1955-1962 : La coexistence pacifique La deuxième

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1955-1962 : La coexistence pacifique
Dates clés
La deuxième phase de décolonisation
1952 : L’économiste français Alfred Sauvy crée l’expression « Tiers Monde » par analogie avec le
tiers état, car comme lui, le Tiers Monde représente la majorité, mais son faible poids politique
diminue l’impact de ses revendications face aux deux autres blocs.
● Bandoeng et Suez
17-24 avril 1955 : Conférence de Bandoeng (Indonésie) qui réunit 29 pays d’Asie et d’Afrique.
Trois tendances s’opposent :
- Les pays pro-occidentaux : Pakistan, Turquie, Philippines, Japon, Sud Vietnam, Laos,
Thaïlande, Éthiopie, Liban, Libye, Iran, Irak, Liberia.
- Les pays pro-soviétiques : Chine, Vietnam du Nord
- Les pays non-engagés : Inde, Égypte, Afghanistan, Birmanie, Indonésie, Syrie.
Le principal thème de la conférence est la condamnation du colonialisme. Les pays réclament une
coopération économique mondiale pour le développement. Face au deux blocs, ils tendent à constituer
un troisième ensemble, rechercher une autre voie.
Première fois qu’une Conférence réunit des pays du Tiers Monde, sans la participation d’États
européens, des EU ou de l’URSS.
16 avril 1955 : Déclaration des dirigeants soviétiques qui refusent d’accepter le monopole occidental
au Proche-Orient, notamment avec le Pacte de Bagdad.
 Début de la percée soviétique dans le Tiers Monde, coïncidant avec le développement du
nationalisme arabe.
27 septembre 1955 : Nasser conclut un contrat pour la fourniture d’armes tchèques et soviétiques à
l’Égypte. => Fin du monopole de la fourniture d’armes britannique au Proche-Orient.
18-20 juillet 1956 : Rencontre de Brioni (Yougoslavie) entre
Nasser, Nehru et Tito, qui lance le non-alignement en fixant les
principes du « neutralisme actif ».
19 juillet 1956 : Le secrétaire d’État américain John Foster Dulles refuse toute aide financière à
l’Égypte, jugée trop neutraliste.
 Riposte immédiate de Nasser : le 26 juillet 1956, il annonce la nationalisation du canal de
Suez (ouvert en 1869), propriété d’une compagnie aux intérêts français et britanniques
majoritaires.
Triple défi :
- Défi à la GB qui accepte mal la perte d’une des clés de son Empire.
- Défi à la France qui accuse l’Égypte de soutenir la rébellion algérienne.
- Défi à Israël en interdisant à ses navires de pouvoir franchir le canal.
1er-23 août 1956 : Conférence internationale à Londres qui échoue à faire fléchir Nasser.
22 octobre 1956 : Accord secret de Sèvres entre la France, la GB et Israël. Le document stipule :
« L'État hébreu attaquera l'Égypte le 29 octobre 1956 dans la soirée et foncera vers le canal de Suez.
Profitant de cette agression "surprise", Londres et Paris lanceront le lendemain un ultimatum aux deux
belligérants pour qu'ils se retirent de la zone du canal. Si l'Égypte ne se plie pas aux injonctions, les
troupes franco-britanniques entreront en action le 31 octobre. »
5 novembre 1956 : L’URSS menace la France et la GB de ses fusées atomiques.
Eisenhower propose une résolution votée à l’unanimité par l’Assemblée générale des Nations Unies et
exigeant un cessez-le-feu et un retrait immédiat des troupes étrangères d’Égypte. Les EU se
désolidarisent donc de leurs alliés.
La GB subit une grave crise financière, aggravée par une pénurie de pétrole. Les EU refusent
d’apporter leur soutien. Les franco-britanniques acceptent un cessez-le-feu le 6 novembre 1956.
 Crise qui a ruiné l’influence de la France et de la GB au Proche-Orient, et qui au contraire fait
sortir Nasser comme le champion du nationalisme arabe et de la décolonisation en ayant tenu
tête à deux puissances coloniales.
5 janvier 1957 : Doctrine Eisenhower qui cherche à limiter la déstabilisation des pays du MoyenOrient par le communiste par des aides économiques et militaires. Après la crise de Suez, les EU
craignent en effet que des gouvernements de la région jusque là favorables aux Américains soient
renversés et remplacés par des régimes communistes.
11 février 1957 : L’Union soviétique réplique par le plan Chepilov qui préconise la non-intégration
des États du Proche-Orient dans des blocs militaires.
