20 novembre 2014
Exposé économique d’automne de 2014 de l’Ontario
L’Exposé économique d’automne (EEA) de 2014 publié lundi dernier par le ministre des Finances Charles Sousa confirme que la province
est sur la bonne voie pour atteindre l’équilibre budgétaire à l’exercice 2017-2018. Les déficits prévus demeurent inchangés depuis la
publication du budget de 2014 : 12,5 milliards de dollars en 2014-2015, 8,9 milliards de dollars en 2015-2016 et 5,3 milliards de dollars en
2016-2017.
Les hypothèses économiques qui sont fournies dans
l’EEA de 2014 sont prudentes, mais appropriées étant
donné que les risques à la baisse sur le plan
international sont susceptibles d’avoir des
répercussions néfastes sur l’économie ontarienne.
Cependant, si ces risques ne se concrétisent pas, de
bonnes surprises pourraient attendre l’économie et
les finances publiques de l’Ontario. Après tout, ce qui
importe le plus pour l’Ontario est l’expansion
vigoureuse de l’économie américaine, plutôt que
l’économie des autres grands pays où la croissance
du PIB est en perte de vitesse (la Chine), voire quasi inexistante (la zone euro et le Japon). Le relais de croissance de l’Ontario est en train
de passer des ménages aux entreprises en raison de l’expansion américaine soutenue, un point fort mis en lumière dans l’EEA de 2014.
Malgré tout, la croissance du PIB réel des États-Unis pour toute l’année 2014 a été révisée à la baisse dans l’EEA, de 2,7 % à 2,2 %, en
raison d’un début d’année difficile dû à l’hiver particulièrement rigoureux. Il s’agit de la plus forte révision à la baisse apportée aux prévisions
économiques de l’EEA de 2014 par rapport au budget de 2014. Sinon, le contexte externe entourant les prévisions de l’Ontario s’est en fait,
de notre avis, grandement amélioré, plus particulièrement pour 2015 et 2016. Outre la croissance annuelle du PIB réel des États-Unis de 3 %
pour les deux prochains exercices, le dollar canadien, les prix du pétrole et les taux d’intérêt sont maintenant considérés par le ministère des
Finances de l’Ontario comme étant plus propices à la croissance
qu’auparavant. Par exemple, le prix du pétrole brut WTI devrait s’établir
en moyenne à 93 $ US le baril en 2015 et à 95 $ US en 2016 (plutôt
que 96 $ US); ces prévisions demeurent prudentes à près de 20 $ US
au-dessus des prix actuels.
Ce contexte externe plus favorable accroît les chances de voir
l’économie de l’Ontario croître à un rythme plus près de 3 % en 2015 et
en 2016 que de 2,0 %, soit une croissance supérieure à celle prévue
par le ministère des Finances de l’Ontario (2,4 %). Puisque chaque
point de pourcentage de la croissance du PIB ajoute environ 845 M$ au
total des revenus, nous croyons que les recettes totales et les cibles
budgétaires pourraient nous réserver de bonnes surprises (voir les
sensibilités dans le tableau à la page 2).
Néanmoins, la ligne du total des revenus fiscaux n’a pas été révisée à la
hausse dans l’EEA de 2014. En fait, la province a dû réviser à la baisse
ses prévisions relativement au total de ses revenus pour
l’exercice 2014-2015 (de 0,5 milliard de dollars à 118,4 milliards de dollars) en raison d’une baisse ponctuelle de ses revenus provenant des
impôts des sociétés en 2012 et lors des années antérieures. Cette révision réduit le niveau des revenus provenant des impôts des sociétés
pour toute la période de prévisions, notamment une baisse de 0,4 milliard de dollars en 2014-2015.
