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auteurs trouvent qu’une approche macro-prudentielle reconnaît l'importance de l’équilibre
général et des expositions communes entre les institutions.
Par ailleurs, dans une ère de globalisation financière caractérisée par des mouvements
importants des capitaux internationaux, les pays émergents et en développement ont vécu
plusieurs épisodes de boom-bust ou d’afflux massif et de retrait soudain de ces capitaux. Dans
la plupart des cas, cette dynamique des flux de capitaux internationaux est suivie par des crises
bancaires. Les crises sont liées au caractère volatile des capitaux internationaux et à une forte
interconnexion des systèmes financiers entraînant une propagation rapide des risques. De ce
fait, le contrôle des capitaux constitue l’une des politiques de réglementation mise en place par
les états et dont le principal objectif serait de faire face aux externalités négatives émanant de
l’instabilité des flux de capitaux.
Le contrôle des capitaux n’est pas une nouveauté. En effet, une telle politique a déjà été
adoptée par plusieurs pays tels que le Chili, le Brésil et la Colombie depuis les années 1990.
Aujourd’hui, il y a un retour important vers l’adoption du contrôle des capitaux suite à une
succession de crises financières dans le monde. Ces dernières ont été fortement corrélées aux
mouvements de capitaux internationaux [Jeanne, 2014]. Le contrôle des capitaux se définit
comme une politique visant à agir sur le volume, la composition ou l’allocation des flux de
capitaux privés. Une telle régulation viendrait à l’encontre d’une libéralisation financière
complète des marchés financiers. Son objectif est d’assurer la stabilité des flux de capitaux
entrants ou sortants du pays afin de diminuer l’instabilité financière et macroéconomique.
Selon Jeanne et al. (2012), le contrôle des capitaux peut être considéré comme une
politique macro prudentielle. Les auteurs expliquent que durant un boom-bust de crédit, la
réglementation macro-prudentielle est contra-cyclique puisque le risque systémique augmente
durant la période du boom de crédit et baisse durant la période d’effondrement de ce dernier.
De la même façon, l’objectif du contrôle prudentiel des capitaux est de contrecarrer l’effet
systémique déstabilisant du boom-but des flux de capitaux. A l’inverse, Pasricha (2012)
explique que le contrôle des capitaux, de par son rôle principalement macroéconomique, ne
peut être considéré comme une politique macro-prudentielle que s’il est appliqué pour maîtriser
ou pour prévenir le risque systémique. Dès lors, une telle politique doit reposer sur des
mécanismes de gouvernance qui assurent une utilisation efficace du contrôle des capitaux
comme instrument macro-prudentiel. Ainsi, le contrôle des capitaux ou toutes autres mesures