1er février 1958 : Nasser annonce la création d’une « République arabe unie » qui regroupe l’Égypte
et la Syrie.
 En réaction, le 14 février 1958, l’Irak et la Jordanie s’unissent en « Union arabe de Jordanie
et d’Irak ».
14 juillet 1958 : Un soulèvement nationaliste renverse la dynastie hachémite en Irak. Des émeutes
très violentes accompagnent l’insurrection militaire. Des militaires prennent le pouvoir et proclament
la République. Le Roi Fayçal II est exécuté. L’Irak rompt avec le Pacte de Bagdad et se retire de
l’Union arabe de Jordanie et d’Irak.
● La décolonisation en Afrique du Nord
Tunisie et Maroc :
Janvier 1952 : Après des émeutes dans les campagnes tunisiennes, le résident général fait arrêter
Habib Bourguiba et les leaders du Néo-Destour. Le syndicat UGTT (Union générale des travailleurs
tunisiens) déclare la grève générale.
Juillet 1952 : La France propose un système de co-souveraineté dans le cadre de l’Union
française, qui est rejeté en septembre 1952.
31 juillet 1954 : Discours de Carthage de Pierre Mendès France qui annonce que la France accorde
l’autonomie interne à la Tunisie.
29 mai 1955 : Convention franco-tunisienne accordant l’autonomie interne à la Tunisie. Le 1er juin
1995, Habib Bourguiba, après trois ans d’exil, revient dans son pays.
20 mars 1956 : Indépendance de la Tunisie par le protocole franco-tunisien qui abolit le traité du
Bardo. Lamine Pacha Bey prend le titre de Lamine Ier, mais il doit céder la place à la République un
an plus tard (15 juillet 1957).
Maroc :
10 avril 1947 : Discours de Tanger du sultan du Maroc Ben Youssef qui pour la première fois fait
référence à un Maroc unifié et indépendant rattaché à la nation arabe. Il déclare son soutien à l’Istiqlal.
7-8 décembre 1952 : Émeutes de Casablanca. Le résident général dissout l’Istiqlal.
20 août 1953 : Arrestation et exil à Madagascar du sultan du Maroc Ben Youssef sur ordre de la
Résidence française pour avoir préconisé une révision du régime du Protectorat au détriment de
l’autorité française. Il est remplacé par son cousin Ben Arafa.
D’août 1953 à novembre 1955 : amplification de la résistance intérieure avec 6 813 attentats.
15 août 1954 : Les troupes de la Légion étrangère occupent le quartier arabe de Fès pour réprimer un
soulèvement nationaliste. 130 marocains sont arrêtés.
5-6 novembre 1955 : Rétablissement de Mohammed V sur le trône du Maroc par Edgar Faure.
Accords de la Celle-Saint-Cloud mettant fin au protectorat français au Maroc.
2 mars 1956 : Indépendance du Maroc.
Algérie :
8 mai 1945 : Massacres de Sétif et de Guelma à l’occasion de la célébration de la capitulation nazie.
10 octobre 1954 : Le CRUA (Comité révolutionnaire d’unité et d’action) décide de déclencher
l’insurrection armée. Création du Front de Libération Nationale (FLN) algérien.
1er novembre 1954 : Toussaint rouge. Début de l’insurrection en Kabylie. Vague d’attentats
revendiqués par le FLN qui attaque les positions françaises.
 Début de la guerre d’Algérie.
12 novembre 1954 : Pierre Mendès France annonce à l’Assemblée qu’il défendra l’Algérie française.
Il nomme gouverneur général un gaulliste libéral, Jacques Soustelle.
2 avril 1955 : L’Assemblée nationale vote l’état d’urgence pour l’Algérie.
6 février 1956 : Guy Mollet se rend en Algérie, il est conspué (jets de tomates) par des colons.
Il cède en annonçant qu’il n’y aura pas de gouverneur général mais un ministre résident en Algérie.
12 mars 1956 : Guy Mollet pose pour préalable à la négociation la pacification et l’organisation
d’élections. L’Assemblée nationale vote les pouvoirs spéciaux au gouvernement.
31 janvier 1958 : Vote de la loi-cadre sur l’Algérie.
8 février 1958 : En riposte aux attaques du FLN à partir du territoire tunisien, l’aviation française
bombarde le village de Sakiet Sidi Youssef faisant de nombreuses victimes civiles.
13 mai 1958 : Émeutes insurrectionnelles à Alger. L’immeuble du gouvernement général à Alger est
investi par les manifestants. Les généraux Massu et Salan forment un Comité de salut public qui exige
la création en France d’un gouvernement d’exception.
