
Ceci a abouti à la mise en place du réseau interrégional "GRAND NORD" incluant les régions Nord-Pas-de-Calais, Picardie,
Haute Normandie, Basse Normandie et Champagne-Ardenne, associant les partenaires Centres Anti-Poisons de Lille,
Reims et Rouen.
Organisation du Réseau "Grand-Nord"
Cette mise en place officielle a abouti à une organisation concrète de fonctionnement d'un réseau articulé sur les trois Centres
Anti-Poisons, jouant chacun un rôle d'antenne de coordination de la Toxicovigilance dans leur région, chaque Antenne
Régionale constituant un réseau hospitalier au sein de sa région : le Centre Anti-Poisons de REIMS est l’antenne régionale de
la région CHAMPAGNE - ARDENNE, celui de ROUEN est l’antenne régionale des régions HAUTE NORMANDIE et BASSE
NORMANDIE et celui de LILLE qui est l’antenne régionale des régions NORD - PAS-DE-CALAIS et PICARDIE.
La coordination de ce réseau interrégional est assurée par le Centre Anti-Poisons du CHRU de Lille qui regroupe les cas
provenant des antennes régionales constituant le réseau et de tous leurs partenaires, et assure l’analyse des données de
l’interrégion.
Chaque antenne régionale du réseau interrégional de Toxicovigilance a pour mission d’organiser la surveillance des risques
toxiques dans la zone géographique qu'elle couvre. Pour être efficace, ce système de surveillance doit être basé sur un recueil
des cas représentatif de la situation réelle au plan local. Ceci nécessite la mise en place d’une activité de recueil continu
systématique appuyée sur un réseau de partenaires jouant le rôle de "sentinelles" au plan local. Ceux-ci diffèrent d’un
risque toxique à l’autre.
Définition de la stratégie des actions interrégionales basée sur la coopération :
- mettre en commun les cas et pour cela homogénéiser les modalités de recueil,
- sélectionner les sujets d'étude prioritaires,
- identifier et sensibiliser d'une manière homogène les partenaires "sentinelles",
- élaborer une procédure de validation et d'alerte au sein du réseau,
- constituer une base documentaire pouvant être mise en commun à l'échelle de l'interrégion,
- développer à court terme les communications au sein du réseau,
- favoriser les échanges d’information entre tous les partenaires du réseau dans le domaine de la prise en charge des
intoxications et de la Toxicovigilance.
Les actions menées par le réseau "Grand Nord"
Elles se sont concentrées sur deux thèmes prioritaires :
- surveillance des intoxications par le monoxyde de carbone
- surveillance des intoxications graves
2) Au plan régional, et en particulier dans la région Nord - Pas de Calais depuis de nombreuses années, cette intoxication
revêt un caractère particulièrement préoccupant et des spécificités régionales, comme le montre l'analyse des données
régionales recueillies par le Centre Anti-Poisons de Lille : 80 cas recensés en 1979, 350 cas en 1983, 1034 cas en 1993, 776
cas en 1994 et 968 cas en 1995.
De plus, cette situation endémique est encore aggravée par la survenue d'épidémies, l'une de 136 cas qui s'est produite entre
le 18 et le 21 septembre 1988, une autre d'une ampleur jamais connue jusqu'à présent, faisant 365 victimes du 3 au 5
novembre 1993, saturant les services d'Urgences des hôpitaux de la région. Ces deux épidémies ont fait l'objet d'une alerte des
Pouvoirs Publics et d'enquêtes de Toxicovigilance, mettant en évidence en outre, le défaut de ramonage, le défaut d'entretien,
le calfeutrage, la mauvaise conception des installations (cf. rapport 1988 et rapport 1993).
Dès 1986, alertés par le nombre croissant des intoxications et le taux important de victimes, le Centre Anti-Poisons de Lille et le
Centre d'Oxygénothérapie Hyperbare du Centre Hospitalier Régional et Universitaire de Lille, ont initialisé une démarche, en
collaboration avec les D.D.A.S.S., les Bureaux Municipaux d'Hygiène, tous les acteurs concernés, qui a été étendue à
l'ensemble du réseau interrégional de Toxicovigilance, ayant comme préoccupation :
- à court terme, d'améliorer la connaissance de l'intoxication et sa prise en charge précoce pour éviter la survenue de séquelles,
en sensibilisant le corps médical sur les modalités du traitement ;
- à moyen terme, d'éviter la récidive par la visite la plus précoce possible d'un inspecteur des D.D.A.S.S. ou Bureaux
Municipaux d'Hygiène au domicile du patient après avoir sollicité son accord ;
- à long terme, de dégager les éléments pouvant servir de base à des actions de prévention par la collecte systématique des
données à la fois médicales et techniques.
Nous présentons dans ce rapport les résultats de l'étude de Toxicovigilance réalisée à partir des données de l'enquête médicale
et technique recueillies au cours de l'année 1995 dans le réseau de surveillance des intoxications par le monoxyde de carbone,
mise en place en collaboration avec les services hospitaliers et les services d'Hygiène du Milieu, des D.D.A.S.S. dans les
régions Nord - Pas de Calais et Picardie.
Ce rapport fait suite aux rapports de l'année 1993 et de l'année 1994.
RESULTATS DE L'ENQUETE MEDICALE