1
Actualité
Urbanisme commercial p. 2
Quelles suites après la LME?
En bref p. 3
Études AdCF p. 5
La France intercommunale par petites
touches
L’accord local, secret d’une bonne
gouvernance
Fiscalité p. 6
Tascom et Ifer: deux nouveaux impôts
économiques dans le panier fiscal
Territoires
Communauté d’agglomération
dracénoise p.14
Une économie sous pression
Sud-est p.15
Ouest Provence ne veut pas devenir
une «colonie de Marseille»
Val et Forêt et Vallée de Montmorency p.16
Fusion or not fusion au nord de Paris?
En bref p.17
Droit p. 18
De l’eau dans le gaz pour la compétence
incendie
AdCF p. 19
Vie de l’association
vrier 2010 • n° 142 mensuel édité par l’AdCF -
www.adcf.org
5,50
Intercommunalités AdCF 142 - Février 2010 1
Dossier p. 7
L’action économique
des communautés
DROIT
De leau dans le gaz
pour la comtence incendie
Les services d’incendie et de secours (SDIS), compétence intercommunale ?
Les avis sont partagés. Même si ces services sont transférés depuis 1996 à
l’échelle départementale, communes et communautés continuent de jouer
un rôle stratégique. s lors, pourquoi certaines communes ne peuvent
transférer à leur communauté cette compétence ? Les services préfectoraux
ne sont manifestement pas tous daccord…
Lire p.18
TERRITOIRES
Léconomie de Dracénie
sous pression
« Équilibre ». En Dracénie, ils ne jurent que par ce mot. Équilibre spatial
(entre nord et sud), équilibre entre fonctions urbaines (logements, activités,
services publics, loisirs), équilibre social… Léquilibre est mis à toutes les
sauces. Une règle et un objectif à tenir, dans un contexte de forte mutation
du territoire, du fait des pressions venues du littoral et des territoires voisins,
et de la volonté politique de diversifier l’économie.
Lire p.14
© P. GUIGNARD / URBA IMAGES
© KRISS
w
Dynamique
de terrain
Lobjectif dachèvement de la carte
intercommunale, inscrite en lettres dor dans
le projet de loi de forme des collectivités,
est à portée de la main. Sans attendre le vote
de la loi – qui pourrait être reporté à
lautomne, dit-on dans les couloirs du
Parlement les élus ont pris linitiative.
95 % des communes sontsormais membres
d’une communauté (cf. article p.3).
Treize communautés d’agglomération issues
de fusions ont vu le jour et bien dautres
sont en projet (cf. p.16), donnant lieu
à une géographie plus cohérente mais aussi,
localement, à des moyens daction renforcés.
Les communautés des territoires ruraux sont
également engagées dans desvisions
de périmètres pour mieux affronter
les enjeux qui les touchent.
En ces temps dincertitude fiscale (cf. p.11),
de nouveaux imts locaux font leur
apparition (la Tascom et l’Ifer, cf. p.6),
cette recomposition territoriale devra rejouer
le lien entre communes et communaus
dans une partition davantage mutualisée.
Lamarche est engagée, notamment
lorsquil sagit de porter leveloppement
économique local. Notre dossier du mois,
sur ce sujet (cf p. 7 à 13), montre la capaci
des communautés à rassembler au-dedes
acteurs des collectivités locales, en travaillant
avec les chambres consulaires, les comités
dexpansion, ou encore les plates-formes
dinitiative locales. Les communautés ne
craignent pas, non plus, de franchir leurs
frontières pour engager, avec leurs consœurs,
des politiques économiques. À linstar,
demain, des les métropolitains dans les
espaces fortement urbanisés, la coopération
intercommunautaire à léchelle du bassin
demploi malgré les velléis de suppression
des « pays » a de beaux jours devant elle.
Autant que lintercommunali qui la porte.
