Hebdomadaire distribué gracieusement à tous les ménages du Canton de Genève, de l’agglomération de Nyon et de toutes les autres communes de la Zone économique 11 (Triangle GenèveGland-Saint Cergue). 170 259 exemplaires certifiés REMP/FRP. Edité par Plurality Presse S.A. Paraît le lundi Directeur-Rédacteur en chef: Thierry Oppikofer Coordination, Publicité, Gestion des annonces: Patrick Gravante Maquette: Imagic Sàrl Carouge, Daniel Hostettler, Sophie Gravante Flashage et impression: Courvoisier-Attinger Arts Graphiques SA Distribution: Epsilon SA 27 janvier 2014 – No 619 © Plurality Presse S.A., 2014 Rédaction, Administration, Service de publicité: 8, rue Jacques-Grosselin • 1227 Carouge Tél. 022/307 02 27• Fax 022/307 02 22 CCP 17-394483-5 E-mail: [email protected] www.toutemploi.ch Comment sait-on qu’on a compris? La «loi» de la gravitation doit-elle être «apprise» ou «comprise»? Même question pour le «droit» d’ingérence? C’est le genre de doutes qui restent en tête, après le grand raout éducatif de la rentrée: la conférence annuelle de l’Ecolint, qui portait cette fois sur «l’élève au centre». Ce premier cahier «Spécial Formation» de l’année jettera aussi un coup d’œil sur d’autres rencontres formatrices qui viennent d’agiter notre République, comme la journée «Créa» et le festival «Black Movie». C haque janvier se tient la conférence éducative de l’Ecole internationale: avec deux ex ministres au programme, cette année, on craignait le pire. A tort, même si le rendez-vous entre les écoles privées et publiques a été raté: hormis un électron libre de la Haute école de travail social, une égarée de l’Ecole de culture générale et une cadre du Département de l’instruction publique, Charles Beer était seul de sa religion parmi les presque deux cents inscrits. Bref, le «public» et le «privé» font plus que jamais bande à part, malgré la tentative de Beer pour faire saisir à la salle la logique de nos institutions. Même la langue faisait obstacle: pas celle qui empêcha francophones et anglophones de fraterniser à la pause du repas. C’est plutôt le galimatias administratif genevois qui a sonné aux oreilles de l’audience comme une langue touffue, même émaillé du familier «Mesdames et Messieurs, permettez-moi de vous dire (…)» typique des orateurs officiels. Les interprètes sont sorties de leur cabine épuisées par l’exercice, à l’heure du café. On a juste compris que Charles Beer trouvait les classements PISA aussi absurdes que tous les autres débats médiatiques sur l’éducation. Devenu président de Pro Helvetia, l’ex-syndicaliste Beer va – on l’espère - retrouver son naturel, auquel sa fonction d’Etat avait tant nui. La terre manque d’air? Autre ministre invité, le Français Luc Ferry – qui officia sous Jean-Pierre Raffarin – a renvoyé dos à dos les «soixante-huitards» de l’enfant-roi et les «républicains» de l’enfant sage. Ce traducteur de Kant a fini par voir dans son auteur de choc la clef de la question éducative, et dans «Les déracinés» de Maurice Barrès («hélas! tombé dans l’oubli»), le grand dilemme du XXe siècle. Entre le culte des racines et la fuite dans le progrès, Ferry voit une troisième voie, ni jeu ni ennui: le plaisir d’apprendre par la discipline au travail. Pas d’éducation spontanée – malgré l’estime de Ferry pour Rousseau – ni de nostalgie scolaire – à la Finkielkraut, Chevènement, voire Debray – mais une évidence: rien ne peut marcher tant que les familles donnent à l’enfant un statut syndical face aux parents patrons. «Ne négociez pas tout le temps». Un réac, donc, Luc Ferry, mais dans le bon sens: pour lui, le jeunisme de gauche mine la culture; et la globalisation de droite aussi… car elle illustre la «destruction créatrice» chère à l’économiste Schumpeter. Et de citer la fameuse boutade «le journal de la veille est plus vieux que l’Odyssée», à l’ère des nouvelles. Enfin, «la créativité, en français, c’est les fautes d’orthographe», ironisa Luc Ferry, qui en conclut que le français et la politesse sont les mamelles du savoir. Meilleur penseur que ministre, peut-être, Luc Ferry, mais ses livres aident à prendre de la hauteur (hole-in-the-wall.com aussi, même si les idées qu’on y trouve – d’un orateur à l’Ecolint l’an dernier - vont dans l’autre sens). L’avenir sera génial D’autres soucis sont sortis des propos de Luc Ferry, comme la tout L’EMpLoi & FoRMatioN • No 619 • 27 jaNviER 2014 baisse de l’intérêt des jeunes pour les sciences… ce qui nous tend la perche pour parler des oratrices de ce forum, et surtout de Lynn Erickson (l’autre était la directrice de l’Ecolint, qui a expliqué le sujet nuancé, puisque le titre anglais de la Journée