La logistique durable est en marche

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Lundi 22 février 2010
la tribune
du
dumanagement
week-end
N° 4413
France métropolitaine
AGENDA
que
faire ?
FISCAL
SOCIAL
10
recommandations de&
choses
à voir, faire, acheter…
page 29
communication
à la rencontre du consommateur
page 32
ressources humaines
Le recrutement par simulation
gagne du terrain
page 34
immobilier
Bien choisir ses nouveaux locaux
page 35
droit
Vers un contrôle plus pointu
des clauses abusives
page 36
N° 4150
France métropolitaine
dossier
25 FÉVRIER. Date d’exigibilité et de paiement de la Ducs
(déclaration unifiée des cotisations sociales) pour les échéances
mensuelles Urssaf et Pôle emploi fixées au 25.
28 FÉVRIER. Entreprises dont l’exercice 2009 est clos le 31 octobre 2009.
Date limite de dépôt de la déclaration de résultat n° 2065 et ses annexes
(impôt sur les sociétés).
28 FÉVRIER. Date d’exigibilité de la Dads-U (déclaration automatisée
des données sociales unifiée) pour les institutions de retraite complémentaire Agirc-Arrco, les institutions de prévoyance adhérentes du CTIP, les
mutuelles et les assureurs.
28 FÉVRIER. Date d’exigibilité de la Ducs pour les échéances mensuelles
et trimestrielles Agirc, Arrco et prévoyance.
1er mars. Date d’exigibilité de la déclaration mensuelle (janvier)
de chiffre d’affaires des autoentrepreneurs.
1er MARS. Entreprises dont l’exercice 2009 est clos le 30 novembre 2009.
Date limite de dépôt :
• de la déclaration de résultats n° 2065 et ses annexes (impôt sur les sociétés).
L’envoi de ces documents par voie dématérialisée (procédure TDFC) pourra
être réalisé dans un délai de quinze jours suivant la date limite de dépôt ;
• de la déclaration de retenue à la source n° 2754 pour les entreprises
étrangères exploitant un établissement stable en France ;
• de la déclaration annuelle CA12 E (TVA — régime simplifié) si option
(art. 242 septies A annexe II au CGI).
5 MARS. Date limite de la Ducs pour les échéances mensuelles Urssaf
et Pôle emploi fixées au 5.
10 MARS. Entreprises soumises à la TVA. Date limite de dépôt
de la DES (déclaration européenne de services) pour les opérations
intracommunautaires réalisées en février 2010.
11 MARS. Entreprises soumises à la TVA. Date limite de dépôt
de la DEB (déclaration d’échange de biens) pour les opérations
intracommunautaires réalisées en février 2010.
15 MARS. Taxe sur les conventions d’assurances. Dépôt de la déclaration
n° 2787 et paiement au service des impôts des entreprises de la taxe due
au titre des primes émises, des conventions conclues et des sommes échues
au cours du mois de février 2010. Les montants dus supérieurs à 1.500 euros
doivent être payés par un virement direct à la Banque de France.
15 MARS. Retenue à la source. Prélèvement libératoire :
• dépôt de la déclaration de retenue à la source sur les revenus
des obligations et autres titres d’emprunt négociables relative au mois
de février 2010 (déclaration n° 2753) ;
• dépôt de la déclaration (simplifiée ou non) de revenus de capitaux mobiliers ;
• prélèvement libératoire et retenue à la source relative au mois
de février 2010 (déclaration n° 2777) ;
• prélèvement libératoire et prélèvements sociaux dus à la source si paiement de revenus distribués et/ou intérêts de comptes courants ou comptes
bloqués d’associés au cours du mois de février 2010 (déclaration n° 2777-D).
Sources : ministère du Budget et www.net-entreprises.fr
La logistique
durable
est en
marche
Depuis un an, les entrepôts intégrent des
dispositifs en pointe en termes d’économie
— voire de production — d’énergie, de gestion thermique.
Côté transporteurs, des acteurs expérimentent des solutions
moins polluantes pour leurs livraisons urbaines.
