Support de cours Radio ISTS1 / 2011 - 2012
contraignent les pirates à changer sans cesse de lieu d'émission et de fréquence pour échapper aux
policiers.
Les politiques s'en mêlent : de nombreux hommes de gauche dénoncent ces répressions, le n°1 du
PS et futur président François Miterrand annonce son soutien aux radios libres. Les policiers envahissent le
PS en juin 1979 pour saisir Radio Riposte, sans se douter que le PS a logé sa radio ailleurs. Cependant les
radios libres ont aussi eu des partisans à droite ; par exemple le giscardien François Delmas, fraichement
battu par le socialiste Frèche à la mairie de Montpellier, y créa Radio Fil Bleu en 1976.
La régulation : les radios locales privées (RLP)
Après son élection à la présidence de la République, François Miterrand tient ses promesses, et à
l'aide de Georges Fillioud, son ministre de la communication, il autorise les radios libres à émettre en
leur interdisant cependant la publicité, une trop forte puissance d'émission et la constitution de réseaux.
S'ensuit un véritable problème de place sur la bande FM, notamment à Paris où plusieurs radios
doivent se partager des fréquences, ce qu'elles acceptent souvent difficilement, du fait de certains mariages
parfois bizarres.
Les radios rencontrent aussi des problèmes de financement et ont parfois recours à de la
publicité déguisée. Certaines sont sanctionnées (saisies, brouillages) pour leur trop forte puissance
d'émission (RFM) ou tout simplement parce qu'elles ne sont pas ou plus autorisées.
Reste aussi des problèmes techniques et de contenu : gardant souvent un contenu revendicateur,
beaucoup d'amateurisme faute de véritable formation et des moyens d'émission faibles, beaucoup de radios
sont difficilement audibles par le grand public. Certains, bien loin de l'esprit des radios libres, pensent depuis
le début que la radio peut servir à gagner de l'argent, et ce sont souvent eux qui arrivent à se distinguer de
ce brouhaha en proposant des programmes pouvant plaire au plus grand nombre, une sélection des
animateurs et des disques (dans la mesure de leurs moyens).
Cependant les associations de radios réclament à l'Etat des subventions ou le droit à la
publicité, la question de leur financement restant dans l'impasse.
L'arrivée de la publicité et la constitution des réseaux
Comprenant qu'une subvention coûterait trop cher à l'Etat et constatant la présence de réclames
clandestines à tout bout de champ, François Miterrand autorise la publicité en 1984. Les radios ont le
choix entre garder un statut associatif et obtenir des subventions, ou bien devenir des entreprises privées
vivant de la publicité.
A partir de cette date, tout s'accélère : le nombre de radios diminuent, les radios qui ont décidé de
devenir des sociétés doivent rentabiliser. Quelques grosses stations commencent à sortir du lot, et les
premiers réseaux se forment (NRJ dès 1984 par exemple): ce sont à l'époque de simples groupements de
radios locales qui portent le nom du réseau, auquel est parfois rattaché leur propre nom. Ces programmes
100% locaux restent encore assez indépendants sur leur ligne éditorialiste et musicale.
Mais tout va changer avec l'arrivée du satellite : ces radios locales se retrouvent réduites à diffuser
un programme parisien et à ne réaliser que quelques heures de local. Le satellite permettant la diffusion de
la publicité à grande échelle et une identification nationale, l'enjeu est considérable.
La course aux radios est lancée, sans que la CNCL, qui a succédé à la Haute Autorité en 1986
avec l'arrivée de la droite à Matignon, ne puisse la freiner : cet organisme était censé réattribuer toutes les
fréquences en une année, elle prit d'énormes retards, et les changements de nom, tout comme l'éclosion de
La radio: table ronde – page 4 / 15