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Notae Philosophicae Scientiae Formalis,
vol. 2, n. 2, pp. 175 - 191, outubro 2013.
distributivités mutuelle s, existence d'élément neutres (0 pour v et 1 pour
), et
d’un complémentaire pour tout élément.
Alternativement, à la place de cette structure équationnelle («algèbre des
classes») en provenance directe des conceptions de Boole lui-même, Schröder et
Peirce en construisirent une autre de type ordonné (IB, ≤, -, 0, 1)). En ce sens,
une algèbre de Boole est un certain ensemble ordonné, à savoir un treillis
distributif et complémenté. On montre aisément que les deux présentations sont
logiquement équivalentes. Telle était donc, à l'époque de Stone, une «algèbre
de Boole», structure désormais définitivement abstraite, ainsi d'abord construite
à partir de l'algèbre des classes de la logique, puis, plus algébriquement élaborée
à partir de l'ensemble de toutes les parties d'un ensemble (P(E), , , CE, Ø, E).
Dans sa version ordonnée, l'exemple de base devient évidemment (P(E), , CE, Ø,
E) l'ordre partiel étant l'inclusion.
L'état des idées «idéales» à l'époque de Stone
Pour mettre en perspective historique les théorèmes de Stone, je dois
aussi détailler la situation de la théorie des idéaux en 1936.
La première histoire de la théorie des idéaux remonte à Kummer puis à
Dedekind, lequel en donna le premier une formalisation correcte. L'objectif
initial avait été de tenter d'«expliquer» les situations imprévues rencontrées
quant à la divisibilité dans les corps et les anneaux de nombres algébriques
nouvellement apparus, qui n'étaient pas à proprement parler des paradoxes,
mais heurtaient pourtant ce qu'on peut appeler l'intuition arithmétique du
temps, c'est-à-dire celle de la divisibilité dans Z telle qu'elle avait été pratiquée
depuis des millénaires, et dont l'un des piliers du temple était certainement le
théorème de factorisation unique en facteur premiers, qui se trouvait pourtant
être en défaut dans de très simples exemples.
Cette question des idéaux fut reprise, d'abord par Hilbert dans de
nouvelles catégories d'anneaux, particulièrement ceux de polynômes à plusieurs