ALGERIE
1 « …Malgré les revendications nationalistes, c’est une Algérie française que l’on entreprend d’édifier après
la guerre de 1939-45.L’égalité des droits est proclamée, mais les réformes ne sont guère appliquées, les
élections truquées. Les pseudo-élus ne représentent rien ni personne, ne jouissent d’aucune influence. La
poussée démographique a pour résultat le sous emploi chronique, la désertion des campagnes au profit des
bidonvilles, la misère et le désespoir. La petite bourgeoisie musulmane, instruite à notre contact, cherche
vraiment un débouché non seulement économique mais surtout administratif et politique. Or, elle ne le trouve
pas… »
J. Soustelle, rapport au président du conseil, mai 1956.
2 « …Le jour de mon arrivée, toute l’Algérie s’était donné le mot d’ordre pour refuser toute proposition de
réformes. Tous étaient mobilisés contre le président du conseil… D’abord, parce qu’il était socialiste, et vous
savez, dans leur majorité les Français d’Algérie n’étaient pas des gens de gauche. La cérémonie, si on peut
dire, se déroula sous une grêle de tomates, de billes de plomb et de mottes de terre. C’était horrible… Le
président dut précipitamment sauter en voiture et tout d’abord le palais d’été puis son bateau… »
J. Chevalier, témoignage du maire d’Alger en février 1956.
3 « …J’ai personnellement rencontré G Mollet, le lendemain de ce nouveau 6 février. C’était un homme
bouleversé, l’image d’un doctrinaire pour la première fois aux prises avec la réalité et sa complexité… »
P Laffont, L’expiation,1970.
…Les communistes se sont abstenus. A Alger, la confusion est extrême. Le général Massu accepte le 13 mai
au soir la
4 « Le 13 mai est organisé à Alger une grande manifestation pour s’opposer à l’investiture de Pflimlin
considéré comme un bradeur. Les gaullistes sont pris de vitesse et sur l’initiative de présidence du comité de
salut public Lagaillarde, le gouvernement général est pris d’assaut. A Paris, à 3 h 25 dans la nuit du 13 au 14
mai, à une forte majorité, le maire de Strasbourg est investi… »
J Touchard, Le gaullisme, 1940-1964.
5 « …Nous faisons appel à de Gaulle, seul capable de prendre la tête d’un gouvernement de salut public
défendant nos intérêts… »
Extrait du premier appel du comité de salut public le 13 mai 1958.
6 « …Je veux revenir au pouvoir dans la légalité… Croit-on qu’à 67 ans, je vais commencer une carrière de
dictateur ?… A présent, je vais rentrer dans mon village et je m’y tiendrai à la disposition du pays… »
réponse faite lors de la conférence de presse du général de Gaulle, 19 mai 1958.
7 «… J’ai tout lieu de croire qu’il ne s’agit pas en l’occurrence d’une réforme de la Constitution… Il s’agit
d’un changement de régime… Je dénonce le complot minutieusement mis en place dont les ramifications
parties d’Alger sont remontées jusqu’à Paris, jusque dans les palais officiels… En droit, le général de Gaulle
tiendra ce soir ses pouvoirs de la représentation nationale. En fait, il les détient déjà du coup de force… »
F.Mitterrand, discours à l’Assemblée nationale, en réponse à l’intervention du général de Gaulle devant le
parlement, 1 juin 1958.
8 « En prenant la direction de la France, j’étais résolu à la dégager des astreintes que lui imposait son empire
en juin 1958.On peut penser que je ne ferais pas, comme on dit, de gaieté de cœur. Pour un homme de mon
âge et de ma formation, il était cruel de devenir, de son propre chef, le maître d’œuvre d’un pareil
changement. »
Ch. de Gaulle, Mémoires d’ espoir, 1958
Nicole Lucas, 2009