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L’assassinat du Premier Ministre Rafic Hariri en février 2005 a, outre les conséquences politiques intérieures
et régionales, entrainé un net fléchissement de la croissance. Une reprise notable au premier semestre 2006
a été brutalement interrompue par la guerre israélo-libanaise et le blocus économique qui a suivi. Au final,
sur l’ensemble de l’année, la croissance du PIB a été nulle alors que le taux de croissance estimé sur les six
premiers mois était d’environ +6%. La démission, en novembre 2006, de six ministres issus des rangs de
l’opposition, a ouvert une crise politique interne qui s’est close en mai 2008 seulement, avec l’accord de
Doha, qui a permis la désignation du Président de la République Michel Sleimane et des élections
parlementaires en juin 2009, qui se sont bien passées. Il aura néanmoins fallu attendre novembre 2009 pour
que le nouveau Premier Ministre, Saad Hariri, puisse constituer un Gouvernement d’union nationale.
1.2. Les réformes de l’économie :
Le gouvernement libanais a pris conscience dès le début des années 2000 de la nécessité de mettre en
œuvre des réformes permettant à la fois la relance de l’économie et la réduction des déficits publics.
Conformément aux recommandations de la conférence de Paris I qui s’est déroulée en février 2001, les
autorités libanaises ont entrepris d’affiner leur stratégie d’ajustement et de croissance dont le contenu a fait
l’objet d’une concertation avec le FMI. Face à la montée de l’endettement public et à la persistance des
déséquilibres macro-financiers, le Liban a, une nouvelle fois, fait appel à la communauté internationale. Le
23 novembre 2002 s’est tenue la conférence de Paris II au cours de laquelle les autorités libanaises ont
exposé leur programme de réformes ainsi que les grandes lignes du plan de restructuration de la dette
publique du Liban.
Conscient de la nécessité de promouvoir des réformes structurelles, le gouvernement
libanais avait préparé, avant le conflit de l’été 2006, un ensemble de mesures sur lesquelles il s’employait à
obtenir, non sans mal, un consensus des principales forces politiques.
Le conflit et le blocus de l’été 2006 ont remis en cause ce schéma. Le gouvernement libanais a sollicité la
communauté internationale pour appuyer la reconstruction du Liban (conférence de Stockholm d’août 2006).
La très forte mobilisation des bailleurs de fonds lui a permis de réunir pour environ 900 millions de dollars de
contributions pour un coût direct du conflit estimé à 1,750 milliard, hors coûts indirects liés au ralentissement
de l’activité économique.
Malgré la crise politique ouverte par la démission des ministres de l’opposition, en novembre 2006, le
gouvernement libanais s’est résolu à adopter, au début 2007, un programme de réformes (
1
). Sur la base de
ce document, le gouvernement libanais a sollicité le soutien de la communauté internationale. Celui-ci s’est
traduit par la tenue d’une conférence internationale de soutien au Liban, dite Paris III, le 25 janvier 2007.
Outre la forte mobilisation politique qu’a entrainée cet évènement, les annonces de contributions ont été
significatives :
-7,6 milliards de dollars d’engagements dont au moins 730 millions de dons et 1,9 milliard
mobilisables dès 2007,
-5,1 milliards (sur les 7,6 annoncés) sont destinés à l’Etat libanais et 1,4 milliard est destiné au
secteur privé,
-1,7 milliard sur les 5,1 destinés à l’Etat libanais seront versés sous forme d’aide budgétaire.
Les principaux contributeurs ont été : la Banque européenne d’investissement et la Commission européenne
(1,7 milliard USD), l’Arabie saoudite (1,1 milliard), le groupe Banque mondiale (1 milliard), les Etats-Unis
(890 millions), le Fonds arabe de développement économique et social FADES (750 millions), la France
(650 millions USD, soit 500 M€ cf ci-dessous).
La conférence a également débouché sur la mise en place par le Fonds Monétaire International d’un
programme post-conflit (« Emergency post-conflict assistance » le 9 avril 2007).
Plus de deux ans après, force est de constater que les réformes dans les secteurs de la fiscalité, de la
protection sociale et des infrastructures (électricité) sont restées limitées. En considération des bons
résultats macro-économiques du pays malgré la crise financière, le FMI a poursuivi son appui et versé la
seconde tranche du programme EPCA en novembre 2008 et ce, malgré le retard pris sur le programme des
réformes structurelles adopté dans le cadre de Paris III.
1 - Couvrant la période 2007-2011, il est consigné dans le document intitulé « Recovery, reconstruction and reform »
qui est annexé au programme EPCA du FMI et à Stratégie pays intérimaire de la Banque mondiale.