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peut-il être considéré comme un agent économique ? Il est une personne physique, c’est un
élément acquis, mais il faut se demander s’il assure une fonction principale dans la vie
économique, à supposer qu’il n’y ait pas d’incertitude sur ce qu’il faut entendre par « vie
économique ». Si l’on prend en compte l’usager du service public hospitalier, la notion
d’intérêt général caractérisant ce secteur empêche a priori une assimilation à la vie
économique. Pourtant, cela ne signifie pas qu’il n’a pas d’impact sur la vie économique. Il est
en effet acquis que la présence d’un établissement de santé dans un bassin de population est
une source très importante d’activités économiques et sociales, permettant de constater un lien
indirect mais fort entre système de santé et patient d’une part et vie économique d’autre part.
Cela est encore plus présent si l’on analyse le secteur privé de la santé, plus spécialement sa
partie lucrative, puisque ses activités participent de manière beaucoup plus certaine à l’activité
économique, ceci par l’intermédiaire de ses protagonistes, patients et professionnels de santé.
Il semble donc tout à fait possible d’affirmer que le patient est un agent économique.
Ensuite, les notions de préférence et de choix. L’analyse théorique de ces éléments permet
d’émettre des doutes. Malgré la nécessaire protection qui lui est due lorsqu’on le considère
juridiquement comme « partie faible » (Ghestin et Fontaine, 1996), le consommateur se
caractérise par l’envie, le désir qui l’anime et qui le pousse à acheter un bien ou à être
destinataire d’un service. Ainsi, le consommateur se définit par sa volonté, même si celle-ci
peut être influencée par des phénomènes extérieurs tels que la publicité. Cette volonté
s’exprime en deux phases : volonté de consommer d’abord, volonté de choisir tel produit ou
service à travers des préférences ensuite. Bien sûr, l’envie initiale et le choix établi peuvent
être faussés par les mécanismes classiques d’orientation du désir qui caractérisent l’économie
de marché et la société de consommation mais consommer reste avant tout l’expression d’une
volonté, de préférences et de choix.
Or, justement de tels éléments font souvent défaut dans le cas du patient. Il suffit de prendre
quelques exemples pour comprendre que, dans de nombreux cas, les éléments caractéristiques
du consommateur que sont la volonté, les préférences et le choix sont défaillants dans le cadre
de la relation de santé. Ainsi, le cas de l’individu hospitalisé en urgence, qu’il ait perdu
conscience ou non, démontre que la volonté d’intégrer l’hôpital comme la possibilité de
choisir l’établissement en cause sont totalement absentes, en tout cas lorsqu’il est amené par
les services de secours. De la même manière, si l’on prend l’exemple d’une personne atteinte
d’un trouble mental provisoire ou permanent, celle-ci se trouve privée de l’autonomie de sa