Article original INDICATIONS ET RESULTATS DES REPARATIONS ISTHMIQUES LOMBAIRES CHEZ L’ADULTE T. David Unité de chirurgie du rachis Polyclinique de Bois Bernard, 62320 Bois Bernard l est admis que la lyse isthmique lombaire est une fracture de fatigue (11,22) favorisée par des conditions anatomiques particulières de la charnière lombosacrée (dysplasie de l’arc postérieur de L5, spina occulta, incidence élevée) et par des contraintes professionnelles ou sportives en hyperlordose. Cette fracture peut donc aussi survenir à l’âge adulte et si elle est bilatérale, entrainer un déplacement de L5 vers l’avant ou spondylolisthésis d’importance le plus souvent modéré, contrairement à l’enfant en croissance, étant donné l’absence de déformation du sacrum. Elle touche donc souvent les travailleurs de force ou les grands sportifs, peut rester longtemps asymptomatique mais peut aussi entrainer des lombalgies voire des sciatalgies invalidantes et parfois rebelles aux traitements conservateurs. Les spondylolisthésis par lyse isthmique lombaire chez l’adulte s’accompagnent le plus souvent de dégénerescence discale avec pincement plus ou moins importants qui peuvent aggraver la compression radiculaire ; le glissement est plus souvent modéré grade I ou II maximum de Meyerding avec angle lombosacré élevé et sacrum horizontal. Ceci les distingue des lyses de l’enfance, où la fracture et l’instabilité peuvent entrainer des déformations en dôme du sacrum cartilagineux avec cyphose lombo-sacrée permettant les glissements très importants jusqu’à la spondyloptose. Nous ne parlerons pas des grandes déformations dans cet article, la réparation de la fracture est très difficile et ne corrige pas la cyphose. Néanmoins, un exemple récent d’une jeune fille de 11 ans suivie jusqu’en fin de croissance avec un spondylolisthésis de L5 par lyse de grade II, une amorce de cyphose lombosacrée avec sacrum déformé et une double discopathie L4/L5 L5/S1 prouvée à l’IRM, fait réfléchir… En effet, à la demande expresse de sa maman qui refusait l’arthrodèse à 2 niveaux, il fut réalisé une réparation de la fracture avec instrumentation et on a constaté en fin de croissance une reconstitution du sacrum avec suppression de tout glissement vers l’avant et disparition de la cyphose lombo-sacrée. Cette jeune fille mène une vie normale et aborde l’âge adulte sans arthrodèse à 2 étages, ce que tout les chirurgiens consultés à l’époque voulaient lui réaliser avec ou sans correction. Cette observation très intéressante, présentée récemment au GES de NICE, nous interpelle sur plusieurs points : la déformation du sacrum en dôme et la cyphose lombo-sacrée pourraient être une consé- I 109 T. David quence de la fracture et de l’instabilité chez un enfant en croissance avec un angle lombosacré élevé (>90°), elle serait réversible si on répare la fracture à ce stade et ceci a été constaté aussi par J. Dubousset après traitement orthopédique. On peut légitimement se demander si la réparation isthmique des fractures de l’enfant faite de façon précoce dans les formes jugées évolutives ne pourrait pas supprimer définitivement les glissements importants ? La déformation du plan sagittal étant minime chez l’adulte, on doit essentiellement traiter la symptomatologie du patient et non ses radiographies. Le problème est de connaître du mieux possible l’origine de la douleur. On sait par des études histologiques du tissu de la lyse (7, 17) que celui-ci est innervé et peut être responsable de douleurs lombaires. Par ailleurs la dégénérescence discale bien que très commune chez l’adulte de plus de 35 ans peut, elle aussi, être responsable des lombalgies. C’est cet argument qui fait imposer chez la plupart des auteurs comme seul traitement chirurgical des spondylolisthésis par lyse de l’adulte, l’arthrodèse plus ou moins étendue incluant tous les disques dégénérés. Mais comment expliquer que de nombreux adultes, dont je fais partie, ont un ou plusieurs disques dégénérés au niveau lombaire et sont indemmes de toute lombalgie ? … Ceci rejoint les conclusions de Schlenska et Cok (18), dans leur article comparant les résultats des réparation isthmiques à ceux des arthrodèses courtes dans les