L
e constat de Thierry
Jouenne, professeur associé au Conservatoire national des arts et métiers
(Cnam), est sans appel :
« La plupart des entreprises manquent d’indicateurs et
ne savent pas comment mesurer la
contribution de leur performance
opérationnelle aux résultats financiers. Quant à l’impact de l’entreprise sur la chaîne globale et sur l’environnement, il est le plus souvent
ignoré. Or le sens des évolutions en
cours nous invite à faire preuve de
plus de responsabilité dans la manière de travailler ensemble et de
concilier les aspects économiques
sociétaux et environnementaux. » À
voir le nombre d’initiatives, la prise
de conscience des acteurs de la logistique en matière d’environnement,
même éparpillée et très hétérogène,
semble indubitablement progresser.
En quelques mois, les progrès ont
été en tout cas sensibles.
Qu’on en juge : il y a encore un
an, les bâtiments logistiques neufs
n’intégraient que rarement des
centrales photovoltaïques, une gestion thermique améliorée ou des
systèmes de récupération des eaux
pluviales. Aujourd’hui, non seulement toutes ces solutions se sont
banalisées, mais on voit apparaître
les premiers bâtiments à énergie
positive. Côté transporteurs, même
si les grands noms ont fait depuis
longtemps l’effort financier de renouveler leur flotte de camions pour
des modèles moins gourmands en
carburant, voire répondant aux dernières normes en matière de respect
de l’environnement, les plus petites
entreprises n’avaient encore que peu
ou pas franchit le pas. Or on voit
apparaître de plus en plus de petits
acteurs qui investissent un créneau
particulièrement sensible — et polluant — en matière logistique : le
dernier kilomètre. Là, en un an, des
sociétés ont émergé et réussi un pari
audacieux.
soigner son image
C’est le cas de Colizen dont la vocation est la distribution en ville et aux
particuliers. L’idée de Jérôme Do et
Jupiterimages
26 FÉVRIER. TVA – franchise en base. Date limite d’option pour
le paiement de la TVA à partir du 1er février 2010 pour les entreprises
bénéficiant de la franchise en base (article 293 F du CGI).
Fabien Esnoult, cofondateurs de l’entreprise, était
d’utiliser de petits véhicules électriques ou thermiques, pour répondre
aux problématiques de distribution
urbaine et de réduction des émissions de CO2. « Les industriels ou les
e-commerçants qui distribuent en
ville ne peuvent plus se permettre de
négliger la phase du dernier kilomètre. Cette étape est d’autant plus décisive qu’elle concerne le client final
et impacte la perception que celui-ci
a du produit et de l’entreprise », souligne Fabien Esnoult. Sa démarche
a séduit de grands comptes tels que
Smartbox, Nature & Découvertes,
Nespresso ainsi que des start-up de
l’e-commerce.
Cette conviction est également partagée par de grandes enseignes de la
distribution qui expérimentent, elles
aussi, des solutions moins polluantes pour leurs livraisons urbaines.
Entre pression environnementale et
préservation de l’image de marque,
les entreprises de la distribution,
mais aussi les transporteurs, ont
tout intérêt à travailler ensemble à
l’élaboration de solutions alternatives efficaces et rentables. Un point
qui reste encore mal évalué.
Béatrice Delamotte
suite du dossier pages 30-31
Dossier (suite)
D
Silence, on livre !
epuis un an, des distributeurs et des transporteurs ont mené, au sein du Club Déméter
Environnement et Logistique, des expérimentations en partenariat avec la région
Île-de-France pour favoriser des livraisons plus silencieuses. En voici le premier bilan.
R
concentre 12 % des trafics de marchandises de la France entière pour
pouvoir assurer les livraisons de
quelque 700.000 établissements.
