Revue - Centre catholique des médecins français

L'ACCOMPAGNEMENT
DES
MOURANTS
Information
des
malades
et
accompagnement
des
familles
Accompagnement
du
deuil
LES
SOINS
PALLIATIFS
Bimestriel/
1
58
Juillet/
Août
1
985
WJ:mIDIECDllllim
<8
IDJ:m
rL~IFJ@WWim
·Revue
du
Centre
Catholique
des
Médecins
Français
BIMESTRIEL
RÉDACTEUR
EN
CHEF
pr
Claude
LAROCHE.
CONSEIL
DE
RÉDACTION
MM.
les
Docteurs
BARJHOUX
(Chambéry),
BOISSEAU
(Bordeaux),
BREGEON
(Angers),
DEPIERRE
(Paris),
Mme
le
or
GONTARD
(Paris),
MM.
les
ors
MALBOS
(Le
Mans),
MASSON
(Bar-sur-Aube),
GAYET
(Dijon).
LIEFOOGHE
(Lille),
de
SAINT-LOUVENT
(Paris),
SOLIGNAC
(Perpignan),
VIGNOLES
(Tours),
MERCAT
(Château-Renault).
COMITÉ
DE
RÉDACTION
M.
ABIVEN
-
F.
GOUST
M.J.
IMBAULT-HUART
-J.M.
JAMES
J.
MASSELOT
-J.M.
MORETTI
H.
MOUROT
-
A.
NENNA
ADMINISTRATION
RÉDACTION
Centre
Catholique
des
Médecins
Français
5,
avenue
de
I' Observatoire
75006
Paris
Tél.
: 634-59-15
SERVICE PUBLICITÉ
158.
bd
Malesherbes
Paris
17e
Tél.
: 763-23-92
ABONNEMENTS
Un
an:
200
F
Étranger:
220
F
Le
numéro: 33 F
C.C.P.: C.C.M.F. 5635-34 T
Paris
158
-JUILLET-AOÛT
1985
SOMMAIRE
Liminaire
par
le
Dr
Emmanuel Vasseur
Traitement
des
symptômes
du
patient
en
phase
terminale
par
Mme
le
Or
M.
T.
Leblanc-Briot
...............
.
L'information
du
malade
par
le
Or
Maurice Abiven
.....................
.
L'
Accompagnement
des
familles,
I'
Accom-
pagnement
du
deuil
par
Mme
Chantal Haegel
......................
.
Le
Bénévolat
dans
les
unités
de
soins
pallia-
tifs
par
Mmes
Andrée
Gauvin
et Marie
D.
Valiquette
...
Traitement
pharmacologique
de
la
douleur
chronique
cancéreuse
par
Mme
le
Or
M.
H.
Salamagne
................
.
Réflexions
d'un
praticien
chrétien
sur
un
livre
du
pr
Hamburger
par
le
Dr
François Goust
......................
.
Notes
de
Lecture
........
·
..................
.
Biankouri
par
Sœur
Claire
2
4
1 1
14
22
25
31
34
Ill
C.
2
LIMINAIRE
par
le
0'
E.
VASSEUR
(*)
Les
derniers instants de la vie de certains malades sont encore de
nos jours marqués par une douleur sévère et de grands incônforts.
Les
progrès de nos techniques de soins, s'ils ont laissé quelques temps
l'espoir de réduire
les
maux de l'humanité, laissent maintenant perce-
voir
les
limites de leur action.
L'accompagnement médical des malades en fin de vie est un soin
qui requiert de la part des soignants une technicité spécifique, une for-
mation psychologique et un effort personnel quotidien, car la rencontre
avec ces malades oblige
les
soignants à assumer leurs limites avec une
maturité affective suffisante.
Une inquiétude justifiée
face
aux propositions de lois visant à légi-
timer l'euthanasie incite
le
médecin chrétien à répondre avec compé-
tence à
ces
interrogations.
Ce
numéro de la revue Médecine de
l'Homme rassemble un certain nombre d'éléments de réponse.
L'impression de vide qui étreint
le
soignant quand il
ne
peut guérir
pourra faire place à un sentiment d'utilité
si
le
soignant a appris
les
trai-
tements symptômatiques du patient en phase terminale.
Ce
premier
article de la revue donnera au lecteur les moyens simples de soulager
son malade avec autant d'attention et de compétence qu'il développait
lorsqu'il avait encore l'espoir de
le
guérir.
Dans bon nombre de situations
les
traitements de confort et
les
traitements de survie ne s'opposent pas ; cependant la décision de privi-
légier
les
premiers requiert l'adhésion du patient dans la mesure du
possible et son information.
Le
Docteur Maurice ABIVEN nous exprime
en termes simples
ses
convictions tirés de son expérience.
Il
n'a pas
observé deux phases, une première
le
malade serait tenu dans l'igno-
rance une seconde il serait « assommé » par une vérité imposée et
insupportable, au contraire il a observé une progression dans la
connaissance que
le
malade acquiert de sa maladie à condition que l'on
respecte son rythme.