spondylolyses ou les spondylolisthésis à faible déplacement de l’adulte jeune : “il n’y a aucune relation entre le résultat final et l’existence ou non d’une dégénérescence discale”. Par contre ils restent très modérés dans leurs conclusions, car ils ne recommandent la réparation que chez les sujets de moins de 25 ans, alors que la dégénérescence discale est beaucoup plus fréquente et asymptomatique après 35 ans ! Depuis 1990, j’ai essayé de limiter les indications d’arthrodèse dans les spondylolisthésis lytiques de l’adulte. J’ai commencé à réparer les fractures isthmiques chez les patients lombalgiques anciens mais modérés qui présentaient une sciatique aigue par hernie discale d’un niveau adjacent à la lyse, radiculalgie sévère rebelle au traitement médical et imposant la chirurgie. Le résultat fut bon sur la sciatique après cure de la hernie mais surtout excellent sur la lombalgie ancienne ce qui a fait progressivement pousser plus loin les indications de réparation. Pour schématiser les indications actuelles, prenons le cas d’un spondylolisthésis de L5 par lyse de grade I de Meyerding. Le patient peut être lombalgique prédominant ou sciatalgique. Si la sciatique est aigue avec trajet radiculaire précis, en rapport avec une hernie discale, l’indication de réparation isthmique associée au geste de libération radiculaire avec cure de la hernie dépend du siège de celle-ci à l’IRM. Il faut réparer l’isthme en cas de hernie médiane et latérale L4L5 et de hernie foraminale ascendante L5S1 car le geste de libération radiculaire L5 va augmenter l’instabilité et INDICATIONS DES REPARATIONS ISTHMIQUES CHEZ L’ADULTE L’indication chirurgicale chez l’adulte ne se pose qu’après échec du traitement conservateur bien conduit : limitation ou arrêt des activités lordosantes, traitement anti-inflammatoire et décontracturant, rééducation en musculation et assouplissement favorisant la délordose lombaire voire immobilisation temporaire de la charnière lombo-sacrée. Les patients qui relèvent de la chirurgie sont non seulement lombalgiques chroniques avec des douleurs de type mécanique en extension mais aussi sciatalgiques selon un trajet radiculaire le plus souvent incomplet,la racine étant irritée au contact de la lyse par le tissu fibreux plus ou moins calcifié de la pseudarthrose. Une hernie discale est toujours possible et modifie alors le type et le trajet radiculaire, soit hernie modérée du niveau sus jacent à la lyse, soit hernie ascendante foraminale du niveau sous jacent aggravant dans les deux cas la compression de la racine au contact de la lyse. Le bilan radiographique pré opératoire doit comporter des clichés grand format du rachis debout de face et de profil en charge avec les têtes fémorales, des clichés centrés standards et dynamiques de la charnière lombo-sacrée, un scanner lombaire spiralé analysant la zone de pseudarthrose atrophique ou hypertrophique et surtout une IRM qui étudie l’état des disques adjacents à la lyse. En cas de dégénérescence discale autour de la zone de lyse la très grande majorité des chirurgiens recommandent chez l’adulte une fusion vertébrale incluant tous les disques dégénérés parfois même un disque normal L5/S1, sous une lyse L5 si L4L5 est dégénéré ! Pourquoi une chirurgie aussi extensive,chez des sujets souvent jeunes et actifs ? 110 INDICATIONS ET RESULTATS DES REPARATIONS ISTHMIQUES LOMBAIRES CHEZ L’ADULTE valeur pronostique de l’infiltration a déjà décrite (20), elle n’est positive que si le sujet est soulagé complètement même pour une durée limitée de sa lombalgie et de ses radiculalgies. Dans notre expérience, elle est pratiquée en première intention si des arguments cliniques (douleur non discale, travailleur de force ou grand sportif) ou radiographiques (dégénérescence discale étendue à l’IRM) font à priori préférer un traitement chirurgical réparateur à une arthrodèse extensive. En cas de soulagement complet mais non durable, l’indication de réparation isthmique s’impose à l’arthrodèse. De même en cas de dégénérescence L4-L5 avec disque L5S1 normal, il faut éviter de pratiquer une arthrodèse L4 sacrum, réaliser la réparation de première intention en négligeant la discopathie