Pour tenter de trouver des solutions économiquement viables et environnementalement satisfaisantes,
le Club Déméter Environnement et
Logistique, qui réunit des acteurs
privés et publics de la chaîne logistique globale, a lancé une expéri-
mentation grandeur nature depuis
le début 2009 sur la diminution des
nuisances sonores, en collaboration
avec des prestataires logistiques, des
fabricants de matériels et des distributeurs. Une initiative appuyée
par la région Île-de-France, qui a en
charge la révision du plan de déplacement urbain (PDUIF).
Dans l’approvisionnement des
11 millions de Franciliens, le « der-
Un triporteur de la société La Petite Reine,
spécialiste du transport terminal intraurbain de marchandises pour compte d’autrui.
Des livraisons zéro
CO2 dans Paris avec
les triporteurs TNT
Chronopost étoffe
son parc de véhicules
électriques
TNT, leader du transport express aux entreprises, émet chaque
année des milliers
de tonnes de CO2.
Consciente de sa responsabilité,
l’entreprise a annoncé, en
décembre dernier, vouloir devenir le premier
transporteur « carbone neutre » au monde. Pour atteindre cet objectif
ambitieux, l’entreprise investit dans des solutions de
livraisons urbaines propres. Déjà utilisé dans huit
villes françaises (Lyon, Bordeaux, Saint-Étienne, Dijon, Nancy, Rouen, Grenoble et Valence), TNT teste,
depuis le 12 janvier, un système de livraisons du centre-ville de Paris par triporteurs, baptisés Maxitrike.
Ce service, qui a déjà fait ses preuves que ce soit en
termes de fiabilité, d’efficacité, de qualité de service et
d’image, ne concerne pour débuter que les colis à destination du IIIe et IVe arrondissements, mais s’étendra
progressivement au cœur de Paris pour concerner
quatre arrondissements en juin. Déjà 4.000 colis par
mois sont livrés avec ces quatre triporteurs dont le
nombre devrait tripler d’ici l’été. Outre un avantage
écologique, il permet à TNT de répondre aux impératifs de réduction du bruit et des polluants, tout en
anticipant les réglementations de plus en plus strictes
pour la livraison des centres urbains. Au moins trois
autres villes devraient suivre d’ici l’été. B. D.
Pionnier des livraisons propres en centre-ville
dès 1998, Chronopost étoffe son équipement
en véhicules électriques pour la livraison urbaine avec quatre Chrono Van. Ces nouvelles camionnettes électriques G3 de la marque Goupil,
mieux adaptées aux contraintes de la livraison
urbaine avec une capacité d’emport augmentée, s’ajoutent aux treize véhicules électriques,
aux trois fourgons fonctionnant au gaz naturel
et aux deux Chrono Trolley déjà existants au
sein de l’ELU (Espace de livraison urbaine) de
la Concorde. Chronopost compte ainsi réduire
l’impact causé par son activité dans les villes, en
matière de bruit, d’encombrement ou de pollution atmosphérique. Entre 2006 et 2008, l’exploitation des véhicules électriques de l’ELU
Concorde a permis une réduction des gaz à effet
de serre de 54 % pour les véhicules de ce site.
Par ailleurs, Chronopost va remplacer les horloges existantes sur ses onze sites d’Île-de-France
par des horloges astronomiques, tenant compte
de l’heure exacte du lever et du coucher du soleil
ainsi que des horaires hiver-été. Des détecteurs
crépusculaires, de présence ou de passage seront
installés et les ampoules à incandescence remplacées par des modèles basse consommation.
L’ensemble de ces solutions doit permettre de
gagner de 2 à 9 heures d’éclairage par jour dans
les zones intérieures et 3 heures en moyenne
pour les éclairages extérieurs.