2014-15: budget 2014-15: mise à jour 2015-16 2016-17 2017-18
Revenus totaux 118.9 118.4 124.2 129.0 134.5
Dépenses de programmes 119.4 119.4 120.1 120.2 119.4
Service de la dette 11.0 10.8 11.8 12.9 13.9
Dépenses totales 130.4 130.2 131.9 133.2 133.3
Réserve 1.0 0.7 1.2 1.2 1.2
Surplus / (Deficit) (12.5) (12.5) 8.9 5.3 0
Dette nette 289 287 303 315 323
en % du PIB 40.3 39.9 40.4 40.2 39.4
Source: Exposé économique d'automne 2014, Ministère des finances de l'Ontario
Sommaire budgétaire (milliards $)
-6.4
-19.3
-14.0 -13.0
-9.2 -10.4 -12.5
-8.9
-5.3
0.0
-25
-20
-15
-10
-5
0
08-09 09-10 10-11 11-12 12-13 13-14 14-15 15-16 16-17 17-18
Solde budgétaire en Ontario (milliards $)
Source: Ministère des finances de l'Ontario
20 novembre 2014
Le présent document est publié à titre d’information seulement. Il ne doit pas s’interpréter comme un guide de placement ni comme une offre de vente ou une sollicitation d’achat des titres qui y sont mentionnés. L’auteur est un employé de Valeurs
mobilières Banque Laurentienne (VMBL), une filiale en propriété exclusive de la Banque Laurentienne du Canada. L’auteur a pris toutes les mesures usuelles et raisonnables pour vérifier que les renseignements qui figurent dans le présent
document sont tirés de sources considérées comme fiables et que les procédures utilisées pour les résumer et les analyser sont fondées sur les pratiques et les principes reconnus dans le secteur des placements. Toutefois, les forces du marché
sous-jacentes à la valeur des placements peuvent évoluer de façon soudaine et importante. Par conséquent, ni l’auteur ni VMBL ne peuvent donner quelque garantie que ce soit en ce qui concerne l’exactitude ou l’intégralité de l’information, de
l’analyse et des opinions qui figurent dans le présent document ou leur utilité ou pertinence dans une situation donnée. Vous ne devriez pas effectuer de placement ni procéder à une évaluation de portefeuille ou à une autre opération en vous
fondant sur le présent document. Vous devriez plutôt consulter au préalable votre conseiller en placement, qui peut analyser les facteurs pertinents à un placement ou à une opération proposés. VMBL et l’auteur se dégagent de toute responsabilité
de quelque nature que ce soit à l’égard de tout préjudice découlant de l’utilisation de ce document ou de son contenu contrairement à la présente clause. Le présent rapport, y compris l’information, les opinions et les conclusions qui y figurent, en
totalité ou en partie, ne peut être distribué, publié, mentionné ou reproduit de quelque manière qui soit sans le consentement écrit préalable de Valeurs mobilières Banque Laurentienne.
Cette dernière baisse s’est avérée être le changement le plus important pour l’exercice sur le plan des données budgétaires de l’EEA de
2014. Elle a été contrebalancée par des taux d’intérêt plus faibles pour le service de la dette (de 0,2 milliard de dollars à 10,8 milliards de
dollars) et une réduction de la réserve pour événements imprévus (de 0,3 milliard de dollars à 0,7 milliard de dollars). Les charges de
programmes demeurent inchangées à 119 milliards de dollars, ce qui indique une bonne discipline budgétaire qui devrait capter l’attention
des investisseurs.
En résumé, l’EEA de 2014 est très favorable à l’amélioration prévue des perspectives budgétaires de l’Ontario. En fait, VMBL Recherche
économique et stratégie souligne la possibilité que la province puisse dépasser des cibles budgétaires... encore une fois. Rappelons que le
gouvernement de l’Ontario a dépassé ses cibles budgétaires chaque année, de l’exercice 2009-2010 à 2013-2014, malgré les turbulences à
l’échelle mondiale.Par conséquent, il existe un risque que le ratio dette nette /PIB nominal commence à baisser plus tôt que prévu. Ce ratio
est appelé à diminuer légèrement après avoir atteint un sommet de 40,4 % en 2015-2016. Ainsi, cette baisse contribuerait à préserver la
province de tout risque de dévaluation de la cote par les agences de notation. Notons que la province a exécuté 70,6 % de son programme
en matière d’emprunts pour l’exercice 2014-2015, ce qui lui laisse 10,3 milliards de dollars d’ici le 31 mars 2015.
Sébastien Lavoie | Économiste en chef adjoint,
responsable de la Recherche économique
1ère année 2ème année
prévision pour 2014 prévision pour 2015 jusqu'à présent 2014
13/11/2014
diminution de 5 cents du dollar CAD +0.1% to 0.8% +0.2% to 0.9% 90.8 89.5 91.10 87.96
diminution de $10 du baril de pétrole +0.1% to 0.3% +0.1% to 0.3% 98 93 97.5 74.2
hausse de la croissance É-U de 1% +0.3% to 0.7% +0.4% to 0.8% 2.2 3.1 2.3 ---
baisse des taux* de 1% +0.1% to 0.5% +0.2% to 0.6% 2.2 2.9 2.28 2.05
* taux 10 ans obligataire; Sources: Ministère des finances de l'Ontario, VMBL Recherche économique et stratégie
Effets reliés aux changements de variables externes sur la croissance du PIB réel en Ontario
1 / 2 100%