En Ile-de-France, l’intercommunalité
rattrape également son retard. La création
de la communauté dagglomération Est
Ensemble et la fusion des communautés
dArc en Seine et de Val de Seine (cf. p16)
est une bonne manière de se préparer, avant
que ne se précise la gouvernance du « Grand
Paris ». Avec ou sans loi…
Daniel Delaveau,
président de lAdCF
éditorial
D ans son volet relatif
à lurbanisme com-
mercial, la loi de
modernisation de
léconomie (LME) était affice
comme « transitoire ». Cest bien
ce goût dinachevé que traduit
le rapport remis par la sénatrice
Élisabeth Lamure, le 16 décembre
dernier, à la commission écono-
mique du Sénat au nom du groupe
de travail sur l’application de la
LME quelle conduisait. La séna-
trice du Rhône appelle « à l éla-
boration rapide dun texte sur
lurbanisme commercial ». Constat
largement partagé par nombre
de communautés. Dans le cadre
des auditions palables, Thierry
Repentin, sénateur de Savoie et
vice-psident de lAdCF, chargé
de l’urbanisme, avait d’ailleurs
souligné que « la LME n’est pas une
réforme sur le fond » et quelle « com-
porte une grande part d insécurité
juridique nouvelle ».
Évolution programmée
Le message serait entendu et,
daprès nos informations, le gouver-
nement entend confier le dossier à
la commission des affaires écono-
miques de lAssemblée nationale.
Celui-ci poursuivrait ainsi les
travaux du député Charié, disparu
lautomne dernier, qui avait réuni
l’ensemble des acteurs du com-
merce et des représentants des
collectivités (lAdCF avait pris une
part active) pour travailler à des
propositions de solutions concrètes
et opérationnelles.
En matière durbanisme commer-
cial, la LME est en effet ambi-
valente. Dun côté, elle tente de
conforter lapproche « territoriale »
en remodelant la composition
des commissions départemen-
tales daménagement commercial
(CDAC). Elle met également fin
à la suprématie de létude « dim-
pact économique » au profit dune
analyse en matière daménagement
et de développement durables des
Urbanisme commercial :
quelles suites après la LME ?
Lors du bat relatif à la loi de modernisation de l’économie (LME)
de l’été 2008, François Fillon avait annon un texte scifique
à l’urbanisme commercial dans les six mois. Dix-huit mois après
le débat ne sengage que très timidement en coulisses, alors
quavec plus de 4 millions de mètres carrés, l’année 2009 bat tous
les records de production de surfaces commerciales.
© KRISS
N° 142 - Février 2010 AdCF Intercommunalités
Actualité
2
projets dimplantation commerciale. Enfin,
elle encourage lélaboration dun document
daménagement commercial (le DAC) appelé
à devenir le volet commerce du SCoT. De
l’autre, elle liralise linitiative privée et
reve à 1 000 m2 le seuil des autorisations
préalables.
Quel que soit langle sous lequel le constat
est dressé, le bilan de son application est
aujourd’hui bien amer.
Le fossé entreprises / territoires
n’est pas comblé
Du côté des territoires, la LME apporte une
grande part d’insécurité juridique nouvelle et
laisse les collectivis dans lexpectative quant
aux réels moyens dont elles disposent. La
pore juridique, le contenu et la procédure
d’élaboration du DAC restent imprécis (dans
quelles mesures ses prescriptions s’opposent-
elles aux avis des nouvelles CDAC ? Quelles
sont la place et lopportunité de l’enquête
publique spécifique ?).
Les commissions ont été confortées dans
leur logique de « machine à dire oui » dans la
mesure où, comme le souligne le rapporteur
Élisabeth Lamure, « il n’existe pas de critères ni
de normes partagées dexigences en matière de
développement durable et d’anagement du
territoire, et les membres de la CDAC ne savent
pas ce qui peut les autoriser à rejeter un projet ».
Du côté des entreprises, la LME a encouragé
le développement des surfaces, avec un risque
de surproduction en inadéquation, à court et
moyen termes, avec les capacités locales de
consommation. Les récents bilans fournis par
la dération denseignes Procos confirment
les craintes soulignées par Thierry Repentin.
Un million de mètres carrés de surfaces com-
merciales auraient été produits en 2009* et « la
LME a encourala multiplication de projets
à 999 m2 sur les territoires, avec des risques à
terme de friches commerciales », observe Michel
Pazoumian, directeur général de Procos.