15 mai 1958 : Le général Salan fait appel au général de Gaulle qui se déclare prêt à assumer les
pouvoirs de la République.
1er juin 1958 : Gouvernement de Gaulle qui obtient les pleins pouvoirs pour 6 mois.
4-7 juin 1958 : Première visite de De Gaulle en Algérie. Il déclare devant la foule réunie à Alger « Je
vous ai compris ».
19 septembre 1958 : Proclamation au Caire du Gouvernement provisoire de la République algérienne
(GPRA) par le FLN, dirigé par le modéré Fehrat Abbas.
2 octobre 1958 : Discours de Constantine de De Gaulle qui annonce un plan de réformes sociales,
économiques et culturelles pour l’Algérie et affirme l’existence d’une « solidarité étroite » entre
l’Algérie et la France.
16 septembre 1959 : Discours de De Gaulle sur l’autodétermination en Algérie.
24 janvier – 1er février 1960 : « Semaine des barricades » à Alger après la destitution du général
Massu. Une fusillade fait 20 morts.
14 juin 1959 : De Gaulle se prononce pour « l’Algérie algérienne ».
4 novembre 1959 : De Gaulle se prononce pour la « République algérienne ».
8 janvier 1961 : Référendum en France sur l’autodétermination en Algérie. 75% de suffrages
approuvent la politique du général de Gaulle.
11 février 1961 : Création en Espagne de l’OAS (Organisation de l’armée secrète) pour défendre
l’Algérie française.
21-26 avril 1961 : Tentative de putsch des généraux à Alger.
29 mai 1961 : Le général Salan prend la tête de l’OAS.
18 mars 1962 : Accords d’Evian accordant l’indépendance à l’Algérie.
3 juillet 1962 : Proclamation de l’indépendance de l’Algérie.
● La décolonisation en Afrique noire
Afrique anglophone :
6 mars 1957 : La Gold Coast est la première colonie britannique à devenir indépendant. Elle
prend le nom de Ghana.
1er octobre 1960 : Le Nigeria devient indépendant.
27 avril 1961 : La Sierra Leone devient indépendante.
Décembre 1963 : Le Kenya accède à l’indépendance.
Juillet 1964 : Indépendance de la Zambie et du Malawi.
Afrique noire française :
23 juin 1956 : Vote de la loi-cadre Defferre qui prévoit une large autonomie interne, avec des
assemblées élues au suffrage universel direct et collège unique dans chaque territoire.
1er janvier 1960 : Indépendance du Cameroun.
24 avril 1960 : Indépendance du Togo.
26 juin 1960 : Indépendance de Madagascar.
19 octobre 1960 : Indépendance de la Mauritanie.
Congo belge :
Janvier 1959 : Émeutes de Léopoldville.
30 juin 1960 : La Belgique accorde hâtivement l’indépendance au Congo belge. Le départ anticipé
des Belges provoque l’anarchie.
8 juillet 1960 : La guerre civile éclate, opposant le président Kasavubu, chef de l’ethnie dominante
Bakongo et favorable à un État fédéral où chaque ethnie aurait son indépendance, et le Premier
ministre et chef du mouvement national congolais Patrice Lumumba qui veut un État unitaire.
Février 1961 : Arrestation et assassinat de Patrice Lumumba.
18 septembre 1961 : Mort du secrétaire général des Nations Unies Dag Hammarskjöld dans un
accident d’avion au Congo, où il luttait pour la paix.
1er juillet 1962 : Le Rwanda et l’Urundi (devenu le Burundi), deux autres territoires sous tutelle
belge, accèdent à l’indépendance.
Novembre 1965 : Prise du pouvoir par le général Mobutu qui installe la dictature.
L’évolution des blocs
● La déstalinisation et les crises polonaise et hongroise
14-25 février 1956 : XXe Congrès du PCUS à Moscou, axé sur le rapport Khrouchtchev (lu
seulement devant les délégués soviétiques dans la nuit du 24 février) qui dénonce le « culte de la
personnalité » sous Staline et la répression (purges, déportations, goulags), et qui promeut les
concepts de coexistence pacifique et d’ « évitabilité » de la guerre. Khrouchtchev admet la pluralité
des voies dans l’édification du socialisme.
17 avril 1956 : Dissolution du Kominform, ce qui paraît laisser aux démocraties populaires une plus
grande indépendance vis-à-vis de l’URSS.
Depuis 1953, relâchement en Pologne et en Hongrie.
- Des écrivains et étudiants critiquent certains aspects du régime.
- En Hongrie, Imre Nagy, Premier ministre, est relevé de ses fonctions le 14 avril 1955 et exclu
du parti après avoir dénoncé les abus de la police et la collectivisation systématique des terres.