si l’infiltration est positive. Dans deux cas seulement une prothèse discale L4-L5 fut nécessaire en complèment à la réparation ou avant celle-ci chez deux jeunes femmes : l’une de 23 ans opérée pour sciatique aigue d’une hernie discale L4L5 par voie postérieure associée à une réparation isthmique, présente des lombalgies invalidantes avec blocages à répétition dans les suites, la discographie L4L5 est très positive et elle ne fut soulagée qu’après remplacement prothétique (Figure 1). L’autre présentait une lyse L4, avec instabilité majeure en spondylolisthésis sur les clichés dynamiques, à l’IRM une discopathie type Modic I des plateaux vertébraux adjacents. Après discographie - test très positif, il fut décidé d’implanter une prothèse discale L4-L5 en négligeant la lyse mais la lombo-sciatalgie récidivant, un an après elle ne fut soulagée qu’après réparation isthmique de la fracture L4. Ces deux jeunes femmes qui sont très actives mènent près de 5 ans après leur chirurgie “réparatrice” une vie normale qu’elles n’auraient sans doute pas eu après arthrodèse à deux étages. Le cas le plus difficile à trancher entre réparation de la lyse et arthrodèse à 1 étage est la discopathie isolée L5-S1 sous une lyse L5. En effet dans ces cas les arthrodèses donnent généralement de bons résultats cliniques. Il faut là encore rechercher l’origine de la lombalgie et commencer par une discographie test L5S1 : si celle-ci est douloureuse, déclenchant la douleur habituelle l’arthrodèse est indiquée, dans le cas contraire après infiltration test de la lyse, si celle-ci est positive, on pourra se “contenter” d’une réparation isthmique de L5 avec de grandes chances de succès même en cas de pincement discal sévère. Après plus de dix années d’expérience des réparations Figure 1 : Jeune femme de 23 ans. Spondylolyse connue de L5, lombalgies chroniques modérée. Sciatique aiguë L5 droite par hernie discale prouvée. Chirurgie de cure de hernie discale avec réparation isthmique dans le même temps. Bon résultat sur la sciatique mais lombalgies résiduelles importantes avec blocages lombaires à répétition. Discographie L4-L5 très positive avec reproduction de la douleur habituelle. Décision chirurgicale de prothèse discale L4-L5 SB Charité. Radiographies face et profil de contrôle 1 an après la réparation et 6 mois après prothèse. Bon résultat clinique. le tissu fibreux de la zone de lyse et à nouveau comprimer la racine à plus ou moins long terme. Par contre en cas de hernie L5S1 latérale ou migrée en bas chez un sujet peu lombalgique avant, il ne faut faire qu’une libération radiculaire sans réparation isthmique associée. Plus complexe est le cas du sujet lombalgique chronique avec sciatalgie modérée sans trajet radiculaire précis. Il faut essayer de connaître l’origine de la douleur : en plus du bilan radiographique pré-cité, deux examens aident au diagnostic : l’infiltration sous scopie ou scanner de la zone de lyse isthmique avec anesthésique et corticoides et la ou les discographies. La 111 T. David Figure 2 : Contrôle radiographique à 18 mois post-opératoire d’une réparation isthmique de L5 sur spondylolisthesis grade II avec discopathie isolée L5-S1 non douloureuse à la discographie. Comblement de la zone de pseudarthrose par greffons iliaques. Matériel en place, consolidation acquise de la lyse. Très bon résultat clinique avec reprise de ses activités normales de lingère. Pour exposer une fracture isthmique de L5, la plus fréquente, il faut comme l’a décrit René Louis (12) réséquer de chaque côté la moitié inférieure de l’articulaire inférieure de L4, souvent trop longue. On peut alors nettoyer la zone de pseudarthrose très oblique et plus ou moins large, en décortiquer les bords et la combler avec de l’os cortico-spongieux issu de l’arthrectomie partielle si l’écart est faible ou prélevé sur la crête iliaque par décollement si l’espace entre les fragments est important. Dans tous les cas même si le patient n’est que lombalgique, il faut libérer la racine sus jacente à la lyse (L5 dans l’exemple), en incisant le ligament jaune de chaque côté et en visualisant la racine sous son pédicule souvent après avoir enlevé le isthmiques des spondylolisthésis de l’adulte, c’est maintenant 90% des patients opérés qui bénéficient d’une réparation isthmique quel que soit leur âge (la plus âgée à 68 ans) et jusqu’au grade II inclus de Meyerding. (Figure 2). TECHNIQUE DE REPARATION ISTHMIQUE La réparation est réalisée par voie postérieure, sous anesthésie générale en position ventrale avec liberté abdominale la plus complète possible. 