B. D.
nier kilomètre » concentre l’es- de manutention également labelsentiel des problématiques. Cette lisés PIEK. Pendant six semaines,
partie urbaine, essentiellement les livraisons ont été réalisées aux
effectuée en mode routier, impose alentours de 1 heure du matin et end’optimiser la répartition des flux tre 4 heures et 5 heures, permettant
dans le temps, ainsi que les émis- ainsi de tester ces créneaux horaires
sions de gaz à effet de serre. La plu- et l’organisation logistique adéquapart des opérateurs (transporteurs te. Pour Casino, le test a également
et distributeurs) ont déjà fait l’effort porté sur des livraisons dans trois
financier nécessaire pour se doter magasins de Paris et de la proche
de véhicules répondant aux nor- banlieue, sur deux créneaux : soirée
mes EURO sur les rejets polluants, (20 heures-21 h 30) et tôt le matin
aménager l’intérieur des camions (7 heures-7 h 30), là aussi avec des
avec des revêtements amortisseurs véhicules PIEK. Pour l’enseigne de
de bruit, équiper
distribution,
l’obles véhicules de
jectif de cette expéphares à base de
rimentation était la
La plupart des opéLED et former les
migration définitive
rateurs ont fait en
chauffeurs-livreurs
vers une nouvelle orsorte de se doter
à la conduite éco-ciganisation.
toyenne. De même,
Les premiers ende véhicules réponles nouveaux revêseignements
sont
dant aux normes
tements de voirie
positifs : camions
EURO sur les
absorbent de mieux
et moyens de marejets polluants.
en mieux le bruit.
nutention plus siUn ensemble de
lencieux et moins
mesures qui concerpolluants, organine toute la chaîne du silence, pour sation des points de réception des
laquelle existe désormais un label marchandises permettant une
(PIEK), inspiré de l’expérience des meilleure productivité, réduction
Néerlandais.
de la congestion des zones urbaiDeux membres du Club Déméter nes et augmentation des charges
ont participé à ces expériences pilo- transportées par kilomètre parcoutes : LR Services et Casino. Pour le ru. Bref, « il nous faut maintenant
prestataire des restaurants McDo- passer de la volonté d’expérimennald’s, l’expérimentation a porté sur ter à celle de faire et de déployer »,
l’approvisionnement de trois éta- affirme Didier Thibaud, président
blissements parisiens par des semi- du Club Déméter. Mais là, c’est une
remorques PIEK avec des moyens autre histoire. Béatrice Delamotte
un outil pour Calculer
l’éco-performance
DR
DR
Gilles ROLLE/REA
éduire les nuisances sonores liées aux livraisons
urbaines. L’enjeu est de
taille, tant pour les distributeurs, en proie aux récriminations des riverains, que pour les
transporteurs, souvent accusés de
tous les maux. Une problématique
particulièrement sensible en Île-deFrance : avec 1 million de livraisons
et enlèvements par jour, la région
La logistique
durable
est en
marche
Le projet « Supply Chain Meter » vient enfin d’être finalisé. Après
dix-huit mois de travaux menés sous la direction de Thierry Jouenne,
professeur associé au Cnam (Conservatoire national des arts et métiers),
cet outil regroupe les indicateurs clés de la performance éco-logistique
et a été officiellement lancé le 11 février. Plus qu’un nouvel outil d’évaluation, c’est toute une démarche d’amélioration continue que propose
Supply Chain Meter. Elle entend répondre à une demande persistante
de l’industrie de disposer d’indicateurs communs pour améliorer la performance logistique globale. Or, le sujet n’est pas simple, tant la supply
chain est un système complexe dont il est difficile d’aligner les objectifs
et les mesures du fait de la diversité et de la multiplicité des acteurs,
des flux, des produits et des services.
Accessible via Internet, le référentiel Supply
Chain Meter se présente comme un concentré
d’expertise et d’innovation conçu pour toutes
les entreprises. Évolutif, il s’inscrit dans
une démarche d’amélioration continue.
Pour les concepteurs du projet, il était important d’avoir la vision d’une chaîne logistique fiable, efficiente et réactive, dont les performances
puissent être facilement mesurées et traduites en
termes économiques et écologiques. Supply Chain
Meter permet de « matérialiser » deux chaînes de
performances, l’une opérationnelle, l’autre fonctionnelle, afin d’avoir une vision d’ensemble des
indicateurs répartis tout au long de la chaîne.