Le
malade n'est pas isolé,
sa
famille peut jouer près de lui un rôle
facilitant ou néfaste ;
ce
rôle sera d'autant plus positif que
le
travail de
deuil sera respecté et aidé. Madame
HoEGEL
nous décrit
le
pourquoi et
(*) Centre Régional
de
Réadaptation Fonctionnelle pour personnes âgées.
le comment de ce travail de deuil et la dextérité relationnelle nécessaire
à l'accompagnement des familles
et
du deuil. C'est ce travail qui
réintègrera
le
sens de la
mort
dans notre vie alors que notre société tend
à l'occulter et à la rendre d'autant plus effrayante en lui otant son sens
de « passage
».
Les recherches menées en Grande-Bretagne et
au
Canada depuis
plus de
15
ans
ont
permies de mettre sur pieds quelques services de
« soins palliatifs
».
Ces services sont aidés par des équipes de bénévoles
particulièrement préparés et encadrés. Ce bénévolat dans les unités de
soins palliatifs donne la dimension de gratuité et de
don
de soi symbo-
lique
et
signifiant de la volonté
du
corps social de ne plus mettre à
l'écart les mourants.
Le dernier article de cette livraison permettra
au
lecteur d'acquérir
les données essentielles
du
« traitement pharmacologique de
la
douleur
chronique cancéreuse
».
Madame
SALAMAGNE
trace avec rigueur la
méthode de diagnostic et de traitement d'une douleur chronique et
nous indique de nombreuses réfèrences bibliographiques sans oublier
de décrire l'importance de l'approche multidisciplinaire et l'esprit
d'équipe indispensable.
Si en témoignant de leurs expériences et de leurs efforts les auteurs
nous permettent à notre
tour
d'oser accompagner ou de mieux le faire
car plus informés la revue aura rempli son objectif. La création,
chacun soigne des mourants et pas seulement dans de rares unités de
«spécialistes» d'espaces d'accompagnement, fraternels et pacifiants,
sera
un
signe de l'Évangile, parole de Vie dans la vie même dans
l'apparent échec médical de la mort.
La
vie
humaine
a-t-elle
un
sens
?
C'est
sur
ce
thème
que
F.
Goust
engage
un
dialogue
avec
le
/"
Hamburger
à
la
lecture
de
son
récent
livre
«La
raison
et
la
passion
».
Ce
numéro
nous
a
paru
particulièrement
adapté
pour
accueillir
cette
méditation
qui
en
est
comme
le
couronnement.
Porteur
de
la
passion
de
l'homme,
Jésus
est
aussi
la
source
de
notre
espérance.
(M.d.H.).
3
4
TRAITEMENT
DES
SYMPTÔMES
DU
PATIENT
EN
PHASE
TERMINALE
par
Mme
le
0'
M.T.
LEBLANC-BRIOT(*)
L'objectif des soins palliatifs étant d'améliorer
la
qualité de vie de
la
personne mourante,
une
des pre-
mières préoccupations est donc
le
traitement des diffé-
rents symptômes sources d'inconfort et de malaise.
Cet aspect, essentiel, s'inscrit à
la
base de
la
démarche
palliative. Comment,
en
effet, communiquer, échanger
avec
un
patient
en
proie à
une
douleur intense, des
nausées permanentes, ou
une
dyspnée sévère 7
Avant d'aborder différents problèmes concrets
présentés par
le
patient
en
phase terminale, nous allons
esquisser quelques principes généraux d'approche de
ces symptômes, tirés essentiellement des expériences
anglaises et canadiennes.
PRINCIPES
DE
CONTRÔLE
DES
SYMPTÔMES
Souvent,
le
patient présente plusieurs symptômes
associés, qui
se
renforcent mutuellement :
la
douleur
augmentera
la
nausée, l'angoisse favorisera
la
dysp-
née, l'insomnie...
ce
qui conduit à.
un
véritable cercle
vicieux.
De
plus, c'est l'être tout entier qui souffre et
il
nous faudra tenir compte dans notre approche, non
seulement de l'aspect physique, mais aussi du vécu
psychologique, spirituel et social si nous voulons soula-
ger efficacement
la
personne. Ainsi,
un
patient inquiet
pour l'avenir de ses proches,
ou
vivant
un
fort
senti-
ment de culpabilité,
ou
révolté,
ou
encore abandonné
par son entourage, pourra avoir
un
seuil
de
la
douleur
abaissé,
une
moins bonne tolérance
aux
nausées,
une
insomnie rebelle ... Toutes ces dimensions doivent
donc intervenir dans
la
prise
en
charge du patient.
Il
n'est donc pas toujours simple de démêler les
différents éléments
en
jeu.
La
première question à
se
poser, devant tout
symptôme, est celle du
«pourquoi»;
pourquoi
ce
patient vomit-il 7 Pourquoi est-il somnolent 7
Ce
« pour-
quoi » constitue pour Mary Baines (
1)
la
clé de I' appro-
che et du contrôle des symptômes. Cette question,
nous devons nous
la
poser, mais nous pouvons aussi
la
poser
aux
différents membres de l'équipe, et même
parfois
au
patient et à
sa
famille. C'est
la
base d'une
démarche rigoureuse comportant une analyse précise
des différentes causes et composantes
du
symptôme.
(•) Laval.
( 1)
or
Mary
Baines : médecin à
St
Christopher' s Hospice à
Londres.
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