito-pronateur
Ulnaire
C8
Rotulien
Fémoral
L4
Achilléen
Tibial
S1
Il faut connaître le tableau par cœur et, en pratique, savoir taper les réflexes.
c. Signes sensitifs
Ils ressemblent à ceux liés à une atteinte centrale
• hypoesthésie tactile : pour la tester on pique ou on prend une compresse
• diminution de l'arthrokinésie (grosses fibres myéliniques) : se teste en prenant le gros orteil du patient
qui doit nous donner la position de cet orteil après mobilisation par l'examinateur
• diminution de la sensibilité thermo-algique (petites fibres) : on prend deux tubes, un avec de l'eau
chaude et l'autre de l'eau froide, on les pose sur tout le corps en demandant au patient s'il sent bien
• hypopallesthésie : sensibilité vibratoire (diapason)
•
ataxie proprioceptive (trouble de l'équilibre) en cas d'atteinte de la sensibilité profonde
◦ marche talonnante
◦ signe de Romberg positif à l'épreuve du fil à plomb (apparition ou aggravation des oscillations
voire chute à l'occlusion des yeux, à la différence d'une ataxie cérébelleuse où il n'y a pas de
différence à la fermeture des yeux)
◦ dysmétrie aggravée à l'occlusion des yeux à l'épreuve doigt-nez et talon-genou
d. Signes de dysautonomie
Recherche d'une hypotension orthostatique sans accélération compensatrice de la fréquence cardiaque (on fait
passer le patient de la position allongée à debout en prenant la tension à plusieurs temps et on regarde s'il y a
une baisse de la tension de plus de deux points sans augmentation de la fréquence cardiaque)
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•
•
•
e. Troubles trophiques cutanés et ostéo-articulaires
peau sèche, amincie, dépilée, troubles vaso-moteurs
maux perforants plantaires : créent des ulcères qui peuvent atteindre l'os (dans des neuropathies sévères,
génétiques ou diabétiques)
troubles ostéo-articulaires : rétractions tendineuses, pieds creux, arthropathies (rare)
mal perforant plantaire
amyotrophie distale
déformation des pieds
rétractions
ulcérations
troubles vaso-moteurs
III.Diagnostic topographique
•
•
•
•
nerf : syndrome tronculaire
sensitivo-moteur (car on retrouve les deux types de fibres
plexus : syndrome plexique
à ces niveaux)
racines : syndrome radiculaire
corne antérieure de la moelle (moteur pur)
Les lésions les plus fréquentes sont l'atteinte d'un nerf ou d'une racine.
Pour faire le diagnostic topographique il faut connaître l'anatomie ! Chaque zone du corps correspond à un nerf
et à une racine donc, en fonction de l'examen de la sensibilité, on peut déterminer la topographie de l'atteinte
lésionnelle.
Il y a deux schémas très détaillés sur les territoires sensitifs radiculaires et tronculaires dans le diaporama de
la prof mais elle n'en a pas parlé à ce moment. Ce sont les tableaux qui suivent qui sont importants pour la
topographie.
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a. Syndrome radiculaire : atteinte d'une racine
Symptômes
• Radiculalgie (douleur !!) : c'est le maître symptôme
◦ naît du rachis, est souvent associée à une rachialgie (douleur du rachis)
◦ irradie le long d'un dermatome de façon traçante selon un trajet systématisé
◦ signe évocateur d'une radiculalgie : exacerbation par la mise en tension de la racine (toux,
éternuement, défécation, mobilisation du rachis) , calmée par le repos
• paresthésies inconstantes (et tardives)
!! Généralement le premier symptôme est sensitif (surtout la douleur !) et le problème moteur survient après !!