Équipement ou aménagement
commercial ?
s 2007, dans le cadre des flexions lan-
cées par Renaud Dutreil, alors ministre du
Commerce, avait émerl’idée de (re)placer
laménagement commercial dans lurba nisme
général, c’est-à-dire de mettre fin au système
dautorisations préalables et au principe de
lurbanisme dérogatoire créé par la loi Royer
en 1973. Avec la réforme de la taxe profes-
sionnelle et l’affectation du produit de la
Tascom au bloc local, lintéressement de la
collectivité au développement commercial de
son territoire pourrait se trouver renforcé (tout
comme, d’ailleurs, les concurrences entre
collectivités).
Les observations sur l’année 2009 ont de quoi
inquiéter. La LME a fait maladroitement un
premier pas vers cet objectif louable de rappro-
chement des codes du commerce et de lurba-
nisme. On reste très nettement aujourd’hui au
milieu du gué.
Philippe Schmit
(*) La statistique n’est fiable que pour les projets soumis à
avis de la CDAC.
En 2009, 668 communes ont rejoint une communauté,
selon le bilan statistique de la Direction générale des collec-
tivités locales, ministère de l’Intérieur (DGCL) au 1er janvier
2010. Voilà qui porte le nombre de communes regroupées à
34 772, soit près de 95 % d’entre elles (89,1 % de la popula-
tion française). « L’objectif dachèvement est à portée de main »,
a souligné Daniel Delaveau, président de l’AdCF.
Avec 2 611 communautés, la population vivant à l’heure
de l’intercommunalité à fiscalité propre progresse de 2,7 %
par rapport à 2009. Moins de 2 000 communes (1909,
précisément) vivent encore en marge de ce processus. Les
meilleurs élèves se situent dans les départements de lAllier,
de la Loire-Atlantique, du Maine-et-Loire, du Pas-de-Calais,
de la Seine-Maritime, de la Martinique et de la Réunion, qui
affichent une couverture intégrale de leur territoire.
Des fusions donnent lieu à une géographie plus cohérente
de lintercommunalité urbaine : les exemples de la région
de Mulhouse et des communaus daggloration de
Rouen-Elbeuf en sont les plus emblématiques (lire égale-
ment page 16).
Sept nouvelles communautés dagglomération ont vu le
jour en 2009, tandis que cinq autres disparaissent du fait
de fusions, portant désormais le nombre de communautés
dagglomération à 181 (contre 174 au 31 décembre 2009),
soit 34 % de la population nationale.
À noter enfin que, avec la transformation du Sivom de
Valence Major en communauté dagglomération, quasi-
ment tous les chefs-lieux de partement sont sormais
membres d’une communau, à lexception de Paris et
de Nanterre.
Dans un contexte où l’indexation globale de la DGF était
limitée à + 0,6 %, le Comides finances locales, réuni le
2 février, a préservé au mieux la progression des dotations
d’intercommunalité en adoptant les indexations maximales
permises par la loi.
La progression moyenne de la dotation d’intercommu nali
des communautés d’agglomération sera ainsi fixée, en
2010, à + 1,2 % (soit au niveau de l’inflation prévisionnelle,
plafond légal fixé par la loi). La dotation des communautés
de communes évoluera de 160 % par rapport à celle
des communaus d’agglomération, soit + 1,92 %. Les
communautés urbaines et les syndicats dagglomération
nouvelle (San) verront, en revanche, leur DGF gelée en
2010, ce qui correspond à l’hypothèse la plus favorable (les
autres hypothèses soumises au CFL étant fondées sur des
évolutions négatives).
Compte tenu de la création d’intercommunalis nouvelles
en 2010 et des extensions de périmètres recenes cette
ane (cf. article dessus), la DGF globale revenant aux
communautés progressera en 2010 de 1,91 % (4,65 % pour
la seule dotation d’intercommunalité).
NP
« Faire ficier tous les Français du
très haut débit fixe et mobile, y compris
dans les zones rurales. » Tel est lobjectif
rappelé par Michel Mercier lors de la
union du comité de pilotage qu’il
présidait, le 19 janvier, sur le plan
« zones blanches léphonie mobile ».
Il sagirait de répondre à « une préoccu-
pation générale remontant des Assises des
territoires ruraux », dans un contexte
« les standards de vie urbains sont
désormais partagés par l’ensemble de la
population ».