112 INDICATIONS ET RESULTATS DES REPARATIONS ISTHMIQUES LOMBAIRES CHEZ L’ADULTE Figure 3 : Controle radiographique à 3 ans post-opératoire d’une réparation isthmique de L5 sus spondylolyse sans glissement avec disque L5-S1 de bonne hauteur, en début de dégénérescence. Bonne consolidation. Bon résultat clinique. tissu de pseudarthrose plus ou moins ossifié, célèbres nodules de Gill. En effet si on ne le fait pas, après avoir comblé la zone par des greffons, on peut augmenter la compression sur une racine et avoir une sciatique en post opératoire. Comme pour toutes les pseudarthroses en orthopédie, il faut essayer de placer cette greffe en compression avec une instrumentation. Quelle instrumentation utiliser ? La première décrite dans la littérature fut le vissage direct de Buck en 1970 (4), les résultats ont été analysés avec du recul dans des articles plus récents (2, 23) avec comme reproche principal le taux de pseudarthrose avec risque de fracture de la vis qui,de par son passage à travers le foyer, limite la surface de gref- fe. Une fixation entre les transverses et l’arc postérieur par serrage de fils d’acier fut décrite par Nicol et Scott (13) analysée ou modifiée par la suite (3, 9) mais de réalisation difficile chez l’adulte car la transverse lombaire est souvent fragile. Plus récemment fut décrite l’instrumentation de Morscher (Synthes®) entre une vis à la base de l’articulaire de L5 et un crochet sous la lame avec effet de compression de la fracture par un ressort. Ce système est intéressant chez l’enfant car peu encombrant mais pas assez solide chez l’adulte (1, 10). Nous l’avons utilisé pour 39 patients entre 1990 et 1994, avec de bons résultats initiaux mais 5 cas de pseudarthrose, surtout un recul du matériel à long terme du fait de la traction permanente du ressort sur 113 T. David la vis vers l’arrière imposant l’ablation secondaire du matériel dans 2O cas sur 39. D’autres systèmes ont été décrits plus récemment dans la littérature, plus solides, mais aussi plus encombrants (8, 14, 15, 16, 19, 21), certains manquant de recul. Des études comparatives des techniques de réparation ont été publiées (5, 6), et s’accordent à dire que la consolidation de cette pseudarthrose souvent ancienne est difficile, nécessitant chez l’adulte une instrumentation solide, peu encombrante, et permettant des explorations radiologiques ultérieures par scanner. Ces arguments nous ont fait créer en 1994, une instrumentation 3 points en Titane, reprenant le principe de Morscher entre une vis au dessus de la fracture et un crochet sous la lame de chaque côté mais en l’améliorant avec crochets différents droits et gauches et surtout une lame de liaison entre les deux côtés lame élastique en titane passant à travers le ligament inter-épineux L4L5 avec une triple fonction anti-recul, maintien latéral de la vis et compression de la fracture. Le tout est maintenu de chaque côté par un bouchon dont les bords sont “matés” en fin d’intervention. (Figure 3). Cette instrumentation appelée initialement Bioméga et actuellement D.O. S. (Eurosurgical®) a été utilisée depuis 6 ans chez 160 patients avec à ce jour aucune arthrodèse secondaire et seulement 3 ablations de matériel à distance. Le titane permet la réalisation de scanner en post opératoire avec des coupes perpendiculaires à la fracture, meilleur examen pour juger de la consolidation de la fracture souvent longue à obtenir chez l’adulte (plus de 18 mois) et difficile à certifier sur les radiographies standards. Quelle que soit la technique utilisée, il s’agit d’une intervention rapide (6O à 90’) à la morbidité et au délabrement musculaire beaucoup plus faibles qu’une arthrodèse lombo-sacrée toujours difficile dans les spondylolisthésis chez l’adulte. On ne cherche pas à réduire le glissement, simplement