« il roule les yeux en mangeant » : rhétorique, description étonnante et inquiétante ? animalité ?
interprétation : il regarde autour de lui et surveille les autres
Composition : Gnathon présenté, l. 1 ; Gnathon à table, l. 2 à 12 ; Gnathon en société, l. 12-13 ; Gnathon en
voyage, l. 14-18 ; Gnathon résumé, l. 18-21. la table représente les moyens de vivre matériellement, la
société, le voyage, représentent le rapport au monde : les deux se rejoignent dans la mesure où Gnathon
mange tout., donc élimine le reste du monde
Interprétation pour un deuxième axe de lecture : portrait à visée morale, faisant réagir le lecteur.
4. Autres analyses à faire avant classement : examiner les champs déjà aperçus, éventuellement
en trouver d’autres qui confirment ce qu’on a trouvé.
Phrases presque toutes juxtaposées : grammaire et stylistique, accumulation, impression que le total n’est pas
crédible : une seule personne ne devrait pas avoir tous ces défauts ensemble ; La Bruyère regroupe des
caractéristiques appartenant à différentes sortes d’égoïsmes, donc sa visée est moralise, il fait un portrait
théorique.
Opposition permanente entre Gnathon, sujet de presque tous les verbes d’action quand le reste des hommes
est complément d’objet, Gnathon personnage sujet à la fois des verbes d’action et de pensée, et les autres
hommes, toujours victimes ; nous sommes spectateurs de ses actions, et au courant de ses opinions : mélange
de point de vue externe plus ou moins neutre, et de point de vue interne montrant l’égoïsme.
Importance des phrases négatives, grammaire, par lesquelles Gnathon nie autrui.
Composition d’ensemble : la phrase finale est une explicitation plus cruelle de la première, et dit la même
chose, Gnathon seul mérite de vivre, mais il vit mal …
Paradoxe : Gnathon mange beaucoup mais se plaint « de sa réplétion et de sa bile ». son égoïsme le punit,
mais il demeure égoïste. Donc, il est incurable.
Gnathon « ne se sert à table que de ses mains », « il manie les viandes, les remanie », « Tout ce qu'il trouve
sous sa main » : détail récurrent, Gnathon est présenté comme quelqu’un de très physique, sa main est un
instrument de prédation. La main est plus importante que la pensée ? Le ventre aussi est très important, ainsi
que le volume physique du personnage, car la notion d’espace est permanente : « la première place », « celle
de deux autres », « répand en chemin dans un autre plat et sur la nappe », « on le suit à la trace », « et ne
souffre pas d'être plus pressé au sermon ou au théâtre que dans sa chambre », « S'il fait un voyage », « dans
la meilleure chambre le meilleur lit », « sa réplétion » même est une manière d’occuper l’espace.
Absence totale de connecteurs logiques permettant de conclure : La Bruyère laisse le lecteur juger +
composition sous forme de série d’exemples = texte à visée démonstratrice, qui veut convaincre, texte à
déduction.
Tonalité apparemment très neutre, énonciation à la troisième personne du singulier, regard apparemment
extérieur, mais l’abondance des détails révèle une observation de la nature humaine en général, et on trouve
un peu de subjectivité grâce à quelques indices de jugement par l’ironie qui animalise Gnathon.
Composition d’ensemble : une première partie plutôt pittoresque, accumulative, sur un seul domaine, le plus
remarquable, et une deuxième partie plus psychologique : les repas et l’animalité d’abord, Gnathon vu
comme un animal repoussant et inesthétique, puis ses états d’âme : « il ne souffre pas .. », « si on veut l’en
croire, il pâlit et tombe en faiblesse », « il tourne tout à son usage », il « ne plaint personne », il ne « connaît
de maux que les siens », il « ne pleure point la mort des autres », il « n’appréhende » que sa propre mort.
5. Ainsi ces deux derniers aspects permettent de faire une autre sorte de plan : le comique par la
caricature satirique, et la moralité par l’analyse détachée et ironique du comportement.
6. Autres plans possibles (trouvés dans les copies) :
1°) Pourquoi étudier un égoïste ? D’abord en donner une définition, ensuite faire réagir le lecteur, lui
faire désapprouver cette conduite.
2°) Comment La Bruyère critique-t-il une certaine catégorie d’être humain ? D’abord en montrant
son égoïsme, puis sa saleté. Synthèse : les deux sont repoussants.
3°) D’abord l’attitude et la gloutonnerie de Gnathon, ensuite son manque de qualités morales,
provoquent et font réagir le lecteur.