Le ministre de lEspace rural et
de l’Aménagement du territoire a
demandé à l’Autorité de régulation
des communications électroniques et
des postes (Arcep) et aux opérateurs
(SFR, Bouygues Técom, Orange)
de lui faire ts rapidement des pro-
positions pour améliorer leur psence
sur lensemble du territoire. Il entend
ainsi sorber les zones grises (zones
couvertes par seulement un
ou deux opérateurs) afin de
pouvoir disposer d’un ser-
vice mobile « de quali» sur
tout le territoire, « pouvant
évoluer vers l’Internet mobile
(3G et 4G) ».
Rappelons que le plan
« zones blanches tépho-
nie mobile » vise à apporter
le service des trois opé-
rateurs mobile actuels dans près de
3 300 com munes rurales. Il représente
un investissement de 600 millions
deuros financés par les orateurs,
lÉtat, les collectivités locales et
l’Europe*. Son taux de réalisation, à
la fin de l’année 2009, était de 90 %.
Les 100 % sont prévus pour fin 2011.
La veille du comité de pilotage sur les
zones blanches en téléphonie mobile,
François Fillon avait annoncé lélabo-
ration, d’ici à l’été 2010, d’un « plan de
déploiement de l’Internet à très haut
débit ». Ce plan concernerait les petites
villes, peu ou pas rentables pour les
opérateurs privés. Il serait financé,
en partie, par le grand emprunt qui
prévoit 4,5 milliards deuros pour le
développement numérique.
VL
(*) Le montant des investissements des opérateurs
n’est pas public. « Selon les dernières estimations,
les opérateurs auraient contribué environ à parité
avec les acteurs publics », d’après le ministère de
l’Espace rural et de l’Aménagement du territoire.
De retour du CFL
Zones blanches, zones grises
Linterco gagne 668 communes
Charles Guené missionné sur les impacts de la TP
Quatre parlementaires de la majorité ont été missionnés par le Premier ministre pour examiner les impacts
de la réforme de la taxe professionnelle et « assurer la continuité du dialogue entre le gouvernement et le 
Parlement » sur cette question. Un membre du conseil d’orientation de l’AdCF en fait partie : Charles Guené,
sénateur de Haute-Marne, président de la communauté de communes de Prauthoy en Montsaugeonnais.
Les trois autres sont : François-Noël Buffet, sénateur du Rhône, Olivier Carré, député du Loiret,
et Marc Laffineur, député du Maine-et-Loire.
© DR
© DR
3
Intercommunalités AdCF 142 - Février 2010 3
« Létalement urbain est un cancer », selon Lionel Dunet, pré-
sident du Conseil national de lOrdre des architectes. Une
position largement développée dans le Manifeste pour une
architecture responsable dans les métropoles et les territoires,
publié en janvier par l’Ordre.
Selon les architectes, travailler à l’échelle « territoriale » serait
« loccasion dencadrer létalement urbain en édictant des règles
de continuité urbaine et d économie d’espace consompar
l’urbanisation ». Ils seraient favorables à l’idée de « sanctuariser
et de relier, par des couloirs protégés, des portions de territoire,
afin de sauvegarder des espaces à forte valeur agricole, des espaces
naturels et libres, et de préserver la biodiversité ». Le manifeste
propose de donner un « statut » au « tissu interstitiel » sit
entre les « métropoles » et les « territoires environnants ».
Jugeant les documents durbanisme daujourdhui obsolètes
(PLU, PLH, PDU… ne poursuivraient que des « objec-
tifs quantitatifs »), Patrice Chenet, conseiller national de
lOrdre, suggère « dinventer de plans de recomposition territo-
riale qui permettraient de donner toute sa place à larchi tecture,
proposition démotion et de flexion permettant dintégrer
l’espace et son usage ».
VL
La constitution des métropoles, telle quelle a été adoptée
par les sénateurs en première lecture du projet de loi
sur la forme des collectivis, dans la nuit du 4 au
5 février, ressemble davantage à une démarche de label-
lisation qu’à la création dinstitutions nouvelles. Son
passage à l’Assemblée nationale pourrait bien changer
la donne, notamment à linitiative du rapporteur
Dominique Perben.
À la sortie du Sénat, les compétences allouées de droit
aux métropoles resteraient peu ou prou celles des com-
munautés urbaines.
Les transferts de comtences en provenance des
départements et gions seraient pour lessentiel sou-
mis à l’accord préalable de ces derniers, donc aucune-
ment garantis… Seule la voirie départementale serait
transférée de droit à la métropole, ainsi que – à défaut
daccord dans un lai de dix-huit mois les zones
dactivités, les actions de promotion à l’étranger et les
actions économiques du département et de la région.
