AMBASSADE DE FRANCE EN ARGENTINE
SERVICE ECONOMIQUE REGIONAL
Plombée par le secteur énergétique, la reprise des exportations provient
avant tout des produits agricoles transformés.
Selon l’ancienne estimation, les exportations atteignaient 83,0 Mds USD en 2013, soit 2,1 Mds USD de plus
qu’en 2012. La hausse de 2,1% s’appuyait avant tout sur une forte reprise des exportations manufacturière,
et en particulier des produits agricoles transformés dont la contribution s’élève à 3,2 points de pourcentage
alors qu’elle est de 1,1 points pour les produits manufacturiers non-agricoles. En raison d’un recul des
exports miniers, les exportations de produits primaires contribuent peu à la hausse des exports (+0,3 point)
tandis que les exportations énergétiques ont une contribution négative de 2,0 points.
Cela est symptomatique de la contrainte énergétique grandissante en Argentine qui souffre d’un sérieux
manque d’investissement dans le secteur cette dernière décennie, obligeant le pays à réduire ses
exportations d’énergie pour approvisionner le marché domestique. Par ailleurs, la décision de l’Union
européenne d’interdire depuis mai dernier les importations de biodiesel argentin a également plombé les
exportations énergétiques qui reculent de 23,7% par rapport à 2012. La part de l’énergie dans les
exportations argentines se réduit ainsi à 6,3% en 2013 contre 8,5% en 2012 –celle-ci s’élevait encore à plus
de 10% en 2009.
A l’inverse, la part des produits agricoles transformés n’a jamais été aussi élevée depuis 2009 et atteint
36,2% (contre 33,6% en moyenne entre 2010 et 2012) et, avec une hausse de 9,4%, redevient en 2013 le
premier poste d’exportation argentin. Les exportations de produits primaires augmentent légèrement de
1,3% à 19,3 Mds USD, soit 23,2% des exports totaux –un niveau stable depuis 2010. Cela est avant tout, dû
au léger recul de 6% des exportations de céréales et de la chute de 33% des exports miniers. Au total, le
secteur agricole représente ainsi 57,7% des exportations argentines, un record depuis 1996 tandis que ce
chiffre a été en moyenne de 53,4% sur la décennie 2003-2013.
Les exportations manufacturières non-agricoles (MNA) enregistrent un rebond de 3,2% et atteignent un
montant de 28,4 Mds USD en 2013, soit 34,2% des exportations totales. Cependant, cette amélioration est à
l’image de la situation du secteur industriel argentin qui affiche une légère croissance grâce au secteur
automobile qui compense les baisses d’activité de l’ensemble des autres secteurs. Les exports de matériel
de transport terrestre qui représente 40,1% des exportations MNA ont augmenté de 19,0% quand
l’ensemble des autres principaux secteurs enregistrait une hausse inférieure à 6% ou un recul.
Des importations contraintes à la hausse par l’énergie et poussée par la
reprise économique argentine.
Les appareils et Le montant des importations en 2013 est de 74,0 Mds USD, soit 5,5 Mds USD de plus
qu’en 2012. Les importations reviennent ainsi au même niveau qu’en 2011, c’est-à-dire avant l’application
des restrictions aux importations. Ce paradoxe trouve son explication dans la contrainte énergétique d’une
part et l’importance stratégique du secteur automobile dans le tissu industriel argentin. Si l’on décompose la
hausse des importations de 8,0%, on constate que la principale contribution positive sont les combustibles et
lubrifiants (+3,1 points) suivis des véhicules (+2,5 points), devant les pièces et accessoires (+1,4 points) et
les biens d’équipement (+1,4 points). Les biens de consommation et les biens intermédiaires ont une faible
contribution de +0,3 point et -0,6 point, respectivement. On peut noter que les importations de biens
d’équipement rebondissent alors qu’ils avaient été les plus durement touchés en 2012 (-2,9%), le secteur
énergétique nécessitant un investissement accru si le gouvernement souhaite inverser son rôle
prépondérant dans la dégradation du solde commercial. Par ailleurs, l’administration argentine ne semble
pas avoir appliquée le même niveau de restriction à la filière automobile, probablement, parce que le pays
reste exportateur net de véhicules. Il est cependant important de remarquer que la filière automobile reste
largement déficitaire si l’on prend en compte les importations de pièces détachées, ce qui en fait le second
plus important déficit qui pèse sur le solde commercial après l’énergie.