à allonger l’isthme en réparant la fracture ce que peut réaliser spontanément le petit enfant si on l'immobilise ou si on réduit simplement ses activités sportives lordosantes. avec au moins un disque dégénéré autour de la lyse. Il s’agit de 53 hommes pour 29 femmes, d’âge moyen, 31 ans, (extrêmes 13 et 68 ans). En grande majorité il s’agit de lyses L5 : 74 sur 82 avec 4 Lyse L4 deux L3 et deux patients à deux étages L3-L4 et L4-L5. Le glissement est le plus souvent de grade I de Meyerding (61 sur 82) avec 17 cas de grade O sans glissement et 4 de Grade II. Tous ont bénéficié d’une libération des 2 racines sus jacentes à la zone de lyse avec dans 14 cas une cure de hernie discale associée : 8 fois en L4-L5 hernie médiane ou latérale et 6 fois en L5-S1, toujours hernie foraminale migrée en haut du fait de l’hyperlordose. La greffe de la zone de pseudarthrose a été réalisée dans 61 cas par l’os de la laminoarthrectomie et chez 21 patients pour des greffons iliaques essentiellement en cas d’écart important supérieur à 1 cm entre les 2 fragments. Tous les patients ont été instrumentés par le matériel en Titane D.O.S déjà décrit avec vis et crochets et système de liaison élastique. La durée de l’intervention fut en moyenne de 75 mn, aucun patient n’a été transfusé car les pertes sanguines sont minimes. Le lever se fait dès le lendemain par la position ventrale et à l’ablation du redon, un lombostat de protection est placé pour 6 semaines avec limitation des positions assises sur une chaise haute pendant cette période. La durée d’hospitalisation est d’une semaine en moyenne ; après 6 semaines et selon le contrôle radio-clinique, le lombostat est enlevé et la rééducation entreprise pour un mois. L’arrêt de travail pour les activités lourdes est de 3 mois minimum. La morbidité de cette intervention est faible avec aucune complication infectieuse, neurologique ou sexuelle. Tous les patients ont été soulagés de leur radiculalgie seuls deux ont présenté une sciatique inflammatoire de courte durée en post opératoire. On dénombre 2 cas de pseudarthrose repris par nouvelle instrumentation D.O.S avec vis de plus gros diamètre et greffon iliaque, 4 cas de rupture secondaire de la lame au contact de l’épineuse sans conséquence, une phlébite du membre supérieur et deux ablations tardives du matériel douloureux chez des sujets maigres. Deux patients déjà décrits ont bénéficié d’une prothèse discale L4-L5 type SB CHARITE (Link®) en complèment de la réparation et trois patients ont présenté secondairement une sciatique aigue par hernie discale adjacente à la lyse réparée avec dans deux cas sur 3 opérés la nécessité de l’ablation du matériel pour permettre la libération radiculaire par hémilaminecto- RESULTATS DES REPARATIONS ISTHMIQUES CHEZ L’ADULTE Ils seront analysés à partir d’une série de 82 patients revus avec un minimum de 2 ans de recul tous adultes 114 INDICATIONS ET RESULTATS DES REPARATIONS ISTHMIQUES LOMBAIRES CHEZ L’ADULTE mie. Au total, seuls 9 patients ont du être réopérés et aucun finalement n’a de fusion, cette faible morbidité peut être aisément comparée avec celle des arthrodèses lombosacrées avec ou sans réduction, instrumentée par voie antérieure ou postérieure ou mixte avec cages. Au recul moyen de 46 mois, le résultat clinique des patients a été jugé selon la classification de Stauffer et - Excellents : - Bons : - Moyens : - Mauvais : lé avec tomographies avec une consolidation souvent assurée après 18 mois. On n’ a pas retrouvé de recul du matériel, quelques ostéolyses autour des vis en cas de consolidation douteuse ou de pseudarthrose. CONCLUSION 32 32 La réparation isthmique des spondylolyses lombaires ou des spondylolisthésis à déplacement modéré, douloureuse chez l’adulte est une intervention fiable aux résutlats cliniques aussi bons que ceux d’une arthrodèse. Les avantages sont importants : meilleur résultat fonctionnel immédiat, morbidité moindre, coût du matériel et durée d’hospitalisation moins élevés. Ceci explique que nous préférons en première intention la réparation à l’arthrodèse dans 90% des sujets adultes en s’aidant de l’infiltration pré opératoire de la zone de lyse et dans les cas