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gérer les symptômes. L’intention n’est pas
d’accélérer le décès, bien que la mort puisse être
une conséquence prévisible mais non voulue de
l’utilisation de tels médicaments. Il ne s’agit PAS
d’euthanasie ou d’aide médicale au suicide.
Le retrait ou la non-administration
d’interventions de maintien de la vie, telles la
ventilation ou la nutrition artificielles qui gardent
le patient en vie mais ne sont plus voulues ou
indiquées, ne sont PAS des gestes d’euthanasie
ou d’aide médicale au suicide.
L’expression « mourir dans la dignité »
qualifie un décès qui se produit selon les
paramètres généraux souhaités par le patient en
ce qui concerne ses soins de fin de vie. Elle n’est
PAS synonyme d’euthanasie ou d’aide médicale
au suicide.
La planification préalable des soins de fin de
vie est un processus par lequel une personne
exprime ses objectifs et préférences en ce qui
concerne les soins qu’elle recevra en fin de vie.
Ces souhaits peuvent prendre la forme d’une
directive écrite ou d’un plan de soin préparé au
préalable, document que l’on désigne aussi,
notamment, par les expressions « testament de
vie », « testament biologique » ou encore
« directives de fin de vie ».
L’expression «soins palliatifs » désigne une
démarche d’amélioration de la qualité de vie des
patients et de leurs familles face aux problèmes
associés à une maladie qui menace la vie. Il
s’agit de prévenir et de soulager la souffrance par
l’identification, l’évaluation et le traitement
précoces de la douleur et des autres symptômes
physiques, psychosociaux et spirituels.
Contexte
Presque toutes les associations médicales
nationales s’opposent à l’euthanasie et à l’aide au
suicide et les codes de droit de presque tous les
pays l’interdisent. Un changement de statut de
ces pratiques devant la loi au Canada
représenterait une évolution radicale des
politiques et du comportement de la société. Pour
que la profession médicale appuie un tel
changement et participe à de telles pratiques par
la suite, une remise en question fondamentale de
la déontologie médicale classique s’imposerait.
Les médecins, les autres professionnels de la
santé, les universitaires, les groupes d’intérêt, les
médias, les législateurs et l’appareil judiciaire
sont tous profondément divisés quant à
l’opportunité de modifier les mesures législatives
qui interdisent actuellement l’euthanasie et l’aide
au suicide. À cause de la nature controversée de
ces pratiques, de leur importance indéniable pour
les médecins et de leurs effets imprévisibles sur
la pratique de la médecine, la profession et la
société ont raison d’aborder la question avec
précaution et réflexion.
Principes déontologiques fondamentaux
Même si le Code de déontologie de l’AMC ne
mentionne pas explicitement l’euthanasie ou
l’aide au suicide, les articles suivants du Code
sont pertinents à la politique de l’AMC en la
matière.
1. «Tenir compte d’abord du mieux-être
du patient.» Ceci signifie faire passer avant tout
le soin des patients, en l’occurrence des
personnes qui sont en phase terminale ou qui
font face à une durée de vie indéfinie marquée
par la souffrance ou l’absence de sens.
2. «Voir à ce que votre patient reçoive
tous les soins nécessaires, y compris le réconfort
physique et l’appui spirituel et psychosocial,
même lorsqu’il est impossible de le guérir.»
3. «Fournir à vos patients l’information
dont ils ont besoin pour prendre des décisions
éclairées au sujet de leurs soins de santé et
répondre à leurs questions au meilleur de vos
compétences.»
4. «Respecter le droit d’un patient apte
d’accepter ou de refuser tout soin médical
recommandé.»
5. «Déterminer, dans la mesure du
possible, et reconnaître les désirs de votre patient
au sujet de la mise en œuvre, du maintien ou de
l’interruption des traitements essentiels au
maintien de la vie.»
6. «Reconnaître la responsabilité de la
profession envers la société à l’égard des
questions qui ont trait (...) à la législation qui