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Correspondances en pelvi-périnéologie - n° 2, vol. III - avril/mai/juin 2003
réservoir (accumulation des urines dans l’inter-
valle des mictions), puis d’expulsion (contraction
détrusorienne lors de la miction) ; d’autre part,
les sphincters strié et lisse, permettant, par leur
contraction permanente, une bonne continence,
puis une miction facile et sans résidu lors de leur
ouverture concomitante à la contraction détru-
sorienne. Le cycle continence-miction est un acte
réflexe intégré dans la moelle sacrée et sous la
dépendance du contrôle cortico-sous-cortical.
Les centres et voies sympathiques sont étagés
de D9 à L3 ; les nerfs hypogastriques se distri-
buent essentiellement à l’urètre proximal et au
col de la vessie. Si le proto-neurone est à média-
tion cholinergique, le deuto-neurone est à média-
tion adrénergique. Les récepteurs sont de deux
types : alpha-récepteurs sur le trigone, le col et
l’urètre proximal dont la stimulation induit une
contraction et un blocage, une relaxation avec
ouverture ; bêta-récepteurs sur le reste du détru-
sor. C’est dire que le système sympathique per-
met de diminuer les pressions vésicales par
relaxation détrusorienne (effet bêta) et de ren-
forcer l’occlusion de l’urètre (effet alpha).
Les centres et voies parasympathiques jouent un
rôle primordial dans le fonctionnement du détru-
sor. Localisés au niveau du tractus intermédio-
latéralis des 2e, 3eet 4emétamères sacrés, leurs
nerfs effecteurs sont les nerfs érecteurs (ou nerfs
pelviens) se distribuant essentiellement au
détrusor et dont la transmission est choliner-
gique. Leur rôle essentiel étant la contraction de
la vessie, l’administration de drogues parasym-
pathicomimétiques (soit directe, soit indirecte)
déterminera une contraction détrusorienne ; à
l’inverse, les parasympathicolytiques (anticholi-
nergiques atropiniques) induiront une diminu-
tion de la contraction vésicale avec un risque de
rétention ou de dysurie.
À l’échelon cellulaire
La synapse est représentée par la partie située
entre un neurone et l’élément jonctionnel repré-
senté par la cellule cible. Elle comporte deux
zones : une zone présynaptique qui appartient
au neurone et qui contient des vésicules où sont
stockés des médiateurs et des récepteurs ; une
zone postsynaptique représentée par une mem-
brane qui se situe sur la cellule cible où sont
répartis les récepteurs. Les récepteurs du sys-
tème parasympathique sont localisés au niveau
central et au niveau périphérique. Des récepteurs
muscariniques et nicotiniques sont caractérisés
au niveau des terminaisons des fibres du sys-
tème parasympathique. Au niveau central et au
niveau périphérique, la localisation des récep-
teurs est à la fois présynaptique et postsynap-
tique. La stimulation des récepteurs par les neu-
romédiateurs joue un rôle essentiel dans la
régulation de la libération des neurotransmet-
teurs cholinergiques.
Les médiateurs chimiques (neurotransmetteurs)
agissent à la fois sur les terminaisons postsy-
naptiques et présynaptiques. Les neurotrans-
metteurs vont avoir un effet excitateur ou inhi-
biteur sur la cellule cible postsynaptique. La
stimulation des récepteurs présynaptiques va
moduler la libération des neurotransmetteurs
par autorégulation. La réponse physiologique est
fonction de la stimulation directe des récepteurs
périphériques par le neurotransmetteur au
niveau de l’organe et/ou indirectement de la sti-
mulation des récepteurs centraux qui, par libé-
ration de neurotransmetteurs, va moduler la
régulation du tonus périphérique, en augmen-
tant ou en inhibant la libération des neurotrans-
metteurs qui agissent au niveau des récepteurs
périphériques.
Dans le cas d’une activation, suite à un influx ner-
veux, le potentiel de membrane de la fibre pré-
synaptique va être inversé. Il se produit une
entrée de calcium et de sodium dans la cellule et
une sortie de potassium dans le milieu extracel-
lulaire. Le médiateur stocké dans les vésicules
de la fibre postganglionnaire est libéré dans la
synapse et se fixe sur les récepteurs postsynap-
tiques. Il se produit une dépolarisation brutale
avec propagation d’un potentiel d’excitation.
Une partie du médiateur se fixe aussi sur les
récepteurs présynaptiques qui vont agir comme
autorégulateurs de la libération du neurotrans-
metteur. Dans le cas d’une inhibition, le poten-
tiel inhibiteur de membrane se traduit par une
hyperpolarisation de la membrane postsynap-
tique, provoquant une relaxation de la cellule
cible.
Dans le cas du système parasympathique, la
transmission est cholinergique. Le neurotrans-
metteur endogène est l’acétylcholine. L’acétyl-
choline est formée à partir d’un précurseur, la
choline, et inactivée par dégradation par une
enzyme, l’acétylcholinestérase, en choline et en
acide acétique. Sous l’action de l’influx nerveux,
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Mise au point