demandait «What do we really mean by child-centred education?»). Lynn (lynnerickson.net) vient d’Alaska et milite pour une école centrée sur des «concepts durables» plutôt que du savoir statique. Pour illustrer sa pensée, elle a toutefois choisi des exemples ambigus: «Un élève doit connaître les causes de la Deuxième Guerre mondiale… par contre, il doit comprendre pourquoi les intérêts nationaux peuvent causer une intervention militaire». Curieux aussi, l’oratrice a cité les lois physiques (disons… la gravitation) parmi les choses à «savoir» plutôt qu’à «comprendre». Malgré ce flou sur les exemples et un ton un peu prêcheur (ou grâce à ce flou), l’auteur américain (comme sa collègue Lois A. Lanning) fait réfléchir, bien après qu’on a quitté les lieux. Et dans le bus, on retourne ces mots magiques… 45 • f o r m at I o n «savoir», «saisir»… «apprendre», «comprendre»… ces termes se croisent et divergent, selon le contexte. Les souvenirs scolaires remontent: la gravitation, des exercices chiffrés apprennent à la «connaître»; mais l’élève qui veut trop comprendre risque de s’égarer. Seul Newton a dû le faire, et encore, il a failli s’y perdre; Einstein aussi a dû se creuser le citron, car Newton n’avait pas prévu les photons. Bref, on ne peut mettre d’un côté les savoirs statiques et de l’autre les concepts puissants… et c’est sans doute pourquoi la réforme pédagogique, c’est le Mythe de Sisyphe. Savoir est un art Alors, signalons en passant vacances-scientifiques.com. Comme promis et faute de place, juste deux mots sur la cinquième Journée de l’école Créa (creadigitalday.com), dont l’essentiel tient en une phrase: elle a évité toutes les rengaines habituelles du numérique, et a convaincu même l’auditeur le moins «com- • Il y a des choses à comprendre, même sans savoir. mercial» que cette école savait bien se positionner sur le marché genevois. Deux mots aussi sur le • f o r m at I o n festival Black Movie, contraint de se réinventer chaque année. Là aussi, cette fois, c’est réussi… et pour faire un lien avec la formation, parlons d’un film: «Agrarian Utopia». Son auteur Uruphong Raksasad – rare rural parmi les cinéastes thaïs – a fait une remarque étonnante lors du débat: «En Thaïlande, même dans mon village, l’école publique est en déroute… de nos jours, cent élèves à peine y vont, contre cinq fois plus de mon temps». n Boris Engelson PUBLIRéDACTIoNNEL n ecole d'esthétique michelle paschoud une nouvelle formation tournée vers l’avenir et si vous placiez l’année 2014 sous le signe de la modernité? C’est ce que propose l’école d’esthétique michelle paschoud, avec une nouvelle formation à son arc. a la clef? un savoir-faire propice à vous ouvrir les portes de la médecine esthétique. M iroirs de cuir blanc cloutés de pierres lumineuses, murs pistache, canapés argentés recouverts de plaids zébrés, odeur sucrée flottant dans l’air...Bienvenue à l’école d’esthétique Michelle Paschoud, qui signe son sens de l’esthétique et son dynamisme dès l’entrée. Ici, beauté rime avec modernité. Pour preuve: «Une fois diplômées, nos élèves sont souvent sollicitées par des cliniques esthétiques», remarque Fernanda Simao, directrice dynamique de l’école Michelle Paschoud. A partir de ce constat, cette dernière a souhaité mettre en place, dès 2014, une nouvelle formation appelée «Esthetic technology». Seules les esthéticiennes confirmées peuvent y prétendre. A leur portée: les appareils technologiques dernier cri qu’elles apprendront à manier. «Une fois cette formation suivie, l’esthéticienne est apte à travailler dans une clinique esthétique, en collaboration avec le médecin». Intéressée? Les inscriptions sont ouvertes dès à présent. La formation débutera en mai 2014 et on lui souhaite autant de succès que la formation «Spa» prodiguée par l’école. Un emploi à la sortie En effet, la formation Bien-être & Spa manager connait un réel succès. «Avec ce bagage, nos élèves ont trouvé de très bonnes places de travail, à ma grande satisfaction», relève Fernanda Simao. Et de conclure: tout l’emploI & formatIon • no 619 • 27 janvIer 2014 «Le monde de l’esthétique offre un large éventail de possibilités et d’opportunités. De plus, quel que soit l’âge, la beauté fait toujours partie de nos vies!». Une beauté qui fait des éclats grâce aux esthéticiennes formées comme il se doit. Il n’y a qu’à consulter le site de l’établissement et les multiples vidéos mises en ligne pour s’en convaincre. n Esther Ackermann ecole privée d’esthétique & cosmétique michelle paschoud Successeur fernanda Simao 7, Chemin de taverney 1218 le Grand-Saconnex – Suisse tél.: 022 311 73 91 www.ecolemp.com [email protected]