Signes cliniques
• signes rachidiens : raideur segmentaire, attitude antalgique, contracture para-vertébrale, torticolis
cervical
• signes radiculaires
◦ reproduction de la douleur par des manœuvres d'étirement de la racine
• atteinte L5 ou S1 : signe de Lasègue (on lève la jambe du patient allongé)
• atteinte L3 ou L4 : signe de Léri (extension de la cuisse)
◦ déficit sensitif inconstant, le plus souvent limité à la partie distale du dermatome
◦ déficit moteur inconstant, systématisé
◦ aréflexie tendineuse (si la racine véhicule un arc réflexe analysable)
Exemple : atteinte S1
• douleur : radiculalgie S1
◦ naît du rachis
◦ irradie le long du dermatome S1, lombalgie
◦ exacerbée par la mise en tension de la racine (toux, défécation … ), signe de Lasègue à l'examen
• paresthésie dans le dermatome S1
• déficit sensitif au niveau du dermatome S1
• déficit moteur et amyotrophie des muscles d'innervation S1 (soléaire, gastrocnémien, muscle
plantaire ) : le patient ne pourra pas se mettre sur la pointe des pieds (signes tardifs)
• aréflexie achilléenne
• tableau le plus souvent incomplet (juste une douleur au début de l'évolution)
A chaque racine est associée un tracé douloureux + un déficit moteur des muscles correspondant et un réflexe
sur le trajet du nerf diminué.
Sémiologie particulière à chaque racine : étage cervical
Réflexe diminué ou
Racine Tracé douloureux et déficit sensitif
Déficit moteur (inconstant)
aboli
C5
Moignon de l'épaule (face externe)
Deltoïde (abduction du bras)
Bicipital
C6
Face antérieure du bras
Face extérieure de l'avant-bras
Pouce
Biceps brachial
Brachial (flexion du coude)
Bicipital
Stylo-radial
C7
Face postérieure du bras
Triceps brachial
et de l'avant-bras
(extension du coude) et
Trois doigts médians (surtout le majeur) Extenseurs du poignet et des doigts
Tricipital
C8
Face interne du bras et de l'avant-bras
4ème et 5ème doigts
Cubito-pronateur
Fléchisseurs des doigts et muscles
intrinsèques de la main (interosseux)
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Attention : une atteinte radiculaire cervicale ou thoracique peut être l'expression d'une compression médullaire
associée (atteinte centrale engendrant : un syndrome pyramidal, des troubles sphinctériens, une atteinte de la
corne postérieure de la moelle) et qu'il faut toujours rechercher !!
Territoires de la névralgie :
l'atteinte d'une racine engendre une douleur qui
suit le dermatome correspondant
Racine
L3
Étage lombaire
Tracé douloureux et déficit sensitif
Déficit moteur (inconstant) Réflexe diminué ou aboli
Fesse
Face antérieure de la cuisse
Face interne du genou
Quadriceps fémoral
(extension du genou) et tibial
Rotulien
antérieur (flexion dorsale du
pied)
L4
Fesse
Face extérieure de la cuisse
Face antérieure du genou
Face antéro-interne
de la jambe
L5
Fesse
Face postérieure de la cuisse
Face externe de la jambe,
Dos du pied et gros orteils
Extenseurs des orteils,
Péroniers latéraux et
partiellement tibial antérieur
S1
Fesse
Face postérieure de la cuisse
Face postérieure de la jambe
Talon, Plante du pied
et 5ème orteil
Triceps sural
(flexion plantaire du pied,
Achilléen
marche sur la pointe des pieds
difficile ou impossible)
Il faut bien faire la différence entre les radiculalgies L5 et S1 qui n'ont pas la même terminaison
L5
S1
Fesse
Face postérieure de la cuisse
Face externe de la jambe
Dos du pied et gros orteil
Fesse
Face postérieure de la cuisse
Face postérieure de la jambe
Talon, plante du pied et
5ème orteil
La cause la plus fréquente de syndrome radiculaire est l'hernie discale
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b. Une atteinte pluri-radiculaire : le syndrome de la queue de cheval
Queue de cheval = ensemble des racines lombaires et sacrées, réunies dans le canal lombaire, se situant sous la
terminaison de la moelle épinière (L1)
•
•
•
•
•
•
•
grande urgence neurochirurgicale ++
forme complète : touche plusieurs racines