La globalisation de la DGF de lintercommunalité
et des communes (« DGF territoriale ») ne serait
possible que sur délibérations concordantes de tous les
conseils municipaux. Le seuil démographique retenu
pour la cation des « tropoles » resterait celui de
450 000 habitants. Il a été abaissé à 300 000 pour les
« pôles métropolitains ».
À noter également que le seuil pour la création
des communautés d’agglomération serait réduit à
30 000 ha bitants lorsque la communauté comprend le
chef-lieu de département. Une situation qui concerne
des villes comme Auch, Vesoul, Lons-le-Saunier ou
encore Cahors.
FB
Le bureau de la dération des parcs naturels
régionaux a rédigé une motion, le 29 janvier,
demandant la modification dun décret* qui inci-
terait, selon eux, à développer les équipements
photovoltaïques au sol « dans les parties des zones
naturelles qui ne font pas l’objet dune protection
scifique ». Pour Jean-Louis Joseph, « la bio-
diversité dite ordinaire et les milieux agricoles ne
doivent pas être considérés comme de la nature de
seconde zone ». Le président de la Fédération des
parcs suggère « plutôt d’exploiter de façon systéma-
tique les lieux tels que les toits, les friches industrielles,
les zones abandonnées... ».
Il rappelle que, lors du congrès des parcs à Voiron,
le 2 octobre dernier, Chantal Jouanno, secrétaire
d’État chargée de lÉcologie, avait décla: « Je
suis fermement opposée à la construction de centrales
solaires au sol sur des terres agricoles ou des espaces
naturels. Nous avons de gros enjeux pour lavenir :
écologiques, mais aussi alimentaires. »
VL
(*) Décret du 19 novembre 2009, relatif aux procédures
administratives applicables à certains ouvrages de production
d’électricité (DEVU0901753D)
Les architectes
voient grand
Des métropoles « labels » ?
Centrales solaires au sol : les parcs pas dac
© P. GUIGNARD / URBA IMAGES
© ALAIN BASCHENIS
Il n’y a pas que les vaches du parc des Pyrénées ariégeoises qui verraient d’un mauvais œil une installation photovoltaïque au sol.
N° 142 - Février 2010 AdCF Intercommunalités
Actualité
4
0
10
20
30
40
50%
Représentation
proportionnelle
à la population
Un nombre minimal
assuré par commune
puis proportionnel
à la population
me nombre
de délégués
par commune
Autres
Rurales Urbaines
L a trame intercommunale
continue d être tissée, par
petites touches et à des rythmes
bien différents selon les terri-
toires. » Telle est la conclusion de lÉtat
des périmètres des commu naus, une
analyse, dans trente départements test,
des profils et caractéristiques des struc-
tures intercommunales.
Cette étude de l’AdCF, réalisée en
partenariat avec CODE (cabinet en
stratégie et développement territorial)
montre par exemple que, « dans leur
grande majorité, les communes (isoes)
sont de petite, voire de très petite taille »,
puisque 90,8 % (521) d’entre elles
comptent moins de 2 000 habitants
et 60,6 % (348) moins de 500 habi-
tants. « Cest la confirmation dune
inter communalirassemblant l’essentiel
de la population, à laquelle échappent
certaines parties du territoire », commen-
tent les auteurs de létude, apportant
un éclairage dans les débats parlemen-
taires sur la réforme des collectivis
territoriales.
Des SDCI pour fin 2011
Le texte adopté en première lecture par
le Sénat, dans la nuit du 4 au 5 février,
fixe lobjectif au 31 décembre 2011 pour
la réalisation des schémas départemen-
taux de la coopération intercommunale
(SDCI). Les nateurs ont par ailleurs
prévu un seuil minimal de 3 000 habi-
tants pour la création de communautés,
seuil auquel il pourrait être dérogé dans
des situations particulières, par exemple
en territoires de montagne. La « petite
loi » pvoit que les scmas devront
viser à l’amélioration spatiale des com-
munautés au regard des unités urbaines,
des Schémas de cohérence territoriale
(SCoT) et des bassins de vie, tout en
poursuivant des objectifs de renforce-
ment des solidarités financières et de
réduction du nombre de syndicats.
