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Introduction
Le tracker interne de la future expérience LHCb au CERN aura pour fonction
la reconstruction de la trace des particules jusqu'à leur point de production dans le
tube du faisceau.
Deux types de détecteurs sont généralement utilisés pour les trackers internes,
des détecteurs à semiconducteurs et des détecteurs à gaz. Le deuxième type nécessite
un dispositif d'amplification avant lecture du signal. Une équipe de recherche de
l'Université de Lausanne a déjà testé un système appelé Micromegas (Micro mesh
gasous system). Les performances obtenues, particulièrement au niveau des
claquages, se sont avérées non satisfaisantes. Un autre système d'amplification a donc
été choisi: le Gas Electron Multiplier (GEM).
En principe, le tracker interne du LHCb sera composé de onze stations
composées chacune de huit détecteurs du type sélectionné.
Un élément GEM est une fine feuille d'isolant, en l'occurrence du kapton,
recouverte sur ses deux faces d'une couche de cuivre. L'épaisseur du kapton est de 50
µm et les deux couches de cuivre sont de 5 µm. Le tout est percé de trous dont les
dimensions standard sont: 70 µm de diamètre et 140 µm d'espacement. Le système
ainsi décrit présente deux électrodes séparées par une couche d'isolant. En appliquant
une différence de potentiel entre les deux électrodes, un champ électrique intense se
forme dans les trous. En plongeant le tout dans un mélange de gaz adéquat, les
électrons passant dans un trou pourront être multipliés par avalanche.
Le principe de base d'un détecteur à gaz est une ionisation des atomes du gaz
par une particule incidente. Il y a alors productions de paires électron-ion. Lorsque
l'ionisation a lieu en présence d'un champ électrique, produit entre deux électrodes,
les charges libérées vont migrer, les électrons en direction de l'anode et les ions en
direction de la cathode. Le déplacement des charges va induire un courant sur l'anode.
Le signal induit est généralement trop faible, il faut donc amplifier le nombre de
charges induisant le courant. En disposant un élément GEM entre les deux électrodes
du détecteur, les électrons libérés vont être multipliés dans les trous, le signal qu'ils
induiront sur l'anode sera ainsi plus important. Dans cette configuration, le détecteur
présente trois zones distinctes: un espace de dérive dans lequel les paires électron-ion
sont produites, un espace d'amplification dans lequel les électrons sont multipliés et
un espace d'induction qui, comme son nom l'indique, permet l'induction d'un courant
sur l'anode.
Des tests ont déjà été effectués en utilisant un et deux éléments GEM comme
dispositif d'amplification. Le système étudié ici comporte trois étages d'amplification.