 Crises polonaise et hongroise qui vont montrer les limites de la déstalinisation.
Pologne => Déstalinisation qui aboutit à la réhabilitation de l’ancien secrétaire général du parti
ouvrier, Ladislas Gomulka.
En juin 1956 : émeute des ouvriers de Poznan. Conflit entre staliniens et antistaliniens. Khrouchtchev
se déplace à Varsovie où il accepte le nouveau pouvoir polonais. L’antistalinien Gomulka est élu
premier secrétaire du parti le 21 octobre 1956.
Les Soviétiques acceptent ce changement car les nouveaux dirigeants déclarent qu’ils resteront fidèles
au Pacte de Varsovie.
Hongrie => Evénements beaucoup plus dramatiques.
Manifestations d’octobre 1956 qui aboutissent à une insurrection
générale. Première intervention militaire soviétique le 24 octobre
1956. Sous la pression populaire, le nouveau gouvernement dirigé
par Imre Nagy proclame la neutralité de la Hongrie (1-3 novembre
1956) et le pluralisme, et dénonce le Pacte de Varsovie.
4 novembre 1956 : L’armée soviétique entre dans Budapest et brise toute résistance.
Imre Nagy est arrêté et remplacé au pouvoir par Janos Kadar, qui rétablit le pouvoir du parti
communiste hongrois.
17 juin 1958 : Imre Nagy est exécuté après un simulacre de procès.
● La relance de la construction européenne
1er-3 juin 1955 : Conférence de Messine (Italie) qui réunit les six ministres des Affaires étrangères de
la CECA, sur l’invitation de Gaetano Martino, pour relancer le développement d’institutions
communes après l’échec de la CED.
 Cette conférence débouche sur la création du Comité Spaak (du nom du Ministre belge des
Aff. Etrangères Paul-Henri Spaak) chargé des travaux préparatoires à un nouveau traité et qui
aboutit aux projets d’Euratom et de Marché commun.
25 mars 1957 : Signature des traités de Rome qui institue la naissance du
Marché commun et de l’Euratom.
- Le « Traité instituant la Communauté européenne » constitue l’acte
fondateur de la CEE. La réalisation du Marché commun doit être
progressive (trois phases de quatre ans avec diminution successive des
tarifs douaniers). Le Traité définit également les bases de la Politique
agricole commune (PAC) qui sera mise en place à partir de 1962.
- Le traité Euratom, signé le même jour, a pour but de garantir aux Six
une indépendance accrue en matière atomique.
20 novembre 1959 : Création de l’Association européenne de libre-échange (AELE) par la
signature du traité de Stockholm par la GB, le Portugal, la Suisse, l’Autriche, le Danemark, la Norvège
et la Suède. La GB souhaitait réaliser une vaste zone de libre-échange comprenant tous les pays de
l’OECE, ce qui engloberait donc le Marché commun. Mais elle se heurte au refus français. Elle crée
alors avec d’autres pays européens non membres de la CEE l’AELE.
1er janvier 1959 : Entrée en vigueur du Marché commun, qui prend une réelle importance malgré la
concurrence de l’AELE.
 10 août 1961 : La GB émet le souhait d’adhérer au Marché commun, par le biais de son
Premier ministre Harold MacMillan.
● La coexistence pacifique et ses limites
Changement dans la politique extérieur soviétique à partir de 1955. Emergence du Tiers Monde qui
vient troubler l’ordre bipolaire. Les crises de Suez et en Hongrie ont montré que les deux grandes
puissances n’ont pas voulu s’affronter.
31 octobre 1959 : Dans un rapport au Soviet suprême, Khrouchtchev abandonne l’idée d’une
confrontation militaire inévitable entre les systèmes capitaliste et communiste. La compétition
doit désormais se faire sur les terrains économique et idéologique.
Multiplication des voyages à l’étranger des dirigeants communistes :
15 septembre 1959 : Visite de Khrouchtchev aux EU où il rencontre
Eisenhower.
23 mars 1960 : Visite de Khrouchtchev en France où il rencontre de
Gaulle.
3 juin 1961 : Sommet de Vienne où se rencontrent les deux « K »,
Kennedy et Khrouchtchev.
L’équilibre de la terreur :
Succès soviétique dans l’espace :
4 octobre 1957 : Lancement du premier satellite artificiel de la Terre (Spoutnik) par les Soviétiques.
12 avril 1961 : Premier vol d’un homme dans l’espace, le Soviétique Youri Gagarine.
