«Au Maroc, le marketing sportif se résume à insérer le logo de la marque dans les
différents supports du club. Evidemment, les grands clubs européens de foot font des
actions d'affichage. Mais pas seulement, car ils créent surtout du contenu de
marque. D'ailleurs, il suffit de se pencher sur ce que font des clubs comme le PSG, le
Real Madrid ou Chelsea pour comprendre que le temps de la réclame est révolu »,
nous confie le patron d'une agence de communication de Casablanca.
« Ces clubs engrangent de l'argent grâce au merchandising, créent des contenus de
divertissement, racontent des histoires sur les joueurs, les adhérents (...), ils organisent
des matchs de gala, communiquent sur les réseaux sociaux. Au Maroc, il reste encore du
chemin à parcourir pour y arriver » ajoute-t-il.
Un marché qui se développe
Pour Zaki Lahbabi, patron de Transatlas Sport Management (TSM), une agence de
marketing sportif qui gère à ce jour les droits marketing pour 10 clubs de première
division, ainsi que la Fédération royale marocaine de football (FRMF), « c'est un marché
qui se développe constamment. Il y a une croissance régulière, et une fidélisation très
importante des sponsors, qui atteint un taux de 95% concernant le foot. Mais, c'est un
travail qui prend du temps. »
« Le marketing sportif est régi par les règles du copinage»
En revanche, pour Aziz Daouda, ancien athlète, ancien entraineur et fin connaisseur du
sport marocain, il est prématuré de parler de marché. « Les règles appliquées ailleurs ne
sont pas respectées au Maroc. Ici, le marketing sportif est régi par les règles du
copinage. Souvent, un événement sans envergure attire plusieurs annonceurs, pendant
qu'un autre bien plus important n'attire personne » déclare-t-il à Médias 24. Parfois, un
annonceur sponsorise un club parce qu'il est supporter de ce club, sans se soucier de
ses résultats, alors que d'autres équipes manquent de financements en dépit de leur
mérite. »
Le potentiel est là
Pourtant, les retombées d'une campagne de marketing sportif sont colossales.
Elles représentent au moins 5 à 6 fois les retombées initiales investies, selon Zaki
Lahbabi, qui ajoute que la visibilité est, elle aussi, énorme. « Nous avons 4 chaînes de
télé qui diffusent les matchs en plus des résumés sportifs. A cela s'ajoute le
développement soutenu des web TV ».
Pour le patron de TSM, il faut encourager les marques à faire confiance au sport
comme support de visibilité pour leurs produits. Il faut surtout une meilleure
organisation pour les clubs, et davantage de soutien des villes. « Ce n'est pas avec
200.000 DH ou 500.000 DH d'aides qu'on va arriver à quelque chose d'important. Il faut
avoir des budgets convenables. Il faut aussi une meilleure structuration et plus de
transparence ».
Page 2/3