difficiles d’une discographie. Le matériel 3 points en titane utilisé a fait la preuve de sa solidité et assure dans la plupart des cas une bonne consolidation de la pseudarthrose isthmique, permettant même dans les cas où l’écart entre les fragments est peu important d’éviter une prise de greffons iliaques. ■ 13 5 Coventry modifiée par Cauchoix en 4 groupes : 78% de Bons et très Bons résultats cliniques ce qui est comparable aux résultats des arthrodèses publiés dans la littérature. Plus intéressants sont les résultats fonctionnels puisque 75% des travailleurs de force ont repris leur activité antérieure au même niveau soit un taux bien meilleur qu’après l’arthrodèse (moins de 50% en moyenne). La consolidation de la fracture est souvent longue à obtenir, difficile à assurer sur les clichés standards même de 3/4. Le meilleur examen est le scanner spira- Bibliographie 1- Albassir A. Samson I, Hendrikx L. Treatment of painful spondylolysis using Morscher’s hook. Acta ortho Belgica - 56, 489-495, 1990. 2- Bonnici A. V, Koka S.R Richards D.J. Results of Buck Screw fusion in grade I spondylolisthesis J. R Soc Med 1991, 84, 270-273. 3- Bradford D.S , Iza J. Repair of the Defect in spondylolisthesis of minimal degrees of spondylolisthesis by segmental wire fixation and bone grafting. Spine 10, 673-679, 1985. 4- Buck J.E. Direct repair of the defect in spondylolisthesis – Preliminary report. J. Bone Joint Surg 52-B, 432-437, 1970. 5- Deguchi M., Rapoff A.J, Zdeblik T. A Biomechanical comparison of spondylolysis fixation techniques. Spine, Vol. 24, 4, 328-333, 1999. 6- Dreyzin V. Esses S. I SA Comparative analysis of spondylolysis repair Spine 19, 2683-2691, 1994. 7- Eisenstein S.M, Ashton J. K, Roberts S, Darby A.J Kause P. Menage P. Evans H. Innervation of the spondylolysis ligament. Spine Vol 19, 8, 912-916, 1994. 8- Gillet P, Petit M. Direct repair of spondylolysis without spondylothesis using a rod screw construct and bone grafting of the pars defect. Spine 24,12, 1252-1256, 1999. 9- Hambly M , Wiltse A. Modification of the Scott wiring technique. Spine 19, 354-356, 1994. 10- Hefti F., Seelig W. Morscher E. Repair of lumbar spondylolysis with a hook screw. Int. Orthop 16, 8185, 1992. 11- Hutton W.C, Stott JRR, Cyron B.H. Is spondy- 115 Jean TAYLOR, Jean-Luc CLEMENT, Patrizio PARISINI lolysis a fatigue fracture ? Spine, 2, 202-209, 1977. 12- Louis R. Maresca C. Stabilisation chirurgicale et réduction des spondylolyses et spondylolisthesis. Int Orthop. 1, 215-225, 1977. 13- Nicol R. O, Scott J.H. Lytic spondylolysis repair by wiring. Spine 11, 1027-1030, 1986. 14- Pedersen A. K, Hagen R. Spondylolysis and spondylolisthesis. Treatment by Internal fixation and bone grafting of the defect. J. Bone Joint surg. (Am) 1988, 70, 15-24. 15- Roca J., Moretta D., Fuster S., Roca A. Direct repair of spondylolysis. Clin Orthop 1989 246, 86-91. 16- Salib R., Pettine N. A. Modified repair of defect in spondylolysis or minimal spondylolisthesis by pedicle screw, segmental wire fixation , and bone grafting. Spine 18, 440-443, 1993. 17- Scheiderman G. A, McLain R.F, Hambly M.F, Wielsen S.L. The pars defect as a pain source . A histologic study. Spine Vol 20, 16, 1761-1764,1995. 18- Schlenska D., Seltzaio S., Poussa M., Osterman K. Operative treatment of symptomatic lumbar spon- dylolysis and mild isthmic spondylolisthesis in young patients : direct repair of the defect or segmental spine fusion. Eur Spine J. 2, 104-112, 1993. 19- Songer M., Rovin R. Repair of the pars interarticularis defect with a cable screw construct a preliminary report. Spine 23, 263-269, 1998. 20- S6 P.B, E6 S.I, Kostuik J.P. Repair of pars interarticularis defect : the prognosis value of pars infiltration. Spine 1991, 16 ( suppl), 445-448. 21- Tokuhashi Y, Matsuzaki H. Repair of defect in spondylolisthesis by segmental pedicular screw hook fixation. Spine, 21, 2041-2045, 1996. 22- Wiltse L.L, Widel E, H Jackson D.W. Fatigue fracture ; the basic lesion in isthmic spondylolisthesis. J. Bone joint Sur (Am) 57, 17-22, 1975. 23- WINTER M. JANI I. Results of screw osteosynthesis in spondylolysis and low grade spondylolisthesis. Arch Ortho trauma Surg 108, 96-99, 1989. 116