 Les Américains croient à tort à un retard scientifique sur l’URSS (missil gap).
25 mai 1961 : Le président Kennedy demande au Congrès un effort accru pour la conquête spatiale.
La NASA avait été créée dès le 29 juillet 1958.
Nouvelle stratégie américaine :
Les démocrates remplacent la stratégie des représailles massives (doctrine Dulles) par celle de la
riposte graduée (doctrine MacNamara, du nom du secrétaire d’État de Kennedy) en 1962. Elle
consiste à proportionner la riposte à la menace et à l’enjeu.
Les crises de Berlin et Cuba :
Deuxième crise de Berlin :
Le maintien de la présence occidentale à Berlin est perçu comme une remise en question permanente
de la sphère d’influence soviétique.
5 mai 1960 : Khrouchtchev annonce qu’un avion américain a été abattu au-dessus du territoire
soviétique. Le 6 mai 1960, les Américains répondent qu’il s’agit d’un avion météorologique égaré. Le
7 mai 1960, les Soviétiques annoncent qu’ils détiennent le pilote et que celui-ci a avoué avoir été
chargé d’une mission d’espionnage à bord d’un avion de reconnaissance U-2.
14 mai 1960 : Conférence au sommet à Paris des quatre grandes puissances avec Eisenhower,
MacMillan, Khrouchtchev et de Gaulle. Khrouchtchev demande aux Américains de renoncer
publiquement au survol du territoire soviétique. Le 16 mai 1960, devant le refus d’Eisenhower de faire
des excuses publiques à l’URSS, Khrouchtchev boycotte la Conférence qui est donc interrompue.
20 octobre 1960 : A l’Assemblée générale de l’ONU, pour protester contre l’intervention du délégué
philippin qui assimile les pays d’Europe de l’Est à des colonies de l’URSS, Khrouchtchev donne des
coups de chaussure sur son pupitre.
12-13 août 1961 (nuit) : Construction du « mur de Berlin » par les autorités est-allemandes avec
l’accord de Moscou, ce qui coupe Berlin-Ouest de Berlin-Est. L’objectif principal est de stopper aux
ressortissants est-allemands de « passer à l’ouest » (ce que 2 millions de personnes ont pu faire).
Crise de Cuba :
31 décembre 1958 : Fidel Castro s’empare du pouvoir sur l’île de Cuba après le renversement de la
dictature du général Batista, abandonné par les EU. Castro va nouer des liens de plus en plus forts avec
l’URSS. En juillet 1960, un proche de Castro, Che Guevara, déclare que Cuba fait partie du camp
socialiste. En réaction, les EU suspendent toute aide financière avec l’île en octobre 1960.
13 mars 1961 : Le président Kennedy propose aux pays d’Amérique latine une « Alliance pour le
progrès » pour promouvoir le développement économique et de la démocratie.
16-20 avril 1961 : Débarquement de la Baie des Cochons. Tentative d’invasion d’exilés cubains
anticastristes appuyés par les EU qui est un véritable fiasco.
1er mai 1961 : Cuba est proclamée République démocratique socialiste.
14 février 1962 : Cuba est exclu de l’OEA.
2 septembre 1962 : Renforcement de l’aide militaire et technique soviétique à Cuba à l’occasion
de la visite de Che Guevara à Moscou.
Le 11 septembre 1962, les Soviétiques mettent en garde Washington contre toute attaque contre Cuba.
Le 13 septembre 1962, les Américains répondent en mettant en garde Moscou contre l’installation
d’armes offensives à Cuba.
22 octobre 1962 : Crise des missiles de Cuba. Le président Kennedy révèle l’existence de bases de
fusées soviétiques à Cuba susceptibles d’atteindre le territoire américain. Il décrète la « mise en
quarantaine » de l’île, exige le démantèlement des installations et prépare un débarquement.
 Le monde « au bord du gouffre ».
25 octobre 1962 : Des bateaux soviétiques en route vers Cuba font demi-tour.
Le 26 octobre 1962, Khrouchtchev adresse à Kennedy une lettre contenant l’amorce d’un règlement
(retrait des fusées contre l’engagement américain de ne pas envahir l’île).
Le 27 octobre 1962, une deuxième lettre de Khrouchtchev réclame que les EU retirent les fusées
Jupiter qu’ils ont installé en Turquie.
Le 28 octobre, Khrouchtchev accepte le retrait des fusées sous contrôle de l’ONU contre
l’engagement américain de ne pas envahir Cuba.
 Crise de Cuba qui confère au président Kennedy un prestige exceptionnel et révèle la
supériorité américaine dans le domaine des armes stratégiques.
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