Selon la version sénatoriale, les p-
fets pourront, à partir du 1er janvier
2014, procéder au rattachement des
communes isolées, mais avec laccord de
lorgane libérant de la communauté
daccueil.
Ces dispositions ne sappliqueraient pas
à Paris ni dans les trois départements de
petite couronne.
FB/VL
S econd épisode de notre feuilleton sur le
« Portrait des intercommunalis rurales »
réalisé par lObservatoire de lintercom-
munalité de l’AdCF, la gouvernance des
communautés rurales se caractérise par des conseils
communautaires de 32 délégués en moyenne
(contre 51 en territoire urbain). Par ailleurs, chaque
commune membre est repsene par 2,4 élus en
moyenne (3,4 en territoire urbain).
Si 20 % des communautés rurales ont un même
nombre de délégués par commune, 70 % ont un mode
de répartition des dégs qui tient compte de la
population. Dans le détail, 40 % ont un mode de
représentation l au poids démographique et 30 %
ont une représentation proportionnelle à la population,
associée à un nombre minimum de délégués par com-
mune. Ladaptation au système de répartition des sièges
entre communes au sein des assemblées intercommu-
nales, tel qu’il a été voté par les sénateurs, devrait donc
se faire sans trop de heurts.
Premre lecture
Reste que c’est un système complexe qui ressort de
la première lecture du Sénat de larticle 3 du projet
de loi sur la réforme des collectivités locales. Système
complexe, même s’il place l’accord entre communes au
rang du principe (et non de lexception comme l’avait
initialement proposé le gouvernement).
Adopté le 28 janvier, larticle 3 prévoit que, dans les
communautés de communes et dagglomération, les
communes pourront, à la majorité qualifiée des deux
tiers des conseils municipaux représentant la moit
de la population (ou l’inverse), répartir librement les
sièges entre elles, « en tenant compte de la population ».
À défaut daccord, s’imposeront un tableau fixé dans
la loi pour définir la taille de lassemblée délibérante
ainsi que la méthode de répartition proportionnelle à
la plus forte moyenne.
me dans cette hypotse, les communes auront
également la faculté, si elles parviennent à retrouver un
accord, de répartir jusqu’à 10% de sièges supplémen-
taires selon leurs propres critères. La méthode proposée
pour les communautés urbaines et les métropoles sera
légèrement difrente puisque la prise en compte du
tableau s’imposera dentrée, l’accord des communes à
la majoriqualifiée ne pouvant intervenir que pour
lattribution des 10 % de sièges supplémentaires.
Rendez-vous en seconde lecture à lAssemblée natio-
nale, après les élections régionales.
ED/VL
Mode de représentation des coMMunes
«
lécharger l’État des périmètres
des communautés sur le site
www.adcf.org, espace Adhérents.
SOURCE : ADCF/CODE, 2010
La récente étude sur l’état des périmètres des communaus vient à point nommé éclairer
le débat parlementaire sur l’achèvement de la carte intercommunale. Sur ce sujet, le projet de loi
de la réforme des collectivités vo par les sénateurs, le 5 février, rejoint en partie
les propositions formulées par lAdCF.
Les sénateurs ont finalement privilégié laccord local pour
la représentation des communes au sein des assemblées communautaires.
Une décision sage dans un paysage intercommunal très diversifié,
particulièrement en milieu rural, comme le montrent les statistiques
de l’Observatoire de l’intercommunalité.
Réalisé par l’Observatoire de l’intercommunalité,
le Portrait des intercommunalités rurales: périmètres, 
compétences et actions a été publié en décembre 2009
par l’AdCF, avec le soutien de la Caisse des dépôts.
Les adhérents de l’AdCF peuvent le télécharger sur le site
www.adcf.org ou le commander auprès de l’association.
> Rens. Fabienne Boucher, T. 01 55 04 88 14,
f.boucher@adcf.asso.fr
Retrouvez, le mois prochain, dans Intercommunalités,
la suite du Portrait des intercommunalités rurales avec
les principaux résultats de l’observation des comtences.
© ADCF
Intercommunalités AdCF 142 - Février 2010
ÉTUDES ADCF
La France intercommunale par « petites touches »
Laccord local, secret dune bonne gouvernance
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