Ses concepteurs estiment que cet outil permettra de faciliter le dialogue, d’aligner les
objectifs de performance et d’améliorer le
volume d’affaires et la rentabilité de tous
les acteurs de la supply chain.
B. D.
Thierry Jouenne,
professeur associé au Cnam.
Jupiterimages
Lundi 22 février 2010
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Lundi 22 février 2010
dossier
(suite)
Laurent GRANDGUILLOT/REA
Page 31
La plate-forme logistique de ProLogis, située
sur les communes de Moissy-Cramayel
et de Combs-la-Ville (77), est équipée
de panneaux solaires photovoltaïques.
Des bâtiments plus respectueux de l’environnement
L
a quasi-totalité des entreprises du secteur logistique prennent désormais
en compte les questions
environnementales dans leur
stratégie, qu’elles soient motivées
par les facteurs réglementaires ou
de réduction des coûts, voire pour
se donner une image « citoyenne ». Toutefois, depuis le Grenelle
de l’environnement, nombreuses sont les entreprises qui ont
préféré anticiper les évolutions
réglementaires plutôt que de les
subir. L’immobilier logistique n’y
échappe pas. Ainsi, depuis la mise
en place de la norme NF bâtiments tertiaires – démarche HQE
(haute qualité environnementale)
en janvier 2005, plusieurs opérations ont vu le jour au cours du
premier semestre dans le respect
du référentiel.
audits en france
Pour accompagner et aider les
acteurs de l’immobilier logistique, Certivéa et Afilog (Association des métiers de la logistique
immobilière) ont élaboré un référentiel spécifique aux platesformes logistiques, lancé en janvier 2009. Ainsi, les entrepôts
peuvent désormais prétendre à
cette certification officielle, cadre impartial choisi par de nombreux maîtres d’ouvrage pour
attester des qualités environne-
mentales de leurs opérations et objectifs en la matière. Si ceux-ci
s’inscrire, eux aussi, dans la dé- ne sont pas atteints, la certificamarche HQE certifiée.
tion — valable trois ans — n’est
Mais ce n’est pas la seule certi- pas renouvelée. Depuis fin nofication. ProLogis vient
vembre donc, quatre réainsi d’obtenir la certi- tri sélectif,
gions ProLogis (Europe
fication ISO 14001 pour
du Sud, du Nord, Eurevalorile management envirope centrale et Royauronnemental de toutes sation des
me-Uni) sont certifiées
ses unités européennes. matériaux
ISO 14001, une preDe quoi s’agit-il ? Le de chantier,
mière dans le secteur de
groupe s’est engagé à contrôle
l’immobilier logistique.
maîtriser l’impact de ses
Elle devrait prochainede l’isolation
activités sur l’environment s’étendre à l’Aménement, autrement dit, des bâtiments... rique du Nord.
il doit mettre en œuvre
En France, différents
« une démarche d’amélioration audits des bâtiments et des procontinue de sa performance en- cessus ont permis de mesurer les
vironnementale » et se fixer des actions engagées par ProLogis
en faveur de l’environnement et
leur conformité avec les prérequis
de la norme. Depuis cinq ans, le
groupe a mis en effet en place une
démarche de « chantier vert » :
tri sélectif, revalorisation des matériaux de chantier, utilisation de
charpentes en bois lamellé-collé,
contrôle de l’isolation des bâtiments par mise sous pression ou
caméras infrarouges héliportées,
etc. « La norme ISO 14001 porte
sur les “processus”, mais aura bien
évidemment un impact sur le
produit, le bâtiment livré, et ses
coûts de fonctionnement pour le
locataire », souligne Jean-Michel
Lemius, directeur des projets Europe du Sud de ProLogis. B. D.
