Médecine d'Afrique Noire : 1992, 39 (5)
Il est fort probable que ce colon apparemment sain après la
réduction du volvulus, soit à la base de la technique clas-
sique de détorsion. Vidange suivie de la fixation du colon.
Séduisante pour l’esprit, cette technique (tout comme celle
de l’intubation rectale) doit être abandonnée car elle
expose les malades à des récidives fréquentes et surtout à
des laparotomies itératives dont la morbidité et surtout la
mortalité ne sont pas nulles.
b) - Stade 2. Le volvulus simple mais découvert entre 8 et
12 heures après le début des symptômes. Les signes
d’ischémie et de nécrose sont évidents mais disséminés =
zones d’infarctus à côté des zones apparemment saines. Ce
qui donne l’aspect d’un “colon tigré”. Ce stade 2 préfigure
la gangrène. Dès que la laparotomie est pratiquée il faut
procéder à une large résection suivie de l’anastomose
termino-terminale et drainage.
c) - Stade 3. Volvulus simple, mais découvert plus de 12
heures après le début des symptômes, avec une gangrène
du colon ; “colon noir” (voir photo 2). Le tableau clinique
est dominé par la toxi-infection avec hypotension, tachy-
cardie, sueurs profuses et pâleur des muqueuses. C’est un
véritable tableau de choc infectieux. L’urgence est médico-
c h i r u rgicale ; réanimation avant, pendant et surtout après
l’intervention.
La résection doit être large et généreuse avec rétablisse-
ment immédiat de la continuité. Toilette péritoniale abon-
dante au sérum tiède, drainage des zones de décollement et
du Douglas.
Photo 2 - Volvulus du colon -Type I - Stade IV
d) - Stade 4. C’est le dernier stade. Il s’agit d’un volvulus
compliqué type II avec gangrène du colon et du grêle
volvulés. La double résection-anastomose allonge le temps
opératoire et rend préjoratif le pronostic vital. La rapidité et
la précision dans les gestes, sans être le but recherché,
serait d’un bon appoint pour améliorer le pronostic.
il existe quelque fois des types II stade 1 où l’on ne doit
reséquer que le colon et conserver le grêle.
Le diagnostic du volvulus est en grande partie clinique et
secondairement un abdomen sans préparation confirme le
diagnostic.
AU PLAN CLINIQUE : les douleurs sont vives, lanci-
nantes mais peuvent être supportées pendant des heures
voire un à deux jours. Le ballonnement abdominal est
important, asymétrique avec un grand axe orienté de bas en
haut et de droite à gauche. La douleur est étouffante, le
malade respire de façon saccadée, le pouls est rapide par-
fois filant, la transpiration profuse. La tension artérielle
baisse, au fil des heures, pour être imprenable dans les cas
de toxi-infection (type II stade 4). La langue est sèche, les
muqueuses décolorées.
L’arrêt des gaz et des matières depuis le début des crises
douloureuses est constant et directement en rapport avec le
ballonnement.
C’est le tableau classique des occlusions par volvulus du
colon. Il s’agit d’une urgence chirurgicale qui ne doit pas
être différée. Un seul examen para-clinique est indispen-
sable : le groupe sanguin.
B. Les 31 cas que nous rapportons se répartissent comme
suit :
1/ - Sexe : Homme = 24
Femme = 7
La fréquence est trois fois plus grande chez les hommes
que chez les femmes.
2/ - Age : de 18 à 67 ans.
3/ - Segments du colon intéressé :
- Coecum + iléon terminal = 1
- Angle colique gauche = 2
- Sigmoïde = 22
- Sigmoïde + iléon = 6
LES VOLVULUS DU COLON 373