Utilisation des représentations de groupes.
REMARQUE 1. La première proposition montre donc que le noyau d’un caractère est
un sous-groupe distingué en tant que noyau du morphisme structurel.
THÉORÈME 1.1. — Soit Gun groupe fini ayant mclasses de conjugaison et χ1,...,χmles
caractères irréductibles de G. Alors, tout sous-groupe distingué Hde Gest de la forme
H=\
j∈J
ker(χj)
avec J∈P{1,...,m}.
Démonstration. Montrons d’abord que tout sous-groupe distingué de Gest noyau d’un
caractère (pas forcément irréductible) de G.
Montrons ensuite que ker(χ) est une intersection de noyaux de caractères irré-
ductibles. En effet, Vse décompose comme somme de représentations irréductibles :
V=Lm
i=1niVi. Ainsi, χ=Pm
i=1aiχi. Or, chaque Viest stable sous l’action de G, et en
particulier stable par ρ(g). Donc si g∈ker(χ)=ker(ρ), alors pour tout vi∈Vion a
ρ(g)·vi=vi, donc ρi(g)=idViet χi(g)=χi(e). DOnc, g∈ ∩ ker(χi). La réciproque est
évidente.
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COROLLAIRE 1. — Un groupe fini Gest simple si et seulement si tout caractère irréduc-
tible non trivial de Ga un noyau trivial.
1.3 Lecture d’une table de caractères.
Commutation et ordre.
La formule de Burnside permet immédiatement de déterminer l’ordre du groupe
G:|G| = Pm
i=1χi(e). On lit également le nombre de classes de conjugaison de G, qui est
le nombre de caractères irréductibles.
On sait ensuite si le groupe est abélien ou pas en regardant s’il a des caractères
irréductibles de degré supérieur à 1.
Si le groupe n’est pas abélien, on sait que le nombre de caractères irréductibles de
degré 1 est l’ordre de l’abélianisé de G, ce qui nous donne directement l’ordre de DG.
Sous-groupes distingués.
Pour chaque caractère, on considère ker(χ) : s’il est égal à {e}, c’est que le mor-
phisme associé à χest fidèle. Sinon, on dispose d’un sous-groupe distingué à travers
ker(χ) et on voit tout de suite que le groupe n’est pas simple.
Pour chaque caractère, le noyau de ce caractère donne un sous-groupe distingué
que l’on connaît explicitement (c’est une réunion de classes de conjugaisons). Le théo-
rème précédent donne alors la liste de tous les sous-groupes distingués : ce sont les
intersections des noyaux. En général, cela permet de trouver explicitement le groupe
dérivé (on connaît déjà son ordre).
REMARQUE 2. Un groupe abélien fini est cyclique si et seulement s’il possède un ca-
ractère irréductible fidèle ([ulm, 2012], ex.17.5).
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