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RIFT BAÏKAL, UN RIFT ENCORE CONTINENTAL
Le rift est ancien et on peut s’étonner, si on le compare à d’autres rifts contemporains comme le
rift Est Africain, qu’il n’évolue pas encore en rift océanique.
LE LAC BAÏKAL UN RIFT !
Les différentes études récentes montrent que les déformations sont essentiellement localisées
le long des grandes failles bordant le lac (celles ci ont jusqu’à 200 km de long et
30 km de profondeur). Mais, plus les sites de mesure sont proches de ces failles et
plus le déplacement est faible, indiquant que ces zones accumulent de l’énergie qui
sera libérée un jour ou l’autre, à l’occasion d’un séisme de magnitude probablement
supérieure à 7,5.
Le Baïkal possède bien les caractéristiques d’un rift continental actif !
LE MOTEUR DE LA FRACTURATION
Les modèles théoriques
On oppose classiquement deux modèles pour expliquer la fracturation d’un contient :
- le « rifting actif », déclenché par la remontée de matériel chaud, sous forme de
« panache », corrélée avec un bombement topographique pouvant atteindre plusieurs
centaines de km. La remontée de ce matériel est responsable d’un étirement et d’un
amincissement substantiel de la lithosphère continentale, conduisant à la rupture de
cette lithosphère,
- le « rifting passif », amincissement de la lithosphère continentale résultant du jeu
de mouvements horizontaux entre plaques.
Le rift du Baïkal : un rift froid !
La confrontation des données de terrain (tomographie, gravimétrie, ...) laisse à
penser qu’il n’existe pas de panache sous le rift ; la croûte continentale est
froide, peu amincie, encore épaisse et résistante du point de vue mécanique. Des
modélisations numériques simulant la déformation de la lithosphère continentale sous
l’action de forces extensives horizontales ont été réalisées ; elles montrent que la formation
du rift Baïkal est aussi possible sans l’intervention d’un panache chaud.
Le modèle le plus approprié, au vu des résultats récents semble donc être celui du « rifting passif ».
L’ORIGINE DU RIFTING ACTUEL
La vitesse d’écartement est cependant relativement élevée pour un rift froid.
Comment l’expliquer ?
La subduction, à l’Est à quelques milliers de km, des plaques Philippine et Pacifique
sous l’Asie en serait l’origine. Leur plongement dans l’asthénosphère pourrait accélérer
des mouvements de brassage, augmentant ainsi la force de traction à la base de la
lithosphère. Cette force de traction en se superposant aux forces liées à la
collision Inde - Asie, pourrait expliquer le taux d’extension « anormalement « élevé
et la deuxième phase de fonctionnement du rift que nous avions précédemment
caractérisée par une extension rapide, tandis que la première phase du rifting,
(bassin méridional, vitesse lente), aurait été guidée par la collision Inde - Asie avec
la formation d’un bassin en pull-apart (jeu de failles transformantes sénestres).
Source : J. Deverche, chap 3 « Le rift Baïkal …», p 74 site : http://www.seis-bykl.ru,
HIE
Bibliographie
Le lac Baïkal, Laurent Touchard, l’Harmattan, 1998
Article La Recherche, « La déchirure atypique de l'Asie », 01/10/1999 par