◦ douleurs pluriradiculaires (sciatalgies et/ou cruralgies) des deux membres inférieurs
◦ paralysie flasque (hypotonique) des deux membres inférieurs (paraplégie si atteinte complète)
◦ aréflexie rotulienne et achilléenne bilatérale
◦ anesthésie en selle (+++)
◦ troubles sphinctériens : incontinence urinaire et anale (ou rétention des urines) très évocateurs
◦ abolition du réflexe anal, béance anale
formes incomplètes fréquentes
c. Syndrome plexique
il y a le plexus brachial (racines C5 à T1) et le plexus lombo-sacré (racines L1 à S2)
tableaux clinique complexes, associant les symptômes et signes d'atteinte de plusieurs racines
cervicales ou lombosacrées
l'atteinte du plexus brachial est plus fréquente que celle du plexus lombo-sacré (l'étiologie est souvent
traumatique)
plusieurs formes topographiques possibles, par exemple :
◦ atteinte de tout le plexus brachial entrainant une paralysie flasque totale, une anesthésie à tous les
modes et une abolition de tous les ROT du membre superieur
◦ atteinte du tronc primaire supérieur associant les signes d'atteintes des racines C5 et C6
◦ tronc primaire moyen : C7
◦ atteinte du tronc primaire inférieur (syndrome de Pancoast-Tobias), associant des signes d'atteinte de
C8 -T1 et un signe de Claude Bernard Horner (ptosis, myosis, énophtalmie) par atteinte associée du
ganglion sympathique cervical inférieur (souvent lié à un cancer de l'apex pulmonaire)
Contexte pathologique : traumatismes violents (par exemple étirement du plexus brachial lors d'un accident
de moto), cancers (infiltration cancéreuse du plexus ou effets neurotoxiques de la radiothérapie), inflammatoire
(syndrome de Parsonage-Turner : extrêmement douloureux)
d. Syndrome tronculaire
Les symptômes correspondent au territoire du nerf atteint
• sensitifs : paresthésies, hypoesthésies, douleurs (névralgies) systématisées au territoire d'un tronc
nerveux
• moteur : manque de force, maladresse, gêne, … aussi systématisés
Signes
•
•
•
•
•
déficit moteur, avec amyotrophie (toujours différée de plusieurs semaine), systématisés
déficit sensitif global mais inconstant et généralement limité à une partie du territoire anatomique
aréflexie ou hyporéflexie ostéotendineuse (seulement si le tronc nerveux véhicule un arc réflexe)
troubles trophiques cutanés
signe de Tinel (on le retrouve dans le syndrome du canal carpien avec la compression du nerf médian)
inconstant mais de valeur : la palpation ou la percussion du tronc nerveux déclenche des paresthésies
dans les segments distaux du tronc nerveux
Causes : le plus souvent traumatisme, compressions aigues ou chroniques (canal carpien), parfois maladie
générale (diabète, tumeur, vascularite)
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Exemple de syndrome tronculaire : atteinte radiale
• compression du bras dans la gouttière humérale : paralysie "des amoureux" ou "du samedi soir"
• déficit moteur
◦ de l'extension du poignet et de la première phalange des doigts: main tombante en "col de cygne"
◦ de l'extension et de l'abduction dorsale du pouce
• disparition de la saillie du muscle brachio-radial (amyotrophie)(il est respecté dans les atteintes C7 car
ce muscle est d'innervation radial/C6)
• déficit sensitif du territoire radial (le plus souvent limité à la partie externe du dos de la main (tabatière
anatomique))
•
•
•
•
•
e. Syndrome de la corne antérieure
atteinte du neurone moteur périphérique (motoneurone) : atteinte motrice pure
fasciculations +++ , amyotrophie
muscles du territoire bulbaire (troubles de la déglutition) et muscles respiratoires (pronostic ++)
la plus fréquente = sclérose latérale amyotrophique (SLA): atteinte d'un motoneurone périphérique et
d'un neurone moteur central
→ association d'un syndrome de la corne antérieure et d'un syndrome pyramidal
→ atteinte des territoires bulbaire et respiratoire ce qui conduit à un mauvais pronostic
plus rarement : génétiques (amyotrophie spinale), infectieuses (poliomyélite)
