Université Paris Est Marne-la-Vallée L1 Sciences Physiques 2011 - 2012
Compléments en Analyse
Quelques propriétés des nombres réels.
1. Introduction
L’ensemble des entiers naturels
N={0,1,2,3, . . .}
est muni d’une loi d’addition notée +. Si l’on ajoute aux entiers naturels leurs opposés,
on obtient l’ensemble des entiers relatifs
Z=N∪ {−1,−2,−3, . . .}.
Dans cette nouvelle structure, il est désormais possible de faire des additions et des sous-
tractions. Le produit ×de deux entiers relatifs est également bien défini. En revanche,
pour pouvoir faire des divisions, il faut considérer l’ensemble des nombres rationnels
Q=p
q; (p, q)∈Z×Z, q 6= 0.
L’ensemble Q, muni des lois +et ×, possède une structure algébrique dite de corps.
Cet ensemble Qest malgré tout insuffisant pour aborder certaines questions de mathé-
matiques élémentaires. Par exemple, on sait d’après le théorème de Pythagore que dans un
triangle rectangle, le carré de la longueur de l’hypoténuse est égale à la somme des carrés
des longueurs des côtés opposés. Si, par exemple, ces côtés sont tous les deux de longueur
1, alors la longueur `recherchée doit vérifiée l’équation
`2= 2.
Proposition 1.1. L’équation `2= 2 n’admet pas de solution dans l’ensemble Q.
Démonstration. Raisonnons par l’absurde, et supposons que l’équation admette une solu-
tion rationnelle `=p/q, avec p∈Zet q∈N∗=N\{0}.Sans perte de généralité, on peut
supposer que pet qsont premiers entre eux. Rappelons que cela signifie que leurs seuls
diviseurs communs sont −1et 1. La relation `2= 2 entraîne l’égalité
(1) p2= 2q2.
De cette relation, nous concluons que p2est un nombre pair.
Or le carré d’un nombre impair est lui aussi impair : en effet, si n∈Z, alors (2n+ 1)2=
4n2+ 4n+ 1 = 2(2n2+ 2n)+1. Comme p2est pair, nous en déduisons que pest pair. Il
s’écrit donc p= 2k, avec k∈Z. En reportant cette information dans l’égalité (1), il vient
4k2= 2q2et donc en simplifiant par 2
q2= 2k2.
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