Le nouvel entrepôt de Rip Curl
surfe sur l’écologie
de nos usines, essentiellement en
Asie. À l’autre bout de la chaîne,
notre distribution est très atomisée puisque nous servons 3.200
points de livraison en Europe
dont 850 en France. Sur notre
ancien site, nous n’avions plus assez de place, la productivité était
en baisse et l’externalisation nous
coûtait de plus en plus cher. »
D’où la décision de se doter d’un
entrepôt réalisé par ProLogis.
jectif était de construire un bâtiment moderne en phase avec
le développement et les valeurs
“eco-friendly” de Rip Curl qui est
partenaire du WWF, en tenant
compte bien évidemment de ses
impératifs économiques. »
C’est d’ailleurs dans le cadre
de son partenariat, que Rip Curl
a souhaité mettre en place des
équipements permettant de limiter l’impact de son activité
sur l’environnement. L’aménage« eco-friendly »
ment du bâtiment a été optimisé
Sorti de terre en dix-huit mois, afin de limiter au maximum les
grâce au soutien de la Satel dépenses énergétiques lors de son
[l’agence de développement exploitation. La charpente mêle
économique des Landes, Ndlr] béton et bois lamellé-collé pour
qui a facilité l’imun meilleur confort
plantation sur la zone
intérieur, tandis que la
d’activité
Atlantisud
lumière naturelle a été
Les eaux
à Saint-Geours, et
privilégiée grâce à de
pluviales
d’Eurosima [l’associalarges baies vitrées et
tion des industriels du
des puits de lumière.
sont récupésurf, Ndlr] qui a parPour l’éclairage artifirées et utitagé l’expérience de
ciel, les tubes fluoreslisées pour
ses membres avec Rip
cents de type T5 ont
les usages
Curl, le bâtiment a été
été choisis pour l’enindustriels.
développé sur mesure
semble du bâtiment
en un temps record.
(entrepôt et bureaux),
« Il s’agit du plus imce qui devrait permetportant bâtiment logistre une économie de
tique du groupe comparé à l’Aus- 131.000 kilowattheures par an,
tralie, aux États-Unis et à l’Asie, soit l’équivalent de 11 tonnes de
explique Jean-Louis Lazuech, CO2. Les eaux pluviales sont révice-président de ProLogis. L’ob- cupérées et utilisées pour les usa-
DR
P
our
l’entreprise
de
sportswear Rip Curl, dont
le siège se trouve à Hossegor (Landes), son nouvel
entrepôt de Saint-Geours-de-Maremne, à quelques kilomètres de là,
marque un virage. Alors qu’il n’est
opérationnel que depuis la fin novembre, il a déjà permis à la société
d’absorber la forte activité de janvier,
premier mois de production à plein
régime des installations. « Et nous
avons explosé tous les scores ! » se
félicite Baptiste Caulonque, directeur général Europe de Rip Curl.
Jusque-là, l’entreprise externalisait
une partie de sa logistique à un
prestataire de Bayonne (PyrénéesAtlantiques) et gérait en interne la
majeure partie des expéditions.
« Notre logistique avait suivi l’explosion du chiffre d’affaires, mais
avec retard », reconnaît Baptiste
Caulonque. Dès lors, il devenait
essentiel de trouver une solution
plus pratique et plus économique.
« Les bons de préparation des
commandes représentent à chaque fois une petite vingtaine de
pièces et nos process étaient peu
automatisés. Un vrai casse-tête
car nos collections représentent
près de 4.500 modèles, renouvelés deux fois par an. Pour nous approvisionner, nous recevons 600
conteneurs par an, en provenance
ges industriels. Mais surtout, ce
bâtiment possède le plus grand
toit photovoltaïque des Landes :
6.000 mètres carrés de cellules
installées en partenariat avec
EDF Énergies Nouvelles. Cette
installation va permettre à Rip
Curl, dont l’entrepôt est déjà à
énergie positive (hors climatisation), de produire 290 mégawattheures par an, soit l’équivalent de
la consommation de cent foyers.
Prochaine étape pour Rip Curl,
se doter d’un WMS (« warehouse
management system », logiciel
de gestion d’entrepôt). B. D.
L’aménagement
du nouvel
entrepôt
de Rip Curl,
dans les Landes,
a été optimisé
afin de limiter
au maximum
les dépenses
énergétiques
lors de son
exploitation.
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