IV.Classification topographique des neuropathies périphériques (PAR cœur)
①
②
③
POLYNEUROPATHIES (fréquent) ②
• bilatéral et symétrique, synchrone
• longueur dépendant
• commence en distalité, d'abord les pieds
• progressif (mois ou années) : remonte tout doucement (atteint les mains après être arrivé aux cuisses)
3 causes fréquentes : diabète, alcool, médicaments
POLYRADICULONEVRITES = POLYRADICULONEUROPATHIE (plus rare que les polyneuropathies) ③
• bilatéral et symétrique
• proximo-distal : atteinte des racines jusqu'à l'extrémité du nerf, touchant les 4 membres et souvent la
face et le tronc (pas longueur dépendant, on peut avoir une atteinte préférentielle proximale plus que
distale, ou les mains en même temps que les pieds)
• aigu (installé en quelques jours) : syndrome de Guillain-Barré (maladie inflammatoire
dysimmunitaire), mais il existe des formes chroniques
MONONEUROPATHIE : atteinte d'un tronc nerveux, d'un plexus ou d'une racine
• mononeuropathie simple (assez fréquent) : monofocal unilatéral (il peut s'agir d'une racine, plexus,
tronc nerveux)(souvent une compression)
• mononeuropathie multiple : plurifocal, asymétrique et asynchrone (maladie générale, deux causes à
connaître : diabète et vascularite) ①
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B. Le syndrome myasthénique
Atteinte de la jonction neuro-musculaire : anomalie de la transmission du signal au niveau de la synapse
I. Symptômes à l'interrogatoire
•
•
•
FATIGUABILITE, FLUCTUATION des troubles ("je suis bien le matin et le soir j'ai la paupière qui
tombe, je n'arrive plus à lever les bras")
3 régions atteintes de façon préférentielle
◦ oculo-palpébrale : déficit du releveur de la paupière (ptosis), atteinte de l'oculo-motricité (diplopie)
◦ bulbaire (phonation, déglutition, mastication)
◦ membres (faiblesse proximale)
risque d'atteinte respiratoire (diaphragme, muscles respiratoires accesoires) : plus rare mais plus grave
car nécessite l'intubation du patient
II. Examen physique
On peut avoir un examen normal car les signes sont fluctuants
• ROT toujours normaux
• pas d'amyotrophie ou de fasciculations
• pas de troubles sensitifs (moteur pur)
• examen pouvant être normal, le déficit moteur apparaissant aux effort répétés ou prolongés
• fluctuation au cours de l'examen (le patient parle normalement et au fur et à mesure sa voix diminue)
• amélioration par le froid (test au glaçon) ou par les médicaments anti-cholinestérasiques (il n'y a plus de
destruction de l'acétylcholine (ACh) dans la fente synaptique, donc l'état du patient s'améliore)
Une maladie à connaître = myasthénie : maladie auto-immune avec des anticorps anti- récepteurs à l'ACh.
C. Le syndrome myogène
•
•
I. Symptômes à l'interrogatoire : moteur pur
faiblesse musculaire : symétrique, au début ce sont surtout les muscles proximaux (monter les
escaliers) puis marcher, courir, se relever d'un siège, porter des charges lourdes …
douleurs musculaires (myalgies) déclenchées ou non par les efforts
II. Signes physiques
a. Déficit moteur pur (pas de troubles sensitifs)
Proximal et bilatéral, prédomine à la racine des membres et sur la musculature axiale
• ceinture pelvienne et muscles para-vertébraux
◦ marche dandinante (déficit moteur proximal du membre inférieur), "en canard"
◦ difficulté à se relever de la position accroupie (le malade prend appui avec ses mains sur les genoux
et "grimpe" le long des cuisses = signe de Gowers) ou de la position assise (signe du tabouret)
◦ hyperlordose (si atteinte des muscles para-vertébraux)
• ceinture scapulaire et nuque
◦ déficit des deltoïdes, biceps et triceps brachiaux
◦ scapula alata (décollement des omoplates par paralysie des grands dentelés, du trapèze qui
permettent de fixer les omoplates au dos), déficit des fléchisseurs de la nuque
Ce n'est pas spécifique d'une atteinte myogène mais ce sont les territoires les plus souvent touchés.
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D'autres muscles peuvent être atteints, plus rarement
• muscles de la face (orbiculaires des paupières (difficulté à fermer les yeux, le patient peut dire que toute
la famille dort les yeux ouverts), ptosis, muscles oculomoteurs ou pharyngo-laryngés)
• muscles distaux : plus rare
• muscles respiratoires (syndrome restrictif)
• cœur : peut entrainer des cardiomyopathies
Les tableaux sont très variables selon l'étiologie et le mode d'évolution de la maladie
•
•
b. Amyotrophie
même topographie que le déficit moteur (proximal et bilatéral) et sévérité variable
parfois absente (myopathies métaboliques)
c. Abolition du réflexe idio-musculaire (lorsque l'on tape directement sur le muscle, il est sensé
se contracter) mais ROT normaux (≠ syndrome neurogène)
d. Myotonie : signe très évocateur d'une atteinte myogène
• lenteur de la décontraction musculaire, indolore
• spontanée (le patient desserre lentement un objet ou la main de l'examinateur, le patient a du mal à
ouvrir les yeux quand on lui demande de cligner plusieurs fois) ou provoquée (par percussion de
l'éminence thénar : le pouce se met en adduction et ne revient que lentement à sa position initiale)
• inconstante, ne s'observe que dans certaines myopathies
Rq : quand on envoie des décharges lors d'un EMG et que l'on recueille le signal, les myoclonies se traduisent
par un "bruit d'avion", c'est un signal qui varie en amplitude et en fréquence.
e. Rétractions tendineuses
Exemples de myopathies génétiques
maladie de Steinert
ici l'amyotrophie touche
le cou et la face
(masséter)
scapula lata bilatérale prédominante
à droite
= atteinte de la ceinture scapulaire
Principales étiologies des atteintes myogènes
• génétiques : maladie de Duchenne (le déficit moteur débute jeune, les enfants font fréquemment des
chutes, ont du mal à courir, perdent la marche, finissent en fauteuil roulant puis il y a une atteinte
cardiaque et respiratoire), de Steinert (adultes, myotonie bien visible) …
• acquises
◦ médicamenteuses (statines, corticoïdes): donne surtout des myalgies → cause la plus fréquente !
◦ inflammatoires/dysimmunitaires : dermatomyosite, polymyosite
◦ métaboliques/endocriniennes (toujours faire une TSH à un patient ayant un syndrome myogène) :
dysthyroïdie, hypercorticisme, hyperparathyroïdie
◦ autres: infectieuses (trichinose)
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Syndrome myogène et paraclinique
• en première intention : dosage des enzymes musculaires = créatines kinases (si elles son très
augmentées, c'est spécifique d'un syndrome myogène)
◦ on demander quels médicaments prend le patient (si c'est un adulte) car c'est la cause la plus
fréquente
◦ puis on pose des questions sur la famille pour éliminer la partie "génétique"
• TSH (bilan thyroïdien)
• biopsie musculaire : n'est pas faite en première intention mais est utile
Résumé
Myopathies
Sclérose latérale
amyotrophique
Myasthénie
Neuropathies
D. Quelques exemples
•
déficit moteur pur : myasthénie ou corne antérieure ou myogène, à l'examen on fait la différence :
◦ territoire amyotrophié, absence de réflexe : corne antérieure
◦ amyotrophie, réflexe vif, Babinski : atteinte centrale + corne antérieure = SLA
•
déficit moteur, pas de problème de réflexes, amyotrophie : syndrome myogène
•
grosse douleur dans les deux derniers doigts du mal à écarter les doigts : radiculalgie ulnaire (douleur
part du rachis cervical, amyotrophie de l'éminence thénar = C8-T1) ou atteinte du nerf ulnaire
uniquement (interosseux, respect des muscles médians)
•
déficit moteur des membres inférieurs avec paresthésie des membres inférieurs, douleurs, bilatéral
◦ atteinte centrale : au niveau de la moelle sous-cervicale (cortex très peu probable, se retrouve dans
des cas de méningiomes au niveau de la faux du cerveau) → syndrome pyramidal (ROT vifs,
spasticité, troubles sphinctériens (si atteinte médullaire), Babinski), pas d'amyotrophie
◦ ou périphérique : neurogène → syndrome radiculaire de la queue de cheval si plusieurs racines +
signe de Lasègue, polyradiculonévrite si pas de radiculalgie
Merci aux deux pious-pious, belges d'adoption, d'avoir eu le courage de se lever ;) Mais pas vraiment merci
monsieur le pro du badminton d'avoir essayé de me percer un tympan en soufflant dans le micro !!! :P
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